LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Lisant Discret il me revenait la phrase lointaine d'un écrivain célèbre, qui disait à peu près : "mais il placent leur coeur où, ceux qui descendent tous les matins au plus profond de la misère des hommes". Je l'avais mise au centre de mes réflexions durant mon temps professionnel. Il m'a toujours semblé que la réponse était difficile. Mais surtout aujourd'hui je sais que devoir remiser en quelque endroit cette part intime de nous-même, pour analyse ultérieure en quelque sorte, ne nous laisse pas intacts, et cela définitivement. L'analyse n'aura jamais lieu.
Nous sommes seuls, cela est vrai, tous ensemble mais seuls, parce que nous sommes des enfants auxquels leurs parents n'ont pas enseigné la dureté du monde, et ceci pour la raison qu'ils ne le savaient pas eux-mêmes, partagés du reste entre leurs propres rêves et leur refus de désespérer. Nous sommes des enfants auxquels le costume des adultes que les conventions veulent leur faire revêtir, ne leur va pas plus qu'un vêtement de théâtre. Il faudrait, à l'existence un moment de suspension, juste un moment, même léger, même infime, mais un moment qui serait à nous, seulement à nous et qui nous donnerait à regarder par le haut la comédie que, le regard faussement tourné vers les cieux, les hommes se jouent à la face des anges.
Nous sommes seuls, cela est vrai, tous ensemble mais seuls, parce que nous sommes des enfants auxquels leurs parents n'ont pas enseigné la dureté du monde, et ceci pour la raison qu'ils ne le savaient pas eux-mêmes, partagés du reste entre leurs propres rêves et leur refus de désespérer. Nous sommes des enfants auxquels le costume des adultes que les conventions veulent leur faire revêtir, ne leur va pas plus qu'un vêtement de théâtre. Il faudrait, à l'existence un moment de suspension, juste un moment, même léger, même infime, mais un moment qui serait à nous, seulement à nous et qui nous donnerait à regarder par le haut la comédie que, le regard faussement tourné vers les cieux, les hommes se jouent à la face des anges.
Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Merci Dan pour ton récit et tes réflexions, merci à tous pour vos commentaires et réflexions, je les intègre a mon propre cheminement et elles contribuent à ma progression.
A mon tour je souhaite vous dire que je ne craint plus les séparations, je me suis rendu compte que jamais je ne me retrouvais séparé de quiconque ou de quelque lieu, atmosphère, chose que je rencontre, car ces personnes, objets ou situation restent en moi, une part de leur énergie m'est transmise et je la porte et l'intègre à la mienne. Je ne suis jamais seul, surtout lorsque je m'isole, c'est là que je peux le plus facilement retrouver et partager ces énergies. Chaque rencontre m’enrichis et me transforme...
Pour côtoyer beaucoup de gens dans la détresse, je comprend aussi qu'il faut souvent être patient pour voir l'humain dans chacune des personnes que l'on rencontre. Mais ils ne faut pas désespérer, il y a souvent plus d'humanité dans chaque rencontre, chaque parcelle d'individualité et d’égoïsme cache un humain qui souffre et se protège, lorsqu'il se sent en sécurité, il se dévoile et c'est fabuleux...
A mon tour je souhaite vous dire que je ne craint plus les séparations, je me suis rendu compte que jamais je ne me retrouvais séparé de quiconque ou de quelque lieu, atmosphère, chose que je rencontre, car ces personnes, objets ou situation restent en moi, une part de leur énergie m'est transmise et je la porte et l'intègre à la mienne. Je ne suis jamais seul, surtout lorsque je m'isole, c'est là que je peux le plus facilement retrouver et partager ces énergies. Chaque rencontre m’enrichis et me transforme...
Pour côtoyer beaucoup de gens dans la détresse, je comprend aussi qu'il faut souvent être patient pour voir l'humain dans chacune des personnes que l'on rencontre. Mais ils ne faut pas désespérer, il y a souvent plus d'humanité dans chaque rencontre, chaque parcelle d'individualité et d’égoïsme cache un humain qui souffre et se protège, lorsqu'il se sent en sécurité, il se dévoile et c'est fabuleux...
JE SUIS AMOUR.
JE SUIS HUMAIN.
Lumière d'automne née le 21 novembre 2013 à 14h30, dans les mains expertes de Dan.
Mùa thu ánh sáng
Осенний свет
JE SUIS HUMAIN.
Lumière d'automne née le 21 novembre 2013 à 14h30, dans les mains expertes de Dan.
Mùa thu ánh sáng
Осенний свет
Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Bonjour,
Je ne pensais pas susciter autant de réflexions par mes quelques lignes!
Je ne me sens pas seul!Je me sens hors de la société telle qu'elle devient .J'ai une épouse parfaite avec qui je vis le bonheur depuis 13ans.
Je me sens étranger à ce qui se passe autour de moi.Je deviens spectateur du monde ,mais pas de ma vie!
J'ai un attachement viscéral à mon petit paradis breton parce qu j'y suis loin des brutalités que je vis tous les jours.J'y vis une vie vraie,proche de la nature ,
loin des pollutions de tous genres .Je ne parla pas de la pollution atmosphérique car même sur Nevers ,c'est peu pollué .Je parle de tous ces maux ,ces mots ,cette télé,cette politique
cet égoïsme qui me polluent la vie.
C'est aussi une forme d’égoïsme ,je le reconnais .Je me mets en retrait du monde parce que je ne veux plus participer à cette société que je ne veux plus connaître.
Je me mets en retrait parce que je souffre tous les jours aux urgences et au SMUR .Personne ne respecte plus personne .Personne n'a plus la moindre considération .
Jamais nous n'avons le moindre MERCI .Toujours ,tous les jours,les gens nous insultent parce que nous ne faisons pas de suite,à leur bon vouloir ce qu'ils ont décidé.
Moi qui étais très tolérant -nous avons adopté une adorable fille noire,camerounaise d'origine- je ne supporte plus les parasites de la vie .Je ne supporte plus tous ces gens qui prennent
et jamais ne donnent,ces gens qui viennent en France mais qui refusent notre mode de vie ,notre langue et ne nous respectent pas .
Tous les jours,nous sommes confrontés aux toxicos,aux alcoolos ,aux détenus .Quand je suis en SMUR ,je vais m'occuper des gens dans leur cellule à la prison.
Peu de nos membres ont mis un jour les pieds derrière les barreaux.Croyez moi,la première fois ,nous prenons une grande claque .Et croyez moi ou non ,jamais on ne s'habitue
à ces gens qui ont détruit leur vie ou celle des autres.
C'est vrai que je vis et vois des choses que la plupart d'entre nous n'imaginons même pas.C'est vrai que le personnel aux urgences et au SMUR vit au milieu
de ce que la société fait de plus moche .Elle le cache parce qu'il ne faut montrer que le beau,le clinquant,le jeune,la santé .
Peut être suis je trop empathique .Peut être que je me pose trop de question.Peut être que 12ans à faire tout ceci ,c'est trop.
Mais le fait est là, je ne supporte plus cette société artificielle et qui néglige tant de monde.
Je ne pensais pas susciter autant de réflexions par mes quelques lignes!
Je ne me sens pas seul!Je me sens hors de la société telle qu'elle devient .J'ai une épouse parfaite avec qui je vis le bonheur depuis 13ans.
Je me sens étranger à ce qui se passe autour de moi.Je deviens spectateur du monde ,mais pas de ma vie!
J'ai un attachement viscéral à mon petit paradis breton parce qu j'y suis loin des brutalités que je vis tous les jours.J'y vis une vie vraie,proche de la nature ,
loin des pollutions de tous genres .Je ne parla pas de la pollution atmosphérique car même sur Nevers ,c'est peu pollué .Je parle de tous ces maux ,ces mots ,cette télé,cette politique
cet égoïsme qui me polluent la vie.
C'est aussi une forme d’égoïsme ,je le reconnais .Je me mets en retrait du monde parce que je ne veux plus participer à cette société que je ne veux plus connaître.
Je me mets en retrait parce que je souffre tous les jours aux urgences et au SMUR .Personne ne respecte plus personne .Personne n'a plus la moindre considération .
Jamais nous n'avons le moindre MERCI .Toujours ,tous les jours,les gens nous insultent parce que nous ne faisons pas de suite,à leur bon vouloir ce qu'ils ont décidé.
Moi qui étais très tolérant -nous avons adopté une adorable fille noire,camerounaise d'origine- je ne supporte plus les parasites de la vie .Je ne supporte plus tous ces gens qui prennent
et jamais ne donnent,ces gens qui viennent en France mais qui refusent notre mode de vie ,notre langue et ne nous respectent pas .
Tous les jours,nous sommes confrontés aux toxicos,aux alcoolos ,aux détenus .Quand je suis en SMUR ,je vais m'occuper des gens dans leur cellule à la prison.
Peu de nos membres ont mis un jour les pieds derrière les barreaux.Croyez moi,la première fois ,nous prenons une grande claque .Et croyez moi ou non ,jamais on ne s'habitue
à ces gens qui ont détruit leur vie ou celle des autres.
C'est vrai que je vis et vois des choses que la plupart d'entre nous n'imaginons même pas.C'est vrai que le personnel aux urgences et au SMUR vit au milieu
de ce que la société fait de plus moche .Elle le cache parce qu'il ne faut montrer que le beau,le clinquant,le jeune,la santé .
Peut être suis je trop empathique .Peut être que je me pose trop de question.Peut être que 12ans à faire tout ceci ,c'est trop.
Mais le fait est là, je ne supporte plus cette société artificielle et qui néglige tant de monde.
François alias Discret,
Transalp 1990 183 000kms+Ural T 1WD 2014 E-M,pont long 12000kms MERCI Dan,y a que toi qui aies le droit d'y toucher
Transalp 1990 183 000kms+Ural T 1WD 2014 E-M,pont long 12000kms MERCI Dan,y a que toi qui aies le droit d'y toucher
Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Nous avons tous nos boulets, mais également le choix de changer les choses, pour cela il faut savoir prendre des risques, les risques de remettre en cause notre train de vie, notre confort.
Il y a des gens formidables autour de nous, des gens plein de générosité et de bon sens qui se battent comme des diables pour garder leur dignité.
Ne portons nous pas tous notre " habit d'habitudes " qui s'est construit dans notre quotidien ? Simplement parce que nous sommes le nez dans le guidon pour faire face à notre vie de tous les jours, en prenant du recul et avec un peu de curiosité
on peur enlever cet " habit " ,et là on découvre les trésors qu'il peut y avoir chez les autres.
Mais à chacun son chemin de découverte, le grand nord, le grand sud ou ailleurs, sport extrème ou simplement se tourner vers son voisin ...Faire partie d'une association, être bénévole ( une race en voie de disparition )
A chacun sa méthode. Il faut reconnaître que peu de gens se posent de questions existentielles ! En dehors d'avoir la plus grosse maison ,la grosse voiture , etc... Mais peut-être est-ce un luxe ?
Quant on a assez à bouffer où à peu près, on ne descend pas dans la rue, ce qui arrange bien nos politiques !!!
En tout cas, ton récit Dan est très chouette avec ces envolées philosophiques mélées de bonnes sensations motardes le tout nappé de belles photos de voyage...
Tiens ! d'ailleurs ça me rapelle un bouquin ! m'enfin bon ... tu n'as pas parlé de Kant !!! euh merci.
Il est vrai que de rouler en Ural est l'issue évidente d'un long cheminement de pensée, et de rouler à 80 km/h
à notre époque est donc propices aux pensées philosophiques ...
Bon, j'ai assez dis de conneries, en tout cas à Manzat j'y ai trouvé un vrai filon de belles personnes !!!
Salut à tous et vive Ural et merci Dan
Je suis optimiste, en plus demain je serai sur la route en Ural déguisé en Père Noël
avec la Mère Noël pour faire le guignol et distribuer mes flyers pour la course de PN que nous organisons en décembre.
Que du bonheur et l'année passée 600 guignols en ville. Ambiance garantie !!!
Il y a des gens formidables autour de nous, des gens plein de générosité et de bon sens qui se battent comme des diables pour garder leur dignité.
Ne portons nous pas tous notre " habit d'habitudes " qui s'est construit dans notre quotidien ? Simplement parce que nous sommes le nez dans le guidon pour faire face à notre vie de tous les jours, en prenant du recul et avec un peu de curiosité
on peur enlever cet " habit " ,et là on découvre les trésors qu'il peut y avoir chez les autres.
Mais à chacun son chemin de découverte, le grand nord, le grand sud ou ailleurs, sport extrème ou simplement se tourner vers son voisin ...Faire partie d'une association, être bénévole ( une race en voie de disparition )
A chacun sa méthode. Il faut reconnaître que peu de gens se posent de questions existentielles ! En dehors d'avoir la plus grosse maison ,la grosse voiture , etc... Mais peut-être est-ce un luxe ?
Quant on a assez à bouffer où à peu près, on ne descend pas dans la rue, ce qui arrange bien nos politiques !!!
En tout cas, ton récit Dan est très chouette avec ces envolées philosophiques mélées de bonnes sensations motardes le tout nappé de belles photos de voyage...
Tiens ! d'ailleurs ça me rapelle un bouquin ! m'enfin bon ... tu n'as pas parlé de Kant !!! euh merci.
Il est vrai que de rouler en Ural est l'issue évidente d'un long cheminement de pensée, et de rouler à 80 km/h
à notre époque est donc propices aux pensées philosophiques ...
Bon, j'ai assez dis de conneries, en tout cas à Manzat j'y ai trouvé un vrai filon de belles personnes !!!
Salut à tous et vive Ural et merci Dan
Je suis optimiste, en plus demain je serai sur la route en Ural déguisé en Père Noël
avec la Mère Noël pour faire le guignol et distribuer mes flyers pour la course de PN que nous organisons en décembre.
Que du bonheur et l'année passée 600 guignols en ville. Ambiance garantie !!!
Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Que d'intéressants commentaires...tous aussi profonds les uns que les autres.
Lorsque je parle de tout cela avec Dan, sans trahir son intimité intérieure, je sais qu'il chemine dans ces directions afin de stimuler ses défenses immunitaires et de retrouver un mode de vie sommes toutes assez classique et qui était en vigueur voici seulement 50 ans.
Dan recherche le "hard", mais sans folie excessive. Fou certes il l'est, mais pas "déraisonnable". Un risque, oui, mais pas un risque qui mette en péril son cheminement et l'issu de sa quête, car là ce n'est plus un risque, c'est un loupé. Il ne prendra par exemple jamais un risque qui casserait la mécanique car par delà, on reste comme des imbéciles sur le bord de la route à se casser les pieds avec les mêmes problèmes que l'on a quittés : postes, délais, taxes, téléphones, pièces détachées etc...tu parles d'un "voyage" !
Se placer dans ces conditions de vie ne peut être un plan applicable à un groupe : il faut que les participants aient la même boussole...
Je crois donc que lorsqu'il évoque une certaine forme de "solitude", c'est de cela dont il parle.
Lorsque je parle de tout cela avec Dan, sans trahir son intimité intérieure, je sais qu'il chemine dans ces directions afin de stimuler ses défenses immunitaires et de retrouver un mode de vie sommes toutes assez classique et qui était en vigueur voici seulement 50 ans.
Dan recherche le "hard", mais sans folie excessive. Fou certes il l'est, mais pas "déraisonnable". Un risque, oui, mais pas un risque qui mette en péril son cheminement et l'issu de sa quête, car là ce n'est plus un risque, c'est un loupé. Il ne prendra par exemple jamais un risque qui casserait la mécanique car par delà, on reste comme des imbéciles sur le bord de la route à se casser les pieds avec les mêmes problèmes que l'on a quittés : postes, délais, taxes, téléphones, pièces détachées etc...tu parles d'un "voyage" !
Se placer dans ces conditions de vie ne peut être un plan applicable à un groupe : il faut que les participants aient la même boussole...
Je crois donc que lorsqu'il évoque une certaine forme de "solitude", c'est de cela dont il parle.
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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Au fond de la boite aux lettres se trouvaient des messages d'amitié très touchants.
Et d'abord, le sesame de passage ! Quand tu as ça collé sur le pare-brise, ça sent bon...
Déjà un p'tit mot au bout du premier plein...
...les mots adorables de mes chéries de petites fillottes : lorsque tu as fait 500 bornes et que tu les trouves au soir du premier campement, y'a une petite larme qui vient...
...et d'innombrables témoignages anonymes ou non, de partout qui te disent que ton chemin fait rêver. Je n'en placerai que quelques-uns.
Tu deviens malgré toi semeur de rêves, planteur de rêves. Je suis heureux de donner du bonheur, de lire dans les regards des gens une formidable lueur d'espoir. Tu ne te dis pas "ah, je donne du bonheur "...cuistre ! tu t'en rends simplement compte le soir quand tu te couches et que tu repasses le film de la journée.
Et voilà un nouveau métier rare qui consiste à semer des rêves de vie chez les personnes sensibilisées que l'on croise et qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas entrer dans cette magie. Mais ils savent qu' il y a des rêves qui ont besoin de beaucoup de temps pour mûrir et ils en prennent la graine.
Tout s'y prête : ta provenance, la Ural, la laponette, le chargement, les badges des pays traversés, ta tronche...et les détails, simplement les détails présents sur l'ensemble de l'attelage. Tu viens de nulle par et tu pars dans l'inconnu. Ce n'est pas tant cela qui leur importe : ce qui les illumine, c'est que tu sembles bien décidé à cheminer très fort et très déterminé dans cet inconnu.
Car le rêve est créateur de mystères et les mystères sont créateurs de nouveaux espaces de vie, de nouveaux espoirs.
Tu es facteur d'espoirs, comme le simple postier. D'ailleurs ils ne s'y trompent pas : ils te rendent la pareille en postant !
Retrouver un instant un peu de naïveté d'enfant...prendre un bain de tranquillité...
La brillance que l'on voit dans leurs yeux est simplement formidable.
Tu deviens un genre de nomade qui se promène avec une petite soupière et qui sert à qui veut une louche d'un élixir spécial : "je rêve...et vous ?"
Mais rêver ne suffit pas pour partir en voyage.
Entreprendre un voyage sans cette sorte de "mission" - de partager le rêve - c'est rester touriste : On prend. On emmagasine et on partage seulement avec ceux que l'on a choisi.
Etre postier de rêves, c'est crier la beauté de la vie, de la nature, du partage. C'est utiliser le voyage comme un moyen et non comme une fin.
La première chose qui doit sortir de tes yeux, sur la route, c'est l'étincelle du partage, pas les itinéraires, ni les technologies et encore moins les buts.
Tu cherches un regard, tu ne lis pas une carte et lorsqu'on te pose la question "ou allez-vous ?", tes yeux montrent la lueur du chemin que tu es entrain de parcourir. Et tu ne choisis pas qui tu rencontres.
"Je ne sais pas exactement, j'y vais". J'ai vu des mecs reculer à cette phrase, faire un pas en arrière d'étourdissement. Tu leurs dévisses le cerveau. Le mec est à trois mille bornes de chez lui et il ne sait pas où il va, alors que je suis à 2 kms de chez moi et qu'il ne me reste que 10 minutes pour aller chercher le pain en passant par la rue machin et en 126 pas.
L'indéterminé...
Il est curieux de constater que tous les hyper matérialistes, économistes et autres cerveaux placés sous le jouc du rentable répètent comme des perroquets "il ne faut pas rêver".
"Fô pas rêver". Y'a des mecs qui disent cela 200 fois par jour...
Ce sont de grands malades, de grands malades qui crèvent de faim d'indéterminisme. Je les vois accrochés aux barreaux de cette prison et y tenir autant qu'à leur vie.
L'indéterminisme est lié à une liberté de choix entre maintes possibilités. Il est impossible de connaître l'avenir. Il met en valeur la puissance du présent d'une manière totale. L'indéterminisme est lié au futur, dans sa perception immédiate. Il est la liberté.
Le déterminisme est lié à une impossibilité de choisir entre au moins deux possibilités. Il est impossible de changer le passé. Il cloue le présent dans un cadre rigide implacable. Le déterminisme est lié au passé, dans sa perception immédiate car il enferme le présent dans un cadre extrêmement restrictif quant à ses possibilités et tient comme centrales les constatations passées comme "lit de preuves". Il est la prison.
Ben oui, "fô pas rêver"...
Mais si, il faut rêver, mais pas pour soi : pour le rêve même, pour l'étincelle !
Et d'abord, le sesame de passage ! Quand tu as ça collé sur le pare-brise, ça sent bon...
Déjà un p'tit mot au bout du premier plein...
...les mots adorables de mes chéries de petites fillottes : lorsque tu as fait 500 bornes et que tu les trouves au soir du premier campement, y'a une petite larme qui vient...
...et d'innombrables témoignages anonymes ou non, de partout qui te disent que ton chemin fait rêver. Je n'en placerai que quelques-uns.
Tu deviens malgré toi semeur de rêves, planteur de rêves. Je suis heureux de donner du bonheur, de lire dans les regards des gens une formidable lueur d'espoir. Tu ne te dis pas "ah, je donne du bonheur "...cuistre ! tu t'en rends simplement compte le soir quand tu te couches et que tu repasses le film de la journée.
Et voilà un nouveau métier rare qui consiste à semer des rêves de vie chez les personnes sensibilisées que l'on croise et qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas entrer dans cette magie. Mais ils savent qu' il y a des rêves qui ont besoin de beaucoup de temps pour mûrir et ils en prennent la graine.
Tout s'y prête : ta provenance, la Ural, la laponette, le chargement, les badges des pays traversés, ta tronche...et les détails, simplement les détails présents sur l'ensemble de l'attelage. Tu viens de nulle par et tu pars dans l'inconnu. Ce n'est pas tant cela qui leur importe : ce qui les illumine, c'est que tu sembles bien décidé à cheminer très fort et très déterminé dans cet inconnu.
Car le rêve est créateur de mystères et les mystères sont créateurs de nouveaux espaces de vie, de nouveaux espoirs.
Tu es facteur d'espoirs, comme le simple postier. D'ailleurs ils ne s'y trompent pas : ils te rendent la pareille en postant !
Retrouver un instant un peu de naïveté d'enfant...prendre un bain de tranquillité...
La brillance que l'on voit dans leurs yeux est simplement formidable.
Tu deviens un genre de nomade qui se promène avec une petite soupière et qui sert à qui veut une louche d'un élixir spécial : "je rêve...et vous ?"
Mais rêver ne suffit pas pour partir en voyage.
Entreprendre un voyage sans cette sorte de "mission" - de partager le rêve - c'est rester touriste : On prend. On emmagasine et on partage seulement avec ceux que l'on a choisi.
Etre postier de rêves, c'est crier la beauté de la vie, de la nature, du partage. C'est utiliser le voyage comme un moyen et non comme une fin.
La première chose qui doit sortir de tes yeux, sur la route, c'est l'étincelle du partage, pas les itinéraires, ni les technologies et encore moins les buts.
Tu cherches un regard, tu ne lis pas une carte et lorsqu'on te pose la question "ou allez-vous ?", tes yeux montrent la lueur du chemin que tu es entrain de parcourir. Et tu ne choisis pas qui tu rencontres.
"Je ne sais pas exactement, j'y vais". J'ai vu des mecs reculer à cette phrase, faire un pas en arrière d'étourdissement. Tu leurs dévisses le cerveau. Le mec est à trois mille bornes de chez lui et il ne sait pas où il va, alors que je suis à 2 kms de chez moi et qu'il ne me reste que 10 minutes pour aller chercher le pain en passant par la rue machin et en 126 pas.
L'indéterminé...
Il est curieux de constater que tous les hyper matérialistes, économistes et autres cerveaux placés sous le jouc du rentable répètent comme des perroquets "il ne faut pas rêver".
"Fô pas rêver". Y'a des mecs qui disent cela 200 fois par jour...
Ce sont de grands malades, de grands malades qui crèvent de faim d'indéterminisme. Je les vois accrochés aux barreaux de cette prison et y tenir autant qu'à leur vie.
L'indéterminisme est lié à une liberté de choix entre maintes possibilités. Il est impossible de connaître l'avenir. Il met en valeur la puissance du présent d'une manière totale. L'indéterminisme est lié au futur, dans sa perception immédiate. Il est la liberté.
Le déterminisme est lié à une impossibilité de choisir entre au moins deux possibilités. Il est impossible de changer le passé. Il cloue le présent dans un cadre rigide implacable. Le déterminisme est lié au passé, dans sa perception immédiate car il enferme le présent dans un cadre extrêmement restrictif quant à ses possibilités et tient comme centrales les constatations passées comme "lit de preuves". Il est la prison.
Ben oui, "fô pas rêver"...
Mais si, il faut rêver, mais pas pour soi : pour le rêve même, pour l'étincelle !
http://www.est-motorcycles.fr/
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
triste vie que la vie sans rêves.
Les rêves sont la petite chance que nous avons de sortir le nez du guidon et d'aller au delà de nous même.
Ils sont notre désir de vivre. Pas de rêves, pas de désirs.
Je me demande souvent comment font ceux qui ont tout : trop tout ! A quoi peuvent-ils bien rêver ? Pour eux, c'est cuit, tout est écrit.
La chance de rencontrer des personnes qui nous font rêver est inestimable.
Les rêves sont la petite chance que nous avons de sortir le nez du guidon et d'aller au delà de nous même.
Ils sont notre désir de vivre. Pas de rêves, pas de désirs.
Je me demande souvent comment font ceux qui ont tout : trop tout ! A quoi peuvent-ils bien rêver ? Pour eux, c'est cuit, tout est écrit.
La chance de rencontrer des personnes qui nous font rêver est inestimable.
c'est pas parcequ'ils disent tous la même chose qu'ils ont raison
Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Sacré Dan, ton récit me fait remonter en mémoire un tas de souvenirs et d'émotions.Quoi dire, à qui le dire, comment le dire tout en restant ouvert
Par exemple quand je pratiquais la plongée sous marine, le retour à la vie de terrien était souvent difficile car j'avais l'impression de revenir de la lune tellement il m'était impossible d'exprimer ou de décrire l'émotion du voyage sous-marin.
Tu me donne l'impression que le voyage en pays Saami est de cet ordre là mais avec l'avantage que tu peux imaginer y retourner, et c'est là une pensée réconfortante.
Tiens, pendant que j'y suis, je me rappelle d'une autre anecdote de ma folle jeunesse quand nous étions sur la route avec le vague objectif d'aller au Portugal.
Nous étions perdu dans la campagne de Beauce (déjà à cette époque je ne prenais pas souvent les grands axes) et quand nous avons demandé à un quidam qui travaillait son champ "où allait cette route ?" il m'a répondu par une question me demandant où j'allais ? Quand je lui ai dit que j'allais au Portugal, il a réfléchi un moment pour finalement me répondre que non cette route n'y allait pas !
Au final il a eu raison car je ne suis jamais allé au Portugal

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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
+10 !Zorgol94 a écrit :Sacré Dan, ton récit me fait remonter en mémoire un tas de souvenirs et d'émotions.Quoi dire, à qui le dire, comment le dire tout en restant ouvert
Par exemple quand je pratiquais la plongée sous marine, le retour à la vie de terrien était souvent difficile car j'avais l'impression de revenir de la lune tellement il m'était impossible d'exprimer ou de décrire l'émotion du voyage sous-marin.
Tu me donne l'impression que le voyage en pays Saami est de cet ordre là mais avec l'avantage que tu peux imaginer y retourner, et c'est là une pensée réconfortante.
Tiens, pendant que j'y suis, je me rappelle d'une autre anecdote de ma folle jeunesse quand nous étions sur la route avec le vague objectif d'aller au Portugal.
Nous étions perdu dans la campagne de Beauce (déjà à cette époque je ne prenais pas souvent les grands axes) et quand nous avons demandé à un quidam qui travaillait son champ "où allait cette route ?" il m'a répondu par une question me demandant où j'allais ? Quand je lui ai dit que j'allais au Portugal, il a réfléchi un moment pour finalement me répondre que non cette route n'y allait pas !
Au final il a eu raison car je ne suis jamais allé au Portugal


http://www.est-motorcycles.fr/
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Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
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J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
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J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
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Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
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J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
des Urals en jantes à batons 

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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
gogo rando a écrit :des Urals en jantes à batons


P'tin.


http://www.est-motorcycles.fr/
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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
Il va y avoir l'APPOCALYPSE ?
preparez vos side pour la fin du monde .......!!!!







L'homme est une espèce la plus insencée ,il vénère un dieu qu'il ne voit pas ,et il détruit une nature visible,sans savoir que cette nature qu'il détruit est ce dieu qu'il vénère !!!
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Re: LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...
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