Je ne sais pas si ce furent les conditions spéciales du voyage à l'aller, ou l'atmosphère si paisible des lieux aux alentours du Cercle Polaire ou d'autres énergies encore, il me paraissait évident que ma vie, en ce moment, devait retrouver
quelques principes de retour à l'évidence qui passaient par un éloge de la vie simple.
Pourquoi le monde entier est-il si pressé ?
Le fait que nous avons décidément tendance à privilégier la quantité des tâches à abattre à la qualité de nos actes quotidiens, me paraissait d'une clarté nouvelle, d'une limpidité terrible.
Et si je ralentissais ?
Un tel chemin m'apparaissait comme apportant plus riche et plus productif.
Jean d'Ormesson disait avant de mourir qu'il lui fallait prendre le temps de la lenteur. Car si la rapidité est sublime, la lenteur est majestueuse.
Mais cet état est d'un un pays d'il y a longtemps. On apprend plus facilement certaines choses quand on les regarde arriver au ralenti.
L'amour véritable est rare et discret. Quand il survient il est aisé à reconnaître. Il rend grand alors que l'on se croyait petit. Il rend brave alors que l'on se croyait lâche. il ne demande rien et n'attend rien en retour. Il se déploie en silence, avec douceur. Il a tout son temps, car le temps est son allié.
On imagine souvent que l'errant va le nez au vent. Pourtant c'est avec rigueur qu'il trace sa route. Il faut de la discipline pour ne pas céder à l'envie d'une halte. Il faut de la méthode pour gagner le rythme nomade, cette cadence nécessaire à l'avancée et qui aide le cheminant à oublier sa lenteur. Le monde l'a tué, la lenteur, et il ne sait plus où il l'a enterrée, ce qui fait qu'il ne peut plus se recueillir sur sa tombe et a perdu le lien. Elle ne peut plus être un moyen de défense et voici le monde livré aux agitations.
Notre histoire humaine des derniers mois pilote le nouveau concept des résolutions de la super classe dirigeante de notre planète, maintenant unifié autour de ces concepts. Le Covid fut la "fenêtre d'opportunité" pour accélérer le tout numérique : ils l'ont dit et répété.
Avant de boire un café, tu sors ton Iphone, tu te connectes et tu montres ton code.
Et tout le monde obéit talons pétants. Après seulement tu bois ton café.
Ce renversement de l'ordre des choses est passé comme une lettre à la poste.
Ils ont tout osé et leurs mains n'ont pas tremblé : les couvre-feux, les confinements, le masquage généralisé, le télécalfeutrage même dans le travail, le coma artificiel de nos métiers, le sacrifice de nos jeunes...et c'est l'heure des passeports vaccinaux.
Lorsque tu es là-haut en face de l'immense beauté des lacs tu comprends très vite qu'il y a là un gros GROS problème : ce n'est pas normal.
Vient se surajouter à leurs agitations l'empressement généralisé.
Il faut faire vite.
Car pris dans le flot de l'hystérie des DRH "macronesques" qui claque sur tous les culs la baguette du "cours, aller-aller ! ", nous ne voyons plus clair, on court ! Mais lorsque les énergies s'y prêtent, comme ici, tout devient simplement très clair.
Le passeport vaccinal, c'est la porte d'entrée de l'eldorado de l'identification numérique de la terre entière.
Le passeport vaccinal est le raccourci providentiel vers la réalisation secrète de la Big Tech.
Je retrouve ma Marie Galante sur laquelle, le peu de jours qui me restent à ressentir la vie ici, s'éclairciront ces principes de retour à l'évidence.