Vraiment merci à tous.
Si on comprenait en effet la cause, le point de départ, la vitesse d'évolution, serions-nous plus avancés ?
Je ne le crois pas, et pourquoi ?
Je crois pour le découvrir que la fin de quelqu'un lui est tellement personnelle, unique, qu'il n'y a pas de chemin tracé, de voie toute faite, de méthode "assimile" dans laquelle tout serait pénard.
Les conseils sont inutiles et tu te démerdes seul. Ca c'est nouveau.
Rien n'est plus du tout pénard parce que tout est nouveau.
Les résultats d'analyses indiquent qu'il y a un rapport étroit avec la génétique. Un diabète sévère de plus de 30 années : le sucre dans le sang a "brûlé" des connections entre le cerveau et le cervelet. Coup de bol si l'on peut dire : le cerveau va très bien - je réfléchis et vis toutes les connections centrales comme l'intuition, la réflexion, l'analyse etc... d'une manière encore plus nette qu'auparavant mais c'est la motricité du cervelet qui va moins bien. Cela a été parfaitement mis en évidence dans les scanners et IRM. Bouger, me lever, marcher etc...demande un effort très fort entre le moment de la décision du cerveau et le début effectif de l'acte. En gros, c'est comme lorsqu'on soulève un poids de 20 kg qui en fait 50 et que le début de l'action est retardé par rapport à sa décision. Je veux mais ne peux pas, je dois attendre et me concentrer très fort pour dans le fil laissant passer le 220 il y passe le 380.
Pour tout, tout le temps. Même pour pisser et chier.
Pas de soucis, il suffit d'accorder le temps, mais le temps social de ce monde n'est plus "mon" temps. Les actes qui paraissent simples à tout le monde demandent un effort incroyable et je fuis donc cette folie du temps dans lequel j'ai l'impression que tout le monde cavale.
Tu ne fuis pas, tu ne veux pas déranger la vie des autres. C'est même des relations impossibles car les autres, peu à peu, retombent très vite dans leurs rythmes et ils oublient. Bilan, avec les autres tu es sans cesse largué. C'est comme si tu essayais de faire courir ensemble un lévrier et une tortue...à un moment donné, le lévrier, même s'il fait gaffe, reprendra se habitudes de lévrier...
"je viens te chercher", "je t'amène" ce n'est pas possible.
Quand tu vas aux rythmes des autres, même pour les suivre gentiment, c'est comme si tu sortais d'un grand 8 de fête foraine : tu dégueules, tout va trop vite et tu as ensuite des vertiges pendant 8 jours...
Le loup le sait, il est d'une incroyable patience.
Il m'aime quoi. Il marche au même rythme que moi et cela m'émeut, lui qui court comme un loup !
Mais le social ne s'en rend pas compte et je suis là comme dans un univers qui va trop vite avec des membres entourés de béton.
Une fois les résultats avérés, le généraliste a ouvert toutes les portes tout de suite. Il n'y croyait pas et moi non plus.
Si vous avez donc des doutes sur vos pathologies, ne tardez pas aux analyses car ces pertes de temps, souvent involontaires, sont assez catastrophiques.
Bilan : la moto est terminée pour moi, définitivement.
Il m'a fallu plusieurs bouteilles de blanc d'Alsace et quelques coups de pieds dans les pierres pour l'accepter...
C'est là que tu vois également tes vrais amis. Et tu découvres que certains d'entre eux sont tellement centrés sur eux-même qu'ils ne peuvent pas se rendre compte qu'ils t'emmerdent.
Tu pleures souvent en silence mais dans ce refus d'acceptation se cache un orgueil. He oui, un bel orgueil bien vilain qui est celui de refuser de voir sa fin.
Vous verrez, chacun de nous voit sa fin un jour où l'autre. Ca peut durer des mois, voire des années, mais un jour cela t'attrape et plus tu le rejettes, plus c'est douloureux et plus tu tombes de haut au moment où ça t'arrive.
Le "destin" (ou appelons cela comme on veut), te choppe la tignasse, te tourne la tête vers ta fin en hurlant "regarde, connard!", il te place des allumettes sur tes paupières pour t'obliger à voir.
Croyant ou pas, athée ou ce que tu veux, c'est le même régime pour tous.
Désespoir ?
Tu choisis...
Non, tu peux penser que ce que tu vois est ce que tu croyais être ta fin, mais ce n'est qu'une facette de ta réalité !
Comme tu es aveugle, c'est noir, tout noir, mais c'est comme dans une pièce qui a sa lumière éteinte : tu vois noir mais quand tu allumes tu découvres...
Et si tu allumais ?
...à suivre...