Zorgol94 a écrit : 12 sept. 2020, 20:30
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Le poste de pilotage n'a pas l'air évident !
Heureusement que tu ne crains pas la nuit qui tombe
En fait elle tombe très tard juste pour 3 heures, alors j'avais le temps...
En avançant vers le milieu du lac, ou du moins assez loin des rives, je mesure combien j'ai de la chance et combien tout cela est simple. J'en arrive à croire qu'il est plus facile de laisser les choses arriver plutôt que de les provoquer.
Lorsqu'on veut quelque chose, d'innombrables difficultés se dressent souvent devant nous, mais lorsqu'on se laisse porter par la "providence" ou ce que l'on nomme le fil des évènements, on a toujours quelque chose pour nous : on dirait que les évènements se mettent toujours en place face à notre chemin, qu'ils soient bons ou mauvais.
Bon...commençant à le plus voir le drapeau du fermier, je décidais de stopper les machines. Ancre jetée.
Perdu au milieu de cette immensité d'eau très calme en apparence, j'avais des tourbillons dans la tête.
Peut-être était-ce la faim. Je mangeai donc un bout de pain de là-haut avec quelques poissons fumés et un peu de vodka puis je m'allongeais comme pour me sécuriser. Y'a pas à dire mais ne jouons pas les fanfarons : je n'étais pas si tranquille que ça...
Je dus m'endormir un moment, car je fus réveillé par le gros clapotis d'un beau poisson qui sautait hors de l'eau. Penché sur le pont tête vers l'eau, je distinguais des grandes ombres en mouvement assez profond : c'étaient de gros poissons qui tournoyaient dans leurs vies. Ils paraissaient pénards mais en fait je ne sais pas s'ils étaient là pour moi au cas où...ou si c'étaient leurs habitudes...
Aller, un petit sauna...feu allumé, cailloux brûlants, eau du lac jetée dessus, fumée torride et en mois de 10 minutes je fondais comme un glaçon !
Non habitué, je ne prolongeais pas la séance et me rinçais au seau d'eau du lac (alors que "normalement" ils plongent tous direct mais j'avoue avoir eu la trouille...)
Ayant bien compris comment la Marie-Joseph se manie, la rentrée fut un mélange de délicatesse avec la joie de celui qui a réussit quelque chose, comme un gosse qui vient de faire une connerie...
J'allumais aussitôt un barbeuk de construction artisanale - je préfère les monter moi-même car le feu et moi, c'est une longue histoire d'amour...
Dîner tard et dodo plein de rêves curieux. C'est impressionnant comme on rêve là-haut : les songes ne sont pas du tout les mêmes qu'au dessous du Cercle Polaire. Ils ne sont pas empreints d'images sombres, tumultueuses bien au contraire, très colorés, pleins de mouvements et de formes nouvelles qui s'amusent...
Tous les matins, nettoyage des parties génitales et de la pastille arrière à l'eau du lac : croyez-moi, ça réveille et ça met en train. J'en ai vite conclu que cette pratique améliore la vigueur de la race humaine, comme disait mon Grand-Père en s'amusant.
Je restais de longues journées à observer, à ne rien dire, à déguster les baies, à contempler.
Là haut on ne craint pas la pluie et le fait d'être mouillé est normal. Moi qui n'aime pas ça...au bout de quelques jours je marchais pieds nus sous la pluie.
Quelque chose avait changé en moi...