CoronaTour

Répondre
le louis
Membre
Messages : 143
Inscription : 28 avr. 2019, 17:53
Localisation : Gironde

Re: CoronaTour

Message par le louis » 24 août 2020, 13:43

Bonjour,

Merci pour cette présentation des parties pratiques de ton voyage, c'est très instructif.
Bonne route,

Jean Louis

Avatar de l’utilisateur
JLS78
Membre
Messages : 431
Inscription : 01 janv. 2020, 18:22

Re: CoronaTour

Message par JLS78 » 24 août 2020, 14:20

Merci Le Louis,
Pour Dan, voilà les photos, le sujet avait été détaillé ici:


https://forum.ural-france.com/viewtopi ... =40#p11083

ImageImage

Avatar de l’utilisateur
JLS78
Membre
Messages : 431
Inscription : 01 janv. 2020, 18:22

Re: CoronaTour

Message par JLS78 » 24 août 2020, 14:27

Chernishevsk, les Kafés
Petite étape aujourd’hui (300km). La route est en très bon état et particulièrement agréable. On commence par grimper dans les montagnes et le passage de plusieurs cols se fera la tête dans les nuages. Gouttelettes sur la visière et humidité qui s’infiltre sous le blouson. Passepartout adore, c’est un refroidissement liquide improvisé. Nous traversons la taïga avant de redescendre vers des steppes vallonnées. Il y a de moins en moins de traces des hommes au fur et à mesure que nous avançons. Quelques petits bourgs de maison en bois sombre organisés autour de ruelles en terre de ci de là. Et puis les stations services et surtout les cafés (Kafés) de plus en plus espacés mais heureusement présents.
C’est eux qui rythment la vie du peuple de la route et donc la mienne en ce moment.
Laisser moi vous en parler. D’abord cela commence avec une furieuse envie de s’arrêter. Faim, soif, mal aux fesses ou tout simplement fatigue. On guette le petit panneau bleu avec les couverts stylisés. Ça y est, c’est là. On sort de la route sur une courte piste de terre plus ou moins défoncée jusqu’à un immense parking prévu pour un bon nombre de camions en terre lui aussi.
Autour du parking on a le bâtiment principal (le kafé), des bâtiments annexes à la destination mal définie, les toilettes au fond du jardin dont la visite vous coupe l’envie irrépressible que vous aviez pourtant en vous arrêtant, un espèce de pont pour l’entretien des véhicules (je suppose) et un poteau électrique qui amène la civilisation. Dans le café lui même, un petit comptoir pour commander votre repas et/ou vos boissons et des tables avec souvent de la toile cirée. C’est de l’efficace et du pas cher. Les menus sont en russe et personne ne parle anglais. Il m’arrive souvent de commander n’importe quoi vu que je n’y comprends rien. Une autre forme de roulette russe bien plus ludique.
Le petit peuple de la route qui s’arrête ici est un melting-pot de gens différents. Les routiers qui vivent dans leur camion et mettent un long moment à sortir de leur maison roulante pour venir s’attabler en silence les yeux rivés sur leur assiette seul ou à plusieurs, les mini-bus qui se garent vite à côté des fameuses toilettes en déversant leur flot de passagers qui se ruent sur les dites toilettes visiblement pas troublés par le lieu. Les gars du coin qui sont 3 ou 4 et parlent fort en buvant leur thé pendent des heures vu qu’ils n’ont rien d’autre à faire (si il y avait du travail pour tout le monde en Sibérie cela se saurait). Les familles de touristes voyageurs avec leurs enfants qui courent partout en criant. Eux filent d’abord au comptoir pour une commande compliquée avant de déjeuner joyeusement.
Quand j’arrive ici, cela trouble un peu ce manège bien rodé. Les routiers me regardent discrètement, les gars du coin viennent engager la conversation et photographier Passepartout, le père de famille vient me poser des questions que je ne comprends pas.
C’est devenu mon quotidien depuis quelques jours et c’est très bien (à part les toilettes).
Arrivé à Chernishevsk, je commence par remplacer les plaquettes du frein arrière et je m’y prends comme un chef. En 20 minutes c’est torché. Dire que j’avais fait un vrai carnage en Allemagne m’obligeant à appeler au secours! Je progresse, c’est bien.
Ensuite, je sacrifie à mon tour de l’endroit à pied. C’est un bourg de 1300 habitants créé à partir du village des ouvriers qui ont construit la voie de chemin de fer. Une superbe locomotive en est d’ailleurs le plus beau monument. Je rentre vite à l’hôtel, il y a peu à voir, on est loin de l’enchantement des grandes villes récemment traversées et j’ai du sommeil à rattraper. En cheminant, je me demande quelle aurait été ma vie si j’étais né et si j’avais grandi à Chernishevsk.
ImageImageImageImageImage

Avatar de l’utilisateur
Est-Motorcycles
Site Admin
Messages : 34361
Inscription : 30 juin 2007, 16:57
Contact :

Re: CoronaTour

Message par Est-Motorcycles » 24 août 2020, 22:17

JLS78 a écrit :
24 août 2020, 14:20
Merci Le Louis,
Pour Dan, voilà les photos, le sujet avait été détaillé ici:


https://forum.ural-france.com/viewtopi ... =40#p11083

ImageImage
Merci Omar de répondre autant dans le détail !
La suite sur Chernishevsk est du grand art qui traduit excellemment le vrai climat russe.
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
L"arme du mal est par excellence le mensonge...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

le louis
Membre
Messages : 143
Inscription : 28 avr. 2019, 17:53
Localisation : Gironde

Re: CoronaTour

Message par le louis » 25 août 2020, 08:47

Bonjour Jean Louis,

Ton récit est de plus en plus détaillé, c'est captivant.
Bonne route et vivement la suite.

Jean Louis

Avatar de l’utilisateur
Wolf de l'Oural
Membre
Messages : 468
Inscription : 24 oct. 2012, 12:54
Localisation : Evron - 53

Re: CoronaTour

Message par Wolf de l'Oural » 25 août 2020, 12:55

Merci pour ce récit qui nous fait voyager et pour le partage des détails « logistiques » !! :D

Avatar de l’utilisateur
JLS78
Membre
Messages : 431
Inscription : 01 janv. 2020, 18:22

Re: CoronaTour

Message par JLS78 » 25 août 2020, 14:45

Jour 74 Erofeï, L’Amour Highway.
Départ ce matin de bonne heure pour une étape de presque 500 km. Une piste de quelques kilomètres bien boueuse me ramène sur la route de Vladivostok. Au sortir de la piste, Passepartout et moi sommes couverts de boue. Dans la plaine, un cavalier surveille son troupeau tandis qu’un homme âgé passe devant moi sur un Sidecar Ural qui pourrait être l’arrière grand-père de Passepartout. Je m’engage finalement sur la grand route. Le temps est couvert, il fait frais (9 degrés). L’été semble fini.
Cette route c’est l’Amour Highway, ou la R297, ou la AH30 au choix. Moi je préfère l’Amour Highway. Bien qu’il ne s’agisse pas du noble sentiment mais du 1er fleuve de Sibérie. L’Amour est un fleuve de presque 5000 km qui se jette dans le pacifique après avoir traversé une partie de la Sibérie, servi de frontière avec la Chine et parcouru l’extrême orient russe.
C’est le 5ème fleuve d’Asie et si son nom est par hasard l’homonyme du sentiment chanté de tout temps par les poètes, c’est quand même sacrément romantique.
Je trouve maintenant ce que décrivent de nombreux voyageurs. Une route infinie, bordée par la forêt et de moins en moins fréquentée. Heureusement, je suis un contemplatif et cela me convient tout à fait.
Je ne croise quasiment personne sur les 100 premiers kilomètres. Au sortir d’un virage, j’aperçois un clocher dont l’or accroche un timide rayon de soleil. Je m’engage sur la piste et vais visiter ce lieu surprenant perdu au milieu du néant vert.
Le reste de la route se poursuit entre les pauses dans les cafés dont je vous ai décrit l’archétype et les brèves rencontres.
Sur un parking en particulier, un routier s’arrête à côté de moi et avec un grand sourire vient me serrer sur son coeur. Il s’en suit un discours passionné auquel je ne comprends rien.
La pluie m’accompagnera sur les 200 derniers kilomètres.
Enfin s’est l’arrivée à Erofeï. Il faut d’abord prendre une piste de 6km particulièrement défoncée. Je m’aperçois alors que mon top case bouge beaucoup. Arrivé à l’hôtel je regarde et comprends qu’un boulon est parti dans les cahots en entraînant la rupture d’une soudure du porte-bagages. Heureusement, l’hôtel dispose d’un genre de garage dans lequel vit un vieille homme. Il y a installé un lit et une télé et avec son vieux chien il occupe l’endroit. Je vais réparer les dégâts comme je peux avant de remonter dans ma chambre.
Je pense à la vie de cet homme. Il semble en paix avec le monde.
Et la journée va s’achever sur une note bien étonnante. Artem avec qui j’entretiens des contacts réguliers m’aide à présent à réserver mes hôtels ce dont je lui suis infiniment reconnaissant. Il m’apprend que je suis une « road star ». Un routier de Omsk a raconté à un membre de sa famille que sur la route, les conducteurs de camions parlent de mon voyage entre eux sur leurs CB. Je m’explique à présent l’élan affectueux de celui qui s’est arrêté sur le parking et le selfie qui s’en est suivi!
La star c’est surtout Passepartout, en voiture je serais passé totalement inaperçu.
ImageImage
Image
Image
Image

Avatar de l’utilisateur
Est-Motorcycles
Site Admin
Messages : 34361
Inscription : 30 juin 2007, 16:57
Contact :

Re: CoronaTour

Message par Est-Motorcycles » 25 août 2020, 19:17

JLS78 a écrit :
25 août 2020, 14:45
Jour 74 Erofeï, L’Amour Highway.
Départ ce matin de bonne heure pour une étape de presque 500 km. Une piste de quelques kilomètres bien boueuse me ramène sur la route de Vladivostok. Au sortir de la piste, Passepartout et moi sommes couverts de boue. Dans la plaine, un cavalier surveille son troupeau tandis qu’un homme âgé passe devant moi sur un Sidecar Ural qui pourrait être l’arrière grand-père de Passepartout. Je m’engage finalement sur la grand route. Le temps est couvert, il fait frais (9 degrés). L’été semble fini.
Cette route c’est l’Amour Highway, ou la R297, ou la AH30 au choix. Moi je préfère l’Amour Highway. Bien qu’il ne s’agisse pas du noble sentiment mais du 1er fleuve de Sibérie. L’Amour est un fleuve de presque 5000 km qui se jette dans le pacifique après avoir traversé une partie de la Sibérie, servi de frontière avec la Chine et parcouru l’extrême orient russe.
C’est le 5ème fleuve d’Asie et si son nom est par hasard l’homonyme du sentiment chanté de tout temps par les poètes, c’est quand même sacrément romantique.
Je trouve maintenant ce que décrivent de nombreux voyageurs. Une route infinie, bordée par la forêt et de moins en moins fréquentée. Heureusement, je suis un contemplatif et cela me convient tout à fait.
Je ne croise quasiment personne sur les 100 premiers kilomètres. Au sortir d’un virage, j’aperçois un clocher dont l’or accroche un timide rayon de soleil. Je m’engage sur la piste et vais visiter ce lieu surprenant perdu au milieu du néant vert.
Le reste de la route se poursuit entre les pauses dans les cafés dont je vous ai décrit l’archétype et les brèves rencontres.
Sur un parking en particulier, un routier s’arrête à côté de moi et avec un grand sourire vient me serrer sur son coeur. Il s’en suit un discours passionné auquel je ne comprends rien.
La pluie m’accompagnera sur les 200 derniers kilomètres.
Enfin s’est l’arrivée à Erofeï. Il faut d’abord prendre une piste de 6km particulièrement défoncée. Je m’aperçois alors que mon top case bouge beaucoup. Arrivé à l’hôtel je regarde et comprends qu’un boulon est parti dans les cahots en entraînant la rupture d’une soudure du porte-bagages. Heureusement, l’hôtel dispose d’un genre de garage dans lequel vit un vieille homme. Il y a installé un lit et une télé et avec son vieux chien il occupe l’endroit. Je vais réparer les dégâts comme je peux avant de remonter dans ma chambre.
Je pense à la vie de cet homme. Il semble en paix avec le monde.
Et la journée va s’achever sur une note bien étonnante. Artem avec qui j’entretiens des contacts réguliers m’aide à présent à réserver mes hôtels ce dont je lui suis infiniment reconnaissant. Il m’apprend que je suis une « road star ». Un routier de Omsk a raconté à un membre de sa famille que sur la route, les conducteurs de camions parlent de mon voyage entre eux sur leurs CB. Je m’explique à présent l’élan affectueux de celui qui s’est arrêté sur le parking et le selfie qui s’en est suivi!
La star c’est surtout Passepartout, en voiture je serais passé totalement inaperçu.
ImageImage
Image
Image
Image
C'est le geste qui transperce le coeur et qui est une vraie bénédiction. Tu le mérites fort !
Bon, les "petites couilles" commencent à arriver, c'est normal, il y en aura d'autres mais tu es taillé pour les vivre.
Tu sais, la star n'est pas Passepartout : c'est vous deux ! Le couple est formé, tu es "cuit" mais c'est parfait.
Merci.
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
L"arme du mal est par excellence le mensonge...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

Avatar de l’utilisateur
SamFz
Modo
Messages : 1569
Inscription : 10 juin 2020, 15:43
Localisation : Sur terre

Re: CoronaTour

Message par SamFz » 25 août 2020, 20:02

Que de récits !
On voyage avec toi par l'écrit et les photos.
Merci à tous les 2 pour ces aventures : 74 jours ! MAGNIFIQUE !
Que d'autres se succèdent sans encombres !

pvdm100358
Modo
Messages : 876
Inscription : 03 avr. 2017, 10:54
Localisation : Belgique

Re: CoronaTour

Message par pvdm100358 » 25 août 2020, 22:00

JLS78 a écrit :
25 août 2020, 14:45
Jour 74 Erofeï, L’Amour Highway.
Départ ce matin de bonne heure pour une étape de presque 500 km. Une piste de quelques kilomètres bien boueuse me ramène sur la route de Vladivostok. Au sortir de la piste, Passepartout et moi sommes couverts de boue. Dans la plaine, un cavalier surveille son troupeau tandis qu’un homme âgé passe devant moi sur un Sidecar Ural qui pourrait être l’arrière grand-père de Passepartout. Je m’engage finalement sur la grand route. Le temps est couvert, il fait frais (9 degrés). L’été semble fini.
Cette route c’est l’Amour Highway, ou la R297, ou la AH30 au choix. Moi je préfère l’Amour Highway. Bien qu’il ne s’agisse pas du noble sentiment mais du 1er fleuve de Sibérie. L’Amour est un fleuve de presque 5000 km qui se jette dans le pacifique après avoir traversé une partie de la Sibérie, servi de frontière avec la Chine et parcouru l’extrême orient russe.
C’est le 5ème fleuve d’Asie et si son nom est par hasard l’homonyme du sentiment chanté de tout temps par les poètes, c’est quand même sacrément romantique.
Je trouve maintenant ce que décrivent de nombreux voyageurs. Une route infinie, bordée par la forêt et de moins en moins fréquentée. Heureusement, je suis un contemplatif et cela me convient tout à fait.
Je ne croise quasiment personne sur les 100 premiers kilomètres. Au sortir d’un virage, j’aperçois un clocher dont l’or accroche un timide rayon de soleil. Je m’engage sur la piste et vais visiter ce lieu surprenant perdu au milieu du néant vert.
Le reste de la route se poursuit entre les pauses dans les cafés dont je vous ai décrit l’archétype et les brèves rencontres.
Sur un parking en particulier, un routier s’arrête à côté de moi et avec un grand sourire vient me serrer sur son coeur. Il s’en suit un discours passionné auquel je ne comprends rien.
La pluie m’accompagnera sur les 200 derniers kilomètres.
Enfin s’est l’arrivée à Erofeï. Il faut d’abord prendre une piste de 6km particulièrement défoncée. Je m’aperçois alors que mon top case bouge beaucoup. Arrivé à l’hôtel je regarde et comprends qu’un boulon est parti dans les cahots en entraînant la rupture d’une soudure du porte-bagages. Heureusement, l’hôtel dispose d’un genre de garage dans lequel vit un vieille homme. Il y a installé un lit et une télé et avec son vieux chien il occupe l’endroit. Je vais réparer les dégâts comme je peux avant de remonter dans ma chambre.
Je pense à la vie de cet homme. Il semble en paix avec le monde.
Et la journée va s’achever sur une note bien étonnante. Artem avec qui j’entretiens des contacts réguliers m’aide à présent à réserver mes hôtels ce dont je lui suis infiniment reconnaissant. Il m’apprend que je suis une « road star ». Un routier de Omsk a raconté à un membre de sa famille que sur la route, les conducteurs de camions parlent de mon voyage entre eux sur leurs CB. Je m’explique à présent l’élan affectueux de celui qui s’est arrêté sur le parking et le selfie qui s’en est suivi!
La star c’est surtout Passepartout, en voiture je serais passé totalement inaperçu.
ImageImage
Image
Image
Image
Super, vraiment ! Que tout aille bien !

jojo
Membre
Messages : 146
Inscription : 19 févr. 2014, 18:36

Re: CoronaTour

Message par jojo » 25 août 2020, 23:28

Encore merci de prendre le temps en direct de nous faire partager ton voyage.
Avec mon épouse, tous les jours nous suivons ton itinéraire sur la carte de la Russie.
Sur les photos tu as l'air en pleine forme. Tu récupères bien de ta fatigue.
Bonne route.

le riri
Membre
Messages : 299
Inscription : 16 févr. 2017, 08:15

Re: CoronaTour

Message par le riri » 26 août 2020, 07:57

salut jls. Superbes images et superbe récit qui nous fait chaud au coeur. On se rends compte une fois de plus que l'accueil de ces gens qui possedent si peu nous donne une leçon que nous ferions bien de prendre un peu plus en compte...
Merci encore à toi, grâce à toi, ça me permet de voyager quand même et de (re)visiter tous ces endroits et gens fantastiques...
La bise, le riri

marcc
Membre
Messages : 1172
Inscription : 27 nov. 2016, 02:08

Re: CoronaTour

Message par marcc » 27 août 2020, 00:54

Magnifique voyage et magnifique récit !
je te lis avec grand plaisir , bonne route à toi !!

Avatar de l’utilisateur
JLS78
Membre
Messages : 431
Inscription : 01 janv. 2020, 18:22

Re: CoronaTour

Message par JLS78 » 27 août 2020, 15:12

Jour 76 Svobodny, près de la frontière chinoise.
Encore une courte étape (350 km). J’ai tout mon temps et je décolle sans me presser de mon motel. Sur le parking, avant de partir, une gentille famille me demande s’ils peuvent prendre en photo leur bébé sur Passepartout. Bien entendu, j’accepte et tout le monde attend que le petit bout de chou veuille bien regarder l’appareil photo. Un gros chien qui garde le parking semble bien plus l’intéresser que le side-car russe.
Il fait un temps magnifique et si la température est bien descendu, le ciel bleu d’azur se reflète à présent dans les lacs et étangs qui bordent la route. La route elle-même est pratiquement impeccable jusqu’à Svobodny. Que du bonheur!
Svobodny est à 25 km à l’ouest de l’Amour Highway. J’ai un moment pensé que ces 25 km se ferait par une piste comme pour les autre villes étapes où je me suis arrêté.
Pas du tout! La route est parfaite et très fréquentée. Je réalise brusquement que cette route mène à la frontière chinoise toute proche. De plus, ce site a longtemps été un site militaire stratégique. Je croise de nombreux convois de l’armée avec chars et camions. A 50 kilomètres, un site de lancement de fusées Soyouz (Vostotchny)a été créé pour limiter la dépendance au Kazakhstan et sa célèbre base de Baïkonour. Quelques lancements ont déjà eu lieu ici.
Il y a donc tout pour expliquer une bien meilleure qualité des routes.
J’arrive à Svobodny en début d’après-midi. J’avoue que je commence à ressentir de la fatigue. J’ai parcouru 1900 km en 4 jours depuis Ulan-Ude. La perspective de passer deux nuits et donc un jour de repos au même endroit me fait du bien. Je m’endors un moment dans la chambre avant même de m’être changé. Heureusement ce petit somme est bref et me requinque pour mon petit tour de la ville. Svobodny ne ressemble pas du tout aux autre villes croisées sur la transibérien. Ici on sent la vie et l’activité se déployer avec entrain. Il y a des travaux partout, des grappes de jeunes se retrouvent bruyamment autour des petits centres commerciaux. La circulation est dense. Est-ce la proximité de la Chine? J’ai presque l’impression de retrouver cette vitalité vue en Chine l’année dernière.
Si nous sommes à présent dans l’extrême orient russe, les personnes que je croise on franchement le type caucasien. L’episode de la Bouriatie avec ses habitants de type mongols est bien fini.
En flânant je tombe sur un grand bâtiment dont le parc qui semble à l’abandon recèle de vieux matériels ferroviaires et de statues. Je mitraille l’ensemble jusqu’à qu’un garde en uniforme viennent me demander ce que je fais.
Comme d’habitude, la discussion tourne court et je finis par lui montrer mes photos. Il sourit et d’un geste m’encourage à poursuivre.
Demain il faudra que je découvre quel est ce bâtiment.
ImageImageImageImageImageImage

Avatar de l’utilisateur
Cathy
Modo
Messages : 3666
Inscription : 13 mai 2010, 04:01
Localisation : Auvergne
Contact :

Re: CoronaTour

Message par Cathy » 28 août 2020, 14:40

JLS78 a écrit :
27 août 2020, 15:12
Jour 76 Svobodny, près de la frontière chinoise.
Encore une courte étape (350 km). J’ai tout mon temps et je décolle sans me presser de mon motel. Sur le parking, avant de partir, une gentille famille me demande s’ils peuvent prendre en photo leur bébé sur Passepartout. Bien entendu, j’accepte et tout le monde attend que le petit bout de chou veuille bien regarder l’appareil photo. Un gros chien qui garde le parking semble bien plus l’intéresser que le side-car russe.
Il fait un temps magnifique et si la température est bien descendu, le ciel bleu d’azur se reflète à présent dans les lacs et étangs qui bordent la route. La route elle-même est pratiquement impeccable jusqu’à Svobodny. Que du bonheur!
Svobodny est à 25 km à l’ouest de l’Amour Highway. J’ai un moment pensé que ces 25 km se ferait par une piste comme pour les autre villes étapes où je me suis arrêté.
Pas du tout! La route est parfaite et très fréquentée. Je réalise brusquement que cette route mène à la frontière chinoise toute proche. De plus, ce site a longtemps été un site militaire stratégique. Je croise de nombreux convois de l’armée avec chars et camions. A 50 kilomètres, un site de lancement de fusées Soyouz (Vostotchny)a été créé pour limiter la dépendance au Kazakhstan et sa célèbre base de Baïkonour. Quelques lancements ont déjà eu lieu ici.
Il y a donc tout pour expliquer une bien meilleure qualité des routes.
J’arrive à Svobodny en début d’après-midi. J’avoue que je commence à ressentir de la fatigue. J’ai parcouru 1900 km en 4 jours depuis Ulan-Ude. La perspective de passer deux nuits et donc un jour de repos au même endroit me fait du bien. Je m’endors un moment dans la chambre avant même de m’être changé. Heureusement ce petit somme est bref et me requinque pour mon petit tour de la ville. Svobodny ne ressemble pas du tout aux autre villes croisées sur la transibérien. Ici on sent la vie et l’activité se déployer avec entrain. Il y a des travaux partout, des grappes de jeunes se retrouvent bruyamment autour des petits centres commerciaux. La circulation est dense. Est-ce la proximité de la Chine? J’ai presque l’impression de retrouver cette vitalité vue en Chine l’année dernière.
Si nous sommes à présent dans l’extrême orient russe, les personnes que je croise on franchement le type caucasien. L’episode de la Bouriatie avec ses habitants de type mongols est bien fini.
En flânant je tombe sur un grand bâtiment dont le parc qui semble à l’abandon recèle de vieux matériels ferroviaires et de statues. Je mitraille l’ensemble jusqu’à qu’un garde en uniforme viennent me demander ce que je fais.
Comme d’habitude, la discussion tourne court et je finis par lui montrer mes photos. Il sourit et d’un geste m’encourage à poursuivre.
Demain il faudra que je découvre quel est ce bâtiment.
ImageImageImageImageImageImage
La photo du bébé sur Passepartout est adorable, merci de nous faire partager tes aventures toujours passionnantes.

Répondre