Gazzz donc plus au nord, en laissant les forêts et le tourisme...
Le chemin est unique, il est clair : il te dit que tu vas quelque part et nulle part ailleurs...
La route se retréci, elle est encore goudronnée mais on voit bien que peu de monde passe par là.
Puis de moins en moins de goudron et enfin la piste. Ca roule doucement mais c'est pas si mal. La route tourne dans tous les sens et comme les paysages se ressemblent, j'ai l'impression de ne plus savoir où je suis...
Lorsque tout se simplifie et qu'il n'existe presque plus rien d'autre qu'une nature "hostile" et soi, la communication avec les sens s'accroît et les "sms" de la nature sont perceptibles...
Que de réponses simples aux rapports avec les autres !
La souffrance dans le monde a en effet une cause... Cette cause est malheureusement en l?homme, en sa capacité à infliger le mal. Il suffit de regarder les informations pour constater combien nous sommes portés à nous faire du tort les uns aux autres, parfois jusqu?à la mort. L?égoïsme, la méchanceté ne s?expriment pas toujours, mais il sont là, en nous. Nous avons chacun d?entre nous la capacité de faire tout le mal qu?il est imaginable de concevoir. Cette image, ces images poussent à nous désintéresser de ce type de relation.
Certes pas besoin d'aller en Norvège pour le savoir, mais pour le ressentir aussi fort...pas sûr...
Une rencontre avec la Nature s'effectue alors au delà du voile habituel. Issus de la nature, je crois que nous pouvons trouver une sorte de serenité lorsque nous acceptons de nous reposer en elle. Là l'inquiétude s'en va.
Et comme ce que je vois est aussi l'image de ce que je ne vois pas mais qui est au delà, cette simple route toute nue m'invite à ressentir celle qui lui est parallèle. Mais souhaiter déchirer le voile qui m'empêche de percevoir plus, c'est encore une aspiration qui vient de trop de tumultes...juste se laisser porter en ne plus projeter quoique ce soit dans un temps "autre".
Il n'y a plus de "demain", d'"hier", seulement un
maintenant dans lequel tout doit se taire, car même les fleurs se taisent...
Beaucoup de kilomètres plus loin il y a la même route, la même invitation au silence de soi.
...et là je regarde cette machine fantastique et tout en même temps dérisoire, brutale et douce à la fois. Elle paraît fabriquée par des enfants, comme si son existence telle qu'elle est représente le permis de passage dans ce monde qui, j'en suis sûr, serait moins accessible avec un autre engin.
Je pense aux russes qui y travaillent, qui fabriquent les autres machines infernales pour d'autres uralistes alors que je suis là avec l'une d'elle.
Sensation étrange mêlée de respect pour eux, de reconnaissance mais aussi de peurs (et si elle me faisait un caprice...le portable ne passe pas...pas d'europe assistance, pas de garage pour une clé qui manque, pas de secours autre que ce qui est là).Mais bien vite sa magesté enfantine reprend le dessus par son magnétisme naturel et me replonge dans ce silence total du monde et de moi-même.
Tout se tait et ce n'est pas le vide.
Une soif assouvie.
...et après ce temps "personnel" passé ici, je reprends la route vers le sud en décidant de rouler de nuit,
...afin de chercher à revivre l'expérience vécue seul la nuit de Noël
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hommage rendu à celui qui m'a donné la vie et qui m'a placé sur la route de tous ces bonheurs.
...
ainsi que les paysages 
