Je crois que l'on n'a pas idée de l'incroyable niveau matérialiste dans lequel nous vivons en France, comme de la richesse de ce dont nous disposons, ainsi que de l'ampleur d'un gâchis annoncé...
Les magasins saames sont simples, concrets et pratique, peu grands.
...mais il y a tout ce dont on a besoin : du slip au poisson, en passant par le lait, la visserie etc...le tout en un lieu restreint, impeccablement rangé et facile.
Dans les coins, quelques spécialités comme la pêche (je te dis pas le matos et les prix bas - j'ai fait le plein...)
Dans un autre coin, juste le petit étalage des produits anti-moustiques, pour toutes les peaux, toutes les races de moustiques !
C'est là et uniquement là (dans le Grand Nord) qu'il faut s'approvisionner et il est complètement inutile de charger sa pharmacie en France à l'avance : aucun produit européen du sud ne fera l'affaire.
Le meilleur est celui de la distillation de la sève de bouleau réduite. Ca pue à fond, c'est noir mais le moustoc se pose et se casse de suite.
Adopté.
J'adore ce genre de boutique car en une demi-heure tu fais tes courses pour trois jours en trouvant toutes les spécialités locales.
La plupart du temps, station d'essence mais là, si haut, on ne trouve que du 95 : il est aux alentours de 1,45€ le litre, ça va...
J'ai failli tourner à droite...
Nous nous sommes heureusement retrouvés avec les fondeurs à Ivalo et nous étions heureux, mais un peu triste de l'absence contrainte des verriers.
Fatalement nous avons fêté cela avec une bonne soupe et quelques boissons méritée car nous étions hauts en Europe...
Le lendemain, ils partaient pour les mines de fer de Kiruna : ils n'étaient donc pas arrivés, alors que de mon côté j'étais plus cool.
Je prenais donc le temps de faire quelques courses et de ramener quelques cadeaux à mes aimés.
En général je consacre une part assez importante de mon budget en cadeaux (entre 600 et 1000€ pour six personnes, y compris Caoua - je lui rapporte des peluches d'enfer sur lesquelles il saute comme un fou lorsque je rentre). Non seulement ils sont de valeur mais au bout de quelques années, ils constituent une vraie galerie du Grand Nord. Comme j'avais déjà dépensé pas mal de sous à Valaam, je ne disposais là que de 400€. Mais les boutiques sont vraiment bien achalandées, on y trouve de la cucutterie à l'objet d'art traditionnel de valeur. Il y en a pour tous les prix.
Une grosse surprise m'attendait au cœur de ces boutiques.
En entrant, une superbe "nana" te regarde et te salue. Brune ou blonde -là elle était rousse, élancée, impeccablement habillée et maquillée...jusqu'à ce qu'elle parle.
Rontudju une voix de mec bien grave.
Fatche ça fait drôle !
Je m'aperçois qu'Ivalo comme quelques villes de là-haut sont des lieux où sont concentrés les transsexuels.
Au début ça fait rire mais une fois de plus, c'est l'esprit franchouillard crétin qui ressort. En fait la Finlande est un pays qui accueille ces personnes très spéciales qui ne sont ni hommes ni femmes et "ils" trouvent toutes les infrastructures pour les soins, les opérations et les psys s'ils ont besoin.
Cela fait qu'ils vivent leur vie sans problème supplémentaire et sans exclusion car ils sont très bien acceptés.
En discutant avec l'un d'eux j'ai complètement révisé ma position sur ces questions.
Ils t'expliquent patiemment que depuis l'enfance un profond déséquilibre hormonal métaboliquement encré dans leurs êtres a déformé leurs sexes, leurs perceptions de la vie. Les opérations sont inévitables et l'ancien "gars" n'a pas hésité à me montrer une photo de son "sexe" lorsqu'il était ado :
Une paire de couilles inexistante, une belle chatte avec un clito en forme de pénis. Pas de sein.
P'tin, bon là on ne rigole plus...
Opérations successives, greffes de peau, de nerf et l'ancien mec est devenu une charmante nana avec un chatte à faire rêver. Il ne garde "que" sa voix de mec.
Voilà.
Accrochez-vous : ben oui les gars, elle est maintenant une fille :
Lorsqu'on voyage et que l'on fuit pas son passé, que l'on essaient de pratiquer la découverte, on apprend mais, surtout, je le répète,
on apprend à ne plus louper les opportunités.
On exerce le mental, le corps, les yeux à
voir. On lève les yeux et on les décolle du sol pour voir autre chose que le petit vélo de sa psycho égoïste, que ses projets, que sa routine.
On retrouve une curiosité assoiffée de vie et de découverte depuis longtemps perdue et par notre faute via l'exercice incessant des programmes, des sûretés de soi...en fait des peurs.
Faites péter les programmes nom de dieu, ça ne vaut rien, on ne sort pas de soi.
En quittant une de ces boutiques, je tombe sur deux gamines adorables en habits saammes...
Manifestement elles avaient l'habitude de les porter.
Evidemment je questionne : elles parlent un anglais scolaire impeccable - et je repense à nos mômes du même âge qui, en seconde langue, n'en savent pas le centième...
Elles m'informent qu'il y a LE festival de musique saami de l'année à deux kilomètres de là !!
ACH, je fonce ! Chance unique.
Si j'avais gardé les yeux au sol ou que je suive mécaniquement ma liste de courses, je serais passé à côté d'un évènement extraordinaire...
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