Dan-le-dentard a écrit :Je partage à 110%, mais après, au delà de la connaissance de ces faits (des faits, pas des rumeurs ou autres préjugés) et de la réflexion qui endécoule, on fait quoi ? Parce que quoi qu'en disent les beaux esprits médiatiques et l'élite du pouvoir (et son pendant l'opposition politique), la société intuite ces faits, se les approprie, et répond de la façon le moins appropriée (attentats, développements de trafics, apathie, suivisme ...). Faudra-t-il que des évènements plus graves viennent faire le tri pour séparer le bon grain de l'ivraie comme cela a pu être le cas au sortir de la deuxième guerre mondiale ( et encore, il y aurait de quoi discuter) ?
En somme, la question tiendrait dans le fait de cerner exactement ce que désigne le "on". Le peuple ? 63 millions d'habitants, 63 millions de points de vue. Les partis qui le représentent ? autant d'intérêts personnels et d'intentions contradictoires que de représentants. Un homme providentiel qui incarnerait à lui seul l'honnêteté, l'intégrité, le souci exclusif du bien commun mais aussi la rouerie nécessaire et l'idée de grandeur indispensable ? Mais il faut, pour qu'il se découvre, des évènements assez graves, comme tu le dis, et assez puissants pour qu'ils le propulsent au premier plan. Autant dire que nous sommes dans la nostalgie. Mais alors accepter de confier notre sort aux évènements en espérant d'eux à nouveau un heureux résultat ? Nous voyons bien que ce serait renoncer à diriger notre propre destin.
La société va plus vite que la compréhension que nous en avons. L'histoire ne s'écrit plus de la même façon. La réponse, à mon sens, réside, après dépassement du constat de désespérance, dans la nécessité de très vite adapter notre esprit d'analyse des phénomènes afin de n'y avoir aucun retard, aucune vue passéiste. Nous observons la société par référence à l'idée que nous nous faisons de ce qu'elle était auparavant. Autant dire à une forme d'idéal inatteignable, fait de sentiments personnels indistincts. Est-ce la bonne façon ? Cela n'augmente-t-il pas artificiellement nos peurs ?
Nous allons indéniablement au-devant de ces évènements graves dont tu parles, tout le monde plus ou moins le pressent. N'auront-ils pas une forme nouvelle, inattendue ? Lequel de nous sera-t-il surpris, inadapté, perdu ? Il ne s'agira plus de faire face à des situations simples, genre vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine. Il nous faut dès maintenant une capacité à hiérarchiser les menaces pour ne pas tout confondre, pour garder l'esprit clair et froid, ne nous engager que dans les bons combats. Alors, à ces conditions peut-être, nous serons prêts. Devant l'angoissante, immense incertitude, c'est à cela de positif (le seul positif possible peut-être) que mon esprit se prépare sans cesse. Un travail individuel en somme car au final c'est là que tout en reviendra sans doute. Ce n'est pas un obtacle à l'amour pour les autres.