MOMENTS DE REFLEXIONS : expressions libres
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Assassinat manqué de Freud par Onfray : BHL se prononce
Bernard-Henri Lévy
Michel Onfray se plaint d?être critiqué sans être lu ?
Eh bien, donc, je l?ai lu.
Je l?ai fait en m?efforçant, autant qu?il est possible, de laisser de côté les camaraderies anciennes, les amitiés communes ainsi que, mais cela allait de soi, le fait que nous soyons, tous deux, publiés par le même éditeur.
Et la vérité oblige à dire que je suis sorti de cette lecture plus consterné encore que ne le laissaient présager les quelques comptes rendus dont, comme tout le monde, j?avais pu avoir connaissance.
Non que je sois de ceux pour qui l?« idole » Freud doive être intouchable : de Foucault à Deleuze, Guattari et d?autres, beaucoup s?y sont frottés et, sans être d?accord avec eux, je n?ai jamais nié qu?ils aient fait avancer le débat.
Ce n?est pas davantage le ressentiment antifreudien, voire la colère, voire même la haine, qui, comme je l?ai lu ici ou là, créent, pour moi, le malaise dans ce « Crépuscule d?une idole » : on fait de grands livres avec la colère ! et qu?un auteur contemporain mêle ses propres affects à ceux d?un glorieux aîné, qu?il se mesure à lui, qu?il règle ses comptes avec son ?uvre dans un pamphlet qui, dans la chaleur de l?affrontement, apporte des arguments ou des éclairages nouveaux, cela est, en soi, plutôt sain ? et Onfray l?a d?ailleurs fait, souvent, ailleurs, et avec un vrai talent.
Non.
Ce qui gêne dans ce « Crépuscule », c?est qu?il est, soudain, banal, réducteur, puéril, pédant, parfois à la limite du ridicule, inspiré par des hypothèses complotistes aussi abracadabrantes que périlleuses et assumant, ce qui est peut-être le plus grave, ce fameux « point de vue du valet de chambre » dont nul n?ignore, depuis Hegel, qu?il est rarement le meilleur pour juger d?un grand homme ou, mieux encore, d?une grande ?uvre?
Banal : j?en prends pour seul exemple la petite série de livres (Gérard Zwang, Pierre Debray-Ritzen, René Pommier) auxquels Onfray a d?ailleurs l?honnêteté de rendre hommage, à côté d?autres, en fin de volume et qui défendaient déjà la thèse d?un Freud corrupteur des m?urs et fourrier de décadence.
Réducteur : il faut avoir le c?ur bien accroché pour supporter, sans rire ou sans effroi, l?interprétation quasi policière que fait Onfray du beau principe nietzschéen qu?il connaît pourtant mieux que personne et selon lequel une philosophie est toujours une biographie cryptée ou déguisée (en gros : si Freud invente le complexe d??dipe, c?est pour dissimuler, p. 111, ses pensées ulcérées à l?endroit de son gentil papa et pour recycler, p. 505, ses non moins vilaines pulsions en direction de sa maman).
Puéril : le regret (p. 477) de ne pas avoir trouvé, dans « les six mille pages » des ?uvres complètes, cette « franche critique du capitalisme » qui eût comblé d?aise le fondateur de l?Université populaire de Caen.
Pédant : les pages (73-76) où il se demande, gravement, quelles dettes inavouables le fondateur de la psychanalyse aurait contractées, mais sans vouloir le reconnaître, auprès d?Antiphon d?Athènes, d?Artemidore, d?Empédocle ou de l?Aristophane du « Banquet » de Platon.
Ridicule : c?est la page où, après de douteuses considérations sur son probable recours à l?onanisme, puis une non moins curieuse plongée dans les registres d?hôtel, « luxueux pour la plupart » (p. 162), où le Viennois aurait abrité, pendant des années, ses amours coupables avec sa belle-s?ur, Onfray, emporté par son élan de brigadier des m?urs, finit par le soupçonner d?avoir engrossé ladite belle-s?ur alors parvenue à un âge où ce genre de bonheur n?arrive, sauf dans la Bible, que fort rarement.
Le complot : c?est, comme dans « Da Vinci Code » (mais la psychanalyse, selon Onfray, n?est-elle pas l?équivalent d?une religion ?), l?image fantasmée de gigantesques « containers » d?archives enterrés, en particulier, dans les caves de la bibliothèque du Congrès de Washington et au seuil desquels veilleraient des milices de templiers freudiens aussi cupides, féroces, rusés, que leur maître vénéré.
L??il du valet de chambre, enfin : c?est la méthode, toujours bizarre, qui consiste à partir des supposées petites faiblesses de l?homme (son habitude, p. 169, de choisir lui-même, allez savoir pourquoi ! le nom de baptême de ses enfants « en rapport avec sa mythologie personnelle »), de ses non moins supposés travers (désir de gloire, cyclothymie, arythmies cardiaques, tabagisme, humeur vacillante, petites performances sexuelles, peur des trains ? je n?invente rien, ce catalogue de « tares » se trouve aux pages 102 et 157 du livre), éventuellement de ses erreurs (telle dédicace à Mussolini, connue depuis toujours mais qu?Onfray semble découvrir et qui, tirée de son contexte, le plonge dans un état de grande frénésie) pour conclure à la non-validité de la théorie dans son ensemble : le sommet est, d?ailleurs, atteint quand, à la toute fin (p. 522), il s?appuie carrément sur le livre de Paula Fichtl, c?est-à-dire sur les souvenirs de la propre femme de chambre, pendant cinquante ans, de la famille Freud puis de Freud lui-même, pour dénoncer les accointances avec le fascisme autrichien de l?auteur de « Moïse et le monothéisme ».
Tout cela est navrant.
J?ai peine, en tous les sens du terme, à retrouver dans ce tissu de platitudes, plus sottes que méchantes, l?auteur des quelques livres ? entre autres, « Le ventre des philosophes » ? qui m?avaient, il y a vingt ans, paru si prometteurs.
La psychanalyse, qui en a vu d?autres, s?en remettra. ? Michel Onfray, j?en suis moins sûr.
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Onfray répond à BHL
Michel Onfray
Jadis, un mandarin de Saint-Germain-des-Prés a promu le concept de « France moisie »... La réception parisienne et mondaine de mon livre critique sur Freud, « Le crépuscule d'une idole », aura permis de voir se rassembler comme des mouches tous les hiérarques de la France intellectuelle moisie, ces anciens combattants de Mai 68 ralliés au monde comme il va. Jacques-Alain Miller me compare à Adolf Hitler, Elisabeth Roudinesco fait de moi un fasciste, un antisémite, un nazi, un vichyste, un onaniste, elle attaque ma mère, ridiculise mon père et traîne mon enfance dans la boue, et voilà même un papier virulent de BHL : la gloire !
Voilà un homme qui a passé vingt-deux années de sa vie plumitive dans la même maison que moi, Grasset, qui a même publié quelques-uns de mes livres dans sa collection sans jamais en avoir lu un seul, et qui pourtant a réussi à superbement ignorer mon travail au point de n'avoir jamais cité une seule fois mon nom dans les plusieurs kilos de papier publiés par ses soins. Le grand homme se lâche enfin et se montre à découvert ! Un écrivain connu pour sa droiture, sa moralité, son indépendance, un philosophe admiré pour sa vertu, sa probité, son honnêteté, un individu respecté pour le sérieux de son travail, la profondeur de ses analyses, l'étendue de ses visions, cet exégète de Botul désormais mondialement connu va enfin pouvoir dire tout le mal qu'il pense de moi en France et à l'étranger en activant un réseau international qui lui aura coûté cher à tous les sens du terme... Un article favorable du Grand Timonier de Saint-Germain-des-Prés m'aurait causé le plus grand désagrément.
Le problème est moins cette réception pathologique des élites moisies de la France intellectuelle que leur incapacité à apporter un seul argument valable contre mon travail : Freud menteur, Freud affabulateur, Freud destructeur des traces de ses forfaits, Freud cocaïnomane dépressif errant doctrinalement pendant plus d'une décennie, Freud à l'origine de la mort de son ami Fleischl-Marxow, Freud destructeur du visage d'Emma Eckstein avec l'aide de son ami Fliess, Freud onaniste, Freud obsédé par le sexe de sa mère, Freud extrapolant sa pathologie oedipienne à la planète entière, Freud incestueux, Freud couchant avec sa belle-soeur après avoir fait un point de doctrine de son renoncement à toute sexualité afin de sublimer sa libido dans la création de la psychanalyse, Freud sacrifiant à l'occultisme et au spiritisme, Freud pratiquant des rites de conjuration contre le mauvais sort, Freud croyant à la télépathie, Freud féru de numérologie, Freud inventant des cas n'ayant jamais existé, Freud en romançant d'autres pour en faire des histoires convaincantes, Freud mentant sur sa clinique, Freud affirmant à tort avoir guéri des patients, Freud prenant 450 euros 2010 pour une séance et invitant à une rencontre par jour, Freud amassant une fortune en liquide échappant au fisc, Freud théorisant l'« attention flottante » pour justifier que le psychanalyste puisse dormir pendant les séances sans que l'analyse s'en trouve troublée, Freud, justement, dormant pendant des séances, notamment avec Hélène Deutsch, Freud confiant à Ferenczi : « Les patients, c'est de la racaille », Freud écrivant que sa psychanalyse soigne tout et prescrivant tout de même en 1910 (!) l'intromission de sondes urétrales dans le pénis d'un homme pour le guérir (!) de son goût pour la masturbation, Freud écrivant à Binswanger que la psychanalyse est « un blanchiment de nègres » pour avouer que, finalement, son chamanisme ne fonctionne pas, Freud ontologiquement homophobe, Freud misogyne, Freud incapable d'hypnotiser, Freud utilisant la balnéothérapie ou l'électrothérapie, Freud rédigeant une dédicace extrêmement élogieuse à Mussolini en 1933 en préface à « Pourquoi la guerre ? », Freud soutenant le régime austro-fasciste du chancelier Dollfuss en 1934, Freud travaillant avec des émissaires de l'Institut Göring pour que la psychanalyse puisse continuer à exister dans le régime national-socialiste persécuteur de juifs, Freud manigançant l'exclusion du psychanalyste Wilhelm Reich, en plein nazisme, p0our cause de communisme, Freud écrivant en pleine furie nazie que Moïse n'était pas juif et que les juifs étaient des Egyptiens, Freud écrivant peu de temps avant la fin de sa vie qu'« on n'en finit jamais avec une revendication pulsionnelle », autrement dit, qu'on ne guérit jamais - ce Freud-là, donc, tous ceux qui me traînent aujourd'hui dans la boue et multiplient les attaques ad hominem n'en disent rien. Et pour cause. Ce réquisitoire accablant est vérifiable et précisé dans mon livre fort d'un million de signes. Leur haine dit bien combien j'ai mis dans le mille...
Comment l'agrégé de philosophie qu'est BHL, qui s'est couvert de ridicule sur la planète entière en ne comprenant pas que quatre-vingts pages de Botul étaient un canular, pourrait-il comprendre six cents pages que son immodestie l'empêchera toujours de lire ? Ma thèse, dans ce livre, est nietzschéenne : la philosophie est toujours la confession de son auteur, son autobiographie, pour Freud comme pour tous les autres. Posons l'hypothèse, pour rire un peu, que ce journaliste est un philosophe : alors, lui aussi aura la philosophie de sa propre personne. On comprend dès lors qu'il vole au secours d'un faussaire, d'un faiseur, d'un affabulateur, d'un menteur, d'une personnalité narcissique, d'un mégalomane, d'un sectaire, d'un homme qui déteste la gauche et aime l'argent. Finalement, la critique de BHL révèle la peur qu'avec cette psychopathologie de Freud on aperçoive d'une façon un peu trop visible le pitoyable vrai visage de Bernard-Henri Lévy.
Ce « philosophe » vole aujourd'hui au secours d'un homme obnubilé par la célébrité, obsédé par l'argent, avide d' honneurs et soucieux de sa réputation, d'un admirateur de Mussolini, d'un antisémite, d'un défenseur de l'austro-fascisme du chancelier Dollfuss, d'un anticommuniste qui a travaillé avec l'institut Göring pour que la psychanalyse puisse exister sous régime nazi. Etonnant, non ?
Le débat n'aura donc pas lieu avec le représentant de cette France intellectuelle moisie, et des autres. Mais l'abondance de mails de félicitations que je reçois de gens qui ne font pas partie de l'élite parisienne et des mondains de Saint-Germain-des-Prés me réconforte. Le succès de ce livre en librairie (une autre bonne raison pour BHL de me haïr, lui qui, malgré la convocation de ses amis utiles dans la presse de façon massive, ignore depuis longtemps les succès de librairie...) prouve que ce discours démystifiant devait être tenu. C'est chose faite. Qu'importent les vociférations...
Bernard-Henri Lévy
Michel Onfray se plaint d?être critiqué sans être lu ?
Eh bien, donc, je l?ai lu.
Je l?ai fait en m?efforçant, autant qu?il est possible, de laisser de côté les camaraderies anciennes, les amitiés communes ainsi que, mais cela allait de soi, le fait que nous soyons, tous deux, publiés par le même éditeur.
Et la vérité oblige à dire que je suis sorti de cette lecture plus consterné encore que ne le laissaient présager les quelques comptes rendus dont, comme tout le monde, j?avais pu avoir connaissance.
Non que je sois de ceux pour qui l?« idole » Freud doive être intouchable : de Foucault à Deleuze, Guattari et d?autres, beaucoup s?y sont frottés et, sans être d?accord avec eux, je n?ai jamais nié qu?ils aient fait avancer le débat.
Ce n?est pas davantage le ressentiment antifreudien, voire la colère, voire même la haine, qui, comme je l?ai lu ici ou là, créent, pour moi, le malaise dans ce « Crépuscule d?une idole » : on fait de grands livres avec la colère ! et qu?un auteur contemporain mêle ses propres affects à ceux d?un glorieux aîné, qu?il se mesure à lui, qu?il règle ses comptes avec son ?uvre dans un pamphlet qui, dans la chaleur de l?affrontement, apporte des arguments ou des éclairages nouveaux, cela est, en soi, plutôt sain ? et Onfray l?a d?ailleurs fait, souvent, ailleurs, et avec un vrai talent.
Non.
Ce qui gêne dans ce « Crépuscule », c?est qu?il est, soudain, banal, réducteur, puéril, pédant, parfois à la limite du ridicule, inspiré par des hypothèses complotistes aussi abracadabrantes que périlleuses et assumant, ce qui est peut-être le plus grave, ce fameux « point de vue du valet de chambre » dont nul n?ignore, depuis Hegel, qu?il est rarement le meilleur pour juger d?un grand homme ou, mieux encore, d?une grande ?uvre?
Banal : j?en prends pour seul exemple la petite série de livres (Gérard Zwang, Pierre Debray-Ritzen, René Pommier) auxquels Onfray a d?ailleurs l?honnêteté de rendre hommage, à côté d?autres, en fin de volume et qui défendaient déjà la thèse d?un Freud corrupteur des m?urs et fourrier de décadence.
Réducteur : il faut avoir le c?ur bien accroché pour supporter, sans rire ou sans effroi, l?interprétation quasi policière que fait Onfray du beau principe nietzschéen qu?il connaît pourtant mieux que personne et selon lequel une philosophie est toujours une biographie cryptée ou déguisée (en gros : si Freud invente le complexe d??dipe, c?est pour dissimuler, p. 111, ses pensées ulcérées à l?endroit de son gentil papa et pour recycler, p. 505, ses non moins vilaines pulsions en direction de sa maman).
Puéril : le regret (p. 477) de ne pas avoir trouvé, dans « les six mille pages » des ?uvres complètes, cette « franche critique du capitalisme » qui eût comblé d?aise le fondateur de l?Université populaire de Caen.
Pédant : les pages (73-76) où il se demande, gravement, quelles dettes inavouables le fondateur de la psychanalyse aurait contractées, mais sans vouloir le reconnaître, auprès d?Antiphon d?Athènes, d?Artemidore, d?Empédocle ou de l?Aristophane du « Banquet » de Platon.
Ridicule : c?est la page où, après de douteuses considérations sur son probable recours à l?onanisme, puis une non moins curieuse plongée dans les registres d?hôtel, « luxueux pour la plupart » (p. 162), où le Viennois aurait abrité, pendant des années, ses amours coupables avec sa belle-s?ur, Onfray, emporté par son élan de brigadier des m?urs, finit par le soupçonner d?avoir engrossé ladite belle-s?ur alors parvenue à un âge où ce genre de bonheur n?arrive, sauf dans la Bible, que fort rarement.
Le complot : c?est, comme dans « Da Vinci Code » (mais la psychanalyse, selon Onfray, n?est-elle pas l?équivalent d?une religion ?), l?image fantasmée de gigantesques « containers » d?archives enterrés, en particulier, dans les caves de la bibliothèque du Congrès de Washington et au seuil desquels veilleraient des milices de templiers freudiens aussi cupides, féroces, rusés, que leur maître vénéré.
L??il du valet de chambre, enfin : c?est la méthode, toujours bizarre, qui consiste à partir des supposées petites faiblesses de l?homme (son habitude, p. 169, de choisir lui-même, allez savoir pourquoi ! le nom de baptême de ses enfants « en rapport avec sa mythologie personnelle »), de ses non moins supposés travers (désir de gloire, cyclothymie, arythmies cardiaques, tabagisme, humeur vacillante, petites performances sexuelles, peur des trains ? je n?invente rien, ce catalogue de « tares » se trouve aux pages 102 et 157 du livre), éventuellement de ses erreurs (telle dédicace à Mussolini, connue depuis toujours mais qu?Onfray semble découvrir et qui, tirée de son contexte, le plonge dans un état de grande frénésie) pour conclure à la non-validité de la théorie dans son ensemble : le sommet est, d?ailleurs, atteint quand, à la toute fin (p. 522), il s?appuie carrément sur le livre de Paula Fichtl, c?est-à-dire sur les souvenirs de la propre femme de chambre, pendant cinquante ans, de la famille Freud puis de Freud lui-même, pour dénoncer les accointances avec le fascisme autrichien de l?auteur de « Moïse et le monothéisme ».
Tout cela est navrant.
J?ai peine, en tous les sens du terme, à retrouver dans ce tissu de platitudes, plus sottes que méchantes, l?auteur des quelques livres ? entre autres, « Le ventre des philosophes » ? qui m?avaient, il y a vingt ans, paru si prometteurs.
La psychanalyse, qui en a vu d?autres, s?en remettra. ? Michel Onfray, j?en suis moins sûr.
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Onfray répond à BHL
Michel Onfray
Jadis, un mandarin de Saint-Germain-des-Prés a promu le concept de « France moisie »... La réception parisienne et mondaine de mon livre critique sur Freud, « Le crépuscule d'une idole », aura permis de voir se rassembler comme des mouches tous les hiérarques de la France intellectuelle moisie, ces anciens combattants de Mai 68 ralliés au monde comme il va. Jacques-Alain Miller me compare à Adolf Hitler, Elisabeth Roudinesco fait de moi un fasciste, un antisémite, un nazi, un vichyste, un onaniste, elle attaque ma mère, ridiculise mon père et traîne mon enfance dans la boue, et voilà même un papier virulent de BHL : la gloire !
Voilà un homme qui a passé vingt-deux années de sa vie plumitive dans la même maison que moi, Grasset, qui a même publié quelques-uns de mes livres dans sa collection sans jamais en avoir lu un seul, et qui pourtant a réussi à superbement ignorer mon travail au point de n'avoir jamais cité une seule fois mon nom dans les plusieurs kilos de papier publiés par ses soins. Le grand homme se lâche enfin et se montre à découvert ! Un écrivain connu pour sa droiture, sa moralité, son indépendance, un philosophe admiré pour sa vertu, sa probité, son honnêteté, un individu respecté pour le sérieux de son travail, la profondeur de ses analyses, l'étendue de ses visions, cet exégète de Botul désormais mondialement connu va enfin pouvoir dire tout le mal qu'il pense de moi en France et à l'étranger en activant un réseau international qui lui aura coûté cher à tous les sens du terme... Un article favorable du Grand Timonier de Saint-Germain-des-Prés m'aurait causé le plus grand désagrément.
Le problème est moins cette réception pathologique des élites moisies de la France intellectuelle que leur incapacité à apporter un seul argument valable contre mon travail : Freud menteur, Freud affabulateur, Freud destructeur des traces de ses forfaits, Freud cocaïnomane dépressif errant doctrinalement pendant plus d'une décennie, Freud à l'origine de la mort de son ami Fleischl-Marxow, Freud destructeur du visage d'Emma Eckstein avec l'aide de son ami Fliess, Freud onaniste, Freud obsédé par le sexe de sa mère, Freud extrapolant sa pathologie oedipienne à la planète entière, Freud incestueux, Freud couchant avec sa belle-soeur après avoir fait un point de doctrine de son renoncement à toute sexualité afin de sublimer sa libido dans la création de la psychanalyse, Freud sacrifiant à l'occultisme et au spiritisme, Freud pratiquant des rites de conjuration contre le mauvais sort, Freud croyant à la télépathie, Freud féru de numérologie, Freud inventant des cas n'ayant jamais existé, Freud en romançant d'autres pour en faire des histoires convaincantes, Freud mentant sur sa clinique, Freud affirmant à tort avoir guéri des patients, Freud prenant 450 euros 2010 pour une séance et invitant à une rencontre par jour, Freud amassant une fortune en liquide échappant au fisc, Freud théorisant l'« attention flottante » pour justifier que le psychanalyste puisse dormir pendant les séances sans que l'analyse s'en trouve troublée, Freud, justement, dormant pendant des séances, notamment avec Hélène Deutsch, Freud confiant à Ferenczi : « Les patients, c'est de la racaille », Freud écrivant que sa psychanalyse soigne tout et prescrivant tout de même en 1910 (!) l'intromission de sondes urétrales dans le pénis d'un homme pour le guérir (!) de son goût pour la masturbation, Freud écrivant à Binswanger que la psychanalyse est « un blanchiment de nègres » pour avouer que, finalement, son chamanisme ne fonctionne pas, Freud ontologiquement homophobe, Freud misogyne, Freud incapable d'hypnotiser, Freud utilisant la balnéothérapie ou l'électrothérapie, Freud rédigeant une dédicace extrêmement élogieuse à Mussolini en 1933 en préface à « Pourquoi la guerre ? », Freud soutenant le régime austro-fasciste du chancelier Dollfuss en 1934, Freud travaillant avec des émissaires de l'Institut Göring pour que la psychanalyse puisse continuer à exister dans le régime national-socialiste persécuteur de juifs, Freud manigançant l'exclusion du psychanalyste Wilhelm Reich, en plein nazisme, p0our cause de communisme, Freud écrivant en pleine furie nazie que Moïse n'était pas juif et que les juifs étaient des Egyptiens, Freud écrivant peu de temps avant la fin de sa vie qu'« on n'en finit jamais avec une revendication pulsionnelle », autrement dit, qu'on ne guérit jamais - ce Freud-là, donc, tous ceux qui me traînent aujourd'hui dans la boue et multiplient les attaques ad hominem n'en disent rien. Et pour cause. Ce réquisitoire accablant est vérifiable et précisé dans mon livre fort d'un million de signes. Leur haine dit bien combien j'ai mis dans le mille...
Comment l'agrégé de philosophie qu'est BHL, qui s'est couvert de ridicule sur la planète entière en ne comprenant pas que quatre-vingts pages de Botul étaient un canular, pourrait-il comprendre six cents pages que son immodestie l'empêchera toujours de lire ? Ma thèse, dans ce livre, est nietzschéenne : la philosophie est toujours la confession de son auteur, son autobiographie, pour Freud comme pour tous les autres. Posons l'hypothèse, pour rire un peu, que ce journaliste est un philosophe : alors, lui aussi aura la philosophie de sa propre personne. On comprend dès lors qu'il vole au secours d'un faussaire, d'un faiseur, d'un affabulateur, d'un menteur, d'une personnalité narcissique, d'un mégalomane, d'un sectaire, d'un homme qui déteste la gauche et aime l'argent. Finalement, la critique de BHL révèle la peur qu'avec cette psychopathologie de Freud on aperçoive d'une façon un peu trop visible le pitoyable vrai visage de Bernard-Henri Lévy.
Ce « philosophe » vole aujourd'hui au secours d'un homme obnubilé par la célébrité, obsédé par l'argent, avide d' honneurs et soucieux de sa réputation, d'un admirateur de Mussolini, d'un antisémite, d'un défenseur de l'austro-fascisme du chancelier Dollfuss, d'un anticommuniste qui a travaillé avec l'institut Göring pour que la psychanalyse puisse exister sous régime nazi. Etonnant, non ?
Le débat n'aura donc pas lieu avec le représentant de cette France intellectuelle moisie, et des autres. Mais l'abondance de mails de félicitations que je reçois de gens qui ne font pas partie de l'élite parisienne et des mondains de Saint-Germain-des-Prés me réconforte. Le succès de ce livre en librairie (une autre bonne raison pour BHL de me haïr, lui qui, malgré la convocation de ses amis utiles dans la presse de façon massive, ignore depuis longtemps les succès de librairie...) prouve que ce discours démystifiant devait être tenu. C'est chose faite. Qu'importent les vociférations...
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He oui : en somme un conservatisme religieux qui tente de se maintenir face à l'évolution de la pensée humaine. Onfray apporte incontestablement un rai de lumière nouveau sur cette question.
http://www.est-motorcycles.fr/
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
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et encore la coke avec Freud ........................mu 'ammar .........et..........j'ai rien dis ........................
;)

berny et son OURAL , le BLACK PEARL
http://bernard.billay.free.fr/
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Si c'était si bien que ça les prisons, tout le monde irait...
Certaines sont confortables mais c'est une très faible minorité.
Faut pas non plus croire que c'est des palaces.
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"Pour ces messieurs la moralité devient rigide quand le reste ne l'est plus" © Coluche
"Sauf pour les dictateurs et les imbéciles, l'ordre n'est pas une fin en soi." © Michel Audiard (Le président)
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les seuls probléme, que propose ta solution, juste pour l'essentiel, c'est l'absence d'animaux de compagnie, les seuls qui supportent nos élucubrations sans se foutre de notre figure....
et un emplacement pour le side....
il existe plein de casernes qui ont servie au temps ou il existait une armée nationale de conscrits, qui répondraient bien au programme ....
mais cela empêcherai de belles réalisations immobilières pour notre prestige national dans le cadre de la "grande France guide et lumière du monde"
t'est pas prêt de recevoir le grade de chevalier dans l'ordre de la Talonnette....
et un emplacement pour le side....
il existe plein de casernes qui ont servie au temps ou il existait une armée nationale de conscrits, qui répondraient bien au programme ....
mais cela empêcherai de belles réalisations immobilières pour notre prestige national dans le cadre de la "grande France guide et lumière du monde"
t'est pas prêt de recevoir le grade de chevalier dans l'ordre de la Talonnette....
Jawa pas vite, MAIS Jawa loin...
" SI UN IMPOT SUR LA CONNERIE EXISTAIT, L’ÉTAT S'AUTOFINANCERAIT".
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- AnDroKtoNe
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Comme par hasard c'est la faute des femmes :rolleyes: (pourtant à priori, si je ne me trompe, il faut être deux (au minimum) pour une relation sexuelle !)
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que nenni, chère kamarad, la lecture approfondie de ce document prouve que, seule, la vue de femme mal habillées provoque sur une population mâle des réactions rythmées qui provoquent les tremblements de terre le phenoméne est connu comme fréquence de résonance.....AnDroKtoNe a écrit :Comme par hasard c'est la faute des femmes :rolleyes: (pourtant à priori, si je ne me trompe, il faut être deux (au minimum) pour une relation sexuelle !)
Jawa pas vite, MAIS Jawa loin...
" SI UN IMPOT SUR LA CONNERIE EXISTAIT, L’ÉTAT S'AUTOFINANCERAIT".
" SI UN IMPOT SUR LA CONNERIE EXISTAIT, L’ÉTAT S'AUTOFINANCERAIT".
Pas d'accord avec vos commentaires fallacieux et non fondés! Et moi ? J'argumente bande de blaireaux sans poils!
Touts ces belles gonzesses à poil ou à plume ça fait lever les mâts, lesquels attirent le foutre (pardon, la foudre!)! Toutes ces bittes qui fouaillent les nanas et autres cavités plus ou moins bien éclairées provoquent l'orgasme universel et alors, jaillit le plus grand flot de ...cris (k'est-ce ke tu croyais k'j'allais écrire, hein, cochon pervers?). Ces cris devenus KI, alliés aux ballotements de nichons mous et de couilles molles, provoquent des vibrations, des flop répétitifs, qui déchirent...La crôute terrestre...Après cela on va être dans la merde!
Alors n'écrivez pas n'importe quoi bande d'ignares! Laissez place à la culture!:lol::lol::lol:
Dernière modification par Cristale le 30 mars 2011, 16:44, modifié 1 fois.
Bonjour Kamarad jawaïste! On voit que comme moi t'as d'la culture bien étalée (confiture de mangue de préférence!)§ Normal!geuledebois a écrit :que nenni, chère kamarad, la lecture approfondie de ce document prouve que, seule, la vue de femme mal habillées provoque sur une population mâle des réactions rythmées qui provoquent les tremblements de terre le phenoméne est connu comme fréquence de résonance.....AnDroKtoNe a écrit :Comme par hasard c'est la faute des femmes :rolleyes: (pourtant à priori, si je ne me trompe, il faut être deux (au minimum) pour une relation sexuelle !)

très très bon et tellement vrai ........................IMZ81036 a écrit :reçu par mail aujourd'hui ........ c'est pas idiot
Si on pouvait le faire .....
Bonne idée!!!
Plaçons les personnes âgées dans les prisons et les criminels dans les foyers pour personnes âgées.
> De cette façon; nos vieillards auraient accès à une douche tous les jours, des loisirs, des marches, leurs médicaments, examens dentaires et médicaux réguliers. Ils auront droit à des fauteuils roulants etc...
> Ils recevraient de l'argent au lieu de payer pour leur hébergement.Ils auraient droit à une surveillance constante par vidéo ; donc auraient de l'assistance instantanément suite à une chute ou autre urgence.Leurs lits seraient lavés 2 fois la semaine; leur linge lavé et repassé régulièrement.
> Un gardien viendrait les voir toutes les 20 minutes et leur apporterait leur repas ainsi que leur collation directement à leur cellule.Ils auraient un endroit spécial pour recevoir leur famille.Ils auraient accès à une bibliothèque, salle d'exercice, thérapie physique et spirituelle ainsi que la piscine et même de l'éducation gratuite.Pyjamas, souliers, pantoufles et aide légal seraient gratuits sur demande.Chambre, privée et sécuritaire pour tous avec une aire d'exercice extérieur entouré d'un magnifique jardin. Chaque vieillard aurait droit à un ordinateur, une télé, un radio ainsi que des appels illimités.Il aurait un "conseil de directeurs" pour entendre les plaintes et les gardes auraient un code de conduite à respecter! Les criminels auraient des repas froids, ils seraient laissés seuls et sans surveillance. Les lumières seraient éteintes dès 20:00hrs. Ils auraient droit à UN bain par semaine (et encore!), ils vivraient dans une petite chambre et paieraient au moins 2000? ? par mois avec aucun espoir d'en sortir vivant ! Et alors, enfin il y aurait une justice pour tous!

berny et son OURAL , le BLACK PEARL
http://bernard.billay.free.fr/
http://bernard.billay.free.fr/
Bien vu !!;)berny03 a écrit :très très bon et tellement vrai ........................IMZ81036 a écrit :reçu par mail aujourd'hui ........ c'est pas idiot
Si on pouvait le faire .....
Bonne idée!!!
Plaçons les personnes âgées dans les prisons et les criminels dans les foyers pour personnes âgées.
> De cette façon; nos vieillards auraient accès à une douche tous les jours, des loisirs, des marches, leurs médicaments, examens dentaires et médicaux réguliers. Ils auront droit à des fauteuils roulants etc...
> Ils recevraient de l'argent au lieu de payer pour leur hébergement.Ils auraient droit à une surveillance constante par vidéo ; donc auraient de l'assistance instantanément suite à une chute ou autre urgence.Leurs lits seraient lavés 2 fois la semaine; leur linge lavé et repassé régulièrement.
> Un gardien viendrait les voir toutes les 20 minutes et leur apporterait leur repas ainsi que leur collation directement à leur cellule.Ils auraient un endroit spécial pour recevoir leur famille.Ils auraient accès à une bibliothèque, salle d'exercice, thérapie physique et spirituelle ainsi que la piscine et même de l'éducation gratuite.Pyjamas, souliers, pantoufles et aide légal seraient gratuits sur demande.Chambre, privée et sécuritaire pour tous avec une aire d'exercice extérieur entouré d'un magnifique jardin. Chaque vieillard aurait droit à un ordinateur, une télé, un radio ainsi que des appels illimités.Il aurait un "conseil de directeurs" pour entendre les plaintes et les gardes auraient un code de conduite à respecter! Les criminels auraient des repas froids, ils seraient laissés seuls et sans surveillance. Les lumières seraient éteintes dès 20:00hrs. Ils auraient droit à UN bain par semaine (et encore!), ils vivraient dans une petite chambre et paieraient au moins 2000? ? par mois avec aucun espoir d'en sortir vivant ! Et alors, enfin il y aurait une justice pour tous!
Malheureusement trés réaliste!!!:(:(:(
Dernière modification par THEO67 le 30 mars 2011, 17:27, modifié 1 fois.