C'est curieux chez les marins, ce besoin de faire des phrases ...Mephisto a écrit :La vache, faut pas que je vienne sur ce forum au bureau, je ne vais jamais avancer dans mon taff au vu de tout ce qu'il faut lire.
Bon, alors comme il y a deux sujets parallèles qui se mélangent, j'en choisis un seul : "le mariage pour tous". J'aurais pu choisir "la condition de la femme", mais il m'aurait fallu le double de temps et d'énergie pour le traiter et en plus, j'ai une idée très complexe et paradoxale sur le sujet. Je ne suis pas certain que qui que ce soit la comprenne. On verra plus tard quand j'aurai une paire d'heures devant moi...
Personnellement, je ne connais pas d'homosexuels dans mon entourage. Dans les mondes motard et métalleux que j'affectionne, ils ont souvent peur de se montrer par crainte de l'ostracisation. C'est évidemment dommage et inutile car ce sont des mondes que je connais assez pour savoir qu'ils sont plus tolérants et ouverts que la moyenne. Ne connaissant donc pas d'homosexuels, je ne peux pas parler pour eux. Mais je sais une chose certaine : ils se foutent royalement d'avoir accès au mariage et n'ont jamais demandé à ce qu'on légifère à ce sujet.
Je m'explique. Accrochez-vous et dégainez la bière, yen a pour un moment. Mais que voulez-vous ? J'aime écrire.
1°/ La religion
La proportion de croyants religieux homosexuels est la même que chez les hétérosexuels, contrairement à ce que les médias tentent de nous faire croire. Les LGBT (pour aller plus vite : Lesbiennes-Gays-Bisexuels-Transexuels) ne sont absolument pas les inventeurs exclusifs ni les ardents défenseurs d'une laïcité absolue et totale. Ils sont aussi nombreux à croire en Dieu/Allah/Yahvé que les hétérosexuels. Tout simplement car l'obédience sexuelle de quelqu'un ne détermine aucune prédisposition à une obédience religieuse. Et inversement.
Or, comme chacun sait, au-delà du pacte civil qu'il représente devant la Loi humaine, le mariage est avant tout un sacrement de Dieu (en tous cas pour les catholiques). Les LGBT n'étant pas les hystériques blasphématoires qu'on nous montre au 20heures, ils ont pleinement conscience que l'union de deux personnes du même sexe n'aura jamais de valeur aux yeux de l’Église. Certes, quand on est laïc, on s'en tape. Mais quand on est croyant, ce genre de choses a du sens et de l'importance. Je doute qu'un LGBT soit prêt à remettre en cause un bouquin vieux de 2'000 ans sur lequel il a construit toute sa vie pour satisfaire ses desiderata personnels et individuels.
On a donc là toute une frange d'une communauté déjà très minoritaire qui s'exclut d'elle-même du débat sur "le mariage pour tous" de par ses choix théologiques.
2°/ Sociologiquement
Les LGBT sains d'esprit, pas les caricatures d'êtres humains qu'on nous montre à la T.V., savent pertinemment qu'ils sont différents et le disent eux-mêmes. Là où les associations "représentatives" (si on veut) prétendent vouloir gommer les différences pour permettre aux LGBT de se fondre dans la masse, ces derniers cherchent exactement à faire le contraire. L'homosexualité n'est pas une chose "normale" au sens "biologique" des choses. Si la Nature avait voulu qu'il soit possible pour des animaux du même sexe de se reproduire, non seulement elle l'aurait rendu possible, mais en plus elle n'aurait même pas cherché à inventer la notion même de "genre" (masculin/féminin) puisque celui-ci n'aurait servi absolument à rien.
Les LGBT le savent bien car ils ne sont pas plus cons que la moyenne. Au lieu donc de faire accepter de gré ou de force leurs différences pour s'intégrer à la majorité, ils assument pleinement cette différence, la revendiquent comme une identité profonde, et la brandissent fièrement comme un signe de subversion. Tant que ça ne devient pas ni vindicatif ni agressif, c'est même très bien comme cela.
Le plus difficile en réalité pour les LGBT ne réside pas dans la découverte de la réaction des proches et de l'entourage lorsqu'ils font leur coming-out. Celle-ci est bien souvent positive, et rarement problématique. S'ils ont peur de se révéler au grand jour, c'est par manque de confiance en eux-mêmes. Et ça, de la confiance en eux, c'est la société qui va la leur donner. Ils doivent faire un travail sur eux-mêmes et arrêter de croire qu'on va les brûler vifs sur le bûcher ou les crucifier simplement parce qu'ils aiment les gens du même sexe.
Beaucoup le savent, heureusement mais pas tous.
3°/ Les associations
Le débat sur le mariage pour tous a surtout été lancé par les associations dites "représentatives", défendant la cause LGBT. Sauf que comme chacun sait, la "loi 1901" instituant le mode de création et de fonctionnement des associations à but non lucratif ne garantit en rien le mode de nomination des représentants et bénévoles qui bossent dans ces associations. En d'autres termes, ces gens se sont levés un matin et ont décidé de créer des associations aussi diverses que variés de défense des droits des LGBT, de lutte contre le racisme, l'antisémitisme ou d'intégration professionnelle pour les actifs handicapés. En tant que représentants autoproclamés d'une minorité qui ne leur a rien demandé, on leur donne une tribune totale et illimitée dans les médias pour se faire les défenseurs d'une communauté qui ne les pas choisis et est parfois même embarrassée par leurs paroles ou actions.
Le résultat, c'est que les LGBT eux-mêmes, les normaux, ceux qui bossent la journée et dorment la nuit, qui n'ont pas le temps ni l'envie de manifester, et qui luttent au quotidien pour faire comprendre leur différence sur le terrain au travail ou dans la rue ; ces LGBT-là n'ont rien demandé à personne, n'ont pas demandé aux assoc' de s'occuper de ce sujet et ne se sentent plus du tout défendus ou représentés par ces assoc' qui ont complètement perdu de vue le sens réel de leur combat (qui au demeurant, était très noble sur le papier, au départ)
Soutenues par des caricatures de LGBT attirés par le pouvoir et l'argent, ces assoc' salissent l'honneur de ceux qu'ils prétendent défendre en véhiculant une image néfaste des LGBT auprès des hétéros en faisant miroiter à tout le monde qu'un bon gay est une fiotasse qui fait de la danse et joue aux poupées et qu'une bonne lesbienne doit forcément être chauffeur-routier et se coiffer/s'habiller comme un mec.
Bien entendu, ce genre de conneries défrisent complètement les LGBT du quotidien, les petites gens du bas peuple qui, évidemment, ne sont absolument pas reconnaissables d'une quelconque manière dans la rue. Aucun code gestuel ou vestimentaire ne nous permet de détecter un LGBT dans la rue ou au bureau. C'est d'ailleurs l'un des premiers pas vers une acceptation des LGBT par les hétéros puisque c'est le meilleur moyen de banaliser l'homosexualité jusqu'à son acceptation totale par toutes les couches de la société.
Le tribalisme et le communautarisme ont toujours été sources de guerres, de haine et de souffrance pour l'Humanité.
4°/ Le rôle de l’État
Les associations sus-citées ont ouvertement interpelé le gouvernement pour le forcer à mettre le doigt dans un engrenage dont il est désormais incapable de se dépatouiller sans passer en force contre l'avis général de la population - LGBT y compris.
Seulement, le problème, c'est que le rôle de l’État consiste à faire avancer le pays économiquement et politiquement. "Le mariage pour tous" n'est pas un problème ni économique, ni politique, c'est un problème sociologique. L’État n'a tout simplement pas à se mêler de cela. Car l'évolution des mœurs ne relève pas de sa compétence. Il s'agit d'un problème philosophique et culturel.
En outre, la doctrine juridique française stipule clairement que "tout ce qui n'est pas expressément interdit est implicitement autorisé". Ce qui signifie que tout ce qui ne fait pas l'objet de sanctions légales peut être accompli. Or, aucun texte de loi n'interdit expressément le mariage de personnes de même sexe. La loi stipule simplement que "le mariage est un contrat civil passé entre deux personnes de sexe opposé". Il s'agit pas à proprement parler d'une exclusion volontaire des LGBT du système du mariage. Il s'agit d'une simple description précise qui ne prend pas en compte un fait sociétal qui n'existait pas à l'époque. En effet, le mariage en tant que contrat civil a été institué il y a plusieurs siècles en France, à une époque où l'homosexualité était un fait sociétal confidentiel et peu répandu. Cette loi n'a donc, à sa création, pas pris en compte cette frange de la société française. Il ne s'agit pas pour autant d'une preuve flagrante d'homophobie crasse de la part de l’État français ou de son peuple. Cela met simplement en évidence la vétusté de cette loi.
Il aurait été plus utile et efficace de laisser les maires de France faire ce qu'ils avaient commencé à faire par eux-mêmes depuis quelques années. À savoir, les laisser continuer de faire discrètement sécession contre le gouvernement en prononçant des mariages LGBT à leur guise. La non-réaction de l’État face à ces initiatives prouvait d'ailleurs clairement qu'il n'en avait rien à faire et qu'il acceptait cette évolution progressive des mœurs par son inaction. À terme, cette banalisation des mariages LGBT passés "en force" par certains maires avant-gardistes aurait fini par atteindre son but : les hétéros n'auraient plus relevé la chose et s'en seraient lavé les mains complètement car il y a des problèmes autrement plus graves que cela en France, de nos jours.
Mais au lieu de cela, les assoc' ont saisi l’État et lui ont demandé de faire ce pour quoi il n'a pas été créé : prendre position sur un fait sociétal et faciliter la transition dans la progression des mœurs. Et c'est cela qui pose problème aux hétéros. Cette perspective de voir passer en force prématurément des dispositions légales qui auraient pu passer sans douleur avec quelques années de patience donne la désagréable sensation au peuple de ne pas être maître ni de son destin, ni de sa classe politique en brisant le principe démocratique. Rappelons que "démocratie" vient de "demos" (le peuple) et "kratos" (le pouvoir) qu'on peut donc grossièrement traduire par "le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple".
Or, ici, le peuple est complètement laissé de côté et des décisions ne relevant pas de la compétence de nos représentants politiques vont être prises dans notre dos, par la force. Nous en ressortirons un peu plus divisés et haineux malheureusement.
Voilà, c'est terminé pour aujourd'hui. J'ai pas tout dit, mais j'en ai marre, j'ai mal aux gratte-cul ! Merci à ceux qui ont eu le courage (ou du temps à perdre ?) pour lire jusqu'au bout cet exposé de mes convictions personnelles. Celles-ci n'engagent que moi bien entendu et si on n'est pas d'accord, on reste poli ! Non mais oh !
(c)(tm) M. Audiard
Heu, sinon, j'amerais bien te renconter pour de vrai, toi

Mephisto a dit:
-----Mephisto-----
Gros con aigri et mesquin.
C'est marrant, je n'y crois pas une seule seconde...