L'intelligence du système de graissage Dnepr est remarquable.
Situé dans le carré rouge sur ce plan, dans son aspect dynamique (pompe + centrifugeur + conduits...)
Ce système assure, par sa pompe à huile entraînée par le vilo sur ce plan
...une pression d'huile de minimum 3 bars à un régime moyen de 3500 tours.
Or, la plupart des Dnepr actuelles cassent assez souvent pour des raisons sur lesquelles je me penche déjà depuis quelques mois et qui sont en fait assez complexes, mais qui, comme chez Ural, ne sont pas directement imputable à la mécanique Dnepr, que je trouve d'une logique impeccable.
En fait le parc Dnepr vieillissant, l'absence de réseau, font que les problèmes s'accumulent et que, tôt ou tard, les coussinets de bielles grippent faute d'une absence de graissage correcte.
POURQUOI ?
Examinons le principe trés intelligent d'une partie essentielle du graissage Dnepr :
Le carter qui est en photo ci-dessus, recevant le palier avant de vilo et amovible, est celui qui reçoit aussi la pompe à huile.
Cette pompe débite son huile vers le canal A.
Chemin faisant, elle va dans le centrifugeur, tourne à l'intérieur et, par effet d'inertie, les saletés viennent se plaquer contre la paroi de plus grand diamètre pour, finalement, retourner dans le vilo via le canal transversal qui apporte l'huile dans les manetons.
On comprend de suite que lorsque le centrifugeur est plein, l'huile commence par devenir pleine de merde, qui sera véhiculée dans les canaux du vilo. Finalement, ces canaux se bouchent, l'huile ne passe plus et on "coule une bielle" - en fait le régule du coussinet non lubrifié est cramé.
Conclusion n° 1 :
les possesseurs de Dnepr qui ne l'ont pas fait devraient trés vite démonter leur centrifugeur pour le nettoyer.
Je constate que ce n'est jamais fait car tous les moteurs que l'on m'apporte avec coussinets cramés ont le centrifugeur plein.
Mais ce n'est pas suffisant.
Si le centrifugeur n'est pas trop dégueu, on le remonte après nettoyage et basta.
S'il est plein de copeaux ou d'une poudre fine, il faut démonter le vilo rapidement et le nettoyer à fond.
ARK m'avait dit avoir nettoyé le centrifugeur et c'est bien. Mais il n'a pas pu vérifier l'état des canaux du vilo, ce que j'ai fait.
Et là, cata.
Il faut tomber les Btr pour voir.
Aïe aïe aïe, cacapopo !
On voit immédiatement les canaux bouchés à mort par le caca des copeaux et, si nous avions remonté le vilo refait sur ses paliers, le moteur aurait fait 100 bornes avec ses paliers et coussinets neufs !
On nettoie donc tout le vilo mais
ce n'est pas suffisant.
Il faut vérifier le système d'alimentation en huile du vilo.
Elle passe donc par le carter avant. On mesure et on trouve
34,10 mm.
Il n'y a pas de joint d'étanchéité sur ce palier et la pression ne s'effectue que par le plus petit jeu possible entre ce palier et son homologue au vilo.
Je mesure son homologue au vilo :
33,86mm.
Là ça pue aussi...
Surface du plus grand diamètre : 912,80 mm2
Surface du plus petit diamètre : 899,47 mm2
Différence : 13,33 mm2
Ces 13,33mm2 correspondent à un trou de plus de 4 mm de diamètre, c'est-à-dire au diamètre du trou du canal dans le vilo : en fait, les pertes par ce jeu engendrent un absence complète d'apport d'huile dans le canal.
Ce fait, plus les canaux bouchés, et les Dnepr cassent à tire larigau, alors que, convenablement montées et entretenues, ce sont des machines trés fiables et qui avancent.
SOLUTIONS
1 - Bien sûr
nettoyer le vilo, mais surtout
fretter la portée mâle du vilo avec la pose d'une frette réalisée en acier à roulement à billes :
Je vais donc usiner impeccable la portée du vilo, emmancher une frette, la retoucher afin de la descendre à 35mm.Poli spéculaire.
2 -
Reprendre la portée femelle, l'amener à 35,02 mm et la centrer (ici elle a un faux rond de plus de 0,07mm) :
Mais la
reprendre à cette cote en grain 600 de manière à générer une étanchéité presque équivalente à celle d'un joint (ici elle n'est même pas en qualité 40...):
J'ai donc commandé la bague.
...à suivre !...