Le temps d'embarquer la Laponette, avec le monde qu'il y avait, on ne se croise pas...
Quasi au dîner je rencontre les verriers par hasard...sur une mini aire de bar !
Le temps de retrouver mes esprits, même si nous avons embarqué à 23h30 pour dodo à 2h du matin, la journée passe vite ...La mer est sereine...petit déj à 10h30, déjeuner à 13h30, un tour sur le boat assez populaire mais chouette, ça passe, ça passe !
Contrairement à ce que croient certaines personnes, nous sommes loin d'être sur un yacht...juste un ferry très populaire avec des traversées à 4,50 en seconde ! Fô pas croire, ce n'est pas parce que tu traverses la Baltique que tu as une veine de cocu et que tu vogues à la Sarkosy sur la Mediterranée !
Tudju on se paie juste un whisky ou deux...1050 balles aller-retour avec side et Laponette, y'a pas de quoi invoquer Lénine ou invoquer Mélanchon !
N'empêche, en 4° comme en 1°...cette Baltique le soir au coucher du soleil c'est quelques chose...
...avant de dîner... C'est bizarre, y'a de drôles de mecs sur le raffiot : et c'est vrai, joints et tout...t'as une faune de motards !...Tatoués, "violents" mais pas chiants.
Au dîner je suis seul dans mon coin et je le veux : les verriers dînent en "amoureux" et moi avec mes rêves...une petite fille très touchante joue avec le fauteuil de Simone, elle m'a bouleversée et mon regard était scotché sur elle plusieurs minutes...
Elle nous montre quelle attitude tout adulte devrait avoir en face du "handicap". Une simplicité déconcertante : elle joue !
En passant un grand coup de chapeau à Simone qui, avec sa sclérose en plaques s'est jetée sans aucune "garantie" dans ce voyage fou, faisant fi de l'inconnu. Mais aussi le même coup de chapeau à Domino son époux qui s'est lancé dans cette aventure : un voyage d'amour immense
comme l'avenir le montrera...mais ch....ut...
En face de cela, les hésitateurs et pinailleurs...

même avec des questions de fric ! Aller, les vieux vivent leurs trips, on leur fout la paix quoi et on ne va pas mesurer la longueur de leurs queues pour voir si elle correspond à un tableau idéologique...
Au delà de 22h c'est le plus beau.
Le soleil se couche dans sa majesté, somptueux, unique, divin.
...mais l'heure que je préfère est celle du début de la nuit : tous sont couchés sauf les fous. Là réside un mystère qui ne se rencontre que sur place, inexplicable et immense.
Que l'on soit musulman, chrétien, athée ou juif n'a pas d'importance. Si on croit en Dieu, et surtout si l'on n'y croit pas, on pense que chaque être humain fait partie d'une seule et même famille.
Mais siiii, t'es obligé de pensé cela, car tous regardent cette même image avec le même amour !
Lendemain à l'aube branle-bat de combat : on descend dans les cales...Rontudju, le side et la Laponette sont entourés par une horde de bikers !
Incroyable. Ce sont les "Bandidos" putain ! Ennemis des Hells et des Anges de la Nuit...
Le plus terrible d'entre eux qui me semblait être leur chef du moment, rasé tatoué d'un côté du crâne, louchait : son tatouage démarrait de la nuque, passait au dessus du crâne et rejoignait l'oeil en l'entourant façon cyborg !
La wouach impressionnant et pourtant j'en ai vu des tatouages !
Le mec avait l'air d'être passé sous un camion : bouche de travers, cicatrices de partout sur le visage.
Entouré, je me dis que si j'en ralentis un dans la sortie je passerais à la cible.
Ben non : au moment ou je me pointe, en défaisant les cales de la Laponette, le "chef" vient vers moi et me baragouine un truc en finnois gravement déformé du genre...
..."missä olet menossa vaihteella ?"
Rien compris tu parles...je réponds : "Russland" !
Et là une ovation monte dans la cale, le mec me serre la main velu, tombe en admiration devant mon trip pourtant simple, les moteurs s'allument et tournent à 5000 tours puis se coupent..."Rrrhaaa, rrrhaaa...rahaaa !"
You are a free man me dit-il... Il m'embrasse.
Nom de Zeus on a chialé.
Je sors du bateau - pas du Yacht hein - ...pas de flic, pas de douane, rien...tu sors du port pénard, heureux et tu éprouves un sentiment de liberté immense. Heueueu un embouteillage à Helsinki...
Hop, je m'enfile rapido 300 bornes vers Mikkeli pour échapper au sud du pays et te trouve un camping - facile - "bondé"
...tu fais 200 m et là...LA... BOUJOUR FINLANDE, ma seconde patrie, mon univers de paix, ma joie comme ma Mère. Enfin te voilà, je te touche, je te sens, je me couche sur ta terre en adoration, je communie : pas une herbe ne sépare mon corps du tient, je t'aime !
...à suivre...