J5 : le soleil est de retour pour notre avant dernière étape avant de prendre le bateau à Travemünde et nous décidons d’éviter l’autoroute « montagnes russes » qui nous attend. Les deux attelages n’apprécient que modérément l’enchaînement de montées et descentes raides hors, cette autoroute- là est réputée pour détenir ce record en Europe ! Dans les montées la Laponnette avec son 1000 s'éloigne, « bye byyyyyye » dit le petit puffin sur le coffre arrière et dans les descentes la Puckette la rattrape, « me revoilà » lui répond la Puckette et les deux attelages font en cœur le bandonéon. Les 200 kilomètres qui nous séparent de notre prochaine étape se feront donc tranquillement par la route que nous avions empruntée lors de notre retour de Norvège à la fin de l'été 2012 …
La 27 est une très belle route qui traverse d’innombrables villages traditionnels avec maisons à colombages, jardins soignés et vieux châteaux perchés et perdus au milieu des frondaisons qui apparaissent au détour d'un virage. Peu à peu le relief change. Rouler sous le soleil dans un paysage ouvert de champs fauchés à perte de vue plantés d’éoliennes gigantesques est un réel plaisir qui nous repose de la journée de la veille ;
Nous nous arrêtons pour la pause déjeuner dans un restaurant snack Allemand et mangeons saucisses, soupe épaisse, galettes de pommes de terres frites et compote de pomme,(le mélange peut paraître curieux mais c'est très bon ) le tout arrosé de bière ou d'eau, à chacun son carburant pour aider à faire passer ce repas hautement diététique...
en fin d'après midi nous arrivons dans un camping planté d'arbres et moquetté de gazon au bord d'un lac. Sitôt installés, je file me baigner tandis qu'Alain et Dan poursuivent leurs essais comparatifs de whisky. Le rituel est maintenant bien rôdé et participe à la complicité qui se tisse entre eux.
J 6 La matinée est magnifique lorsque nous décollons et la route facile. Un pique-nique sous les arbres pour terminer nos produits frais avant de monter sur le bateau et nous atteignons Travemünde en milieu d’après- midi. Nous avons perdu Dan sur la route avant le déjeuner et ce gourmand en a profité pour se faire un dernier Gasthaus ! en fait, je le soupçonne de s'être dit fuyons, la Caro va gentiment me proposer de partager leurs carottes râpées, très peu pour moi ...! Un Petit tour au port maritime pour repérer où nous devons nous présenter dans la soirée et retour à Travemünde, adorable petit port de plaisance au bord de la Baltique. Et là, quelque chose se dénoue, la pression retombe et se dissout dans la bière que nous savourons assis sur le port en regardant la mer nous sourire avec ses mille vaguelettes qui viennent clapoter sur les pontons comme des rires de bienvenue. Nous allons monter sur le dos d'une vague et nous laisser porter de l'autre côté ... après les 1600 kms que nous venons de parcourir en 5 jours, c'est jubilatoire.
Une course de voiliers se prépare. Comme à la parade, les voiliers défilent tous dans le port. L’ambiance est extrêmement festive et le beau temps contribue à faire de cette après-midi un moment exceptionnel.
Il y a un monde fou et partout des stands offrent tout ce qu’il est possible d’imaginer à manger. La variété de saucisses proposées est hallucinante. Les Allemands sont vraiment les rois de la saucisse qu’ils déclinent à l’infini et parfumées à tous les goûts. Il y a aussi des montagnes de crevettes, de poissons, de salades, de pains de toutes formes, l’offre est gargantuesque !
L’appétit aiguisé par toutes ces odeurs, nous retrouvons Dan et le suivons dans un restaurant qu'il connaît...certes, c'est un peu loin mais l'adresse est exceptionnelle, à l'occasion , allez y ! le repas est absolument royal. Je suis contente d’avoir résisté à la tentation des saucisses and Co…
Nous savourons une énorme assiette de 4 sortes de filets de poissons grillés accompagnés de patates sautées et de salade, le tout arrosé d’un litre de blanc Allemand fruité que nous séchons sans état d’âme. Un grand moment gastronomique partagé entre amis : le bonheur tout simplement !
Nous sentons tous que nous sommes arrivés à un point où notre voyage va basculer dans l'Aventure et nous célébrons cette émotion ensemble. Dan, très en verve et très en forme, nous raconte quelques blagues de ses voyages précédents avec force mimiques qui nous font nous gondoler de rire ce qui est excellent pour la digestion.
Vers 20hOO nous rallions le port maritime et suivent 3 heures d’attente heureusement agrémentées de chicorée pour l'une, whisky pour les autres...papotages entre motards désœuvrés, avant un embarquement tardif et Rock an'Rolls sur notre bateau à destination d’Helsinki. Dan, très grand seigneur nous dit allez-y ! Les gogos ! Vous d'abord … ! Si la Puckette monte, la Laponnette montera ! Que diable, j'ai un 1000. Alain qui n'en est pas à son coup d'essai, très relax, envoie les gaz et monte comme à la parade, suivi par Dan, galvanisé qui se fait sa première rampe d'accès à 25 % en Laponnette ce qui laisse scotchés tous ceux qui s'apprêtaient à pousser, motards solo en tête...presque il redescendrait pour la refaire une deuxième fois, notre Dan !!
Un grand moment, où les Urals et les gars qui sont dessus remettent les pendules à l'heure. Au moins ce soir, nous échapperons à la sempiternelle question : « Mais, (dubitatifs !! ), c’est pas trop dur avec un Ural de tirer la caravane ? » et Alain qui se retient de répondre : « Non, non, ça se passe pas trop mal, ma femme pousse dans les montées et nous retient dans les descentes. Le souci, c’est qu’elle m’use pas mal de semelles de baskets… » Enfin à bord à une heure moins le quart du matin (heure finnoise, décalage + 1 heure) nous filons tous direct en cabine. Le tour du bateau, ce sera pour demain, pour l’heure, douche et dodo !
