October 6th 2022 - Granada (Nicaragua), cauchemar douanier.
On m’avait prévenu, Saul et Jorge, Vincent et les inconnus qui postent sur iOverlander. Cette douane est un cauchemar.
Mais commençons par le commencement. Aujourd’hui, j’ai 330 km à faire et la frontière entre le Honduras et le Nicaragua à franchir. Au programme, une étape à Granada, une petite ville touristique au sud de Managua.
Après une hésitation, je décide finalement de zapper le petit dej (à 7 heures) et de me lever à 5 Heures pour partir à 6. J’avoue que la conjugaison de cette frontière difficile et des 330 km m’inquiète un peu. Je veux arriver avant la nuit, c’est à dire avant 17h30.
Au début, ça baigne. La route jusqu’à la frontière est sympa. Ça grimpe bien mais il ne fait pas trop chaud, la route est bonne et les paysages superbes. On passe un col à 1100 sans effort et arrivé à la douane du Honduras tout s’enchaîne sans problème. On en est même à faire des selfies avec les douaniers, c’est tout dire!
Passage au Nicaragua et là, c’est pas la même limonade. D’abord la queue pour l’immigration. J’avais bien préparé ma demande en ligne mais pour une mystérieuse raison, ils vont me faire attendre 2 heures avant de me donner le droit d’entrer dans leur pays. J’avoue que ma patience est mise à rude épreuve. Ensuite la douane pour le permis d’importation temporaire de Passepartout. Là, à priori, c’est purement administratif. Pourtant, il faudra 1h30 pour que le douanier me fasse le papier qui va bien. Je suis en face de lui et je le vois faire. Il est juste très lent et très incompétent. Au final, c’est sa chef qui nous sortira de ce mauvais rêve. La dessus un jeune homme qui parle très bien l’anglais vient me demander s’il peut m’interviewer pour savoir ce que je pense du Nicaragua. Le pauvre…
Je ressors à 11h30, j’étais arrivé à 7h. J’ai vraiment eu du nez. Il me reste 270 km à faire, pourvu que la route soit bonne et le temps clément.
Heureusement les routes sont superbes. Un revêtement nickel et plein de choses à regarder. Quant au temps, je me prendrais deux grosses averses mais très courtes et suivi de grand soleil. j’ai renoncé à mettre ma tenue de pluie, je suis totalement trempé mais je sèche en 15 minutes à ces températures.
Je file, ne m’accordant que quelques arrêts pour l’essence. Au passage, je n’ai jamais vu autant d’hommes armés. Ici, comme au Guatemala et au Honduras, il y a des gardes privés partout avec des fusils à pompe et des armes de poing. Il y en a devant tous les gros commerces, toutes les stations services, toutes les banques et les grands hôtels. Il y a aussi des flics et des militaires armés partout. J’ai essayé d’en prendre un en photo mais bon, c’est pas trop recommandé.
Malgré toutes ces galères, je remplirai mon contrat en arrivant à Granada juste à la tombée de la nuit. Un petit tour comme toujours me confirme que j’ai eu raison de réservé pour deux nuits. Demain je vais me lever tard et jouer les touristes.
Ces galères ne comptent pas, j’ai une chance incroyable. Je le vois dans la lumière qui brille dans les yeux de ceux que je rencontre ici. Combien ne sortiront jamais de ce pays que je vais traverser en quelques jours. Combien pourront jamais contempler les merveilles qui jalonnent ma route. Un albatros survole le rocher ou les coquillages s’accrochent à leur mer nourricière. Pourrait-il en être autrement? Être né quelque part, comme chantait l’autre.


