Voilà un homme qui transpire le bien-être, ça fait plaisir à voir.

Voilà un homme qui transpire le bien-être, ça fait plaisir à voir.
cool!Christian a écrit : 18 août 2021, 08:09Voilà un homme qui transpire le bien-être, ça fait plaisir à voir.![]()
La gourmandise en 1 photo !
Aah, te voilà de retour, la tête et le coeur régénérés, je suppose.Est-Motorcycles a écrit : 23 août 2021, 22:31 La météo du 20 heures annonçait pour le lendemain une phase caniculaire et les plus de 35 °C seraient atteints en milieu de journée...
Bien entendu, pas question de faire souffrir ni la machine ni le bonhomme...et la décision de partir en pleine nuit n'a pas été difficile. Car on ne se rend pas compte de ce que subit un moteur au milieu de ces températures, qui ne s'étalent pas seulement dans l'air, mais qui cumulent leurs effets par convection via la route.
Les écarts croissants de 5°C en 5°C n'ont pas du tout les mêmes effets cumulatifs. Cela, je l'ai appris au cours de mes nombreux voyages par des constatations évidentes sur le terrain, en observant la machine comme une compagne et non comme un objet.
Que ressent-elle ? Car de ce qu'elle ressent dépend sa fiabilité, et on n'a pas ces approches dans des week-end de ballades ou dans sur des trajets "normaux".
En fait on sait très peu de choses sur nos machines. Les effets mécaniques engendrés en roulant entre 20 et 25°C n'ont aucun rapport avec ceux qui seront engendrés entre 25 et 30°C, et plus encore entre 30 et 35 °C. Ces effets ont un comportement à ascension type exponentielle, à l'image d'une exponentielle qui croît inlassablement avec ses cortèges de conséquences implacables.
Horizontalement, on pourrait évoquer la température et verticalement, les incidents qui en découlent.
Cela je le sais depuis des années, c'est l'atelier qui me le dit.
L'exemple le plus concret et le plus simple est ce que je trouve comme travail en rentrant de mon périple : 4 embrayages morts à refaire avec fuites au joint de vilebrequin. Absence d'un mois seulement : les mécaniques ont souffert...Il en est qui sont engendrés par une usure normale - bien que l'on connaisse et que l'on souligne la fragilité relative des embrayages Ural, alors que les autres proviennent de régimes trop élevés au coeur de ces chaleurs accablantes.
Ces constatations faites depuis plusieurs années m'ont amené à ne pas transiger, en aucune manière, sur les heures diurnes durant lesquelles sévit la canicule : je ne roule tout simplement pas, et je choisis la nuit. Sans aucune discussion.
Inconfortable ?
Oui, l'âge qui baisse la vision, le traitement d'un organisme qui sait qu'il devra rouler ainsi plusieurs jours, la nourriture décalée,..., , ces "inconforts" tournent tous autour de la notion sacrée que je porte à la mécanique.
Babouchka n'est pas un tas de ferraille, elle n'est pas plus une putain que je peux traiter comme le souhaiteraient mes anciens mécanismes de confort.
Je sais cela dénote.
Et puis je n'ai pas le sou. Pas de Porsche dans le garage, pas de retraite à 10000 balles mensuel, pas de cuiller en argent dans la bouche, pas d'actions : je ne puis jouer à l'ouvrier devant les autres qui, naïvement, pourraient gober mon jeu en acceptant ces costumes de scène profondément ridicules par défaut de vision d'une la réalité bien cachée...non, le budget est très serré, je ne peux pas casser.
Ukko mon loup était agité depuis plusieurs heures, il sentait le départ, c'est lui qui me réveille, il sent les ombres mieux que moi. C'est seulement son regard profond comme la nuit étoilée qui, avec une douceur que lui seul sait, me sort du sommeil. Pas de sonnerie de réveil, seulement l'indicible.
Valérie me porte en sa compagnie à l'atelier dans lequel dort Babouchka gonflée à bloc. Durant le trajet le silence en dit long...
Redécouvrir ainsi cet attelage fou dans le noir avec tous ses bagages bien ficelés, la pénombre, Ukko qui tourne comme un chaman autour du side et de la Laponette accolée, les yeux rougeoyants de Valérie qui évite mon regard pour ne pas ressouder un lien puissant et insupportable sur le moment...ce couple improbable Souris- loup sombre dans la nuit vers la maison et me voici au coeur du silence, le pouce collé sur le démarreur, les larmes aux yeux, ces larmes de joie et de crainte mêlées comme l'a si bien dit Jean-Louis par exemple qui a aussi ressenti ces mystères, ainsi que quelques autres (viewtopic.php?f=2&t=3949).
Profond soupir...Il faut vraiment rompre le fil. Le moteur s'ébroue immédiatement au milieu de ce silence, dans l'harmonie de ses équilibres internes.
Premiers mètres, tout Manzat dort, je ne dépasse qu'à peine le ralenti mais le moteur a du coffre. L'attelage lourd est assuré par un freinage puissant et un couple apaisant. Il me porte tranquillement à l'image d'un Zàtopec qui démarre un marathon sur la route du nord-est...
...à suivre...
Les retrouvailles ont dû être d'autant plus belles !?Est-Motorcycles a écrit : 23 août 2021, 22:31 La météo du 20 heures annonçait pour le lendemain une phase caniculaire et les plus de 35 °C seraient atteints en milieu de journée...
Bien entendu, pas question de faire souffrir ni la machine ni le bonhomme...et la décision de partir en pleine nuit n'a pas été difficile. Car on ne se rend pas compte de ce que subit un moteur au milieu de ces températures, qui ne s'étalent pas seulement dans l'air, mais qui cumulent leurs effets par convection via la route.
Les écarts croissants de 5°C en 5°C n'ont pas du tout les mêmes effets cumulatifs. Cela, je l'ai appris au cours de mes nombreux voyages par des constatations évidentes sur le terrain, en observant la machine comme une compagne et non comme un objet.
Que ressent-elle ? Car de ce qu'elle ressent dépend sa fiabilité, et on n'a pas ces approches dans des week-end de ballades ou dans sur des trajets "normaux".
En fait on sait très peu de choses sur nos machines. Les effets mécaniques engendrés en roulant entre 20 et 25°C n'ont aucun rapport avec ceux qui seront engendrés entre 25 et 30°C, et plus encore entre 30 et 35 °C. Ces effets ont un comportement à ascension type exponentielle, à l'image d'une exponentielle qui croît inlassablement avec ses cortèges de conséquences implacables.
Horizontalement, on pourrait évoquer la température et verticalement, les incidents qui en découlent.
Cela je le sais depuis des années, c'est l'atelier qui me le dit.
L'exemple le plus concret et le plus simple est ce que je trouve comme travail en rentrant de mon périple : 4 embrayages morts à refaire avec fuites au joint de vilebrequin. Absence d'un mois seulement : les mécaniques ont souffert...Il en est qui sont engendrés par une usure normale - bien que l'on connaisse et que l'on souligne la fragilité relative des embrayages Ural, alors que les autres proviennent de régimes trop élevés au coeur de ces chaleurs accablantes.
Ces constatations faites depuis plusieurs années m'ont amené à ne pas transiger, en aucune manière, sur les heures diurnes durant lesquelles sévit la canicule : je ne roule tout simplement pas, et je choisis la nuit. Sans aucune discussion.
Inconfortable ?
Oui, l'âge qui baisse la vision, le traitement d'un organisme qui sait qu'il devra rouler ainsi plusieurs jours, la nourriture décalée,..., , ces "inconforts" tournent tous autour de la notion sacrée que je porte à la mécanique.
Babouchka n'est pas un tas de ferraille, elle n'est pas plus une putain que je peux traiter comme le souhaiteraient mes anciens mécanismes de confort.
Je sais cela dénote.
Et puis je n'ai pas le sou. Pas de Porsche dans le garage, pas de retraite à 10000 balles mensuel, pas de cuiller en argent dans la bouche, pas d'actions : je ne puis jouer à l'ouvrier devant les autres qui, naïvement, pourraient gober mon jeu en acceptant ces costumes de scène profondément ridicules par défaut de vision d'une la réalité bien cachée...non, le budget est très serré, je ne peux pas casser.
Ukko mon loup était agité depuis plusieurs heures, il sentait le départ, c'est lui qui me réveille, il sent les ombres mieux que moi. C'est seulement son regard profond comme la nuit étoilée qui, avec une douceur que lui seul sait, me sort du sommeil. Pas de sonnerie de réveil, seulement l'indicible.
Valérie me porte en sa compagnie à l'atelier dans lequel dort Babouchka gonflée à bloc. Durant le trajet le silence en dit long...
Redécouvrir ainsi cet attelage fou dans le noir avec tous ses bagages bien ficelés, la pénombre, Ukko qui tourne comme un chaman autour du side et de la Laponette accolée, les yeux rougeoyants de Valérie qui évite mon regard pour ne pas ressouder un lien puissant et insupportable sur le moment...ce couple improbable Souris- loup sombre dans la nuit vers la maison et me voici au coeur du silence, le pouce collé sur le démarreur, les larmes aux yeux, ces larmes de joie et de crainte mêlées comme l'a si bien dit Jean-Louis par exemple qui a aussi ressenti ces mystères, ainsi que quelques autres (viewtopic.php?f=2&t=3949).
Profond soupir...Il faut vraiment rompre le fil. Le moteur s'ébroue immédiatement au milieu de ce silence, dans l'harmonie de ses équilibres internes.
Premiers mètres, tout Manzat dort, je ne dépasse qu'à peine le ralenti mais le moteur a du coffre. L'attelage lourd est assuré par un freinage puissant et un couple apaisant. Il me porte tranquillement à l'image d'un Zàtopec qui démarre un marathon sur la route du nord-est...
...à suivre...
Ouiii, et tu sais aussi ce que c'est car tu compte parmi cette fraternité de rouleurs errants !...pvdm100358 a écrit : 24 août 2021, 06:45 ...
Aah, te voilà de retour, la tête et le coeur régénérés, je suppose.
Merci de nous faire partager ton voyage !