Je suis heureux de tous vous retrouver.
Un peu inquiété par ce qui est arrivé à Hubert mais rassuré par l'issue récente, ce fut le seul vrai souci du voyage...les aventures "normales mais impromptues" islandaises étant du domaine du plaisir, de la découverte et du bonheur.
Et d'abord un grand merci à tous.
Ne pouvant suivre le forum et n'ayant que mon petit portable pour communiquer, je savais que tout allait bien et je veux vous féliciter pour la tenue de notre "bébé" commun lors de ce voyage : plusieurs d'entre vous ont excellemmant géré le forum et de la sorte je roulais tranquille avec Dame Ural.
Même les "nouveaux" qui s'inscrivent et que je congratule suivent bien l'esprit de ce forum, que vous avez peu à peu forgé en famille. Je suis trés fier de vous et vous êtes formidables.
Merci également à
Berny pour sa patience, pour ses commentaires toujours croustillants, à Valérie ainsi qu'à ceux qui ont eu les "clés du camion" pendant cette période.
LE DEPART
Moment d'une forte tension mêlée à une soif inextinguible de bouffer du bitume, Dame Ural est prête à et trépigne à l'entrée de l'autoroute de Combronde.
6h du mat, il fait doux et les seules secondes pas douces sont celles durant lesquelles la Souris va prendre le chemin inverse. Elle me pousse car elle sait que ces "fugues" régulières font partie du bonhomme.
Ma vie secrète commence...
Peu seraient aptes à suivre car tous ces voyages, que cela soit la Russie, la Norvège ou autres, sont effectués "à l'extrême" : je roule, je m'arrête peu, bouffe quand je trouve et dors idem parce que j'ai besoin de cette dureté pour casser le lien...
J'enfourche la machine, ne me retourne pas, claque la première et go sans reflechir.
Il y a toujours cette sorte de sass de decompression durant lequel je ne pense à rien d'autre qu'à rouler.
Petite pizza à l'Isle sur Doubs...
...et Babouchka commence à me chatouiller les couilles avec une petite fuite légère au joint de pont : ah ah ! Conseilleur n'est pas acteur ! Comme tout le monde je réduis la vitesse - car avec le 1000 même en pont court j'ai osé des pointes à 120 par forte chaleur, ce qu'il ne faut jamais faire -
Tout le monde se fait tirer l'oreille lorsqu'on énerve un Ural.
Vitesse réduite, normale, et tout rentre dans l'ordre. Une petite "chaleur" passagère qui m'a fermé ma grande gueule et qui m'a remis dans les rails.
Déjà le dernier poste d'essence près de Ribeauvillé, chez mon pays natal...
Les cigognes m'approchent de près, je suis content, il est 16 heures
Travaux sur Strasbourg, un embouteillage monstre...
J'entends un klacson de fou, entre un vieux truc rital des années 60 genre décapotable avec une passagère en 95D et conducteur à Borsalino nanti de lunettes de soleil fumées, et un truc de môme de R8 Gordini à l'époque ou on pouvait les toucher et qui tirait sur la banquette arrière.
C'était LUI :
Pépère mondialement connu, présent tous les ans aux éléphs - donc certains d'entre vous le connaissent...
Le genre Zorgol mais tombé dans l'escalier me barre quasi la route lorsque les bagnoles avancent et, avec un fort accent local :
"...du fa en izlante avec ZA ??..." (en inistant fort sur le ZA comme savent faire les gros).
"...heueueu, ben ouai"
"...merte alors..." . Il se tait en regardant la Ural avec des yeux qui auraient vu un chat écrasé : tu sens trés fort le corps astral qui hurle en me regardant "le pauvre !".
"...fien poir un gou, che né ba engor tou fu ! yooo tu toi me ragonder za..."
Santant le traquenard, vu la buse projetant une image subliminale de 10 binouzes à l'heure je décline :
" heueueu nan nan...je dois être en Allemagne ce soir" (mensonge).
"...yo...yo...alors dien, foila ma garte..."
Il me tend sa carte en m'expliquant que lorsque je repasserai, il m'amènera dans toutes les bonnes boutiques où les motards peuvent se nipper en 5 XL. Je m'eclispe vite fait, ayant évité un premier vrai incident...
Petit dîner à Obernai, rapido, sous la flotte...
"Petit dîner" mais quand même hein !
...puis l'Allemagne plus proprête et moins rigolotte, mais tout aussi aimantée que l'Alsace...Le premier bled qui me tombe sous la main...
Et, au détour d'un bistrot tout ce qu'il y a de plus banal là bas, je déguste mon bretzel avec une bonne pression, tire le rideau, envoie quelques sms et vais au pieu un peu cassé :
...à suivre...