Bise à tous
JL




December 9th 2022 - Arequipa (Pérou),roadblocks et bandes de motards.
Au moment où je quitte mon hôtel d’Atico, la seule réserve que j’ai sur les 320 km d’aujourd’hui est l’altitude. Arequipa est a 2300 mètres et je pars du niveau de la mer. Il va falloir monter et Passepartout n’aime pas monter.
Le voyage ayant fort heureusement son lot de surprises, cette préoccupation, au demeurant fort modeste, va vite passer au dernier plan.
D’abord vont venir les barrages pour cause de travaux. Et je ne parle pas des coupures de circulation alternée où l’on attend 10 minutes comme au Canada ou en Europe. Non, ici c’est 1 heure, voir deux. Les automobilistes se chauffent et la tension monte avec concert de klaxonne passer la première heure, c’est assez folklorique. Bilan de ce début de journée, parti à 8H, j’aurais parcouru 50 km à 11 H. Mais bon, je fais la connaissance de Diego, qui va faire équipe avec moi jusqu’à Arequipa. Diego est Peruvien, il va faire un tour en Bolivie en solitaire avec sa moto 400 indienne. C’est la première rencontre de la journée, il y en aura d’autre.
Et puis, à 100km de l’arrivée, nous rencontrons notre premier barrage. Des manifestants réclament la dissolution du congrès qui a fait arrêter Castillo (l’ex président) hier. Il bloquent les routes avec des roches jetées sur la chaussée et des pneus enflammés. Il y a déjà des kilomètres de camions et de voitures qui attendent. Diego et moi doublons la file et je tente d’obtenir notre passage en parlementant avec mon espagnol déplorable tandis que Diego reste prudemment en retrait. Peine perdue, les types sont bien remontés et ne veulent rien savoir. Diego va interroger un policier qui observe tranquillement. Celui-ci lui répond que ce n’est que le premier d’une série de barrages jusqu’à Arequipa et que la police n’interviendra pas avant la nuit. Diego est partisan de retourner sur la côte (100 km en arrière) et d’attendre demain. De mon côté, je propose de contourner l’obstacle en faisant un peu de off-road. Pas chaud le Diego.
C’est a ce moment qu’arrivent Nick, un jeune Americain qui sillonne l’Amérique du Sud en 200 Honda puis, suit un groupe de jeunes motards péruviens. Ce sang frais, et tout de suite partant pour la séance de hors pistes. Nous voila dans le sable et les graviers à empiler des pierres pour passez les obstacles. Le premiers barrages et franchi. Pour le deuxième, c’est la chance qui nous vient en aide car nous arrivons juste quand la police le disperse. Le troisième est plus sérieux et il faudra un long détour dans les pierres et le sable mou pour le contourner. Il y a des voitures enlisées que nous poussons pour passer. Passepartout est formidable, avec les 2 roues motrices enclenchées et un bon filet de gaz, il me sort de tous les pièges.
Et de trois! Le quatrième est en cours de dispersion par la police. Ce devait être du solide car des pneus en flammes sont disposés un peu partout. Je passe au milieu de la fumée.
Tout ça est impressionnant mais il n’y a pas de violence et quand les flics arrivent, les manifestants obéissent sans discuter.
Une fois passé ces barrages, nous attaquons la monté à 2500 mètres sous la pluie qui est notre invitée surprised dans ces montagnes normalement sèches à cette période de l’année. Et pour couronner le tout, il fait nuit et l’arrivée sur Arequipa se fait dans un embouteillage en montée. Cette fois s’en est trop pour Passepartout qui allume ses voyant et crachote tant et mieux mais fait le job jusqu’au bout.
Au moment ou j’écris ces lignes, je suis arrivé, je suis au sec dans mon hôtel et curieusement, je suis heureux.