Ouf le coup à l'estomac...merci Pierre pour cet exceptionnel document, sa profondeur ouvre les portes de l'âme de la Finlande.
...et j'étais près de l'embarquement à me retrouver dans un somptueux parc d'oiseaux rares !
Je m'approche de l'entrée et j'entends un perroquet qui parle (dans ce style mais en allemand...) !
C'était lui :
Il me disait "com, com..."
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... V143qJ0hmA
Tordu de rire et excité par cette première approche assez stupéfiante, j'entrais dans le parc pour découvrir de fantastiques volatils.
Les perroquets s'interpellaient entre eux et s'enguirlandaient ! J'étais estomaqué.
Juste à côté ces êtres hauts sur pattes avec un curieux bec...
...et là, aussi par ici...
Une propreté irréprochable, des oiseaux en excellente santé, mon étonnement mêlé d'admiration me coupait le souffle et j'avais 10 ans !
Mon idole on s'en doute, superbe, et croyez-moi je m'y connais en cigognes...:
Puis je découvris celui que je nomme "Bébert", un pauvre oiseau d'une laideur terrible, esseulé, pelé, vilain au possible, les yeux glauques...la wouach pas chanceux le piaf : tout seul dans un coin avec une pancarte "je pince si on me touche" - galeux en plus !
Je lui parle...il s'approche à grandes pattes, doucement...
La tronche d'enfer ! On se demande ce qu'il a fait au bon dieu celui-là...en plus il pue.
Il m'a attendrit. Quand tu le vois, tu as envie de le prendre dans tes bras, de le nettoyer, de lui coiffer ses quatre poils qui se battent sur sa tête de vieillard (il a deux ans !), de le coucher dans une poussette avec un bonnet à dentelle pour l'embellir... Claquant du bec le contact a été assez profond, tu parles, personne au parloir et tous de le montrer du doigt. Enfin quelqu'un qui lui cause...échange au sommet entre paroles humaines et claquements secs de bec...il m'a dit beaucoup de secrets que je n'ai pas encore déchifré.
Bébert m'a laissé tout "chose"...
Puis je passais dans le secteur des nocturnes.
P'fouh, une buse de Sibérie, magique !
Tient, je ne savais pas que Mélanchon avait déménagé là !

toujours en pétard...
De rares spécimens de nocturnes te scrutent dans les yeux pour le plus grand plaisir de ta curiosité largement satisfaite !
Puis les gros porteurs, les majestueux qui descendent rarement au dessous de 2500 m...
J'étais réellement enrichi d'images fortes et assez subliminales mais le vent se leva pour rapidement se transformer en bourrasques.
Le personnel du zoo s'agitait dans tous les sens et se mit à fermer à triple tours les oiseaux dans leur lieu de sommeil - un genre de cage sans fenêtre en bois très solide et assez grande.
Les bourrasques se transformèrent en tempête, avec orage, pluie puis mini tornade ! Cela arrive quelquefois sur ce côté de la Baltique. Je me réfugiai dans une cage à oiseau vide, trempé, en attendant que cela se passe.
Voilà qui clôtura la visite d'une manière bien impromptue. Je retrouvai mon attelage au parking du parc sur lequel il ne restait que deux voitures, alors qu'il était plein deux heures auparavant...
Quelle curieuse fin !
Direction embarquement, encore plus perdu que d'habitude, entre les hurlement des sirènes de pompiers, l'absence de réseau, les arbres couchés sur la route et le ferry qui attendait, imperturbable...
J'imaginais la même comédie naturelle en pleine mer !
La Bouboute russe me reconnut et me donna ma place d'attente, très aimable. Nous avons échangé quelques mots. peu de motards, il pleuvait encore. Elle me rassura en me disant que la tempête passée, le temps serait beau sur la baltique...
A peine rassuré tout de même.
Juste avant moi, un couple en BM...
Embarquement à 23 heures pour décoller du quai à 5h du matin. Les horaires scandinaves commencent à être présents : un autre monde va s'ouvrir.
Plus de réseau. J'attache tout de même solidement l'attelage, me dirige vers la cabine, pose mes affaires.
La solitude est totale. Les dernières fibres du cordon ombilicale allaient se rompre.
Je m'endors dans une semi conscience en pensant à tout et à rien, en essayant de me détacher de mes perception plutôt sombres et à tenter de percer le secret de ce soleil que je verrai au cœur de la nuit : celui du vrai départ.
Ce fut le cas lorsque les vibrations des moteurs m'éveillèrent. Le montre se déplaçait doucement, comme "emplombé", comme un engin-mère auquel je confiai ma vie.
Me yeux du petit matin se portent vers le hublot...cette fois ça y est...sans retour possible.
...