Bonjour à tous, j’ai eu une très belle journée et j’ai envie de vous la faire partager.
Départ de l’hôtel sans se presser, il n’y a que 200 km devant moi. Je suis persuadé à ce moment-là que ce sera une journée taguée RAS.
Quelques gouttes de pluie sur la visière qui disparaissent rapidement, ciel lourd et gris. Je vois mon premier animal qui traverse la route. Un écureuil. C’est pas glorieux mais je n’avais plus rien vu depuis la Lituanie.
La route est droite à travers la forêt, on a quitté le massif de l’Oural. La Sibérie est essentiellement une plaine de très basse altitude. Si la mer montait de 50 mètres, elle serait totalement noyée.
Les stations services deviennent de plus en plus vintage. J’en suis à me demander qu’est-ce qui va colorer cette journée quand j’avise un char russe transformé en monument à la grande guerre patriotique. Il y a dans tous les villages de vieux armements qui ne servent plus qu’au souvenir.
Je m’arrête pour une photo et là surgit Ivan dans sa Lada qui me presse de le suivre en répétant en boucle: musée Ural, musée Ural. A partir de là tout s’accélère. Je le suis, il m’emmène chez Edouard, sa femme et leur famille qui ont transformé leur maison en musée Ural. Il y a là des modèles de toutes les époques depuis 45 jusqu’à aujourd’hui. Des modèles pour l’armée et pour la police, des uniformes et des casques. Je suis aux anges, c’est une caverne d’Ali Baba! Ils m’invitent à déjeuner. Pour les remercier je leur offre la bouteille de Bordeaux que je gardais pour l’usine. Ils sont émus et insistent pour que je reparte avec une bouteille de vodka, un badge Ural et une clef de 12 estampillée IMZ.
C’est pas fini! Ivan m’escorte jusqu’à un musée Ural privé d’Irbit où m’attend une équipe de journalistes locaux qui me filment pendent qu’on m’organise une visite privée du Musée. Le propriétaire, Raman, insiste pour que je monte sur toutes les machines y compris un Ural de 52 militarisé, copie conforme des BMW de 1943.
S’en suis une interview assez compliquée du fait de la langue. Je comprends qu’il sont des journalistes locaux qui travaille pour une chaine publiant sur Youtube.
On n’en reste pas là, les journalistes m’emmène visiter un autre musée privé à coté de l’usine Ural. La propriétaire, la charmante Luba, me fait faire le tour de son musée avec force commentaires passionnés que je ne comprends pas. Mais son enthousiasme est si communicatif que je m’extasie sincèrement devant les collections de machines à coudre, de radios, d’appareils photos, de voitures et bien entendu, d’Ural. Le tout est entrecoupé de mise en scène: appartement soviétique des années 50, chambre d’hôpital, casemate d’officier, etc. Trop top!
Et dire que je me préparais à m’ennuyer.
Voyager seul attire les autres. Dans les endroits les plus reculés il y a une vrai attraction pour le voyageur au long cours. Non qu’il est quelqu’un de spécial, mais il porte le rêve de beaucoup de déployer leurs ailes.
Demain je visite l’Usine. Pour un Uraliste, c’est un peu un pèlerinage à la Mecque. C’est notre Hajj. Je vous raconterai.











