PVDM : dans les pas des aventuriers du Grand Nord (2)

[Est-Motorcycles]

...

[Helga]

...

[pvdm100358]

Bonjour Pierre, c'est Helga.

Dan qui est sur la route me demande de te dire de bien placer les nuits sous ton carter moteur et tant qu'il fait plus bas que moins 10 une couverture chauffante afin que ton huile ne soit pas figée, au risque de détruire rapidement ton vilebrequin.
Si tu ne trouves pas de couverture chauffante,un mini réchaud peut faire sous surveillance.
Bonne route, nous faisons au mieux pour cet incident informatique.
CITEZ si vous discutez les gars, Pierre doit impérativement lire ce massage, merci.

C'est bien noté, Helga. Je n'ai pas encore pu trouver une couverture chauffante. En revanche, j'ai un mini-réchaud que j'utiliserai donc dès demain matin.
Pour le moment, il fait-17.
Les déflecteurs que j'ai bricolés hier, font effet jusqu'à-14; l'huile y atteignait une température de 50 degrés.
Je pense que je vais ajouter une pièce de plastic pour protéger les cylindres davantage.
Bonne journée !

[pvdm100358]

Voici les déflecteurs que j'avais bricolés hier; jusqu'à -14°c, ils ont donné satisfaction car la température d'huile moteur atteignait 50-55°c.


Mais, la température extérieure est descendue au fil des km's et à -17°c, l'aiguille de température d'huile ne quittait plus sa position 0...
alors, j'ai rajouté un écran de chaque côté: (sorry, la dernière est floue)

[SamFz]

Voici les déflecteurs que j'avais bricolés hier; jusqu'à -14°c, ils ont donné satisfaction car la température d'huile moteur atteignait 50-55°c.


Mais, la température extérieure est descendue au fil des km's et à -17°c, l'aiguille de température d'huile ne quittait plus sa position 0...
alors, j'ai rajouté un écran de chaque côté: (sorry, la dernière est floue)

Bonjour Pierre
Merci pour les clichés

[pvdm100358]

LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022

J27 Lakselv (Nor) – Karigasniemi (Fin) 30/01/2022
Sortant dîner au restaurant, invitée par un client (!), la gérante du camping m’avait informé qu’il n’y aurait rien à manger ce dernier soir ; je m’étais donc résolu à dîner d’un muesli dont j’ai toujours quelques rations dans mes bagages.
J’en étais à écrire mon CR du jour, quand on vint frapper à la porte ; dans la précipitation, elle avait oublié qu’un plat de poisson était préparé et qu’elle pouvait m’en réserver une part si je le souhaitais.
Elle rentrerait de sa sortie vers 18h30’ – on dîne tôt par ici – et me proposa de dîner à 19h.
J’acceptai, bien sûr.
Il était un peu trop cuit, son plat, mais mon pardon lui fut acquis sans même que j’eusse à y penser tant sa gentillesse et sa prévenance effacèrent ce moment de relâche dans l’art culinaire.
A l’heure de régler mon addition, le tarif de la deuxième nuit se trouva réduit de 100 Nok et le premier dîner disparut de la note, car dit-elle, le plat était déjà prêt pour les trente autres convives…quelle aimable personne !
Comme j’enfourchai le side, elle me mit dans la main deux sachets « chauffe-pieds » ; peut-on refuser ?
Pour un peu, je serais bien resté encore…mais, la route m’attend ; j’ai laissé chauffer la machine quinze bonnes minutes, le temps que je la charge et que je m’équipe consciencieusement.
La température affiche un -5°c inattendu, mes déflecteurs sont en place et je roule les dix premiers km’s à 30km/h en deuxième. C’est avec soulagement, joie même, que je perçois l’aiguille de température d’huile moteur, grimper pour atteindre un faible, mais bien réel, 50°C !
Elle indiquera même 55°c ; tant que la température extérieure se maintient au-dessus de -15°c, l’aiguille indiquera une température acceptable.
Mais, au fil des km’s il fait de plus en plus froid et les -17°c sont atteints dès que j’arrive sur la plateau menant à Karasjok ; l’aiguille ne quitte plus son repère zéro… . (en-dessous de 40°C, l’aiguille n’indique plus de température)
Alors, j’hésite à m’arrêter à Karasjok, étape importante pour en apprendre davantage à propos de la culture Sami. Le calendrier emportera la décision, car, je l’ai oublié, nous sommes dimanche !!
Il fait -20°c quand j’arrive vers midi, heure Norvégienne, à Karigasniemi, ville frontière où il est bon de savoir qu’il est 13h. Je suis en Finlande.
L’hôtel est vite trouvé, et la première tâche à laquelle je me consacre est d’ajouter encore un écran déflecteur sur la partie supérieure des cylindres. J’espère que cela suffira à récupérer quelques degrés de température d’huile, car pour les deux jours prochains, on annonce du -20…-30°c.
Je n’arrive cependant pas à me résigner à quitter l’endroit sans rendre visite au Musée Sami ; consultant Internet, je trouve une ligne de bus desservant les deux villes. L’horaire est à vérifier selon la saison.
Ce que je fis ; pas de chance, à cette époque de l’année, un seul bus circule ; le matin, il quitte Karasjok pour se rendre en Finlande en passant par la ville frontière, et rentre au soir, prenant le chemin dans l’autre sens. Las, c’est juste l’inverse de ce qu’il me faut.
C’est décidé, je prendrai un taxi demain matin pour le musée et en prendrai un autre pour le retour.
Pourquoi ne pas m’y rendre en side ? Bonne question.
Parce que je veux en épargner le moteur et que pour ce faire, moins je lui impose de démarrages à froid et de courts trajets, mieux est-ce.
Dan m’a fait savoir que sous ces températures, je devais absolument préchauffer mon huile moteur avant même d’actionner le démarreur.
Comme je n’ai pas encore déniché une couverture chauffante pour cet usage, j’utilisera un petit réchaud à alcool, emmené à cet effet.
Je ne suis pas trop partisan de cette solution car je crains de mettre le feu à l’ensemble ; mon carter étant huileux, je devrai l’essuyer préalablement et veiller au grain durant l’opération si je veux éviter un ultime « feu de joie ».
Je n’ai pas tiré d’autres photos que celles de mes œuvres « déflectrices » très imparfaites, mais j’aurai l’occasion d’en faire demain sûrement.
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[Est-Motorcycles]

LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022

J27 Lakselv (Nor) – Karigasniemi (Fin) 30/01/2022
Sortant dîner au restaurant, invitée par un client (!), la gérante du camping m’avait informé qu’il n’y aurait rien à manger ce dernier soir ; je m’étais donc résolu à dîner d’un muesli dont j’ai toujours quelques rations dans mes bagages.
J’en étais à écrire mon CR du jour, quand on vint frapper à la porte ; dans la précipitation, elle avait oublié qu’un plat de poisson était préparé et qu’elle pouvait m’en réserver une part si je le souhaitais.
Elle rentrerait de sa sortie vers 18h30’ – on dîne tôt par ici – et me proposa de dîner à 19h.
J’acceptai, bien sûr.
Il était un peu trop cuit, son plat, mais mon pardon lui fut acquis sans même que j’eusse à y penser tant sa gentillesse et sa prévenance effacèrent ce moment de relâche dans l’art culinaire.
A l’heure de régler mon addition, le tarif de la deuxième nuit se trouva réduit de 100 Nok et le premier dîner disparut de la note, car dit-elle, le plat était déjà prêt pour les trente autres convives…quelle aimable personne !
Comme j’enfourchai le side, elle me mit dans la main deux sachets « chauffe-pieds » ; peut-on refuser ?
Pour un peu, je serais bien resté encore…mais, la route m’attend ; j’ai laissé chauffer la machine quinze bonnes minutes, le temps que je la charge et que je m’équipe consciencieusement.
La température affiche un -5°c inattendu, mes déflecteurs sont en place et je roule les dix premiers km’s à 30km/h en deuxième. C’est avec soulagement, joie même, que je perçois l’aiguille de température d’huile moteur, grimper pour atteindre un faible, mais bien réel, 50°C !
Elle indiquera même 55°c ; tant que la température extérieure se maintient au-dessus de -15°c, l’aiguille indiquera une température acceptable.
Mais, au fil des km’s il fait de plus en plus froid et les -17°c sont atteints dès que j’arrive sur la plateau menant à Karasjok ; l’aiguille ne quitte plus son repère zéro… . (en-dessous de 40°C, l’aiguille n’indique plus de température)
Alors, j’hésite à m’arrêter à Karasjok, étape importante pour en apprendre davantage à propos de la culture Sami. Le calendrier emportera la décision, car, je l’ai oublié, nous sommes dimanche !!
Il fait -20°c quand j’arrive vers midi, heure Norvégienne, à Karigasniemi, ville frontière où il est bon de savoir qu’il est 13h. Je suis en Finlande.
L’hôtel est vite trouvé, et la première tâche à laquelle je me consacre est d’ajouter encore un écran déflecteur sur la partie supérieure des cylindres. J’espère que cela suffira à récupérer quelques degrés de température d’huile, car pour les deux jours prochains, on annonce du -20…-30°c.
Je n’arrive cependant pas à me résigner à quitter l’endroit sans rendre visite au Musée Sami ; consultant Internet, je trouve une ligne de bus desservant les deux villes. L’horaire est à vérifier selon la saison.
Ce que je fis ; pas de chance, à cette époque de l’année, un seul bus circule ; le matin, il quitte Karasjok pour se rendre en Finlande en passant par la ville frontière, et rentre au soir, prenant le chemin dans l’autre sens. Las, c’est juste l’inverse de ce qu’il me faut.
C’est décidé, je prendrai un taxi demain matin pour le musée et en prendrai un autre pour le retour.
Pourquoi ne pas m’y rendre en side ? Bonne question.
Parce que je veux en épargner le moteur et que pour ce faire, moins je lui impose de démarrages à froid et de courts trajets, mieux est-ce.
Dan m’a fait savoir que sous ces températures, je devais absolument préchauffer mon huile moteur avant même d’actionner le démarreur.
Comme je n’ai pas encore déniché une couverture chauffante pour cet usage, j’utiliserai un petit réchaud à alcool, emmené à cet effet.
Je ne suis pas trop partisan de cette solution car je crains de mettre le feu à l’ensemble ; mon carter étant huileux, je devrai l’essuyer préalablement et veiller au grain durant l’opération si je veux éviter un ultime « feu de joie ».
Je n’ai pas tiré d’autres photos que celles de mes œuvres « déflectrices » très imparfaites, mais j’aurai l’occasion d’en faire demain sûrement.
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Excellentissime ! Tu as fait ce qu'il faut : félicitations. Ce qu'il faut, c'est-à-dire ce que la machine demande et que tu n'interprètes pas : c'est la seule solution avec Ural et cette solution tu l'écoutes. La quasi entièreté des casses moteur et autres proviennent de personnes qui n'arrivent pas à se mettre à la place du moteur et qui lui font subir ce qu'elles ont dans la tête, au lieu de lui donner (au moteur) ce qu'il demande. Le plus terrible est que si tu leur expliques, ce sera encore toi qui restera le c.. !
Exemple : un uraliste connu a percé ses pistards cet été, mais il n'a pas arrêté de changer de filtres à air en bricolant des systèmes qui modifient considérablement les flux. Ensuite il gueule sur la marque...
Heureusement tu n'es pas comme ça et tu adoptes un rythme qui en dit long sur ton état de conscience mécanique qui est fin.
Tu as raison de ne pas prendre ton side seulement pour 20 kils ou pour chercher le pain. Car même en 5 mn la température descend grave.
Tu traites ton side comme une bête vivante - comme moi d'ailleurs, ce qui fait que, ne le voyant pas comme un "tas de ferraille", tu le respectes et il te le rend bien.
Pour ton réchaud c'est bien. Essaie de dégraisser un peu le dessous du carter - je sais que ce n'est pas facile, mais si tu évites la flamme directe, ça ira : en fait tu doit poser ta main au dessus de ta flamme jusqu'à ce que tu la retires (environ 65 °C) et si la flamme ne touche jamais le carter, c'est bon. Tu peux aussi mettre une feuille d'alu doublée entre ton réchaud et ton carter, voir une plaque de tôle. Tu peux aussi faire bouillir de l'eau dans une poêle. Toutes ces techniques je les ai éprouvées en Russie à Irbit.
Il n'y aura pas de feu de joie est tu m'as bien fait rire avec cette image absolue !
Courage à toi et bienvenue dans mon pays d'amour : la Finlande...

[ornette]

Merci Pierre pour tes comptes rendus journaliers. Quel courage et surtout quel respect de la mécanique dans des conditions climatiques extrêmes comme celles que tu affrontes en ce moment. Tous ceux qui ont la prétention de vouloir voyager loin devraient apprendre par cœur tes récits et les conseils formulés par Dan, notre maître à tous, tout au long de ton périple.

[Est-Motorcycles]

Merci Pierre pour tes comptes rendus journaliers. Quel courage et surtout quel respect de la mécanique dans des conditions climatiques extrêmes comme celles que tu affrontes en ce moment. Tous ceux qui ont la prétention de vouloir voyager loin devraient apprendre par cœur tes récits et les conseils formulés par Dan, notre maître à tous, tout au long de ton périple.

Oui, non seulement il les écrit mais il les vit pleinement et seul. C'est vrai qu'il faut écouter, mais avant tout apprendre à écouter et ça c'est pas gagné. Pierre sait écouter. Il sait écouter car d'après ce que je sais de lui il n'a jamais tourné le dos aux difficultés.
Je te remercie Ornette, mais tu sais toi aussi, par ton MOF (Meilleur Ouvrier de France, ici en marqueterie de marbre), ce que représentent ces efforts que nous faisons tous et dans lesquels nous sommes plus ou moins loin : l'essentiel est d'être en route.
Oui Je pense que Pierre entre dans la cour des grands aventuriers, qu'il n'a pas fini d'étonner et qu'il est doté d'une denrée que peu d'aventurier possèdent : l'humilité. Je revoyais l'autre jour la commémoration d'un grand rouleur désinvolte et entier, que j'ai bien connu aussi . C'est bien de commémorer, mais c'est mieux de laisser briller le flambeau des autres qui arrivent et qui entrent dans cette cour d'homme courageux en quête de liberté. Et ceux qui bloquent le spot lumineux sur les mêmes individus se comportent comme une secte.
Il faut savoir reconnaitre l'évolution du temps qui donne au monde de nouveaux artistes, commémorer bien sûr, mais ne pas tomber dans la "commémomania" qui fait oublier que la vie est là avec de nouveaux hommes car alors, cette commémomania devient de l'idolatrie qui, comme toutes les idolatrie, rend aveugle...elle place un voile sur les nouveau hommes qui peinent autant sinon plus que leurs Pères.
Je ne suis donc pas fasciné par les commémorations, mais par ceux qui ont les couilles de reprendre le flambeau devant l'inconnu.
Et toi, Ornette, tu va aussi entrer dans ce monde étrange de confrontations avec des univers, que tu vas pénétrer sans en être naturellement familier, par simple goût de l'inconnu ou avec d'autres buts, sans en redouter les risques et en restant prêt pour toute aventure se présentant.
Pour moi le chemin est là...

Il est tout aussi rare que ce verre vert qui sort des métaux habilement maniés - le "lion vert" et il faut le chercher sans cesse, surtout sans penser qu'une fois quelques distances parcourues, le chemin devient sien : même au bout d'années de cheminement, encore découvrir avec le même émerveillement reste la solution ultime.
Le chemin est le chemin et il s'appartient lui-même. Il nous donner la permission de le parcourir si nous mettons aux pieds les bonnes chaussures, celles de l'écoute...

[Kreuzhof]

LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022

J27 Lakselv (Nor) – Karigasniemi (Fin) 30/01/2022
Sortant dîner au restaurant, invitée par un client (!), la gérante du camping m’avait informé qu’il n’y aurait rien à manger ce dernier soir ; je m’étais donc résolu à dîner d’un muesli dont j’ai toujours quelques rations dans mes bagages.
J’en étais à écrire mon CR du jour, quand on vint frapper à la porte ; dans la précipitation, elle avait oublié qu’un plat de poisson était préparé et qu’elle pouvait m’en réserver une part si je le souhaitais.
Elle rentrerait de sa sortie vers 18h30’ – on dîne tôt par ici – et me proposa de dîner à 19h.
J’acceptai, bien sûr.
Il était un peu trop cuit, son plat, mais mon pardon lui fut acquis sans même que j’eusse à y penser tant sa gentillesse et sa prévenance effacèrent ce moment de relâche dans l’art culinaire.
A l’heure de régler mon addition, le tarif de la deuxième nuit se trouva réduit de 100 Nok et le premier dîner disparut de la note, car dit-elle, le plat était déjà prêt pour les trente autres convives…quelle aimable personne !
Comme j’enfourchai le side, elle me mit dans la main deux sachets « chauffe-pieds » ; peut-on refuser ?
Pour un peu, je serais bien resté encore…mais, la route m’attend ; j’ai laissé chauffer la machine quinze bonnes minutes, le temps que je la charge et que je m’équipe consciencieusement.
La température affiche un -5°c inattendu, mes déflecteurs sont en place et je roule les dix premiers km’s à 30km/h en deuxième. C’est avec soulagement, joie même, que je perçois l’aiguille de température d’huile moteur, grimper pour atteindre un faible, mais bien réel, 50°C !
Elle indiquera même 55°c ; tant que la température extérieure se maintient au-dessus de -15°c, l’aiguille indiquera une température acceptable.
Mais, au fil des km’s il fait de plus en plus froid et les -17°c sont atteints dès que j’arrive sur la plateau menant à Karasjok ; l’aiguille ne quitte plus son repère zéro… . (en-dessous de 40°C, l’aiguille n’indique plus de température)
Alors, j’hésite à m’arrêter à Karasjok, étape importante pour en apprendre davantage à propos de la culture Sami. Le calendrier emportera la décision, car, je l’ai oublié, nous sommes dimanche !!
Il fait -20°c quand j’arrive vers midi, heure Norvégienne, à Karigasniemi, ville frontière où il est bon de savoir qu’il est 13h. Je suis en Finlande.
L’hôtel est vite trouvé, et la première tâche à laquelle je me consacre est d’ajouter encore un écran déflecteur sur la partie supérieure des cylindres. J’espère que cela suffira à récupérer quelques degrés de température d’huile, car pour les deux jours prochains, on annonce du -20…-30°c.
Je n’arrive cependant pas à me résigner à quitter l’endroit sans rendre visite au Musée Sami ; consultant Internet, je trouve une ligne de bus desservant les deux villes. L’horaire est à vérifier selon la saison.
Ce que je fis ; pas de chance, à cette époque de l’année, un seul bus circule ; le matin, il quitte Karasjok pour se rendre en Finlande en passant par la ville frontière, et rentre au soir, prenant le chemin dans l’autre sens. Las, c’est juste l’inverse de ce qu’il me faut.
C’est décidé, je prendrai un taxi demain matin pour le musée et en prendrai un autre pour le retour.
Pourquoi ne pas m’y rendre en side ? Bonne question.
Parce que je veux en épargner le moteur et que pour ce faire, moins je lui impose de démarrages à froid et de courts trajets, mieux est-ce.
Dan m’a fait savoir que sous ces températures, je devais absolument préchauffer mon huile moteur avant même d’actionner le démarreur.
Comme je n’ai pas encore déniché une couverture chauffante pour cet usage, j’utiliserai un petit réchaud à alcool, emmené à cet effet.
Je ne suis pas trop partisan de cette solution car je crains de mettre le feu à l’ensemble ; mon carter étant huileux, je devrai l’essuyer préalablement et veiller au grain durant l’opération si je veux éviter un ultime « feu de joie ».
Je n’ai pas tiré d’autres photos que celles de mes œuvres « déflectrices » très imparfaites, mais j’aurai l’occasion d’en faire demain sûrement.
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Excellentissime ! Tu as fait ce qu'il faut : félicitations. Ce qu'il faut, c'est-à-dire ce que la machine demande et que tu n'interprètes pas : c'est la seule solution avec Ural et cette solution tu l'écoutes. La quasi entièreté des casses moteur et autres proviennent de personnes qui n'arrivent pas à se mettre à la place du moteur et qui lui font subir ce qu'ils ont dans la tête, au lieu de lui donner (au moteur) ce qu'il demande. Le plus terrible est que si tu leur expliques, ce sera encore toi qui restera le c.. !
Exemple : un uraliste connu a percé ses pistards cet été, mais il n'a pas arrêté de changer de filtres à air en bricolant des systèmes qui modifient considérablement les flux. Ensuite il gueule sur la marque...
Heureusement tu n'es pas comme ça et tu adoptes un rythme qui en dit long sur ton état de conscience mécanique qui est fin.
Tu as raison de ne pas prendre ton side seulement pour 20 kils ou pour chercher le pain. Car même en 5 mn la température descend grave.
Tu traites ton side comme une bête vivante - comme moi d'ailleurs, ce qui fait que, ne le voyant pas comme un "tas de ferraille", tu le respectes et il te le rend bien.
Pour ton réchaud c'est bien. Essaie de dégraisser un peu le dessous du carter - je sais que ce n'est pas facile, mais si tu évites la flamme directe, ça ira : en fait tu doit poser ta main au dessus de ta flamme jusqu'à ce que tu la retires (environ 65 °C) et si la flamme ne touche jamais le carter, c'est bon. Tu peux aussi mettre une feuille d'alu doublée entre ton réchaud et ton carter, voir une plaque de tôle. Tu peux aussi faire bouillir de l'eau dans une poêle. Toutes ces techniques je les ai éprouvées en Russie à Irbit.
Il n'y aura pas de feu de joie est tu m'as bien fait rire avec cette image absolue !
Courage à toi et bienvenue dans mon pays d'amour : la Finlande...

Excellent toutes ces astuces. Je m'en souviendrai.

Ca me rappelle le "Spirou à Moscou" de Tome & Janry.

[denis-71]

Merci Pierre pour tes comptes rendus journaliers. Quel courage et surtout quel respect de la mécanique dans des conditions climatiques extrêmes comme celles que tu affrontes en ce moment. Tous ceux qui ont la prétention de vouloir voyager loin devraient apprendre par cœur tes récits et les conseils formulés par Dan, notre maître à tous, tout au long de ton périple.

Oui, non seulement il les écrit mais il les vit pleinement et seul. C'est vrai qu'il faut écouter, mais avant tout apprendre à écouter et ça c'est pas gagné. Pierre sait écouter. Il sait écouter car d'après ce que je sais de lui il n'a jamais tourné le dos aux difficultés.
Je te remercie Ornette, mais tu sais toi aussi, par ton MOF (Meilleur Ouvrier de France, ici en marqueterie de marbre), ce que représentent ces efforts que nous faisons tous et dans lesquels nous sommes plus ou moins loin : l'essentiel est d'être en route.
Oui Je pense que Pierre entre dans la cour des grands aventuriers, qu'il n'a pas fini d'étonner et qu'il est doté d'une denrée que peu d'aventurier possèdent : l'humilité. Je revoyais l'autre jour la commémoration d'un grand rouleur désinvolte et entier, que j'ai bien connu aussi . C'est bien de commémorer, mais c'est mieux de laisser briller le flambeau des autres qui arrivent et qui entrent dans cette cour d'homme courageux en quête de liberté. Et ceux qui bloquent le spot lumineux sur les mêmes individus se comportent comme une secte.
Il faut savoir reconnaitre l'évolution du temps qui donne au monde de nouveaux artistes, commémorer bien sûr, mais ne pas tomber dans la "commémomania" qui fait oublier que la vie est là avec de nouveaux hommes car alors, cette commémomania devient de l'idolatrie qui, comme toutes les idolatrie, rend aveugle...elle place un voile sur les nouveau hommes qui peinent autant sinon plus que leurs Pères.
Je ne suis donc pas fasciné par les commémorations, mais par ceux qui ont les couilles de reprendre le flambeau devant l'inconnu.
Et toi, Ornette, tu va aussi entrer dans ce monde étrange de confrontations avec des univers, que tu vas pénétrer sans en être naturellement familier, par simple goût de l'inconnu ou avec d'autres buts, sans en redouter les risques et en restant prêt pour toute aventure se présentant.
Pour moi le chemin est là...

Il est tout aussi rare que ce verre vert qui sort des métaux habilement maniés - le "lion vert" et il faut le chercher sans cesse, surtout sans penser qu'une fois quelques distances parcourues, le chemin devient sien : même au bout d'années de cheminement, encore découvrir avec le même émerveillement reste la solution ultime.
Le chemin est le chemin et il s'appartient lui-même. Il nous donner la permission de le parcourir si nous mettons aux pieds les bonnes chaussures, celles de l'écoute...

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[pvdm100358]

Encore une fois, merci pour vos conseils, vos aimables commentaires, vos encouragements.
A propos de l'écoute, je pense que là se trouve l'essence même du voyage; j'apprends, tous les jours , j'apprends et c'est passionnant de pouvoir se dire qu'entré dans le troisième âge, j'ai toujours autant de choses à apprendre et du plaisir à le faire.
Pourvu que ça dure; encore un peu.

[pvdm100358]

LLN – Cap Nord Départ : 04/01/2022

J28 Karigasniemi (Fin) - Karigasniemi 31/01/2022
Je suis le seul client de l’hôtel Guossi. La cuisine ferme à 18h et durant le dîner d’hier, je demande à la réception d’une part, de vérifier que le musée Sami de Karasjok est bien ouvert demain, lundi et, d’autre part, de confirmer un aller/retour en taxi et d’en demander le prix.
Quant aux jours et heures d’ouverture du musée, la réponse vient rapidement : fermé les we et lundi en cette saison.
Pour le taxi, ce sera 45,€ le trajet, soit 90,€ l’aller/retour, ce qui me semble très élevé. (2 x 20 km)
En soirée, je consulte Internet pour vérifier ce que l’on m’a dit et écris directement à l’adresse mail du musée ; il m’est répondu qu’il sera ouvert le mardi 1er février de 9h à 15h.
Par ailleurs, en consultant la météo, je prends note que les deux journées prochaines, ce lundi et mardi, seront aussi les plus froides de la semaine. (autour de -30°c)
J’en déduis que cela vaut la peine de m’arrêter ici une nuit supplémentaire qui me permettra d’abord de visiter ce fameux musée et aussi, de ne pas rouler par ces températures glaciales.
Mercredi, les prévisions annoncent un -14/-17°c, déjà expérimenté.
Durant le petit-déjeuner de ce lundi, je conviens avec le réceptionniste de la prolongation de mon séjour et il me proposa également, contre le paiement de 75,€, de servir de chauffeur avec son propre véhicule pour l’aller/retour à Karasjok. Bon, faut dire qu’il n’est pas submergé de travail, et que j’économiserai 15,€ par la même occasion. Top-là, donc !
J’en profite pour lui demander s’il se trouve dans les parages immédiats, un commerce susceptible de vendre de l’huile moteur spéciale, de celles que l’on ne trouve pas dans les stations essence.
J’aimerais me réapprovisionner en 10w40 Semi-synthèse pour les appoints journaliers.
Il confirme et m’indique sur une carte le lieu du commerce ; je marcherai ces 5 km’s, cela me fera le plus grand bien et je pourrai faire quelques photos.
Le crissement des pas sur le chemin témoigne du fort gel, et le soleil pointe déjà quelques rayons prometteurs. Par -30°c, les poils de narines figent presqu’instantanément et contraint de respirer par la bouche ; la moustache suit le même processus quelques minutes plus tard, mais pour le reste, la marche, on le sait, réchauffe ; l’air est sec et sain.
Le temps de retirer un gant pour prendre une photo, suffit à me geler les doigts qui mettront plusieurs minutes à se réchauffer remis dans le Loden protecteur.
La luminosité est superbe et les paysages grandioses !
Je trouverai, enfin, cette huile si peu courante et j’en reviens muni de quatre litres. De quoi être tranquille un bon moment.
Demain, je pourrai en apprendre davantage à propos du peuple Sami et c’est heureux.
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[pvdm100358]

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