PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Règles du forum
/!\ Ethique du forum, à lire avant de poster /!\
/!\ Ethique du forum, à lire avant de poster /!\
PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Trés chouette et trés instructif ce reportage sur la culture Sami.
Merci.
Merci.
Faut que ça tourne!
-
- Modo
- Messages : 982
- Inscription : 03 avr. 2017, 10:54
- Localisation : Belgique
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022
J30 Karisgasniemi (Fin) – Sodankila (Fin) 02/02/2022
Quelle aubaine d’avoir pu garer le side dans leur garage cette nuit, car au matin, le thermomètre affiche -32°C !!
Il est fermé à clé lorsque je m’y rends à 7h30’ pour faire l’appoint d’huile ; j’attendrai le petit-déjeuner de 8h pour demander que l’on m’ouvre le garage.
Sebastian – le prénom du fils du patron – m’accompagnera durant cette intervention, puis insistera pour me donner un coup de main afin de le sortir.
Il prend une courte video de mon départ et promet de me l’envoyer par mail.
La route est…splendide ! Sous ce froid intense et sans vent, elle est bordée de part et d’autre de taillis et d’arbres ne dépassant pas les trois-quatre mètres ; leur ramure ainsi pétrifiée évoque la dentelle, et captant quelques photons, se distingue du sol d’un blanc onctueux et profond, par une sorte de transparence captivante.
La route elle-même décline les blancs et gris, le bleu pâle de la glace.
Je me laisse penser qu’un Edmond Rostand eut magnifié ce spectacle par une tirade fameuse non pour un nez, mais pour une myriade de blancs, que mes pauvres mots ne parviennent à décrire ; c’est un ravissement pour les yeux et les sens.
Je m’attendais à ressentir douloureusement ces -30°c, mais hormis des frissons dans le haut du dos, la carcasse tient bon.
Un élan venant de la gauche, trottine un moment sur la route avant de traverser et de disparaître dans les taillis ; pas effrayé, paisible même.
Un camion me double et je revis cet aveuglement qui dure, qui dure… le seul réflexe salvateur est, non pas de décélérer ou, pire de freiner, mais de jeter un coup d’œil au tracé magenta du GPS pour éviter toute surprise.
Vers midi – la montre sur pile du tableau de bord a cessé de fonctionner ! – j’ai bien avancé ; je m’arrête pour boire un café et avaler un mini-sandwich ; j’ai froid au pied droit en particulier.
Je laisse tourner le moteur au ralenti, reste debout à marcher autour de ma table – on doit me prendre pour un fou – et repars au bout de dix minutes.
Le paysage change ; les grands lacs gelés se succèdent, les sapins dominent les bouleaux.
Au loin, il me semble apercevoir un chien sur le côté de la route ; en m’approchant, je constate qu’il s’agit d’un renne qui restera trotter et à peine, me jettera un œil. Je pensais qu’ils ne se déplaçaient qu’en groupe. J’en croiserai un deuxième quelques km’s plus loin.
Un gyrophare bleu attire mon attention ; il est sur ma bande. Je ralentis et vois des débris: des morceaux de plastic, du verre….un bois d’élan ! Une voiture s’est prise ce mastodonte et est en piteux état ; Je ne vois pas la bête, je suppose qu’elle est au fossé.
Sebastian m’avait dit qu’il y avait trop et qu’animal protégé, ce problème s’accentuait et provoquait maints accidents. Je n’ose pas imaginer la scène si cela devait m’arriver !
A 90 km de mon étape, on a gagné 10 degrés, mais les orteils du pied droit ne veulent pas réagir aux exercices que je pratique en roulant ; comme il est temps de faire le plein, je m’arrête, m’exécute, laisse tourner le moteur et entre dans un magasin d’alimentation/pompe à carburant/cafétéria.
J’achète un paquet de Colsons – j’ai utilisé ceux que j’avais – et à la caisse demande de me compter un café également ; la caissière/patronne me sourit et répond que le café, elle me l’offre.
Sympa ! Elle me le sert même et ajoute une part de gâteau à la cerise, fait maison ! Vraiment, sympa !
Reprenant la route, il me semble qu’une autre essence d’arbres s’ajoute au couple sapins/bouleaux ; une mélancolie, un air de saule pleureur se dégage de leurs longues branches lestées de neige… .
J’arrive enfin à Sodankila ; j’aurai parcouru 300 Km’s aujourd’hui ; il fait – 18°c.
La gérante est gironde et rieuse ; elle se fout gentiment de moi qui me les suis gelées.
Il faudra un bon quart d’heure pour réanimer mes petons ; puis, je dîne tôt et rejoins ma chambre pour lire et écrire.
Demain, sur les rives du golfe de Botnie, à Kemi, je m’arrêterai.
___________________________________________________________________________
PS : Je n’ai pas pris de photos car j’ai dû ranger le téléphone à l’intérieur de mon duvet… trop froid pour le garder dans la combinaison.

J30 Karisgasniemi (Fin) – Sodankila (Fin) 02/02/2022
Quelle aubaine d’avoir pu garer le side dans leur garage cette nuit, car au matin, le thermomètre affiche -32°C !!
Il est fermé à clé lorsque je m’y rends à 7h30’ pour faire l’appoint d’huile ; j’attendrai le petit-déjeuner de 8h pour demander que l’on m’ouvre le garage.
Sebastian – le prénom du fils du patron – m’accompagnera durant cette intervention, puis insistera pour me donner un coup de main afin de le sortir.
Il prend une courte video de mon départ et promet de me l’envoyer par mail.
La route est…splendide ! Sous ce froid intense et sans vent, elle est bordée de part et d’autre de taillis et d’arbres ne dépassant pas les trois-quatre mètres ; leur ramure ainsi pétrifiée évoque la dentelle, et captant quelques photons, se distingue du sol d’un blanc onctueux et profond, par une sorte de transparence captivante.
La route elle-même décline les blancs et gris, le bleu pâle de la glace.
Je me laisse penser qu’un Edmond Rostand eut magnifié ce spectacle par une tirade fameuse non pour un nez, mais pour une myriade de blancs, que mes pauvres mots ne parviennent à décrire ; c’est un ravissement pour les yeux et les sens.
Je m’attendais à ressentir douloureusement ces -30°c, mais hormis des frissons dans le haut du dos, la carcasse tient bon.
Un élan venant de la gauche, trottine un moment sur la route avant de traverser et de disparaître dans les taillis ; pas effrayé, paisible même.
Un camion me double et je revis cet aveuglement qui dure, qui dure… le seul réflexe salvateur est, non pas de décélérer ou, pire de freiner, mais de jeter un coup d’œil au tracé magenta du GPS pour éviter toute surprise.
Vers midi – la montre sur pile du tableau de bord a cessé de fonctionner ! – j’ai bien avancé ; je m’arrête pour boire un café et avaler un mini-sandwich ; j’ai froid au pied droit en particulier.
Je laisse tourner le moteur au ralenti, reste debout à marcher autour de ma table – on doit me prendre pour un fou – et repars au bout de dix minutes.
Le paysage change ; les grands lacs gelés se succèdent, les sapins dominent les bouleaux.
Au loin, il me semble apercevoir un chien sur le côté de la route ; en m’approchant, je constate qu’il s’agit d’un renne qui restera trotter et à peine, me jettera un œil. Je pensais qu’ils ne se déplaçaient qu’en groupe. J’en croiserai un deuxième quelques km’s plus loin.
Un gyrophare bleu attire mon attention ; il est sur ma bande. Je ralentis et vois des débris: des morceaux de plastic, du verre….un bois d’élan ! Une voiture s’est prise ce mastodonte et est en piteux état ; Je ne vois pas la bête, je suppose qu’elle est au fossé.
Sebastian m’avait dit qu’il y avait trop et qu’animal protégé, ce problème s’accentuait et provoquait maints accidents. Je n’ose pas imaginer la scène si cela devait m’arriver !
A 90 km de mon étape, on a gagné 10 degrés, mais les orteils du pied droit ne veulent pas réagir aux exercices que je pratique en roulant ; comme il est temps de faire le plein, je m’arrête, m’exécute, laisse tourner le moteur et entre dans un magasin d’alimentation/pompe à carburant/cafétéria.
J’achète un paquet de Colsons – j’ai utilisé ceux que j’avais – et à la caisse demande de me compter un café également ; la caissière/patronne me sourit et répond que le café, elle me l’offre.
Sympa ! Elle me le sert même et ajoute une part de gâteau à la cerise, fait maison ! Vraiment, sympa !
Reprenant la route, il me semble qu’une autre essence d’arbres s’ajoute au couple sapins/bouleaux ; une mélancolie, un air de saule pleureur se dégage de leurs longues branches lestées de neige… .
J’arrive enfin à Sodankila ; j’aurai parcouru 300 Km’s aujourd’hui ; il fait – 18°c.
La gérante est gironde et rieuse ; elle se fout gentiment de moi qui me les suis gelées.
Il faudra un bon quart d’heure pour réanimer mes petons ; puis, je dîne tôt et rejoins ma chambre pour lire et écrire.
Demain, sur les rives du golfe de Botnie, à Kemi, je m’arrêterai.
___________________________________________________________________________
PS : Je n’ai pas pris de photos car j’ai dû ranger le téléphone à l’intérieur de mon duvet… trop froid pour le garder dans la combinaison.

Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Pas grave pour les photos. Ta prose décrit bien les paysages et l'imagination vagabonde fait le reste. Sublime.
Bonne récupération pour tes arpions.
Bonne récupération pour tes arpions.
Faut que ça tourne!
-
- Site Admin
- Messages : 36373
- Inscription : 30 juin 2007, 16:57
- Contact :
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
pvdm100358 a écrit : 02 févr. 2022, 18:31 LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022
J30 Karisgasniemi (Fin) – Sodankila (Fin) 02/02/2022
Quelle aubaine d’avoir pu garer le side dans leur garage cette nuit, car au matin, le thermomètre affiche -32°C !!
Il est fermé à clé lorsque je m’y rends à 7h30’ pour faire l’appoint d’huile ; j’attendrai le petit-déjeuner de 8h pour demander que l’on m’ouvre le garage.
Sebastian – le prénom du fils du patron – m’accompagnera durant cette intervention, puis insistera pour me donner un coup de main afin de le sortir.
Il prend une courte video de mon départ et promet de me l’envoyer par mail.
La route est…splendide ! Sous ce froid intense et sans vent, elle est bordée de part et d’autre de taillis et d’arbres ne dépassant pas les trois-quatre mètres ; leur ramure ainsi pétrifiée évoque la dentelle, et captant quelques photons, se distingue du sol d’un blanc onctueux et profond, par une sorte de transparence captivante.
La route elle-même décline les blancs et gris, le bleu pâle de la glace.
Je me laisse penser qu’un Edmond Rostand eut magnifié ce spectacle par une tirade fameuse non pour un nez, mais pour une myriade de blancs, que mes pauvres mots ne parviennent à décrire ; c’est un ravissement pour les yeux et les sens.
Je m’attendais à ressentir douloureusement ces -30°c, mais hormis des frissons dans le haut du dos, la carcasse tient bon.
Un élan venant de la gauche, trottine un moment sur la route avant de traverser et de disparaître dans les taillis ; pas effrayé, paisible même.
Un camion me double et je revis cet aveuglement qui dure, qui dure… le seul réflexe salvateur est, non pas de décélérer ou, pire de freiner, mais de jeter un coup d’œil au tracé magenta du GPS pour éviter toute surprise.
Vers midi – la montre sur pile du tableau de bord a cessé de fonctionner ! – j’ai bien avancé ; je m’arrête pour boire un café et avaler un mini-sandwich ; j’ai froid au pied droit en particulier.
Je laisse tourner le moteur au ralenti, reste debout à marcher autour de ma table – on doit me prendre pour un fou – et repars au bout de dix minutes.
Le paysage change ; les grands lacs gelés se succèdent, les sapins dominent les bouleaux.
Au loin, il me semble apercevoir un chien sur le côté de la route ; en m’approchant, je constate qu’il s’agit d’un renne qui restera trotter et à peine, me jettera un œil. Je pensais qu’ils ne se déplaçaient qu’en groupe. J’en croiserai un deuxième quelques km’s plus loin.
Un gyrophare bleu attire mon attention ; il est sur ma bande. Je ralentis et vois des débris: des morceaux de plastic, du verre….un bois d’élan ! Une voiture s’est prise ce mastodonte et est en piteux état ; Je ne vois pas la bête, je suppose qu’elle est au fossé.
Sebastian m’avait dit qu’il y avait trop et qu’animal protégé, ce problème s’accentuait et provoquait maints accidents. Je n’ose pas imaginer la scène si cela devait m’arriver !
A 90 km de mon étape, on a gagné 10 degrés, mais les orteils du pied droit ne veulent pas réagir aux exercices que je pratique en roulant ; comme il est temps de faire le plein, je m’arrête, m’exécute, laisse tourner le moteur et entre dans un magasin d’alimentation/pompe à carburant/cafétéria.
J’achète un paquet de Colsons – j’ai utilisé ceux que j’avais – et à la caisse demande de me compter un café également ; la caissière/patronne me sourit et répond que le café, elle me l’offre.
Sympa ! Elle me le sert même et ajoute une part de gâteau à la cerise, fait maison ! Vraiment, sympa !
Reprenant la route, il me semble qu’une autre essence d’arbres s’ajoute au couple sapins/bouleaux ; une mélancolie, un air de saule pleureur se dégage de leurs longues branches lestées de neige… .
J’arrive enfin à Sodankila ; j’aurai parcouru 300 Km’s aujourd’hui ; il fait – 18°c.
La gérante est gironde et rieuse ; elle se fout gentiment de moi qui me les suis gelées.
Il faudra un bon quart d’heure pour réanimer mes petons ; puis, je dîne tôt et rejoins ma chambre pour lire et écrire.
Demain, sur les rives du golfe de Botnie, à Kemi, je m’arrêterai.
___________________________________________________________________________
PS : Je n’ai pas pris de photos car j’ai dû ranger le téléphone à l’intérieur de mon duvet… trop froid pour le garder dans la combinaison.
![]()
La wouach tu roules ! Kemi...

Tu passes par Jyväskilä ?
C'est vrai : gaffe aux bestioles il y a beaucoup d'accidents et les samis n'aiment pas ça. Je ne l'avais pas dit mais j'avais tapé un renne et la solution la plus "normale" a été de négocier avec un représentant sami, en leur laissant la dépouille, qui avait sérieusement tordu le garde boue du side - sans aller vite (à 20 kils/h ça suffisait) : depuis j'ai posé une trompe genre Italie qui gueule et que j'actionne quand je vois un troupeau. Ca m'a bien perturbé...
Ca va ta conso d'huile ?
Demain tu devrais trouver - 13 avec des averses de neige...
http://www.est-motorcycles.fr/
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
-
- Modo
- Messages : 982
- Inscription : 03 avr. 2017, 10:54
- Localisation : Belgique
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Jyvaskila, est nettement plus bas et plus au centre; je pensais suivre les rives du golfe. Y a-t-il quelque chose de spécial là-bas?
L'huile, ça va. Je verrai demain matin ce que je dois rajouter pour 300 km.
L'huile, ça va. Je verrai demain matin ce que je dois rajouter pour 300 km.
-
- Site Admin
- Messages : 36373
- Inscription : 30 juin 2007, 16:57
- Contact :
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Yep, longer la côte par le golf est très décevant...il y a peu de ports, les routes ne sont pas côtières et le paysage est assez industriel...pvdm100358 a écrit : 02 févr. 2022, 20:16 Jyvaskila, est nettement plus bas et plus au centre; je pensais suivre les rives du golfe. Y a-t-il quelque chose de spécial là-bas?
L'huile, ça va. Je verrai demain matin ce que je dois rajouter pour 300 km.

Rien à voir avec une côte irlandaise ou écossaise, voire française, ou belge. C'est un peu comme la côte est de l'Angleterre

Je préfère de loin les campagnes profondes sur les "petits" axes (mais peut-être pas en cette période de froid cause neige ?) : Kemijarvi, Kuusamo, Kajaani, Kuopio ou joensuu...les gens y sont adorable et les paysages sont d'une immensité extraordinaires. Pas si petits que ça, ces axes qui à mon sens sont parfaitement déneigés pour les locaux qui roulent tout le temps et par tous les temps. Gaffe aux pleins phares, il y a des automobilistes qui ont six antibrouillards sur leur calandre !
Rennes sur la route jusqu'à Kuopio...
http://www.est-motorcycles.fr/
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
-
- Modo
- Messages : 982
- Inscription : 03 avr. 2017, 10:54
- Localisation : Belgique
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Ah, merci pour l'info, je vais infléchir ma route vers le sud-est.
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Merci Pierre pour le reportage du musée et de la culture Sami.
Comme à son habitude, l'Homme blanc (et religieux) a fait des ravages sur les autochtones ...
Ils peuvent être fiers de revendiquer leur appartenance à la terre. Nous devrions en prendre conscience et exemple ...
Comme à son habitude, l'Homme blanc (et religieux) a fait des ravages sur les autochtones ...
Ils peuvent être fiers de revendiquer leur appartenance à la terre. Nous devrions en prendre conscience et exemple ...
-
- Modo
- Messages : 982
- Inscription : 03 avr. 2017, 10:54
- Localisation : Belgique
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022
J31 Sodankila (Fin) – Rovaniemi (Fin) 03/02/2022
Ce fut une journée « sans » ; sans rien de particulier, sans rien de grave, sans rien d’extraordinaire.
Hier soir déjà, en insérant le chargeur de mon téléphone, j’ai fait sauter les plombs ; comme passé 21h ne restent dans l’hôtel que les rares clients, et que, le lendemain posant la question de savoir quand le courant pourrait être remis, la préposée au petit-déjeuner me répondit : « pas avant 13h ». Las.
Un -18°C s’affiche, ce matin ; trop froid pour démarrer le moteur sans préchauffage de son huile.
Cela m’a pris 45 min, couché afin de prévenir tout incident fâcheux, avant d’obtenir un carter tiède ; ce petit réchaud à alcool est trop faible, il faudra que je sorte celui à essence la prochaine fois.
De prochaine fois, peut-être qu’il n’y en aura pas de sitôt car les prévisions pour les jours prochains annoncent une poussée des températures jusqu’à – 5/-8°c.
Dès le départ, j’ai froid, je frissonne; si le moteur chauffe légèrement – autour de 50°C – moi, je n’y arrive pas.
Le décor reste aussi beau qu’hier, mais je le goûte moins ; je m’engourdis, je le sens. L’engourdissement ne prend pas que mes membres, il s’insinue dans mon esprit, sape ma volonté.
Celle qui me fait avancer, battre des pieds, remuer les orteils, tirer les épaules en arrière.
J’ai le réflexe de m’obliger à secouer la tête, fort, et cet exercice me réveille.
Quelque chose ne tourne pas rond ; après une heure seulement de route, je m’arrête pour boire un café.
Je m’efforce à sérier les choses, à y mettre de l’ordre. On a pris 12° positifs depuis hier matin, je suis vêtu comme pour un -30°, il n’y a pas de vent… pour quelle(s) raison(s) le froid ne me quitte pas ?
Je repars et un bref sourire m’anime lorsque passent avec toute la dextérité de leurs petites pattes, deux écureuils au long panache surfant sur la neige des bas-côtés avant de disparaître dans les taillis.
Le soleil est bien là qui réchauffe les couleurs du paysage, mais ne dispense de chaleur pour autant.
Je râle sur moi-même pour ne pas avoir suffisamment testé cet échappement dont l’excès de décibels m’agace, d’avoir renoncé à fabriquer un carter « hiver » avec des nattes chauffantes alors que j’ai tout le matériel pour le faire, de n’avoir que brièvement résolu le souci de fuite de mon décanteur de reniflard qui dégueulasse le cylindre et mon pied… je-suis-de-mau-vais-poil !
Le ron-ron du moteur tournant à 3.000 t/m, la route propre, la belle lumière apaisent mes sentiments contraires et je décide d’écourter la journée de roulage ; je m’arrêterai à Rovaniemi et non 100 km’s plus au sud, à Kemi.
A 14h, j’y suis et trouve un hôtel avec un parking souterrain ; je serai au chaud, la machine aussi.
C’est une heure plus tard, encore raidi de frissons que je comprends que j’ai de la fièvre ; pas beaucoup, mais assez pour entamer ma résistance au froid.
Je vais veiller à récupérer ; on verra après une bonne nuit de sommeil dans quel état je serai et j’aviserai de la suite.
Les jours « sans » font partie de la vie et du voyage, il ne peut être question de les celer; je les vois comme des sonnettes d’alarme, des invitations à marquer un coup d’arrêt avant d’aller plus loin et de rebattre les cartes, de replacer les choses sur une échelle de valeur, sans préjugés.
Comme un petit jeté dans le désordre du monde et qui doit y trouver son chemin.
___________________________________________________________________________
J31 Sodankila (Fin) – Rovaniemi (Fin) 03/02/2022
Ce fut une journée « sans » ; sans rien de particulier, sans rien de grave, sans rien d’extraordinaire.
Hier soir déjà, en insérant le chargeur de mon téléphone, j’ai fait sauter les plombs ; comme passé 21h ne restent dans l’hôtel que les rares clients, et que, le lendemain posant la question de savoir quand le courant pourrait être remis, la préposée au petit-déjeuner me répondit : « pas avant 13h ». Las.
Un -18°C s’affiche, ce matin ; trop froid pour démarrer le moteur sans préchauffage de son huile.
Cela m’a pris 45 min, couché afin de prévenir tout incident fâcheux, avant d’obtenir un carter tiède ; ce petit réchaud à alcool est trop faible, il faudra que je sorte celui à essence la prochaine fois.
De prochaine fois, peut-être qu’il n’y en aura pas de sitôt car les prévisions pour les jours prochains annoncent une poussée des températures jusqu’à – 5/-8°c.
Dès le départ, j’ai froid, je frissonne; si le moteur chauffe légèrement – autour de 50°C – moi, je n’y arrive pas.
Le décor reste aussi beau qu’hier, mais je le goûte moins ; je m’engourdis, je le sens. L’engourdissement ne prend pas que mes membres, il s’insinue dans mon esprit, sape ma volonté.
Celle qui me fait avancer, battre des pieds, remuer les orteils, tirer les épaules en arrière.
J’ai le réflexe de m’obliger à secouer la tête, fort, et cet exercice me réveille.
Quelque chose ne tourne pas rond ; après une heure seulement de route, je m’arrête pour boire un café.
Je m’efforce à sérier les choses, à y mettre de l’ordre. On a pris 12° positifs depuis hier matin, je suis vêtu comme pour un -30°, il n’y a pas de vent… pour quelle(s) raison(s) le froid ne me quitte pas ?
Je repars et un bref sourire m’anime lorsque passent avec toute la dextérité de leurs petites pattes, deux écureuils au long panache surfant sur la neige des bas-côtés avant de disparaître dans les taillis.
Le soleil est bien là qui réchauffe les couleurs du paysage, mais ne dispense de chaleur pour autant.
Je râle sur moi-même pour ne pas avoir suffisamment testé cet échappement dont l’excès de décibels m’agace, d’avoir renoncé à fabriquer un carter « hiver » avec des nattes chauffantes alors que j’ai tout le matériel pour le faire, de n’avoir que brièvement résolu le souci de fuite de mon décanteur de reniflard qui dégueulasse le cylindre et mon pied… je-suis-de-mau-vais-poil !
Le ron-ron du moteur tournant à 3.000 t/m, la route propre, la belle lumière apaisent mes sentiments contraires et je décide d’écourter la journée de roulage ; je m’arrêterai à Rovaniemi et non 100 km’s plus au sud, à Kemi.
A 14h, j’y suis et trouve un hôtel avec un parking souterrain ; je serai au chaud, la machine aussi.
C’est une heure plus tard, encore raidi de frissons que je comprends que j’ai de la fièvre ; pas beaucoup, mais assez pour entamer ma résistance au froid.
Je vais veiller à récupérer ; on verra après une bonne nuit de sommeil dans quel état je serai et j’aviserai de la suite.
Les jours « sans » font partie de la vie et du voyage, il ne peut être question de les celer; je les vois comme des sonnettes d’alarme, des invitations à marquer un coup d’arrêt avant d’aller plus loin et de rebattre les cartes, de replacer les choses sur une échelle de valeur, sans préjugés.
Comme un petit jeté dans le désordre du monde et qui doit y trouver son chemin.
___________________________________________________________________________
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Prends soin de toi Pierre !
-
- Site Admin
- Messages : 36373
- Inscription : 30 juin 2007, 16:57
- Contact :
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Pierre, à chaque fois que je passe le Cercle Polaire j'ai un épisode de fièvre pendant 24 h : c'est normal, tu rentres chez les idiots maniés par les journalistes et les télés, et puis les polarités magnétiques sont beaucoup plus importantes qu'on ne le pense. En général je vomis aussi...mais c'est pas grave. C'est la purge.pvdm100358 a écrit : 03 févr. 2022, 18:31 LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022
J31 Sodankila (Fin) – Rovaniemi (Fin) 03/02/2022
Ce fut une journée « sans » ; sans rien de particulier, sans rien de grave, sans rien d’extraordinaire.
Hier soir déjà, en insérant le chargeur de mon téléphone, j’ai fait sauter les plombs ; comme passé 21h ne restent dans l’hôtel que les rares clients, et que, le lendemain posant la question de savoir quand le courant pourrait être remis, la préposée au petit-déjeuner me répondit : « pas avant 13h ». Las.
Un -18°C s’affiche, ce matin ; trop froid pour démarrer le moteur sans préchauffage de son huile.
Cela m’a pris 45 min, couché afin de prévenir tout incident fâcheux, avant d’obtenir un carter tiède ; ce petit réchaud à alcool est trop faible, il faudra que je sorte celui à essence la prochaine fois.
De prochaine fois, peut-être qu’il n’y en aura pas de sitôt car les prévisions pour les jours prochains annoncent une poussée des températures jusqu’à – 5/-8°c.
Dès le départ, j’ai froid, je frissonne; si le moteur chauffe légèrement – autour de 50°C – moi, je n’y arrive pas.
Le décor reste aussi beau qu’hier, mais je le goûte moins ; je m’engourdis, je le sens. L’engourdissement ne prend pas que mes membres, il s’insinue dans mon esprit, sape ma volonté.
Celle qui me fait avancer, battre des pieds, remuer les orteils, tirer les épaules en arrière.
J’ai le réflexe de m’obliger à secouer la tête, fort, et cet exercice me réveille.
Quelque chose ne tourne pas rond ; après une heure seulement de route, je m’arrête pour boire un café.
Je m’efforce à sérier les choses, à y mettre de l’ordre. On a pris 12° positifs depuis hier matin, je suis vêtu comme pour un -30°, il n’y a pas de vent… pour quelle(s) raison(s) le froid ne me quitte pas ?
Je repars et un bref sourire m’anime lorsque passent avec toute la dextérité de leurs petites pattes, deux écureuils au long panache surfant sur la neige des bas-côtés avant de disparaître dans les taillis.
Le soleil est bien là qui réchauffe les couleurs du paysage, mais ne dispense de chaleur pour autant.
Je râle sur moi-même pour ne pas avoir suffisamment testé cet échappement dont l’excès de décibels m’agace, d’avoir renoncé à fabriquer un carter « hiver » avec des nattes chauffantes alors que j’ai tout le matériel pour le faire, de n’avoir que brièvement résolu le souci de fuite de mon décanteur de reniflard qui dégueulasse le cylindre et mon pied… je-suis-de-mau-vais-poil !
Le ron-ron du moteur tournant à 3.000 t/m, la route propre, la belle lumière apaisent mes sentiments contraires et je décide d’écourter la journée de roulage ; je m’arrêterai à Rovaniemi et non 100 km’s plus au sud, à Kemi.
A 14h, j’y suis et trouve un hôtel avec un parking souterrain ; je serai au chaud, la machine aussi.
C’est une heure plus tard, encore raidi de frissons que je comprends que j’ai de la fièvre ; pas beaucoup, mais assez pour entamer ma résistance au froid.
Je vais veiller à récupérer ; on verra après une bonne nuit de sommeil dans quel état je serai et j’aviserai de la suite.
Les jours « sans » font partie de la vie et du voyage, il ne peut être question de les celer; je les vois comme des sonnettes d’alarme, des invitations à marquer un coup d’arrêt avant d’aller plus loin et de rebattre les cartes, de replacer les choses sur une échelle de valeur, sans préjugés.
Comme un petit jeté dans le désordre du monde et qui doit y trouver son chemin.
___________________________________________________________________________
Ce ne sont pas des jours "sans" car les infos non visualisées ou conceptualisées sont bien là, elles seront décryptées plus tard, simplement.
Tu ne veux pas boire un coup de aquavit ? Au cumin elles sont délicieuses, non sucrées : en tous cas si j'étais par là c'est ce qu'on ferait...
Demain il y a Ornette qui passe : on va causer Russie...et de toi.
Aller, juste pour le fun entre nous ce chef d'oeuvre que tu connais si bien :
https://youtu.be/qyz4noYRKi4
Dors bien au chaud et si demain c'est pareil, ben tu rebois !

http://www.est-motorcycles.fr/
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Une ex-petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, maintenant inventeur, alchimiste.
J'ai survécu à des choses bien difficiles jusqu'à présent. Ce n'était pas de la chance, mais de la force...Je dispose de codes solides très simples qui ne courent pas les rues...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
-
- Modo
- Messages : 982
- Inscription : 03 avr. 2017, 10:54
- Localisation : Belgique
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
"Jef", un chef-d'œuvre, une ode à l'amitié !
Merci.
Re: PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)
Si demain tu as encore des frissons, un seul remède, la tisane des trois chapeaux 

-
- Membre
- Messages : 281
- Inscription : 20 août 2021, 13:55