pvdm100358 a écrit :Oui, c'est exactement ça qui fait que chez les voyageurs, il n'y a pas deux motos, pourtant de marque et modèle identiques - ou side - qui sont les mêmes; chacun développe son, ses astuces plus ou moins validées sur le terrain. Pour ma part, j'ai constaté qu'il faut tenter de trouver un système simple et léger. Bon, "léger", mais avant tout solide bien sûr.
Tout ça pour dire, que je suis tout "ouïe" pour découvrir celles que ta longue expérience conjuguée à tes talents, ont développés!
Pierre, l'africain
L'expérience, comme les expériences, ne sont pas du tout du domaine de la connaissance mais bien plus du simple soucis de ne plus être stoppé ou gêné sur la route par des évènements auxquels nous aurions pu penser avec un peu d'attention.
Car le courage ne braille pas toujours : il est souvent cette petite voix calme qui te dit quel chemin nouveau il faudra prendre.
Mais je ne suis pas du tout un voyageur champion. Il y en a trop et ils courent tous après je ne sais quelle victoire. Partir super léger, ne rien emporter, rouler en savate par - 40, faire des étapes de 1500 kms, etc... sont des "exploits" qui font bien briller l'ego...et à mon âge l'ego se meurt de sa belle mort bref , je n'ai plus rien à prouver et je vis ma vie sans modèle.
Pour moi l'objectif - s'il en est un - n'est pas la performance, mais le bonheur. Sur la route j'aime être bien et heureux, donc j'amène avec moi ce que je ne peux pas trouver là où je me rends.
Je roule donc chargé et lourd, tractant en plus comme un escargot ma maisonnette. Pénard et libre.
Cela n'existe pas et c'est pourquoi je n'entre dans aucun record ni dans aucun palmarès. En général, les mecs qui affichent ces palmarès ne disent jamais en fait qu'il dépendent des autres. Lorsqu'il leur manque quelque chose, ils comptent sur les autres.
...et moi j'aime ne pas faire chier le monde.
Un exemple typique, cette émission "j'irai dormir chez vous" ou quelque chose comme ça. Le mec se ballade en se filmant et, le soir venu, commence à emmerder le monde pour dormir chez les autres - et dîner bien sûr. Je suis à l'opposé de ce genre de truc. Ainsi lorsque je tombe en panne je n'ai pas de sponsors, de copains qui m'aident ...je ne tends pas la main.
Pour arriver à cela j'ai donc un accastillage assez cossu...par exemple derrière moi, qui résume bien les problèmes que j'ai pu rencontrer sur piste.
En fait, je me suis aperçu sur un plan général que de tout bloquer engendre la casse. Je me suis aussi aperçu qu'il existe des genres de petites lois dans les assemblages de supports de bagages.
Nous sommes sur un engin qui subit deux type de vibrations constantes :
- celles du moteur
- celles de la route.
Deux mondes différents qui peuvent cohabiter si on utilise de simples lois de la physique.
1 - une vibration n'est pas dangereuse si elle peut circuler en boucle (exemple type, les cadres périphériques - circulaires).
2 - si on ne peut pas enfermer une vibration dans un cercle, il faut alors lui aménager une porte de sortie genre lame ou truc qui peut vibrer tranquillement.
Partant de ces deux axiomes, on voit bien que l'utilité de répartir les charges autour du cadre de la moto (pour les sides), engendre une sorte d'équilibre vibratoire dans lequel il y a plusieurs stations. Tel bidon à l'avant, une charge entre le panier et la moto, une charge à l'arrière etc...d'une masse à peu près équivalente et les vibrations ne s'arrêteront pas dans une station surchargée et ne pourront donc pas se concentrer dans un coin pour torturer ledit coin.
Plus on laisse une vibration circuler et moins elle engendre de dégâts.
Si on n'est pas dans le cadre d'une périphérie complète, on peut alors ménager une petite porte de sortie avec un porte bagage arrière qui va du plus solide au plus fin, et non l'inverse : une masse lourde loin d'une fixation fera casser, alors que le même masse plus en centre laissera les "bouts" battre vibratoirement comme un genre de coucou répété avec la main.
Dans quelle direction aller ?
On banni l'inox qui n'est pas un acier. L'inox est traître dans son profil comme dans les fixations. Il est beau mais casse, ne s'allonge pas, grippe même entre lui et lui. L'inox est concevable seulement dans les tôles qui habillent une structure préexistante.
Pour ces structures, on prend des bonnes vieilles ferrailles dont les sections sont variables (U, I et plats) qui, mixées, modifieront la transmission des longueurs d'ondes des vibrations en les calmant.
On banni donc aussi le profil unique, sauf le tube mais il faut se le souder ou trouver un excellent soudeur - on rappelle que l'on est pas Crésus et que l'on ne sollicite pas l'usine de Irbit pour continuer à avancer.
On réalise des croquis en "périphérique" ou en poutre dont les sections diminuent en s'éloignant du centre de gravité.
Comment fixer tout ça ?
J'ai tout essayé : écrous freins, colles Loctite, rondelles de mes deux en peau de bite plastiques, élastiques, antivibratoires etc...
tout a tou-jours pété !
Ce que j'ai trouvé de meilleur :
Rondelles acier larges et épaisses qui encaissent les serrages et les déformations latérales...
Ecrous épaulés à rainures, les seuls qui, une fois serrés au couple, ne se desserrent jamais.
Mais les vis, les vis...pas de quincaillerie. Une vis est comme une ceinture ou une paire de bretelles, un bouton ou un lacet : elles doivent être plus raides que les ferraillent pour les "ceinturer".
Qualité 10.9 minimum, bon compromis entre la force de serrage et l'élasticité. Les serrer au couple de 2 m.kg pour du 8mm.
Pour les serrages non stratégiques (intermédiaires, au milieu et autres), j'utilise la qualité 8.9.
Voilà quelques mots.
Ce n'est pas beau - je ne cherche pas la beauté - c'est fonctionnel et comme je le souhaite pour la vie que je souhaite. Peinture antirouille à la brosse sur trois couches.