Le Petit Poucet chez les samis, 71° parallèle nord.

[pvdm100358]

Quelle mémoire ! Tu m'impressionnes...
Après cette période de repos nourrissante et merveilleuse, mon idée est de rejoindre le Harz en Allemagne, ses mines, une région que je convoite aussi depuis longtemps mais que je n'ai jamais pu vraiment visiter faute de temps. Mon Grand-Père paternel avait là de grands amis qui se retrouvaient autour des minéraux de là, et comme je suis passionné...

Pas de panique...car évidemment ce n'est ni le même pays ni la même ambiance.
Direction philosophie "terre inconnue", mon grand livre secret qui contient des recettes qui fonctionnent pour moi.
La première règles est celle d'abandonner de suite les croix sur la route avec un calendrier. J'y vais et si je n'y arrive pas "à temps" je passe...mais donc, j'y vais en me fichant complètement du fait d'y parvenir ou non.
Dans cette attitude intérieure, de suite les premiers signes arrivent d'eux-même, montrant que c'est la bonne route...

...ne pas forcer le passage...ils sont curieux et regardent, il faut les accompagner comme eux car tu faisais partie de la meute et tu es chez eux. Ils ne nous appartiennent pas et tous les samis qui observent, que l'on ne voit pas, notent comment tu te comportes avec eux. Ne pas les effrayer...les femelles ont du lait, je ne souhaite pas mettre les mâles sur la défensive, ils sont en famille et en paix.

En roulant à leurs côtés, au pas, on entend leurs souffles, leurs sabots sur le bitume, on sent leurs odeurs, c'est magnifique, le partage de la vie sauvage est complet. L'intellect reçoit automatiquement ses 50 grammes de Valium et dort comme un imbécile qu'il est dans ces circonstances. La raison est bloquée par la rouille de ses engrenages qui ont trop fonctionné à la même tambouille du "mais-où-est-donc-or-ni-car"...
Il n'est nulle part.

Comme c'est fort ! Cette sage puissance est offerte à notre propre animalité qui a été ouverte tous ces derniers jours.
Je suis comme un enfant qui apprend à parler et il me faut apprendre.
Je suis heureux d'approcher l'extrême limite de la vie psychique qui est une approche de l'animalité.
En roulant au pas nous nous regardâmes dans le blanc des yeux.
Leur "rennéité" surprit une fois encore mon humanité bien rangée, bien plus puissamment – il y eut une telle tension dans l’instant où nos regards se croisèrent, que je me sentis confus en tant qu’homme, en tant que membre de l’espèce humaine.
Sentiment étrange, cette fois totalement éprouvé dans ma chair et qui rejoignait ce que j'éprouvais pour les premières fois : une sorte de honte de l’homme face à l’animal, mais un animal étrange, je ne voyais plus que ce sentiment était illicite, il m'apparaissait comme normal, car j'étais chez eux.
J'étais leur inférieur.
Et quand on a été habitué toute notre vie à ces habitudes néfastes des dogmes religieux qui affirment que l'on est "supérieur à l'animal et que l'on est leur maître", cela renverse quelque chose, une conviction stupide car vaccinée dans l'enfance, à laquelle on n'a jamais vraiment réfléchi mais avec laquelle on a vécu sa vie d'imbécile durant des décennies.
Je me remis en route, reprenant ma promenade interrompue, mais j'étais touché en plein ventre.
De suite, lorsque j'éprouve cela, je sais qu'il faut baigner ma tripaille du breuvage de mes Pères. Recherche d'un camp pour installation...

Perdre ses certitudes, surtout celles qui furent vaccinées dès l'enfance, me laisse dans une sorte de brume intellectuelle mêlée d'une crainte que je connais bien, car je sais qu'elle est le chemin du vrai changement. Du coup je plains tous ceux qui ne connaissent pas cet état - et je m'en méfie...
Pour me calmer j'entrepris ma vidange - la deuxième - car il peut arriver n'importe quoi : tous les 3000 kils je vidange...
Bien évidemment pas une seule goutte à terre.

Les rennes me hantent.
J'étais dans la clinique de l'extrême.
L’animalité, ce n’est pas l’animal, ni le biologique, ni une régression temporelle vers un état antérieur sur le plan chronologique, ni une régression formelle vers des stades d’organisation psychique archaïques. L’animalité, c’est une figure : figure de l’extrême, de l’altérité, du double ou du miroir. C’est pourquoi, la figure de l’animal, telle qu’elle apparaît dans le champ ressenti des situations extrêmes, est à considérer comme une surface de projection plutôt que l’animal réel. S’inscrivant en creux dans l’image de l’humain, elle constitue un écran – un miroir ? – sur lequel projeter tous les aspects contradictoires de l’humanité. L’animalité, c’est d’abord une limite, celle qui borde l’humain et permet de définir l’humain par ce qu’il n’est pas. Ainsi pour montrer en quoi l’animal est différent de l’humain, on évoque tout ce qu'on croit qu’il ne sait pas faire : parler, penser la mort, reconnaître sa propre image dans le miroir, avoir des souvenirs.

Je lis, m'imprègne de tes récits, si personnels, si intimes.
Sacré voyage que celui-là, assurément.
Merci pour le partage.

[Kreuzhof]

Merci pour le partage de sentiments pourtant trés intimes.

En roulant à leurs côtés, au pas, on entend leurs souffles, leurs sabots sur le bitume, on sent leurs odeurs, c'est magnifique, le partage de la vie sauvage est complet. L'intellect reçoit automatiquement ses 50 grammes de Valium et dort comme un imbécile qu'il est dans ces circonstances. La raison est bloquée par la rouille de ses engrenages qui ont trop fonctionné à la même tambouille du "mais-où-est-donc-or-ni-car"...
Il n'est nulle part.

Je pense qu'il faut être vraiment tout seul dans sa tête pour capter ces moments là.

[Est-Motorcycles]

Merci pour le partage de sentiments pourtant très intimes.

En roulant à leurs côtés, au pas, on entend leurs souffles, leurs sabots sur le bitume, on sent leurs odeurs, c'est magnifique, le partage de la vie sauvage est complet. L'intellect reçoit automatiquement ses 50 grammes de Valium et dort comme un imbécile qu'il est dans ces circonstances. La raison est bloquée par la rouille de ses engrenages qui ont trop fonctionné à la même tambouille du "mais-où-est-donc-or-ni-car"...
Il n'est nulle part.

Je pense qu'il faut être vraiment tout seul dans sa tête pour capter ces moments là.

+ 1 mais ce n'est pas triste du tout, c'est un genre de balayage, de ménage...

[liem]

En effet Pierre, c'est un vrai bonheur, une nourriture vitale totalement opaque pour les personnes qui ne les vivent pas et qui est d'une préciosité dont je mesure de plus en plus la nécessité.
On dirait que les vicissitudes de notre monde ne les atteint pas. Et de reprendre ce sillon m'a plus encore montré cette nécessité de "fidéliser" ces relations qui pour nous sont devenues vitales.

Pas de panneau, indécelable de la route, il faut couvrir quelques kilomètres de piste pour les trouver... Et elles sont plusieurs fermes d'élevage disséminées ça et là en plaine forêt.
Centre de la région des Skolts, Sevettijärvi est l’un des très rares endroits où il est encore possible d’entendre parler la langue skolt au quotidien. Les Skolts sont le peuple autochtone de la péninsule de Kola en Russie. Suite à la Seconde Guerre mondiale, ils ont perdu leurs terres natales à Petsamo. Le village de Sevettijärvi a été fondé lorsque 51 familles skolts ont été évacuées de Petsamo en 1949. En termes de langue et de traditions, les Skolts appartiennent à la communauté des Sámis de l’est et sont orthodoxes. Le style vestimentaire, la musique, les coutumes, les traditions festives et alimentaires des Skolts présentent également des caractéristiques orientales.
...et vous savez comme je suis sensible à cela (G).
Intemporelle...

Depuis le lac Pulmankijärvi, la piste de randonnée Sevettijärvi-Pulmanki parcourt la belle nature sauvage de Kaldoaivi. L’itinéraire fait environ 60 à 70 km. Dans ses parties les plus au sud, la piste traverse des forêts boréales, tandis que le terrain devient plus accidenté vers le nord, le bouleau étant la végétation prédominante.

Mais la source de Sulaoja est pour nous la plus précieuse...

De par son flux, Sulaoja est la source naturelle la plus importante de Finlande. Elle a toujours été un lieu sacré pour le peuple lapon car on prête à cette eau un pouvoir de guérison. Sulaoja est la porte d’entrée sud de la réserve naturelle intégrale de Kevo. Un sentier nature de 2 km conduit à la source et à la nature environnante, sans évoquer sa minéralogie...car sa densité n'est pas de 1...

...

Quel beau voyage Dan !
Tu fais partie de ces grands voyageurs qui font rêver !

[SamFz]

Quelle mémoire ! Tu m'impressionnes...
Après cette période de repos nourrissante et merveilleuse, mon idée est de rejoindre le Harz en Allemagne, ses mines, une région que je convoite aussi depuis longtemps mais que je n'ai jamais pu vraiment visiter faute de temps. Mon Grand-Père paternel avait là de grands amis qui se retrouvaient autour des minéraux de là, et comme je suis passionné...

Pas de panique...car évidemment ce n'est ni le même pays ni la même ambiance.
Direction philosophie "terre inconnue", mon grand livre secret qui contient des recettes qui fonctionnent pour moi.
La première règles est celle d'abandonner de suite les croix sur la route avec un calendrier. J'y vais et si je n'y arrive pas "à temps" je passe...mais donc, j'y vais en me fichant complètement du fait d'y parvenir ou non.
Dans cette attitude intérieure, de suite les premiers signes arrivent d'eux-même, montrant que c'est la bonne route...

...ne pas forcer le passage...ils sont curieux et regardent, il faut les accompagner comme eux car tu faisais partie de la meute et tu es chez eux. Ils ne nous appartiennent pas et tous les samis qui observent, que l'on ne voit pas, notent comment tu te comportes avec eux. Ne pas les effrayer...les femelles ont du lait, je ne souhaite pas mettre les mâles sur la défensive, ils sont en famille et en paix.

En roulant à leurs côtés, au pas, on entend leurs souffles, leurs sabots sur le bitume, on sent leurs odeurs, c'est magnifique, le partage de la vie sauvage est complet. L'intellect reçoit automatiquement ses 50 grammes de Valium et dort comme un imbécile qu'il est dans ces circonstances. La raison est bloquée par la rouille de ses engrenages qui ont trop fonctionné à la même tambouille du "mais-où-est-donc-or-ni-car"...
Il n'est nulle part.

Comme c'est fort ! Cette sage puissance est offerte à notre propre animalité qui a été ouverte tous ces derniers jours.
Je suis comme un enfant qui apprend à parler et il me faut apprendre.
Je suis heureux d'approcher l'extrême limite de la vie psychique qui est une approche de l'animalité.
En roulant au pas nous nous regardâmes dans le blanc des yeux.
Leur "rennéité" surprit une fois encore mon humanité bien rangée, bien plus puissamment – il y eut une telle tension dans l’instant où nos regards se croisèrent, que je me sentis confus en tant qu’homme, en tant que membre de l’espèce humaine.
Sentiment étrange, cette fois totalement éprouvé dans ma chair et qui rejoignait ce que j'éprouvais pour les premières fois : une sorte de honte de l’homme face à l’animal, mais un animal étrange, je ne voyais plus que ce sentiment était illicite, il m'apparaissait comme normal, car j'étais chez eux.
J'étais leur inférieur.
Et quand on a été habitué toute notre vie à ces habitudes néfastes des dogmes religieux qui affirment que l'on est "supérieur à l'animal et que l'on est leur maître", cela renverse quelque chose, une conviction stupide car vaccinée dans l'enfance, à laquelle on n'a jamais vraiment réfléchi mais avec laquelle on a vécu sa vie d'imbécile durant des décennies.
Je me remis en route, reprenant ma promenade interrompue, mais j'étais touché en plein ventre.
De suite, lorsque j'éprouve cela, je sais qu'il faut baigner ma tripaille du breuvage de mes Pères. Recherche d'un camp pour installation...

Perdre ses certitudes, surtout celles qui furent vaccinées dès l'enfance, me laisse dans une sorte de brume intellectuelle mêlée d'une crainte que je connais bien, car je sais qu'elle est le chemin du vrai changement. Du coup je plains tous ceux qui ne connaissent pas cet état - et je m'en méfie...
Pour me calmer j'entrepris ma vidange - la deuxième - car il peut arriver n'importe quoi : tous les 3000 kils je vidange...
Bien évidemment pas une seule goutte à terre.

Les rennes me hantent.
J'étais dans la clinique de l'extrême.
L’animalité, ce n’est pas l’animal, ni le biologique, ni une régression temporelle vers un état antérieur sur le plan chronologique, ni une régression formelle vers des stades d’organisation psychique archaïques. L’animalité, c’est une figure : figure de l’extrême, de l’altérité, du double ou du miroir. C’est pourquoi, la figure de l’animal, telle qu’elle apparaît dans le champ ressenti des situations extrêmes, est à considérer comme une surface de projection plutôt que l’animal réel. S’inscrivant en creux dans l’image de l’humain, elle constitue un écran – un miroir ? – sur lequel projeter tous les aspects contradictoires de l’humanité. L’animalité, c’est d’abord une limite, celle qui borde l’humain et permet de définir l’humain par ce qu’il n’est pas. Ainsi pour montrer en quoi l’animal est différent de l’humain, on évoque tout ce qu'on croit qu’il ne sait pas faire : parler, penser la mort, reconnaître sa propre image dans le miroir, avoir des souvenirs.

...

Merci pour les photos et la "plume" !
Ce côté mystique, sauvage est attirant à bien des égards !

[Est-Motorcycles]

...

Quel beau voyage Dan !
Tu fais partie de ces grands voyageurs qui font rêver !

[Est-Motorcycles]

...

Merci pour les photos et la "plume" !
Ce côté mystique, sauvage est attirant à bien des égards !

Merci, j'y trouve des réponses qui me paraissent solides. Bien que ce soient les "miennes", je les livre à coeur ouvert non pas pour qu'elles servent à qui que ce soit, ou pour toute autre image d'exemplarité. Ce qui me semble intéressant n'est pas le contenu, mais la méthode concrète, méthode qui échappe à toutes sortes de dogmatismes qui m'ont gavé (et énervé) durant des décennies et dans lesquelles je n'ai trouvé que pouvoirs et illusions. Cette méthode est de partir de soi avec un esprit d'enfant, dans laquelle l'insouciance accolée à l'honnêteté est la règle.
Une histoire vécue et contée n'est pas faite pour endormir un enfant mais pour éveiller un adulte.
Je me suis rendu compte que la seule méthode est celle de laisser vivre l'enfant qui dort en soi, court et joue dans notre coeur. Il est le lien le plus authentique avec l'essentiel de la vie que nous oublions trop souvent.
D'innombrables images furtives passent, il suffit de les voir, comme cet Ancien russe qui, découvrant la Laponette, s'est mis à danser comme un enfant : ces sont eux mes guides...On ne se comprenait pas d'un seul mot, mais par la danse...

[Est-Motorcycles]

Redescendre à Rovaniemi pour reprendre le train, et surtout éviter Ivalo et Inari bien trop touristiques...car après tout ce que j'avais vécu, j'avais du mal avec ce matérialisme débordant...c'était déjà trop pour quelques simples courses.

Un petit casse croûte (12€ le tout...excellent) dans une station service et me voilà arrivé à l'annexe de la gare pour embarquer l'attelage. Personne...

J'en profite pour faire un tour...

Du coup, petite sieste jusqu'à ce qu'un mini bruit bien curieux me sorte de la somnolence..

Allongé sous un pin, je constate que j'avais piqué la place à cet habitant, qui faisait tomber les pommes de pin pour trouver je ne sais quoi...Il râlait comme un perdu et on ne s'imagine pas de quoi ces petits animaux sont capables lorsqu'ils sont ennuyés...
Un écureuil, mon animal préféré avec le canard...
Bon, je dégage et lui laisse la place !
15 mn avant l'heure théorique du départ quelques voitures arrivent, on embarque sous l'oeil sympathique d'un agent de gare, à la finlandaise, très pénard...
Leurs système d'immobilisation du side est intelligent :

Je trouve ma cabine en deux minutes...toujours aussi petite mais très bien organisée, cosy et tranquille...

Minuit...la nuit arrive doucement...le train file à plus de 100 kils/h, le bruit est largement supportable et pas trop de secousses : chapeau.
Je m'endors facilement, tranquille, toujours avec cette impression qu'on roule sur l'eau...

Arrivée le lendemain matin à Helsinki, c'est formidable : il ne me restera plus qu'à me rendre au port pour embarquer.

https://youtu.be/d87Y5POoqGU

[Est-Motorcycles]

C'était un dimanche matin vers les 8 h.
Helsinki le dimanche matin est bluffant de tranquillité : pas une voiture, une circulation nulle, les routes ouvertes, je n'ai jamais vu cela ou seulement à Paris dans mon enfance il y a plus de 50 ans... Une fois encore une ambiance de paix extraordinaire.
Débarquement du train...puis après 25 kils dans la banlieue de Helsinki, très tranquille, presque sans feux de circulation, je rejoins la petite file de l'embarquement...Il y a des russes : ce n'est donc pas vrai que Poutine ferme les frontières aux ressortissants russes. Une couille de plus mise au tapis...
Un ticket avec la douanière qui a voulu voir l'intérieur de la Laponette...

Hop, comme j'aime ces moments...et superhop pour finir, la p'tite rampe de 25% qui va bien, bien glissante, montée en wheeling et le side de travers : ça tue toujours les employés !

Peu de monde, un coup de folk devant l'indispensable whisky... dehors sur le rafiot un peu vieux ça travaille...

Minuit, j'avais la cervelle retournée, une fois encore : hier soir j'étais à Rovaniémi sur le Cercle Polaire arctique ! Demain je serai en Allemagne. Tudju ça décoiffe...

Tu te couches sans savoir vraiment où tu es...je me raccroche aux millions d'images vécues que je ne veux pas perdre : durant les périples, régulièrement, j'effectue ce rangement intérieur. Car oublier les êtres chers, les paysages que nous avons croisé et que nous avons perdu, c'est les perdre volontairement une seconde fois. Je pense en général à mes êtres d'amour, je suis loin d'eux et même si la distance se raccourcit, tant de choses peuvent encore arriver !...et je me remémore ce que coûte humainement le fait d'oublier.
Oublier, c'est l'amphithéâtre de la mort.
J'avais la hantise de toutes les années au débarquement : nuit noire - arrivée à 22h30, pluie et circulation allemande de dingue avec chiasse des bagnoles collantes...et comme tous les ans c'est ce qui est arrivé. Sauf que cette fois j'avais réservé une mini piaule à Lubeck, à 10 kils du débarquement, car me faire sucer les fesses par des dingues après de telles joies m'est devenu insupportable.
Petit déj. allemand, je n'en connais pas de meilleur, de plus fourni et de moins cher...
La Maman me propose des petites capotes à oeufs qu'elle tricote pour donner des petits sous à une oeuvre caritative d'orphelins d'Ukraine (vous voyez bien que je ne suis pas intégriste, des orphelins, ce sont des orphelins, point)

Je quitte Lubeck et roule dans le flot routier allemand, donc stressé mais sans plus - je connais bien...Tu fais des appels de phare aux poids lours qui te doublent afin qu'ils se rabattent, ils te remercient, communiquent avec leurs CB et tu te retrouves protégé par des monstres...
Moments sympas.
Je sors d'un bled à 200 kils de Lubeck quand...plus d'embrayage !
Putain l'angoisse...
Je coupe le contact, rétrograde sans débrayer et me cale dans un mini parking tout petit.
Analyse...je découvre :

...à suivre...

[Torok]

Une question me brûle les lèvres… Pourquoi s’obstiner à inviter le Migou dans vos nombreuses aventures? Un petit syndrome de Stockholm peut-être?

[creationsthor]

C'était un dimanche matin vers les 8 h.
Helsinki le dimanche matin est bluffant de tranquillité : pas une voiture, une circulation nulle, les routes ouvertes, je n'ai jamais vu cela ou seulement à Paris dans mon enfance il y a plus de 50 ans... Une fois encore une ambiance de paix extraordinaire.
Débarquement du train...puis après 25 kils dans la banlieue de Helsinki, très tranquille, presque sans feux de circulation, je rejoins la petite file de l'embarquement...Il y a des russes : ce n'est donc pas vrai que Poutine ferme les frontières aux ressortissants russes. Une couille de plus mise au tapis...
Un ticket avec la douanière qui a voulu voir l'intérieur de la Laponette...

Hop, comme j'aime ces moments...et superhop pour finir, la p'tite rampe de 25% qui va bien, bien glissante, montée en wheeling et le side de travers : ça tue toujours les employés !

Peu de monde, un coup de folk devant l'indispensable whisky... dehors sur le rafiot un peu vieux ça travaille...

Minuit, j'avais la cervelle retournée, une fois encore : hier soir j'étais à Rovaniémi sur le Cercle Polaire arctique ! Demain je serai en Allemagne. Tudju ça décoiffe...

Tu te couches sans savoir vraiment où tu es...je me raccroche aux millions d'images vécues que je ne veux pas perdre : durant les périples, régulièrement, j'effectue ce rangement intérieur. Car oublier les êtres chers, les paysages que nous avons croisé et que nous avons perdu, c'est les perdre volontairement une seconde fois. Je pense en général à mes êtres d'amour, je suis loin d'eux et même si la distance se raccourcit, tant de choses peuvent encore arriver !...et je me remémore ce que coûte humainement le fait d'oublier.
Oublier, c'est l'amphithéâtre de la mort.
J'avais la hantise de toutes les années au débarquement : nuit noire - arrivée à 22h30, pluie et circulation allemande de dingue avec chiasse des bagnoles collantes...et comme tous les ans c'est ce qui est arrivé. Sauf que cette fois j'avais réservé une mini piaule à Lubeck, à 10 kils du débarquement, car me faire sucer les fesses par des dingues après de telles joies m'est devenu insupportable.
Petit déj. allemand, je n'en connais pas de meilleur, de plus fourni et de moins cher...
La Maman me propose des petites capotes à oeufs qu'elle tricote pour donner des petits sous à une oeuvre caritative d'orphelins d'Ukraine (vous voyez bien que je ne suis pas intégriste, des orphelins, ce sont des orphelins, point)

Je quitte Lubeck et roule dans le flot routier allemand, donc stressé mais sans plus - je connais bien...Tu fais des appels de phare aux poids lours qui te doublent afin qu'ils se rabattent, ils te remercient, communiquent avec leurs CB et tu te retrouves protégé par des monstres...
Moments sympas.
Je sors d'un bled à 200 kils de Lubeck quand...plus d'embrayage !
Putain l'angoisse...
Je coupe le contact, rétrograde sans débrayer et me cale dans un mini parking tout petit.
Analyse...je découvre :

...à suivre...

Torok a dit : Une question me brûle les lèvres… Pourquoi s’obstiner à inviter le Migou dans vos nombreuses aventures? Un petit syndrome de Stockholm peut-être?


Il n'est pas necessaire d'inviter le migou , il s'invite tout seul!!!

[Torok]

Migou ou pas, merci pour ce formidable récit.

[Kreuzhof]

Migou ou pas, merci pour ce formidable récit.

Absolument.



On dit en effet que si ce n'est pas une version allégée de competition, il manque un bout au poussoir!

[Pim]

Une question me brûle les lèvres… Pourquoi s’obstiner à inviter le Migou dans vos nombreuses aventures? Un petit syndrome de Stockholm peut-être?

Après pas mal de voyages, je me rends compte que les emmerdes sont les épices du voyages. Ces petits moments de désarroi (ainsi que la résolution associée)qui restent gravés et qu on aime raconter de longues années après. Quand une aventure est lisse il manque toujours quelquechose. L imprévu c est l aventure.

[Marip]

C'était un dimanche matin vers les 8 h.
Helsinki le dimanche matin est bluffant de tranquillité : pas une voiture, une circulation nulle, les routes ouvertes, je n'ai jamais vu cela ou seulement à Paris dans mon enfance il y a plus de 50 ans... Une fois encore une ambiance de paix extraordinaire.
Débarquement du train...puis après 25 kils dans la banlieue de Helsinki, très tranquille, presque sans feux de circulation, je rejoins la petite file de l'embarquement...Il y a des russes : ce n'est donc pas vrai que Poutine ferme les frontières aux ressortissants russes. Une couille de plus mise au tapis...
Un ticket avec la douanière qui a voulu voir l'intérieur de la Laponette...

Hop, comme j'aime ces moments...et superhop pour finir, la p'tite rampe de 25% qui va bien, bien glissante, montée en wheeling et le side de travers : ça tue toujours les employés !

Peu de monde, un coup de folk devant l'indispensable whisky... dehors sur le rafiot un peu vieux ça travaille...

Minuit, j'avais la cervelle retournée, une fois encore : hier soir j'étais à Rovaniémi sur le Cercle Polaire arctique ! Demain je serai en Allemagne. Tudju ça décoiffe...

Tu te couches sans savoir vraiment où tu es...je me raccroche aux millions d'images vécues que je ne veux pas perdre : durant les périples, régulièrement, j'effectue ce rangement intérieur. Car oublier les êtres chers, les paysages que nous avons croisé et que nous avons perdu, c'est les perdre volontairement une seconde fois. Je pense en général à mes êtres d'amour, je suis loin d'eux et même si la distance se raccourcit, tant de choses peuvent encore arriver !...et je me remémore ce que coûte humainement le fait d'oublier.
Oublier, c'est l'amphithéâtre de la mort.
J'avais la hantise de toutes les années au débarquement : nuit noire - arrivée à 22h30, pluie et circulation allemande de dingue avec chiasse des bagnoles collantes...et comme tous les ans c'est ce qui est arrivé. Sauf que cette fois j'avais réservé une mini piaule à Lubeck, à 10 kils du débarquement, car me faire sucer les fesses par des dingues après de telles joies m'est devenu insupportable.
Petit déj. allemand, je n'en connais pas de meilleur, de plus fourni et de moins cher...
La Maman me propose des petites capotes à oeufs qu'elle tricote pour donner des petits sous à une oeuvre caritative d'orphelins d'Ukraine (vous voyez bien que je ne suis pas intégriste, des orphelins, ce sont des orphelins, point)

Je quitte Lubeck et roule dans le flot routier allemand, donc stressé mais sans plus - je connais bien...Tu fais des appels de phare aux poids lours qui te doublent afin qu'ils se rabattent, ils te remercient, communiquent avec leurs CB et tu te retrouves protégé par des monstres...
Moments sympas.
Je sors d'un bled à 200 kils de Lubeck quand...plus d'embrayage !
Putain l'angoisse...
Je coupe le contact, rétrograde sans débrayer et me cale dans un mini parking tout petit.
Analyse...je découvre :

...à suivre...

Merci de "citer" avant de répondre, pour que les photos et commentaires que Dan s'est donné la peine de mettre, ne disparaissent pas pour les autres lecteurs.