LE DANEMARK
Je quitte l'Allemagne par sa frontière haut-nord,
Flensbourg, ville encore germanique mais déjà fortement teintée de baume relaxant danois.
Dés les premiers kilomètres au Danemark, on sent que l'on est dans un autre style, dans une autre vie.
Au premier abord et si l'on s'arrête seulement aux stations services, c'est presque la même chose que partout, avec une pointe de surplus hamburgeriens...on commence à voir l'obésité industrielle et le cortège des maladies planifiées par l'industrie lourde alimentaire qui fait le bonheur accru des laboratoires pharmaceutiques. Les salauds.
Pauvres jeunes "femelles" : il n'est pas rare d'en apercevoir qui dépassent 130 kg...
Mais, prenant conscience de ce problème majeur non pas sur le plan de la politique nationale - qui s'enfout et qui encaisse les taxes versées par les tueurs aux hamburgers - mais au niveau individuel, les danois réagissent assez fort : on le voit aisement dans le sport et notamment le
vélo : le Danemark est le royaume du beau bitard.
J'ai fortement pensé à
Perfide, entre autres, qui aurait trouvé cet environnement normal - comme Arvella - Du bitard pas cher, de toutes les formes, beau et sérieux :
...et ici la terre est plate !
Villes austères mais dans lesquelles règnent un climat de tranquillité, un "je ne sais quoi" que nous ne connaissons pas en France (du mieux avec Flamby mais de l'inimaginable avec l'ex agité...)
Il suffit de sortir des grands axes.
Il fait beau sur le centre du Danemark. Sa traversée n'est pas longue : "seulement" 500 bornes. C'est en plein coeur de la journée, dans une ville de 20000 âmes, il est 12h, tout est pénard, no stress...
Là où j'admire, c'est que dans tout petit resto, tu peux trouver une bonne bouffe pas chère et trés saine. On commence à sentir le poisson et c'est à cette table que l'armoire de paquebot m'a expliqué que les poils de cul des danoises n'ont pas la même couleur que leurs cheveux...moment d'initiation à 63 balais que tu n'imagines pas même en rêve et en même temps claque de rappel : même à cet âge on n'a pas encore tout vu et c'est trés bien.
Le vent se fait sentir de plus en plus fort en montant, et du vrai vent.
Le vrai vent, ce n'est pas comme en France. Chez nous, ça souffle un peu quoi. Ici, tu fais connaissance avec le Vent. Un grand Monsieur.
Il est fort, constant, sans poussière, sentant le large et peu changeant. Tu sais d'où ça vient, fort comme il est et tu te démerdes pour conduire avec un latéral droit force 5-6. T'es donc couché sur le panier et les danois qui te doublent trouvent cela parfaitement normal.
Bon, tu n'as pas envie de t'éterniser, d'autant que tu commences à ne trouver que deux sortes d'essences dans des stations imbitables, du 95 et du disil...Tu es donc vite en haut du pays, la Ural commence à cliqueter sérieux - elle n'aime pas le 95 avec ses pistards en 10:1 -
Aaaarggghhhhh : t'es arrivé au bout du continent et tu devrais en théorie te casser de là en raffiot.
Un panneau trés solitaire te dit dans quelle file tu dois te rendre demain à l'aube et tu te demandes, vu son état par les embruns, s'il date de ce siècle...
Ca sent le western à la danoise tu sais, le bled dans lequel le dernier cercueil est resté ouvert - celui du croquemort qui n'a pas pu se finir lui-même !
Content d'être arrivé à cette première vraie étape, une autre armoire à paquebot à la fin d'un repas avec patattes me tend sans un mot le breuvage local !
Elle s'était marrée..."Niet vodka ???"
"Yessss !" lui répondis-je d'un air assuré en ajoutant : "niet vodka da, schnapz JA ! "
...heueueueueu, après ce repas, un peu seul au monde, je suis tout de même retourné au port 5 minutes pour vouair si je ne m'étais pas gourré d
'Hirsthals...
Nei nei nei...c'était bien LA :
P'tin les boules quand même hein ??!!
Après une nuit agitée et à 5h du mat - tu penses, je ne voulais pas louper le départ, d'autant que la Smirill Line avait bien dit sur le papelard "deux heures avant" (...), je me rendis à l'heure et, en effet, le raffiot était là !
OUF, oif oif, enfin je pissais partout sur tout ce que je trouvais comme un jeune cleb.
J'attends...
Il ne se passent rien ou presque, juste quelques mouvements de pont.
J'attends toujours, ne reste plus qu'une heure avant l'embarquement. Pas de flic, pas de douane, pas de guichet.
Merde alors...
D'un seul coup, une nana arrive en costard tailleur hostesse de l'air de Caravelle des années 60, entre dans une guérite et un vacarme de malade survient :
les premiers dingues arrivent.
Tu ne sais pas d'où ils sortent.
Des vrais, des sans masques, des qui sont morts trente fois ou qui sont sortis du placard, des évadés du monde, : le rendez-vous des paumés, mes frères.
Les fondus se plantent et le rite infaillible : on se saute tous au cou, c'est la tradition. Tu ne l'sais pas et t'y passe, t'es de la famille direct.
CA, c'est de la BM les potes !
Rien d'origine même pas les bavettes et ils sont officiellement casques à boulons !
Tu sens alors que tu vas jouir.
Tu ne sais pas pourquoi, mais tes frelots que tu n'as jamais vu sont tous là.
Rendez-vous improbale entre malades de la liberté !
J'y étais.
Allez-y une fois dans votre vie...C'est de la dynamite.
...à suivre...
:p :B
:lol::lol::lol:
:):):