LAPPLAND : ...une anatomie de l'errance et du silence...

[patj]

Merci DAN pour ton récit et tes pensées qui m'emmène à la réflexion , continues à me faire saliver.

[Africanpostman]

TROP FORT tu avais une chance sur 2 .... que ce soit un Ours

Plus haut, à Tärnaby, ça a failli...
Ce renne m'a dit que dès lors je devais rouler en vagabondant, en ne fixant pas la route sur un carnet, la truffe au vent et en me fiant à mes impressions.
Tu sais bien toi...
Au camp le soir ce fut sauvage. Ca craquait de partout dans les environs, ils étaient là.

...avec les moustocs !
Heureusement que les épiceries locales regorgent de lotions efficaces...

Merci Dan pour ce beau récit et ces photos magnifiques !
Ca fait rêver mais chaque jour qui passe me rapproche d'un grand départ aussi , alors je patiente gentiment !!
J'aime tes caisses plastiques bien rangées sur leur bâche verte ! Même sur la route, tu restes très organisé et méthodique !!
Je t'embrasse

Dominique

[VikOnOff]

RàB du boulot en retard... je laisse tomber ces futilités alimentaires sans aucun remords.

Car là je lis, vis, les messages et le photos de Dan.
GRAND MERCI à toi !!!

[titi]

que du bonheur Dan , c'est que du bonheur !!!!!!

[gecko]

"des craquements de branches qui se déplacent très vite, ils se rapprochent, c'est derrière moi !
Je me retourne, apeuré, le souffle suspendu, le cœur battant à 140 et je tombe assis

Hé,voila on le lâche dans la nature.......
il s asseoit dans son urine
mais en faisant ça tu t es clairement transformer. comme bon nombre d animaux sauvage,tu t es mit une vrai "carte d identité"......

Le "renne" est venue te "juger".......pour t ouvrir les porte pour cet autre "monde".

[Est-Motorcycles]

C'est exactement ça Gecko...

[gecko]

[Marip]

Un vrai bonheur à lire ce récit, je sens le vent dans les cheveux et l'emprise du merveilleux!
Fierté aussi d'avoir des potes capables de cette folie.
Vive la folie !
Merci Dan

[gecko]

Pour les "indiens" d amériques (tiens on a toujour pas changé ce mots pour les désigner)
Il faut respecter les "fous" car ils vivent leurs réves les yeux ouverts....

[Looping]

Pour les "indiens" d amériques (tiens on a toujour pas changé ce mots pour les désigner)
Il faut respecter les "fous" car ils vivent leurs réves les yeux ouverts....

au canada
c'est sous l'appellation premières nations qu'ils sont désignés
c'est déjà plus réaliste

sinon wahhhh le trip !
a cri diou !
vous donnez vraiment envie de tout larguer
(je fais un lot pour la laponette et la puckette )

[Est-Motorcycles]

Pour les "indiens" d amériques (tiens on a toujour pas changé ce mots pour les désigner)
Il faut respecter les "fous" car ils vivent leurs réves les yeux ouverts....

C'est exactement ce que m'a dit le vieux saami de Tärnaby qui est chaman, dans un langage qu'a traduit son épouse, exactement comme le langage de tous les indiens du monde qui sont nés sur cette calotte terrestre : mêmes intonations, même lenteur de diction..
Tu entends : "aaaaktaneee yaaa ti" (6 secondes). La femme répond 15 secondes plus tard : "keeeemoktooo tabaa ssi..." (6 secondes)...
Elle me traduit en anglais : "il dit qu'il t'observe depuis trois jour - je campais sur leurs terres - et qui tu vis ton rêve éveillé".
Puis il a ajouté : "celui qui ne vit pas son rêve éveillé erre dans la solitude et le désarroi"...
Il me regardait les yeux mi clos comme s'il projetait son regard sur l'horizon derrière moi.

.........y'a une suite, plus tard............

Il me tardait de rejoindre Jokkmokk, première ville réellement saame, et pour cela j'étais décidé à me taper les 800 bornes le plus rapidement possible, en passant par Oulu.
Tranquillement cependant, je cheminais donc par ces immenses route très confortables et illuminées par une succession de lacs aussi beaux les uns que les autres...
Deux jours devaient me suffire !

Pas le temps de mégoter le premier soir au dessus de Jyväskylä, court dodo dans un petit champ à côté d'un lac non moins petit :

Arrivant près de Oulu, je m'arrête boire un café dans un petit village et, en coupant le contact, j'entends "ding-dong"..."ding-ding-ding"..."gong-gong-gong"..."cling-cling-cling-cling"etc.
En fait j'étais tombé dans un village magique animé par un collectionneur de cloches ! Des vraies et grandes cloches.
Des dizaines de cloches de tous les pays ...et il nous était demandé de les faire sonner !
Dont acte.

Ce biker m'expliqua qu'on venait de loin pour sonner les cloches et, bien entendu peu à peu, cela porterait bonheur et de nombreux mariés ou malades s'arrêtent pieusement là...

Pointe d'humour supplémentaire : les latrines du grand café avaient un urinoir pour renne !

Je ne manquais pas non plus d'admirer les technologies utilisées pour la fonderie de ces cloches, car depuis peu ils en fabriquent aussi dans ce village, de toutes tailles : j'en ai acheté une pour Laponette...

Au dessus de Oulu, arrêt casse-croûte dans une petite maisonnette comme il y en a tant, qui regorge de mets délicieux et peu chers.

C'est là que je rencontre mon premier saami - un "sang mêlé" comme ils les appellent. Je lui demande si Jokkmokk est encore loin, juste pour dire...
Dans un anglais hésitant, il me regarde les yeux mi clos -...- et me dit " tu suis le soleil au plus haut et lorsqu'il prend sa plus belle clarté, tu es arrivé chez nous".
Fatal je n'ai pas traîné, galvanisé par ces mots, par les cloches, par le renne et TOUT, j'avais le feu au derrière et ma semelle grattait le sol. J'avais une faim de loup et je ch.ais comme une vache, et avec leurs pains complets qui te collent 200 CV sous le capot abdominal j'aurais roulé milles bornes sans m'arrêter !

Je roule... roule...le 1000 claque à chaque tour de vilebrequin comme une énorme bête au souffle incroyable. Je l'entends respirer dans le filtre à air.
Je ne sais plus quelle heure il est : il n'y a plus d'heure ici et le soleil ne se couche presque plus.
Enfin...

La vraie aventure commence, celle ou tu meurs à toi, celle où les références s'enfoncent dans le bol désespéré des tisanes lorsque tu es malade chez toi, celle qui a fichu par la fenêtre montres et horloges, mètres, décamètres et poids, celle qui a mis au peloton d'exécution les "oui-mais-où-est-donc-or-ni-car ".
Sur la route tu croises des rennes, le jour est la nuit, bon ben voilà. Y'a plus de "combien" de "pourquoi", de "comment" de "où" etc...
Enfin libre.

..........................

[lesrousses]

Pour les "indiens" d amériques (tiens on a toujour pas changé ce mots pour les désigner)
Il faut respecter les "fous" car ils vivent leurs réves les yeux ouverts....

Moi j'ai entendu le mot "amérindiens" quelquefois.

[Cathy]

Les cloches sont magnifiques et les paroles du vieux saami réchauffent le cœur. Merci

[Dan-le-dentard]

Toujours aussi passionnant à lire notre Dan, il va de plus en plus loin dans le détronchage, ça en devient mythique. Une sorte de saga Manzatico-gogo-héroïque ... Quand je pense à la journée, pourtant bien agréâble, que je viens de passer, je me demande si je vis dans le même espace-temps. C'est là qu'il est fort le Dan, avec sa machine, il évolue dans une autre dimension, loin de nos contingences communes. Il a tout compris ...

[Est-Motorcycles]

Toujours aussi passionnant à lire notre Dan, il va de plus en plus loin dans le détronchage, ça en devient mythique. Une sorte de saga Manzatico-gogo-héroïque ... Quand je pense à la journée, pourtant bien agréâble, que je viens de passer, je me demande si je vis dans le même espace-temps. C'est là qu'il est fort le Dan, avec sa machine, il évolue dans une autre dimension, loin de nos contingences communes. Il a tout compris ...

Pas tout certes mais quelques trucs...
En fait il est vrai qu'à force de voyager, la machine s'est chargée de quelque chose de plus qu'une machine neuve. Elle me propulse dans le temps, mais surtout dans ce que je recherche le plus : l'indéterminisme.
Toute l'année et spécialement en France on crève de Descartes et de la logique matérialiste qui moi, m'étouffe. Si elle est utile dans l'économie, dans le règne de la quantité, la logique impose un alignement nivelant toute chose à une unité dénombrable, exploitable. Elle fige les relations humaines dans des plans horizontaux de calculs et dans les relations de surface, d'échanges multifonctionnels et sans profondeur.
Insupportable.
Or les sensations, l'amour, l'intuition, le beau, etc...ne font pas partie du règne de la quantité et je ne vais pas partir à l'autre bout du monde pour retrouver la réplique de ce qui m'est suriné dans la tronche à longueur de journées via les médias et autres habitudes.
"Combien de temps... où...ça coûte quoi...demain matin à 9h...station d'essence...où bouffe...où dodo...les papiers...les cartes..."
He niet niet niet !
>Je fuis, je fuis ce qui cherche à m'emprisonner toute l'année et c'est pourquoi je place toutes mes relations à la concess sous cette houlette : d'abord la vie et l'homme, après, le reste et très accessoirement. Je préfère mourir économiquement que de perdre le sens de ma vie intérieure.
Dernier exemple en date : hier un mec m'appelle. Pas bonjour... "allo, vous êtes concessionnaire Ural ? - Oui. - Quel plan financier vous me faites pour l'achat de trois Ural ? - Aucun, au revoir Monsieur".
Le mec n'a rien compris. Il achète ces bécanes comme des machines à laver et je dois brader le boulot pour SON règne de la quantité. Mais lui, s'il gagne 3000€ par mois, il n'acceptera pas d'être payé 5000€ pour trois mois simplement parce qu'il ne pourra pas vivre. Son règne de la quantité accepte de faire vivre les autres dans la misère.
C'est ce capitalisme sur lequel je vomis.
J'expulse ce monde, je le fuis, je l'expulse et je refuse d'y adhérer.
Le mec qui passe la porte de la concess, je veux d'abord voir ses vrais papiers : son cœur.
Aux Lofoten...

Je t'écris ce week mon Dan : billet de zingue in the pockette pour le grand cassage de gueule...comme on a dit.
La bise.