Durant la nuit, longue conversation avec Souris sur tout et rien. Je crève mon forfait et raccroche puis prépare mes affaires pour partir à l'aube.
Durant des années les retours étaient réglés par les dates des billets de bateaux ou les visas. Cette fois j'en ai marre de ce système où tout est calé, prévu, calculé : je me présenterai à l'embarquement et on verra bien, puisque j'étais en avance sur la date prévue...
Quelque chose change en moi, je deviens plus "sauvage" sur les décisions carrées qui ne dépendent pas de moi. Je ne veux plus subir.
Gaz...le soleil se lève à peine.
580 kils dans la journée et j'arrive à Lahti à peu près en forme mais un peu trempé car pluie battante sur les 200 derniers kils.
Assez crevé et mouillé, je trouve un hôtel genre motel, ce qui change d'ambiance radicalement mais j'ai l'habitude : si on n'est pas flexible dans les voyages il ne faut pas partir car en fait on n'apporte que très peu de choses de soi et il faut être capable de s'adapter rapido.
Pas un chat ! Trois personnes dans un motel qui peut en contenir 280...je me demande comment ils y arrivent commercialement car en plus la piaule est à prix réduit : 30 balles...
Bon, dîner spartiate mais suffisant servit par une seule personne, sans carte et sans choix. Soupe et morceau de veau mais cela me va très bien, n'ayant pas du tout envie de philosopher sur la carte-bouffe après tous ces kils et avec la tête dans le cul.
Le lendemain, 150 bornes plus tard et début d'aprême je me pointe à l'embarquement à Helsinki. Heureusement que j'avais noté le nom du quai et de la zone car Helsinki est immense en terme de port. C'est là que j'apprécie Waze...Tu cliques le nom et le truc cause et t'amène exactement là où tu veux. C'est quand même bien, ce type de progrès...
Très peu de voitures ici, je ne savais même pas qu'il y avait un bateau en partance mais grosse souplesse à l'accueil de la Directferries qui je le pense est dû au peu de voyageurs. Gentillesse, blabla, pas de supplément cause déport de date, mini-mini douane juste histoire de dire, je n'y crois pas, ce soir je décolle...
Dans la file "moto" où on m'envoie au moment d'embarquer j'étais seul, je croise un loulou au regard insistant...oui, je sais, mon Ukko m'attend. Dur, dur...
Fin de récré sifflée on embarque, c'est toujours un moment spécial mêlé de pincement au coeur et de grande joie - sentiments contradictoires qui sont les forceps du cerveau pour élargir quelque domaine de la psycho intérieure...
...et allez, la p.... de côte à 25% mouillée qui teste juste ta manière de manier un side tractant une remorque bien chargée : là on a intérêt à être réveillé car si tu cales en pleine côte c'est un fichu bordel...
Une petite première à 4000 tours, couché sur le guidon vu que le side se cabre en wheeling et contrebraquage du guidon à gauche pour rester droit !
pendant que la roue patine sur la tôle mouillée
...Ah on s'en lasse pas.
Arrivé à mon lieu d'arrimage, ils donnent des grosses cales qui vont bien et en bon nombre. Tout va bien.
C'est là que je sors ma fiolette de whisky et que je trinque à mon tripode de flector que je bénis abondamment : l'enfoiré assure grave et me monte comme une fleur malgré ses 70000 kils sans changement.
Un coup aussi pour les tubless qui ne tournent pas dans la jante ...