Avec les routes que tu as faite il va de soi que tu as connu ce sentiment étrange et dérangeant qui est traversé à chaque voyage, qu'il est nécessaire d'assumer.pvdm100358 a écrit : ↑28 sept. 2020, 09:37[...
Il me semble reconnaître ce sentiment étrange sur le chemin du retour où la joie de retrouver les siens se dispute avec la nostalgie des belles rencontres du voyage en solitaire.
Comme on ne quitte pas tout, il faut bien revenir et bien revenir, en être capable et vivre aussi bien dans le monde que l'on rejoint.
Les feux ne sont pas les mêmes et pourtant ils possèdent la même source : entre les intensités extrêmes des feux intérieurs des évasions et ceux beaucoup plus plats mais plus long des feux rejoints, la similitude est celle de la même quantité de feu; sauf que dans l'évasion les feux sont plus forts et plus courts, alors que dans les mondes rejoints ils sont moins intense mais plus longs : on brûle la même quantité de bois intérieur, sauf que l'une est plus vite et plus fort brûlée que l'autre.
Je crois qu'être capable de bien rentrer est plus difficile que la position de tomber complètement dans un des versants...C'est la raison pour laquelle je n'ai pas trop d'admiration - ou pas d'admiration déplacée - pour ceux qui ont choisi le versant "aventure totale". Je veux dire qu'entre celui qui ne bouge jamais et le total aventurier il n'y a pas de grande différence car les deux sont bloqués dans leur monde : il me paraît beaucoup plus difficile et normal de gérer ces deux mondes, de revivre souvent ce sentiment comme on fait une sorte de travail intérieur.
Entre l'abnégation de celui qui ne part jamais et l'égoïsme de celui qui laisse tout je ne vois pas de différence car les deux sont fixes.
Bien sûr il faut bien déployer ces caricatures pour exprimer un peu ces ressentis.
J'admire beaucoup plus celui qui part et qui sait revenir.
C'est pourquoi j'aime beaucoup tous ceux qui font ces belles ballades des week-end ou des "petits" voyages mais qui les font souvent.
Là il y en a plein le forum et je les admire bien plus que ceux qui plaquent tout et qui ne voient plus rien d'autre, qui réduisent tout à leur réalité et qui ne s'intéresse même plus aux autres ni à ce qu'ils font.
C'est aussi pourquoi la description d'un grand voyage n'est pas plus importante à mes yeux que celle d'un simple week-end. Certes les uns vont très loin mais ne parlent que d'eux - ils ne vont jamais sur les autres descriptions car ils pensent que la leur est la plus grande, la plus extraordinaire. Alors que les autres n'aiment pas consulter celles des grands voyageurs parce qu'ils ne peuvent pas faire de même ou qu'ils ne le ressentent pas.
Aller très loin n'est pas plus admirable que de partir un week-end et de revenir au boulot le lundi matin.
Et je crois savoir quel est le plus difficile, donc le plus admirable...