BuHell a écrit :
Oui ! On ouvre un post ?
Ce dimanche, écoutez INTERCEPTION
spécial Lydia et Claude Bourguignon (les défenseurs des vers de terre !

) sur France inter
ils ont des trucs forts a nous dire !
Ce dimanche 27/01 de 9h à 10h
https://www.youtube.com/watch?v=3COJMIOlaWY
Eric des bois a écrit :Salut TramB,
Ca serait chouette si tu pouvais développer. Ta démarche m'intéresse beaucoup et je pense que je ne suis pas le seul. Ça nous permettrait de chasser les idées préconçues et d'en découvrir de nouvelles.
Vas y explique.
Bon, vaste sujet... le sol est une machine vivante très complexe...
Bourguignon est un très grand pédologue (pédologie : science de l'étude de la vie et la mort des sols), agrologue (agrologie : étude des propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols) mais, et surtout, excellent démagogue, un poil "intégriste" à mon goût, et j'invite tout le monde à entendre son discours (merci Buhell pour les liens).
Je l'ai croisé sur quelques fosses pédologiques (c'est des trous qu'on fait dans nos champs pour y étudier leurs structures, leur vie, l'enracinement de nos cultures, pour voir les problèmes rencontrés et/ou leurs évolutions... un peu comme quand t'ouvre un moteur pour trouver la panne quoi...) et sa vision, son discours, frappe toujours.
Plutôt que de parler d'agriculture durable (agriculture socialement, économiquement et environnementalement viable) je préfère aujourd'hui la notion d'agriculture de conservation.
voir ici :
http://agriculture-de-conservation.com/
et là :
http://www.agricool.net/forum/index.php?showforum=21
pour ceux que ça intéresse.
Et ben oui, les vers de terre sont mes amis, ils remplacent très bien la charrue.
Je ne laboure plus depuis douze ans maintenant (et pas de jeux de mots grivois svp

) et j'ai très vite observé (2/3 ans) une nette amélioration de la structure de mes sols, une meilleure portance et une amélioration de sa porosité (tout ça influe sur sa fertilité).
Agronomiquement j'ai allongé la rotation (succession des cultures sur une même parcelle) de 3 à 5 ans et introduit des couverts (semis de plantes en interculture, de sorte à toujours avoir un sol couvert, vivant, en "activité biologique".
Ces plantes "couvert" (selon les espèces choisies) servent aussi de piège à nitrate (azote), ont un pouvoir structurant (racines), sont allopathiques (concurrence des mauvaises herbes), et servent de refuge à la faune sauvage (biodiversité).
Elle me ramènent aussi les éléments minéraux et fertilisant qu'elles ont pompées en se dégradant au sol, le but du jeu étant aussi de laisser tous les résidus du couvert végétal nourrir le sol (>matière organique).
Bon, plus facile à dire qu'à faire, on est toujours à la merci de la météo (sécheresse, gel, inondation...)
Je suis donc en TCS le plus light possible (Techniques Culturales Simplifiées) avec du matériel conventionnel.
Prochaine étape : investissement dans un semoir spécifique de semi direct capable de travailler dans une culture déjà en place (ne travailler que la ligne de semi dans un couvert donc en présence de résidus végétaux).
Par rapport à certains voisins, j'ai déjà diminué ma consommation de fuel tracteur de moitié (sans parler du temps de travail...) J'ai certes, parfois et pas toujours, une petite baisse de rendement, mais je m'y retrouve largement quand on parle de marges....
A noter la nouvelle inflexion de notre nouveau ministre qui parle maintenant d'agriculture intensivement écologique. La notion de production ressort, et de plus en plus, importante. N'oublions pas que l'humanité va croissante alors que nous ne produisons pas plus de bouffe (au niveau mondial), qu'elle est indexée sur un marché boursier, que les surfaces agricoles diminuent, et que certains, et je les comprends bien, aimerait juste un peu plus de pain blanc... mais c'est un autre débat.