J-19
C'est un petit matin blême et froid mais nous prenons malgré tout la direction de Nyksund, le village fantôme abandonné dans les années 70. Après 9 km de piste en terre en assez bon état, sur laquelle nous devons slalomer au milieu des moutons nous découvrons ce village du bout du monde dans une ambiance de fin d'été arctique.
Le vent souffle fort et froid et le soleil qui a fait son apparition peine à réchauffer l'atmosphère mais au moins nous offre de magnifiques prises de vues car le ciel est dégagé et le regard porte au loin dans la lumière violette du début d'après midi.En quelques années, le village a repris vie grâce à quelques irréductibles qui ont lancé des projets"arctiques", des projets"jeunes" des projets"durables"bref qui se sont bougés pour faire renaître Nyksund.
Mais passé le 15 Août, tout est fermé.La restauration du magasin d'articles de pêche, d'un entrepôt à poissons transformé en musée, d'une partie des pêcheries est exemplaire mais il reste encore deux énormes et lugubres bâtiments à l'abandon(la dernière usine où était stocké le poisson) qui donnent bien la mesure du travail accompli.La réhabilitation complète du quai est prévue pour 2015.
Nous arpentons les pontons et trouvons refuge pour une heure dans une immense bâtisse rénovée par son propriétaire Allemand dans le style design nordique et 2 chocolats chauds, un cheesecake et une tarte aux pommes plus tard, savourés au chaud
nous reprenons la piste direction Sto de l'autre côté de la péninsule. Nous voulons faire à pied la route que les écoliers de Nyksund faisaient matin et soir jusqu'en 1939 pour se rendre à l'école à Sto.Le chemin suit le littoral et contourne la péninsule, offrant une vue imprenable sur l'océan.
La Puckette posée au Bobilcamp de Sto (autre bout du monde battu par les vents et point le plus au Nord de notre périple)
nous attaquons notre ballade.Le chemin est assez bien tracé et serpente entre rochers et lande détrempée en balcon sur l'océan.3 heures aller retour avec baignade dans une crique de sable blanc sur le chemin du retour.
Cette fois ci, l'eau est vraiment glaciale mais rien ne m'arrête et si sur le moment j'en ai le souffle coupé la sensation de bien être après est incroyable...Alain a courageusement essayé de m'accompagner mais l'étau qui s'est refermé sur ses chevilles l'a dissuadé d'aller plus loin.
J'ai un peu de mal à remonter de la plage car le froid intense et les 3 heures de marche m'ont coupé les pattes mais un pas après l'autre finissent par me ramener au camp.Le camping est presque vide en cette fin de saison, 4 énormes camping-cars avec salon, chambre et dont la salle de bain est grande comme notre Puck sont garés à proximité. En fin d'après midi , pétaradant gentiment arrive une Summer diesel mono-cylindre 462 à transmission par courroie avec une consommation à faire pâlir de jalousie n'importe quel Uraliste à commencer par nous, 2petits litres 5 au 100 km. Evidemment! L'Anglais juché sur la moto est aussi bavard que sa moto économe et nous apprenons qu'il se rend en Allemagne à un rassemblement de moto diesel (of course!) et qu'il n'a pas choisi le chemin le plus court! il en est à 5000 km de voyage et est loin d'être arrivé. Mais vu sa consommation ,il aurait tord de se priver. Chaque participant doit apporter une photo insolite et avec la photo de notre attelage il compte bien être en bonne position pour remporter un prix!!

Il fait encore grand jour quand nous nous couchons.