Journée de rencontres aujourd’hui. Parti tranquillement vers 9h ce matin après avoir posé pour la photo de la patronne de l’hôtel, je profite de la route. La météo nous avait promis de la pluie et j’avais même couvert Passepartout avec sa bâche. Mais pas du tout! Il fait grand bleu sur les 200 premiers kilomètres. De plus la route est en excellent état. Il n’y a même plus de nids de poules, ni de tronçons non revêtus. On se croirait en France. D’ailleurs le paysage a lui aussi changé pour de vastes étendues de prairies parsemées d’étangs. Par moment, sur ces routes toutes droites je me crois dans la Beauce. Je m’arrête pour voir de plus près une jolie petite chapelle bleue cernée par un monument militaire et un cimetière de plein air comme j’en ai vu déjà beaucoup. Les tombes y sont disposées entre les arbres d’une façon naturelle, sans ordre défini. Il en ressort une impression de sérénité que l’on ne retrouve pas chez nous dans nos cimetières bien fermés et réglés au cordeau.
C’est à l’arrêt déjeuner que je rencontre Andreï qui parle un peu d’anglais. Il vient de Krasnodar au bord de la mer noire. Il a déjà fait 8500 km sur sa Kawasaki et il se dirige vers Vladivostok. Il m’apprend qu’il enverra sa moto par le train pour le retour. Il l’a déjà fait et c’est facile. Un routier vient se mêler à la conversation. Lui vient du Baïkal. Nous nous séparons avec force saluts et poignées de main. Ici le virus semble très loin.
Je vais retrouver Andreï un peu plus loin. Il s’est arrêté devant un imposant monument construit en l’honneur de la route Moscou-Vladivostok. Il y à beaucoup de monde qui s’arrête ici. Tous se prennent en photo. L’endroit est connu, il symbolise cette route de plus de 9000 kilomètres. Deux bikers russes discutent avec Andreï. Il y Vladimir et sa KTM et Vassili avec sa femme et leur Honda. Ils me font un accueil chaleureux et colle sur Passepartout le badge de leur club. Vladimir est de Moscou. Il a envoyé sa moto par le transibérien à Vladivostok et il rentre par la route. Vassili est de Rostov-sur-le-Don il a fait de même. Ils me donnent des tas de contacts à Vladivostok pour organiser un transport de Passepartout par le train si je choisi cette solution. Je reste un moment devant ce monument car d’autres personnes m’interpellent et quelques unes parlent anglais. Notamment un cadre de Caterpillar qui déménage avec son fils de Novossibirsk à Khabarovsk par la route. Sacré Passepartout! Il se fait quand même sacrément remarquer.
Le temps à changé et le ciel commence à se couvrir. Plusieurs personnes me parlent d’une tempête à venir sur Vladivostok. Yuri m’avait déjà prévenu. Il va falloir suivre ça de plus près.
J’arrive finalement à Arkhara. Le bourg semble désert. Il y a peu à voir. Le wifi de l’hôtel ne fonctionne pas. Il commence à pleuvoir. Je me retire dans ma chambre.
Demain une longue étape m’attend (470 km) et la météo prévoit encore de la pluie.



