Comment fonctionne un circuit d'huile Ural ?
Les Ural ont un circuit de
graissage double qui fonctionnent de concert, et c'est ce qui montre le génies des ingénieurs d'Irbit.
1 - la lubrification par la pompe et le circuit d'huile via la pompe à huile.
2 - la lubrification par les effets du reniflard qui gère à chaud la tension de vapeur de l'huile à chaud.
Lubrification par la pompe, circuit "normal"
Comme on l'a vu précédemment, la pompe à huile est commandée par l'arbre à cames et ses pignons (voir post précédent).
La pompe débite son huile dans deux tubes qui sont sertis dans le carter. L'un va sur le palier arrière et l'autre sur le palier avant.
Sur l'image suivante on voit les deux tube et la première sortie qui gère la lubrification du palier avant :
Si vous observez bien le palier, qui reçoit le roulement avant du vilebrequin, on voit que l'huile sort par un minuscule trou de 1,5mm. Cette huile coule ensuite dans une petite rigole qui débouche tout près du vilebrequin sur l'avant.
Pareil pour le palier arrière, le même dispositif qui fonctionne parfaitement :
Les deux gros trous qui sont à côté sont ceux du retour d'huile qui redescend dans le carter, afin de na pas créer de pression au niveau du joint de palier d'embrayage qui n'est pas loin.
L'huile, ainsi véhiculée dans les petites rigoles via ces trous, coule directement dans les centrifugeurs qui sont accolés au vilebrequin et qui tournent avec lui. Ils sont tout près des palier et l'huile coule directement dedans :
L'effet de la force centrifuge de la rotation du vilebrequin propulse l'huile dans les rigoles des centrifugeurs et, lorsqu'ils sont pleins, poussent cette huile dans les gros trous latéraux du vilebrequin, à l'avant comme à l'arrière. Il va de soi que l'excédent d'huile des centrifugeurs sert à être envoyée dans les cylindres avec force et sur le pied de bielle.
L' huile qui entre par la pression centrifuge dans les manetons du vilebrequin ressort sur les deux paliers des bielles par ces petits trous :
Alors seulement les roulements des bielles sont lubrifiés.
On imagine une minute le chemin parcouru par l'huile lorsqu'on démarre un moteur et, si on attaque de suite dans les tours à froid, on imagine les dégâts causés par ces excès de poignée de gaz...
Lorsque l'huile est là, elle ressort par les petites fentes des bielles et gicle par là dans les cylindre qui sont alors chacun arrosés :
L'huile gicle en même temps sur l'arbre à cames et les poussoirs pour huiler, puis à ce niveau elle redescend via les tiges de culbuteurs pour huiler les culbuteurs et les soupapes, pour retourner dans le carter moteur via un trou dans les culasses...
Si on se met à la place d'une goutte d'huile, on imagine alors le chemin à parcourir avant d'arriver au niveau de la tête de bielle puis des cylindres.
Conclusion
Lorsqu'on démarre un Ural on ne fait jamais hurler le moteur dans ses premiers tours, on laisse le ralenti faire son travail d'apport d'huile à tous les niveaux, et c'est pourquoi on laisse tourner trois minutes tranquillement à froid.
Plus on démarre fort à froid en faisant hurler le moteur via des coups de gaz genre sale môme qui démarre sa mob, plus on raye la ferraille non graissée et plus on va vers la casse rapidement.
Je ne vais plus dans les concentres à cause de cela, car y'a des pieds aux culs qui se perdent...et je ne peux plus voir ça. Les mecs qui font ça ont des problèmes de cul car ils essaient de démonter leur virilité de cette manière : ils ne démontrent rien du tout, ils cassent simplement leur moteur.
Lubrification par les effets du reniflard
Tout en même temps, dès que le moteur tourne, l'arbre à cames entraine le rotor du reniflard via ce plot :
Ce rotor est conçu de telle manière à ce que l'huile aille se jeter partout sur la pignonnerie de la distribution. Mais c'est un rotor malin...
Lorsqu'on l'observe, on voit qu'il a deux trous et ces deux trous ne sont pas placés n'importe où :
Ces deux trous correspondent au trou du reniflard du carter avant.
Ce qu'il est important de comprendre, c'est que les pistons montent et descendent très vite : à 5000 tr/mn, ils vont et viennent 5000 fois en une minute ! Comme la cylindrée est de 750 cc, à 5000 tours le moteur doit gérer un brassage de volume de 5000 x 750 = 3750000 cc...soient 3750 litres à la minute !
S'il n'y avait pas de reniflard, le moteur ne pourrait pas fonctionner. Il y a deux trous et chacun d'eux gère en va et vient environ plus d'un mètre cube par minute.
Il ne sort pas un m3 via le trou du reniflard car c'est alternatif, comme lorsque vous inspirez et respirez très vite.
Mais le génie des russes met cela à profit :
Le reniflard avec ses deux trous, tournant dans le carter avant, bouche et débouche alternativement le trou vers l'air libre, qui sort en haut du carter avant, créant ainsi des surpressions et des dépressions successives dans l'ensemble du carter, qui se libèrent à chaque fois que les trous du rotor passent devant le trou du reniflard.
Lorsque l'huile est chaude, ces surpressions et dépressions créent une tension de vapeur d'huile dans tout le carter et tout ce qui est au dessous des pistons : des millions de mini gouttes d'huiles sont ainsi projetées partout, assurant un graissage génial de l'ensemble des pièces où qu'elles se trouvent. C'est comme un brouillard puissant.
Mais cette tension de vapeur n'a lieu que lorsque l'huile avoisine 80°C et qu'elle est assez liquide, c'est à dire après les 20 premiers kilomètres moteur froid.
Conclusion :
Tant que l'huile moteur n'atteint pas 80°C, on prive le moteur d'une partie importante de sa lubrification. C'est pourquoi on roule sur le filet de gaz durant les 20 premiers kilomètres, le temps que l'huile atteigne cette température qui est la température de fonctionnement du moteur.
On doit se démerder pour que cette température de fonctionnement ne soit pas inférieure ni supérieure. D'où l'utilité d'une sonde.
Si elle est inférieure on prive le moteur d'une part de lubrification, si elle est supérieur alors trop d'huile est en vapeur, elle sort par le reniflard en on consomme de l'huile qui se barre soit dans le filtre à air soit dehors.
On voit bien qu'on ne peut pas donner de méthode pour que toutes les Ural de France aient leur huile à 80°C été comme hiver !
Du nord au sud de la France les choses varient grandement.
Sondes de température + compte tour simple branché sur le fil de bougie donnent de très bonnes indications.
Où la sonde ? Qu'elle soit dans l'anus, la bite ou le bout des titis... dans la bouche... il suffit qu'elle trempe dans l'huile si possible au point le plus chaud.
Je place les sondes au cul du carter grande capacité, horizontalement, à 2 cm du fond du carter. Mais chacun fait comme il veut et je ne suis pas une bible.
...à suivre...