Principes d’une manipulation de masse | Maxime Tandonnet
Principes d’une manipulation de masse
Publié le
20 mai 2014
Sans prétention, sans illusion, j’essaye de comprendre où le monde
médiatique dans lequel nous baignons quotidiennement, s’efforce de
nous entraîner et ses méthodes. J’ ai plus particulièrement identifié une
dizaine de principes de manipulation de masse:
L’idolâtrie
: l’univers qu’on nous impose en particulier dans le champ
politique mais au-delà, se limite au jeux des héros et anti-héros qui
s’opposent, polémiquent, se toisent, s’affrontent, jouent, disparaissent, reviennent, tour à tour sublimés ou
lynchés, adorés ou détestés, à l’image d’un feuilleton bas de gamme.
Le déni
: les sujets qui fâchent, inquiètent ou font mal sont désormais passés sous silence ou réduits au
strict minimum: le chômage de masse, l’exclusion des jeunes, le repli identitaire, la situation des banlieues,
la violence d’une société en décomposition, etc.
Le manichéisme
: tout est noir ou blanc, le débat européen opposant jusqu’à la caricature les aimables
pro-européens aux sombres europhobes et populistes et toute tentative d’instiller un minimum de nuance,
d’intelligence, de perspective dans le débat est vouée aux gémonies.
La sublimation du vide et du futile
: l’univers médiatique donne une importance disproportionnée à
l’accessoire, au secondaire, à l’image de la téléréalité ou de la compétition sportive.
L’hexagonisme
: nonobstant la mondialisation honnie, accusée de tous les maux, le champ d’intérêt
médiatique est essentiellement hexagonal ou local, et plus grand chose ne semble exister au-delà des
frontières – dans un monde sans frontières -, l’information de proximité ayant envahi tout journal télévisé
au détriment des grands événements planétaires évoqués à la va-vite.
La dictature de l’immédiat
: le passé est aboli, on oublie tout au-delà de deux ou trois ans et on repart
éternellement à zéro ce qui autorise les plus invraisemblables retours en grâce (exemple celui de DSK) ou
les réhabilitations partisanes, dites "dédiabolisation", les plus ambiguës.
Le crétinisme
: les pitres, farceurs, clowns ou pitbulls de l’audiovisuel se voient érigés en nouveaux
maîtres penseurs de notre époque, écrivant des bouquins, assénant leurs leçons, alors que l’intelligence et la
pensée paraissent sauf exception mis à l’écart du monde médiatique.
Le néomoralisme
: le vide médiatique n’est souvent que de surface, recelant une abondance de messages
fondés la promotion d’un alter-morale, autour de l’individu roi, sa libre détermination et de la
condamnation de l’autorité, de la contrainte et de la hiérarchie.
Le relativisme
: la ligne de partage entre le permis et l’interdit, le banal et le tabou, est devenue mouvante,
instable, évolutive, conditionnelle. Le monde médiatique s’accommode d’expressions que l’on pensait
éternellement maudites depuis 1945 alors que sur d’autres sujets, touchant à cette alter-morale, le moindre
écart donne lieu à une féroce mise à mort.
Le mépris
: tout est permis, rien n’arrête le rouleau compresseur de la mauvaise foi manipulatrice. "Plus
c’est gros, plus ça passe". Le monde médiatique vise à s’emparer des consciences, impose même de manière
grossière ses choix politiques.
Les seules limites à son emprise: l’intelligence, la culture, le bon sens critique...
Lire un livre (un vrai) est
aujourd’hui le premier acte de résistance!
Maxime TAND
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