Francis a écrit :.
Euh.......j'ai pas les mots....alors juste:...............
Pis... on ne s'enverra pas une Lapin Kulta à Nellim, Lundi ils me font un corset, va falloir que je sois bien sage...
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Là ce n'est pas drôle du tout. Parce que tu entres dans le monde obligé des rares qui sont contraints de moins bouger tout en ayant une soif encore grandissante de découverte.
Tu n'es pas le seul mais ça ne sert à rien de le dire.
J'ai aussi pensé à cette étape et j'en connais qui sont entrés dedans...bien sûr on ne sait pas comment on va réagir mais, tous ceux qui y sont donnent des leçons immenses et impénétrables pour le commun. Ouiiii, leçons de courage, de volonté, etc...tout ce qu'on entend à longueur de temps sur les ondes et les chaines tv, dit par des sans coeur et d'une manière laconique par ceux qui n'y sont pas...qui compatissent pour faire bien ou pour donner le change.
"Sois courageux..." "tu peux si tu veux..." Ils me font penser à ces curés qui ne connaissent pas la vie en qui confessent des vieux et des vieilles ravagés par celle-ci.
Nananan, tu es mal et ceux qui ont passé cette frontière sont mal, souffrent et sont seuls. Seuls comme on ne peut pas imaginer, seuls pour pisser, pour se coucher, pour descendre les marche etc...même si on les aide...mais surtout seuls avec leurs désespoirs nocturnes.
On est toujours seuls dans la souffrance et on finit dans la merde, même "bien entourés". C'est pourquoi je préfère l'ours aux durites de 4 des hôpitaux car je me fiche d'être sécurisé quelques jours pour finalement finir en entendant souffler d'ennui une jeune infirmière qu'on emmerde.
Francis, on a passé ce mur "civilisé", on ne s'y reconnait plus. Personne ne nous accompagnera dans ce trou sombre de la souffrance car la mort guette tapie et cachée.
Mais enfin, on n'y est plus, là, n'est-ce pas ? Quelle horreur hein...c'est pourtant leur "réalité"...
On ne fait pas d'effort dans ce choix, on ne peut plus aller dans le sens des fausses sécurisations. On ne sera pas bien au fond d'un lit bardé d'électronique et visité toutes les heures par des chattes baisées qui font du bruit et qui s'enfoutent. Et elles ne peuvent pas faire autrement : leur destin ne croise pas le nôtre.
On n'a pas d'autre choix que de se trainer.
Et on se traine.
Et on se trainera.
C'est déjà écrit.
Mais tous les jours, chaque seconde, il y a des signes, et ces signes il ne faut pas les louper.
Ils sont nos cannes...
...et durant le temps qu'ils se cachent ou qu'on ne les voit pas, il ne nous reste plus grand chose !
...si on n'a pas mal au foie !
