Nous voilà donc parti d'Istanbul par la large D100 en direction de Duzce.
Enfin il fait beau et l'air est doux.
Ce qui me surprend depuis mon entrée en Turquie c'est le nombre de mosquées. Chaque petit village a sa mosquée, les bourgs plus importants en ont plusieurs.
Les kilomètres défilent et la journée aussi.
Bivouac au bord d'un joli lac un peu avant Bolu.


Le lendemain nuit à SAFRANBOLU.
La ville ancienne est trés jolie avec ses maisons ottomanes bien restaurées (patrimoine mondial de l'Unesco ), Quasiment pas de touristes en ce moment. On se balade dans des ruelles calmes et paisibles.

Un

A partir de là, la route côtière est une succession de montées et descentes à 10 / 12% qui nous mène de qques mètres d'altitude à 1000, 1200m. La pente est telle que parfois je termine la montée en 2ème et sans transition on replonge toujours en 2ème et en freinant vers le fond de la vallée.
Heureusement avec l'altitude l'air est frais et le moteur ne chauffe pas trop. Je confirme la remarque de Dan car en juillet /août il en sera autrement, et la Géorgie est tout aussi montagneuse.
L'avantage de cette route est qu'il n'y a presque pas de camions. Un peu au début et un peu à la fin. Entre les 2 il y a presque 200 km, des dizaines et des dizaines de montées et de descentes mais c'est splendide.

Entre 2 vallées la nature semble intacte. D'un côté la mer de l'autre une belle forêt qui monte vers le sommet de cette chaîne montagneuse. Pas de chemin, pas de sentier et l'on croise des chevreuils en plein jour.
En fond de vallée, les rivières que l'on traverse sont chargées de boue ocre et dessinent dans les petites baies où elles se jettent de jolis pavillons cuivrés sur fond d'une mer bleu foncé (bon c'est une vision de trompettiste !).
Repas du soir et bivouac plutôt sympa.

En pleine nuit des cris nous réveillent.
Plus aigu que les hurlements de chien, un peu cri de ralliement genre sioux...
Un hurleur proche de la tente répond à un groupe plus éloigné.
On s'attend à voir passer des flèches à travers la tente !
Après 2 mn de hurlement le silence revient et nous nous rendormons.
Renseignements pris le lendemain dans un village où nous déjeunons, les cris ne venaient pas d'une tribu Sioux mais d'une meute de chacals (espéce peu courante en Chartreuse, d'où notre étonnement !)

Après ces 200 km de montagnes russes avant l'heure, c'est 100 km de calme plat jusqu'à Inebolu. Malgré la présence de la mer on s'ennuierait presque. On devient difficile...
Les petites villes traversées ont des fronts de mer de plusieurs kilomètres de long équipés de petits abris avec barbecue pour les sorties familiales. Pendant plusieurs kilomètres également la route est bordée, de chaque côté et entre les 2 voies, de barrières en fer forgé style arabisé plutôt joli. 3 rangées de barrières sur plusieurs kilomètres, voilà de quoi faire travailler les métalliers locaux.
Et tout au long de ce parcours, aux abords des fonds de vallée, des champs cultivés extrêmement pentus. Pas de tracteur pour labourer mais des motoculteurs avec un homme au guidon qui pousse et un 2ème qui, depuis un replat plus élevé et surplombant, aide à l'aide d'une corde à remonter la pente. Des laboureurs escaladeurs! La culture en terrasse n'est pas
à la mode ici.
Au dessus des champs cultivés, remontant la vallée, des cultures de noisetiers impressionnantes presque sans fin. Sans doute pour l'exportation mais aussi pour la pâtisserie! En ville il y a souvent plus de pâtisseries que de boulangerie et à part la diversité et quantité de petits gâteaux ils produisent des pâtes de noisettes délicieuses (et sans huile de palme!).
Arrivée à la nuit tombe.
Mauvaise impression dés l'entrée, nous repartons un peu plus loin à Gerze.
Bonne pioche
