Je voulais voir ce marché très réputé, présent dans de nombreuses revues. Quelle n'a pas été ma surprise en pénétrant dans cet incroyable lieu couvert...ce que j'avais lu est très au dessous de la réalité car c'est un lieu fantastique : l'essence culturelle des rites culinaires finlandais est là.
Juste inimaginable. D'innombrables fournitures d'une qualité exceptionnelle sont là aux yeux du public et les prix ne sont pas exorbitants...
On peut déguster sur place, et je ne me suis pas gêné pour une soupe de poissons du jour...
Hi : 10 € le gros bol plein de poissons de la Baltique, là on pleure en se léchant les babines...
Retour à la gare après cette nuée d'étoiles qui en laisse plein les yeux, je monte dans le train, départ prévu à 20h10.
En Allemagne "départ prévu à 20h" et tu pars en vrai à 21h30, ce qui fait que le train fonce comme un dingue en pleine nuit pour rattraper son retard. Pas cool du tout
Ici à 20h10 zéro-zéro le train démarre sans qu'on le sente, tranquillement, à la finlandaise.
Il y a même un coin lavabo ! Petit mais il y a !
Un garçon attitré au wagon passe discrètement, il tend une liste qui présente en 4 langues les petits déjeuners possibles pour le lendemain 7 h.
Porridge à la finlandaise, avec des myrtilles et des baies, café à volonté et pain complet (12 balles le plein verre.
), ce après une bonne nuit tranquille et pleine de curiosités, car la nuit ne se couche quasi pas...Le train passe si près des lacs qu'on a l'impression qu'il roule sur l'eau ! C'est magique et fantastique. Il est omnibus et s'arrête tranquillement souvent, c'est chouette de voir la vraie vie de là. Et tout est toujours aussi cool...
8h30 Rovaniemi...
820 kils dans la nuit ! Je vais pouvoir profiter du grand nord au lieu d'arriver complètement crevé, comme toutes les années précédentes. Je referai, trop bon...
Pas la peine de courir. Personne ne court ici.
Les voyageurs se dirigent tranquillement vers les deux wagons où se trouvent les engins et on sort tout aussi doudou, chacun fait comme il veut et tout va bien...
Hop, débarquement, essence dans le bled...Aaarrrgghhhh ça pique aussi ici niveau tarif...
Je sors de Rovaniemi sans trop traîner car ce village du "père noël" situé sur le Cercle Polaire est une réplique de série américaine
à fuir...
J'ai mis plus de 10 ans à comprendre que ce n'était pas le point d'arrivée pour moi, mais le point de départ ! Et je me flagelle intérieurement de ne pas l'avoir compris plus tôt...
Souvent on traîne d'énormes valises...
Mais oui, bien évidemment, les villes et villages du Cercles Polaire sont les points de départ !
Parfois, j'ai cette drôle d'impression que la vie est un comme jeu vidéo. On commence la partie avec plusieurs jauges pleines. La jauge de sérénité, la jauge de force, la jauge d'énergie, la jauge de joie. Sur notre chemin, on va croiser quelques ennemis, faire face à des attaques, parfois se tromper de chemin, sauter sur des obstacles, chuter dans des trous, buter contre des vides. A chaque fois, nos jauges vont être entamées, mais des bonus "Bonheur" vont nous aider à les recharger.
Aller, perdu dans mes pensées, la route, nue, vide, préparant un horizon sans limite...Je sentais mon coeur battre si fort que j'avais peur qu'il ne cesse de vivre sa vie.
Le petit point au fond sur cette route : un renne, c'est là, je tourne, un lac, comme partout...C'est lui qui est le panneau, il n'y a pas de truc écrit. Il fait laisser tomber la maladie du tout défini. Ici c'est la vie qui indique, pas les mots.
En cet instant tu ne peux pas retenir tes larmes. Ca part tout seul. La pression est trop énorme.
Je m'arrête et coupe le contact et...CONTACT, le vrai !
...et la technologie, si affûtée qu'elle soit, devient trop faible, trop impuissante car ce dernier cliché ne traduit pas le souffle, le bruissement des lichens, les odeurs...l'animal est plus grand que ce qu'il déplace car lui ne déplace pas seulement son enveloppe, mais avec lui sa puissance incroyable : vous tombez à terre et il ne vous touche pas...une bulle l'entoure.
Il ne faut pas se tromper de vie, car il n'y a pas de marche arrière...
...à suivre...
)
Tu bouges, il bouge... 
