- la vastitude...cette dernière a purgé une bonne partie de mon âme de futilités - oh pas complètement bien entendu mais enfin...et puis elle a donné une autre vraie dimension à ma vie, une dimension qui a poussé les limites intérieures et par là donné de l'espace à l'ébattement de mon âme, la rendant plus libre en replaçant les choses et les êtres à une place plus juste.
- la paix... elle est dans ce monde le bonheur suprême. Ce bonheur, on peut le goûter dans la simplicité de son cœur si, en s'éloignant du tumulte du monde, on sait borner ses vœux et son ambition, se soumettre aux décrets du ciel, juger avec indulgence tout ce qui se passe autour de nous et se réjouir des harmonies de la nature, du mugissement des cascades, de la fraîcheur des bois et du soupir des vents.
- le "do"...c'est-à-dire le recentrage de ma vie : le secret de n'être importun à personne est de ne pas l'être à soi-même, car qui connaît l'art de vivre avec soi-même ignore l'ennui. Pour peu qu'on veuille de bonne foi s'examiner soi-même, on s'aperçoit aisément du peu que l'on vaut, et l'on n'est pas tenté d'être fier et orgueilleux. On ne s'estime pas au-delà de ce qui convient, et on purifie son esprit et son cœur du dangereux poison de la vanité et de la hauteur.
Le Centre Europe caucasien m'aidera à renouer avec les racines de mon âme, à dépasser sa perception de départ comme celle de sa fin qui pour l'heure restent limitée. Ce ne seront ni les mêmes rythmes ni les mêmes espaces...
Le Grand Nord a rendu sa page aussi vierge que possible, il a effacé les caractères superposés comme sur une feuille qui a servi plusieurs fois de double et qui, au fil du temps, était devenue illisible par ses mille couches égotiques.
Je pressentais que sans cette sorte de "purification" le Caucase aurait été imprimé sur une feuille gavée de caractères anciens, et donc serait perçu comme illisible ou comme une "aventure" de plus, un "je sais" de plus perdu parmi les autres.
Non, là je souhaite que le Caucase soit du style typographique, profond, alsacien comme son inventeur Gutenberg, marquant profondément et à jamais le feuillet qui me reste à vivre.
Je garde donc le Grand Nord comme une puissante médecine à rafraîchir et à blanchir la page de ma vie, que j'utiliserai sans doute encore si cela m'est permis.
Par le travail actuel, je tente de rendre cette feuille souple comme du parchemin neuf, afin que l'imprimatur géorgienne se retrouve sur un velours tendre et généreux, et non pas sur une feuille laminée par ma connerie, dure comme l'ego et conne comme ma certitude de soi.
