NORVEGE, un goût d'éternel 2019

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Simone
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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Simone » 01 nov. 2019, 12:15

Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 10:03
West-Side a écrit :
31 oct. 2019, 16:13
C'est comme dans les maisons dans les contes de fées...J'imagine bien le cocon, le sommeil dans les bras de la terre-mère, le confort sans pensées, juste bien en étant là.
Exactement. C'est comme dans la Laponette qui offre la même impression de "caverne".

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A l'aube je ne pouvais pas résister à une autre ballade matinale près de ce torrent sauvage...Là on est à 1300 m d'altitude et le soir, le petit poêle est allumé avec une mini bûche bien agréable.
L'eau du robinet, que l'on boit, celle de la salle de bain, est celle du torrent sans aucun additif ni sans aucun compteur : les autochtones s'auto-disciplinent sans un fatras de lois. Cette eau est au demeurant excellente en goût. C'est bizarre - mais pas tant puisqu'elle est dynamisée et oxygénée - elle remplit la bouche. Je veux dire par là qu'une gorgée désaltère vraiment, une sensation de plénitude curieusement oubliée avec nos eaux rectifiées, lavées 200 fois et qui gardent la mémoire des millions de merde évacuées dans nos usines de traitement ...
Ici c'est la simplicité d'une relation unique entre toi et cet élément naturel, dans l'esprit de pureté...et chez nous c'est une flotte à plus grand dénominateur commun qui embarque certainement des tas de problèmes dont on on connait pas encore les incidences réelles sur nos organismes.
En tous cas je ne suis pas fatigué, la diabète va bien et mon esprit est en paix comme il l'a rarement été.
Là c'est flagrant. Aucun filtre, aucune stagnation, l'eau est aussi limpide que du cristal ! :shock:

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Le cuisine simple de ce gîte à 50€ me ravit. L'essentiel y est, le frigo est habité par un minium de choses à manger en cas d'urgence ou d'absence de la proprio qui vit là mais qui est comme un chat que je n'entends pas.
Les deux chiens dorment sur le palier de mon petit logement...j'avais sympathisé avec eux...

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Les 200 kils sur ce merveilleux plateau se déroulent sans y penser tant c'est beau et paisible. Je ne peux pas être plus heureux : 10 bagnoles rencontrées et 3 tracteurs. Aucune moto, aucun camion. Ca monte et ça descend, on passe par des cols et des éboulements dus aux intempéries. Il faut rester prudent mais c'est sans angoisse car là, on conduit en vrai. Les obstacles ne sont pas les autres, mais ceux d'une route sauvage.

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Il va tout de même falloir que je regarde l'huile de Babouchka tant elle est discrète, n'occasionnant aucun problème et ne se faisant sentir que si j'ouvre les gaz ! Mais ma vitesse de croisière est de 60 - 75 kils/h tant je suis pénard et tant je veux bien me laisser imprégner.
L'air ici est comme l'eau. Il est shootant. Il est comme un apéritif.

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Jauge : pas de conso d'huile.
Elle me tue cette brêle, depuis le temps ! C'est comme un vieux couple.
Je ne sais pas, je dois en être à près de 250000 kils avec elle, je ne sais plus où j'en suis et je ne veux pas le savoir. Ce que je sais, c'est que je finirai ma vie de motard avec elle.
Des fois je la regarde alors que je sais qu'elle regarde ailleurs, et je lui dis au fond de mon coeur : "tu vois que c'est une histoire d'amour..."
On pourrait croire que ce long âge refroidirait l'amour de cette relation, mais non...car malgré nos cheveux grisons et les tôles un peu rouillées, souvent de notre relation jaillit quelques étincelles...
Avec elle rien n'est jamais fini.
Elle veut encore rouler puisqu'elle le fait bien : ça tombe bien, moi aussi !
C'est que nous commençons à être un couple adorable de vieux motards...J'ai les cheveux blancs, elle a ses couinements mais la route s'ouvre toujours comme parcourue par deux canailles ivres de liberté.
J'avoue avoir du mal à comprendre ceux qui pour une raison non majeure, se séparent de leur Ural.
Nous réchauffons nos coeurs et nos membres fatigués au creux de paysages fantastiques comme la quête d'un graal dépourvu d'orgueil.
Heureusement, elle est russe...

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Tout cela fait rêver :D et stimule pour aller vers ces ailleurs sources de tranquillité et de bien être. Sim

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Est-Motorcycles » 01 nov. 2019, 22:20

Sim&Dom a écrit :
01 nov. 2019, 12:15
...
Tout cela fait rêver :D et stimule pour aller vers ces ailleurs sources de tranquillité et de bien être. Sim
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

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http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
L"arme du mal est par excellence le mensonge...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Marip » 02 nov. 2019, 08:52

Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 22:20
Sim&Dom a écrit :
01 nov. 2019, 12:15
...
Tout cela fait rêver :D et stimule pour aller vers ces ailleurs sources de tranquillité et de bien être. Sim
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

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https://youtu.be/JY5Y0IUc0CM
c'est pas parcequ'ils disent tous la même chose qu'ils ont raison

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Est-Motorcycles » 03 nov. 2019, 18:30

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En descendant sur Oslo les gîtes deviennent moins pittoresques et plus classiques : de petites hyttes souvent bien chères (70€...) mais incontournables.
Pénards tout de même, ces petits gîtes sont bien pratiques, mais les lits et les matelas sont plutôt du genre planche à pain...et quelquefois habités par quelques puces :mrgreen:
Essence et postes d'alimentation électrique signent le retour à une civilisation moins alléchante...
Cependant, pour celui qui prête un peu d'attention en s'intéressant aux autres, on continue à rencontrer cet esprit norvégien candide et bien agréable.

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A fuir comme la peste pour nos Ural, ces huiles "in" qui te tombent un moteur sur 500 bornes : à ne JAMAIS utiliser même si on manque d'huile ( on avait qu'à prévoir) et plutôt s'arrêter de rouler que de croire qu'on lubrifie nos moteurs avec cette flotte !
Pas même un seul kilomètre pour moi.
Mon huile est dans un bidon additionnel de 10 litres...et j'ai toujours de quoi couvrir au moins 10000 kils.

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Le port d'Oslo est d'accès facile, pas d'embouteillages, bons panneaux, circulation fluide : on est encore en Scandinavie... :)


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En attendant l'embarquement les pensées filent au creux d'une ivresse fortement perceptible. Ivresse sans nostalgie, seulement de la joie.
Je suis heureux.
J'ai hâte de retrouver les miens mais suis encore très attaché à mon escapade.
Ce bonheur est paisible car il n'a pas été cherché dans la poche d'un autre.
St Augustin disait que "le bonheur consiste à continuer à désirer ce qu'on possède déjà". Et je crois qu'il a raison. Tant de fois ces aventures vécues sur les routes et devant l'époustouflant, comportement que l'on peut réitérer autant de fois possible et qui me mettent toujours en joie : oui le bonheur n'est pas au sommet d'un truc à atteindre ou à gravir, mais bien dans le fait de gravir tout court.
A force, je crois avoir crevé un ennemi terrifiant en moi-même, celui du "vouloir toujours atteindre", de toujours séparer ma perception de l'objectif...car se faisant on ne fait que conforter un bel ego en "je" veux ça au lieu de se fondre simplement dans l'acte.
J'ai mis du temps.
C'est un phénomène que j'ai toujours aimé chez les anglais avec leur écriture "entrain de" : I'm going - je suis entrain d'aller.... Ils poussent cette perception impérative des choses jusqu'à en faire un principe linguistique !
Génial.
Lier l'action de faire et la définir en but, seulement l'action de...c'est là la bonne direction, plus importante que soi et plus importante que la destination, que le vouloir.
Mais là on est encore dans l'intellectualisme stupide, c'est-à-dire possessif : allons plus loin, et non pas il faut simplement aller.
Je n'étais jamais heureux tant que je cherchais continuellement de quoi est fait le bonheur ! Non de Zeus c'est tellement con...
En cherchant de quoi est fait le bonheur je me nombrilise en élément différent et extérieur qui analyse le bonheur. Je suis donc en dehors de lui et plus je cherche comment, plus je m'en éloigne car plus je me centre sur moi-même.
J'ai aussi découvert que tant que je n'étais pas heureux seul il est dangereux de vivre à deux...car on rend l'autre malheureux un jour où l'autre en l'attirant toujours vers l'ego.
Il y a en gros deux façons de vivre, l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle : j'ai choisi la deuxième et laisse la première à mon passé d'analyste crétin et débile.


Tuuuuuuut Tuuuut : le ferry sonne, la petite file de bagnole s'étiole et je vais admirer une technologie superbe...

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Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
L"arme du mal est par excellence le mensonge...
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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Est-Motorcycles » 05 nov. 2019, 09:40

C'est beau, la technologie, tout de même...
En pénétrant dans le ferry on découvre sa gueule béante impressionnante : superbe !
Il est certain que le mécano jette un oeil automatique vers les joints de portes... :shock: :lol: , c'est machinal pour le mécano mais quand le même oeil découvre les vérins de verrouillage il respire...

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Ce ferry est immense. Il est rempli de camions, de voitures, de tout et le service norvégien est impeccable. Trop même...
On me dit de me mettre là je me mets là et, comme d'habitude je cherche les cales de calage qui permettent d'immobiliser le side. Un des manutentionnaires me dit que je ne dois pas prendre les cales qui sont réservées aux voitures.
Et voilà le retour à la civilisation conne et bornée qui ne comprend pas le phénomène hybride car il sort des cases.
Je garde les cales, il me les retire.
Je replace les cales et il y retouche : je gueule comme si on m'égorgeait et croyez moi, dans un ferry ça raisonne...le mec greenpeace nordique n'en revient pas, ils recule de 1 mètre.
Les copains de la compagnie déboulent et ils discutent avec l'intervenant. En anglais je comprend qu'ils disent que je viens genre Cap Nord avec "ça" et qu'il est meilleur de me laisser trois cales que de foutre la merde.
Ils ont raison. J'ai pris l'habitude, à mon âge, d'aller directement de zéro à 20000 tours quand on m'emmerde : j'évite ainsi les étages intermédiaires qui fatiguent pour rien.
J'ai mes cales, rentre dans ma cabine et vais sur le pont supérieur...

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La wouach c'est haut ! On se demande comment un tel fer à repasser qu'est un ferry peut flotter...et tenir dans les grands vents...
Petit whisky habituel pendant que le bateau quitte le port d'Oslo.

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Heureusement que je suis rodé à ces "retours à la civilisation".
Ils sont toujours durs car ils annoncent et planifient les habitudes françaises bien lourdes dans leurs conneries car là, on sait faire !
La civilisation, c'est cet endroit plein de voitures, plein de scooters, plein de camions, ... En un mot comme en cent : la civilisation, ça fait du bruit.

Rappel de mauvais souvenirs bien franchouillards : en rentrant de Russie en 2017, j'avais couvert 18000 kils avec Laponette sans aucun problème sauf un peu à la douane russe. Arrivé sur le retour en Alsace je m'arrête pour manger une choucroute à Obernai. Exécution et, lorsque je retrouve le side et la Laponette je les vois entouré de flics. L'un d'eux s'avance vers moi et me lance direct "monsieur, vous ne pouvez pas dormir ici, vous devez partir immédiatement ".
C'est là que j'ai appris le système zéro-20000 tours direct, c'était trop fort, d'autant que je suis né ici !
Je n'ai pas pu me contenir c'est parti tout seul..."Messieurs, je rentre d'un périple de 18000 bornes et je n'ai pas rencontré un seul flic, même chez Vladimir Poutine. Je rentre chez moi car je vous précise que je suis né ici, et il me suffit de faire 30 bornes après la frontière allemande pour être interpellé ! Nom de Dieu !".
Sans dire un mot les petits c... de cops sont repartis dans leur tube. C'étaient les municipaux.

Bienvenue en Europe roublarde.
Ma nuit fut agitée...


....
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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par gecko » 05 nov. 2019, 12:31

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les aime bien eux ,quand il commence a la jouer désagréable ....
.un "merci citoyen "gardes champêtre"...ils aiment pas
Ural 6½ et ¾ L ♀ Thørep "Черная овца"
EM/JPA powered
Запад едидт с Востоком
Урал, отличный генератор положительных эмоций!
...Custodes...

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Cathy » 05 nov. 2019, 17:50

Est-Motorcycles a écrit :
05 nov. 2019, 09:40
C'est beau, la technologie, tout de même...
En pénétrant dans le ferry on découvre sa gueule béante impressionnante : superbe !
Il est certain que le mécano jette un oeil automatique vers les joints de portes... :shock: :lol: , c'est machinal pour le mécano mais quand le même oeil découvre les vérins de verrouillage il respire...

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Ce ferry est immense. Il est rempli de camions, de voitures, de tout et le service norvégien est impeccable. Trop même...
On me dit de me mettre là je me mets là et, comme d'habitude je cherche les cales de calage qui permettent d'immobiliser le side. Un des manutentionnaires me dit que je ne dois pas prendre les cales qui sont réservées aux voitures.
Et voilà le retour à la civilisation conne et bornée qui ne comprend pas le phénomène hybride car il sort des cases.
Je garde les cales, il me les retire.
Je replace les cales et il y retouche : je gueule comme si on m'égorgeait et croyez moi, dans un ferry ça raisonne...le mec greenpeace nordique n'en revient pas, ils recule de 1 mètre.
Les copains de la compagnie déboulent et ils discutent avec l'intervenant. En anglais je comprend qu'ils disent que je viens genre Cap Nord avec "ça" et qu'il est meilleur de me laisser trois cales que de foutre la merde.
Ils ont raison. J'ai pris l'habitude, à mon âge, d'aller directement de zéro à 20000 tours quand on m'emmerde : j'évite ainsi les étages intermédiaires qui fatiguent pour rien.
J'ai mes cales, rentre dans ma cabine et vais sur le pont supérieur...

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La wouach c'est haut ! On se demande comment un tel fer à repasser qu'est un ferry peut flotter...et tenir dans les grands vents...
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Heureusement que je suis rodé à ces "retours à la civilisation".
Ils sont toujours durs car ils annoncent et planifient les habitudes françaises bien lourdes dans leurs conneries car là, on sait faire !
La civilisation, c'est cet endroit plein de voitures, plein de scooters, plein de camions, ... En un mot comme en cent : la civilisation, ça fait du bruit.

Rappel de mauvais souvenirs bien franchouillards : en rentrant de Russie en 2017, j'avais couvert 18000 kils avec Laponette sans aucun problème sauf un peu à la douane russe. Arrivé sur le retour en Alsace je m'arrête pour manger une choucroute à Obernai. Exécution et, lorsque je retrouve le side et la Laponette je les vois entouré de flics. L'un d'eux s'avance vers moi et me lance direct "monsieur, vous ne pouvez pas dormir ici, vous devez partir immédiatement ".
C'est là que j'ai appris le système zéro-20000 tours direct, c'était trop fort, d'autant que je suis né ici !
Je n'ai pas pu me contenir c'est parti tout seul..."Messieurs, je rentre d'un périple de 18000 bornes et je n'ai pas rencontré un seul flic, même chez Vladimir Poutine. Je rentre chez moi car je vous précise que je suis né ici, et il me suffit de faire 30 bornes après la frontière allemande pour être interpellé ! Nom de Dieu !".
Sans dire un mot les petits c... de cops sont repartis dans leur tube. C'étaient les municipaux.

Bienvenue en Europe roublarde.
Ma nuit fut agitée...


....
Merci pour ces magnifiques photos d'une Nature encore pure et intacte et toutes ces réflexions profondes, le retour dans l'absurdité bruyante de notre civilisation n'est pas facile, le ferry est terrible avec sa gueule grande ouverte pour gober tous les véhicules !

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Marip » 05 nov. 2019, 22:25

Est-Motorcycles a écrit :
05 nov. 2019, 09:40
C'est beau, la technologie, tout de même...
En pénétrant dans le ferry on découvre sa gueule béante impressionnante : superbe !
Il est certain que le mécano jette un oeil automatique vers les joints de portes... :shock: :lol: , c'est machinal pour le mécano mais quand le même oeil découvre les vérins de verrouillage il respire...

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Ce ferry est immense. Il est rempli de camions, de voitures, de tout et le service norvégien est impeccable. Trop même...
On me dit de me mettre là je me mets là et, comme d'habitude je cherche les cales de calage qui permettent d'immobiliser le side. Un des manutentionnaires me dit que je ne dois pas prendre les cales qui sont réservées aux voitures.
Et voilà le retour à la civilisation conne et bornée qui ne comprend pas le phénomène hybride car il sort des cases.
Je garde les cales, il me les retire.
Je replace les cales et il y retouche : je gueule comme si on m'égorgeait et croyez moi, dans un ferry ça raisonne...le mec greenpeace nordique n'en revient pas, ils recule de 1 mètre.
Les copains de la compagnie déboulent et ils discutent avec l'intervenant. En anglais je comprend qu'ils disent que je viens genre Cap Nord avec "ça" et qu'il est meilleur de me laisser trois cales que de foutre la merde.
Ils ont raison. J'ai pris l'habitude, à mon âge, d'aller directement de zéro à 20000 tours quand on m'emmerde : j'évite ainsi les étages intermédiaires qui fatiguent pour rien.
J'ai mes cales, rentre dans ma cabine et vais sur le pont supérieur...

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Heureusement que je suis rodé à ces "retours à la civilisation".
Ils sont toujours durs car ils annoncent et planifient les habitudes françaises bien lourdes dans leurs conneries car là, on sait faire !
La civilisation, c'est cet endroit plein de voitures, plein de scooters, plein de camions, ... En un mot comme en cent : la civilisation, ça fait du bruit.

Rappel de mauvais souvenirs bien franchouillards : en rentrant de Russie en 2017, j'avais couvert 18000 kils avec Laponette sans aucun problème sauf un peu à la douane russe. Arrivé sur le retour en Alsace je m'arrête pour manger une choucroute à Obernai. Exécution et, lorsque je retrouve le side et la Laponette je les vois entouré de flics. L'un d'eux s'avance vers moi et me lance direct "monsieur, vous ne pouvez pas dormir ici, vous devez partir immédiatement ".
C'est là que j'ai appris le système zéro-20000 tours direct, c'était trop fort, d'autant que je suis né ici !
Je n'ai pas pu me contenir c'est parti tout seul..."Messieurs, je rentre d'un périple de 18000 bornes et je n'ai pas rencontré un seul flic, même chez Vladimir Poutine. Je rentre chez moi car je vous précise que je suis né ici, et il me suffit de faire 30 bornes après la frontière allemande pour être interpellé ! Nom de Dieu !".
Sans dire un mot les petits c... de cops sont repartis dans leur tube. C'étaient les municipaux.

Bienvenue en Europe roublarde.
Ma nuit fut agitée...


....
Après toutes les merveilles qu'on a vues, ça ressemble à la perte d'un petit paradis... La retombée au sol est rude. On sait où aller maintenant pour retrouver la sérénité.
c'est pas parcequ'ils disent tous la même chose qu'ils ont raison

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Est-Motorcycles » 05 nov. 2019, 22:35

Marip a écrit :
05 nov. 2019, 22:25
...
Après toutes les merveilles qu'on a vues, ça ressemble à la perte d'un petit paradis... La retombée au sol est rude. On sait où aller maintenant pour retrouver la sérénité.
C'est à chaque fois pareil et je suis de plus en plus rodé à cet exercice d'atterrissage en catastrophe. Cela fait partie du voyage et c'est la condition que de l'accepter. C'est comme un tribu, donc c'est normal car je suis responsable de là où je vis et de la manière dont je vis.
Pas de problème donc, je préviens juste les copains...
J'ajoute que l'on pourra me rétorquer qu'en France et dans la basse Europe il existe plein de lieux où on trouve la sérénité.
Ce n'est pas la même que là-haut : l'expérience me montre qu'en sus de l'effet Cercle Polaire, la sérénité du Grand Nord en est une authentique pour les milles raisons montrées ici.
On trouvera certainement une sérénité au Lac de la Godivelle par exemple, et en bien d'autres lieux en France mais...dès les 10 premiers kilomètres passés on retrouve les radars, les flics, le rap dans le moindre bar, les suces-anus sur la route, les mecs poursuivis par le fantôme de leur DRH et qui vivent avec le feu au cul, les féministes dans les moindres boulangerie etc..tout ce qui m'emmerde.
Il n'existe plus de sérénité vraie en France, en Allemagne etc... Il n'existe que des bribes de sérénité-minute, comme au Mac-Do...et ça suffit au franchouillard macronisé.
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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par pvdm100358 » 05 nov. 2019, 22:42

Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 22:20
Sim&Dom a écrit :
01 nov. 2019, 12:15
...
Tout cela fait rêver :D et stimule pour aller vers ces ailleurs sources de tranquillité et de bien être. Sim
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

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Merci de nous avoir conté ce grand voyage, pour les rencontres, les textes, les pensées générées; le temps pris pour le partage.

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Est-Motorcycles » 07 nov. 2019, 17:45

pvdm100358 a écrit :
05 nov. 2019, 22:42
Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 22:20
...
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

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Merci de nous avoir conté ce grand voyage, pour les rencontres, les textes, les pensées générées; le temps pris pour le partage.
Avec grand plaisir, tout comme toi qui a formidablement conté le tient :

viewtopic.php?f=2&t=3579&start=60

Tu sais donc ce que sont ces retours...
Pour ce qui me concerne, je profite toujours des derniers jours pour revenir tranquillement. C'est dans cette période que je décide de ma prochaine destination et donc du moteur qui ira bien pour cela.
Depuis le temps j'ai une petite "banque de pièces" qui me permet de monter n'importe quel type de moteur qui me va bien. Du coupleux pur ou d'autres qui montent un peu plus en régime, en disposant de deux carters seulement, dedans je monte ce que je veux et cela me va très bien.

Nous accostions donc à Kiel en Allemagne après une traversée tranquille dans cet énorme ferry du même type que celui de l'aller, genre "Dallas"... :P
Là, dès la sortie du port toujours le même turbin désespérant allemand :evil: :evil: :

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Il n'y a pas, en Allemagne, tu ne peux plus faire 50 bornes sans un embouteillage d'enfer.
Heureusement je n'avais que 80 kils à faire pour rallier la gare de fret de Hambourg ! Hop, embarquement dans le train comme à l'aller, pour éviter ce cauchemar allemand, pour ne pas crever la mécanique, ni les pneus ni le bonhomme ...

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Bon, le train est toujours un peu "sportif", c'est pour les jeunes...Vieux wagons, le roulage s'effectue dans un bordel de bruit assourdissant doublé d'une secouage de prunier dont on se souvient longtemps. C'est pas pour Fred et ses acouphènes...et quand je dis secouage de prunier, c'est secouage de vrai prunier, cad que tu as la tête qui tourne !
Tu ne fermes pas l'oeil mais tant pis : en une nuit tu fais 700 bornes...
Arrivée Lörrach, débarquement pénard, frontière à 25 kils et t'es en Alsace ! :D :D 8) :twisted:
En me dirigeant vers Belfort, la route passe par Ballersdorf, village alsacien mythique pour notre famille, village que je voulais revoir depuis longtemps pour honorer une mémoire.

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C'est en effet à Ballersdorf que mon Père méritait sa Croix de Guerre avec palmes.
A la libération de Ballersdorf et de Dannemarie, les 26-27 novembre 1944, la Brigade Alsace-Lorraine fut appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, et Papa était dans la Brigade Alsace-Lorraine.
De très durs combats firent beaucoup de morts dans ce village, et plus spécialement au Bois Le Prince situé juste aux abords de Ballersdorf.

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Des morts par dizaines.
Je me permets de recopier un peu un texte décrivant le déroulement de ces journées, pour honorer la mémoire de mon cher Père.


"La Brigade Alsace-Lorraine est appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, enparticulier du CC4 du colonel Schlesser à partir du 23 novembre 1944, aux côtés de la Légion Etrangère.
La percée de la 1ere Armée du Gal de Lattre qui permet la libération de Belfort (18-21 novembre) et celle d' Altkirch et de Mulhouse (20-21 novembre) ont provoqué une contre offensive de l'ennemivenant du nord ouest pour verrouiller le passage de ravitaillement de cette 1ere Armée ; elle est menée d'ouest en est depuis Dannemarie, bastion renforcé, à Seppois et veut couper l'armée française de ses arrières.
Dès le 23 novembre, le commandant du bataillon Mulhouse de la BAL, René Dopff, reçoit pour mission de garder libre la route Courtelevant-Seppois, en « nettoyant » les bois alentour pour le passage des convois. Sa compagnie Vieil-Armand est renforcée de la compagnie Kléber du bataillon Metz ; arrivées sur place vers 18 h elles sont prises dans un embouteillage de plus de 200
véhicules capot contre capot, dans le froid et la pluie.
Le 24 dans la matinée, l'infanterie menée par le capitaine Linder attaque dans les bois l'ennemi avant d'être blessé, relevé par Fischer blessé lui même le soir...mais en fin de journée, le verrou est dégagé.
Voilà les engagés volontaires de la BAL, arrivant enfin en Alsace le 25 novembre, direction Altkirch libérée mais dont les environs au nord-ouest sont tenus par l'ennemi.
Le 26 novembre, la bataille décisive commence. Il s'agit depuis Altkirch de former une tenaille par le nord-ouest et le sud-ouest pour faire tomber le bastion de Ballersdorf puis attaquer ensuite celui de Dannemarie.
Depuis Carspach, le bataillon Strasbourg et les chars du CC4 se dirigent vers Hagenbach pour se scinder en deux à mi-distance, Valmy (Gandouin) et une section de Verdun (Pfeiffer) continuant vers Hagenbach tandis que deux sections de Verdun se dirigent vers Ballersdorf, Malnory abordant l'entrée nord et les autres par le sud.
A Hagenbach, sous les tirs ennemis, Peiffer, Dentzer, ses camarades et deux chars arrivent à franchir le pont du canal du Rhône au Rhin avant qu'il ne saute tandis que Leyenberger et ses hommes neutralisent l'ennemi retranché dans la tuilerie et font 15 prisonniers.
A Ballersdorf, l'entrée nord est défendue âprement, des canons antichars tirent depuis le cimetière, deux chars sont détruits ; à l'entrée du village, Malnory est blessé, Augustin Morgenthaler est tué en allant le secourir ; au sud, c'est maison par maison qu'il faut progresser, l'ennemi tirant depuis les étages des maisons tandis que les SS s'étaient réfugiés au milieu des habitants dans les caves.
A 16 heures, Ballersdorf est libéré, 60 prisonniers rassemblés; Pierre Herkès à lui seul capture 16 SS et un chef de bataillon cachés dans des caves au milieu des civils. Un important matériel est récupéré.
Le curé du village, retrouvé par Georges Morgenthaler, frère d'Augustin, peut enfin bénir la dépouille de son neveu et celle des autres tués.
Parallèlement, Valmy conduit par Gandouin progresse par le nord vers Dannemarie, bois et étangs sont des pièges qu'utilise l'ennemi.
Dans la journée, en direction d'Aspach, les compagnies du bataillon Mulhouse, Donon et Vieil- Armand soutiennent les chars et « nettoient » les bois tenus par l'ennemi.
Henri Zundel saute sur une mine antichar, il est tué ; Hell qui n'a pas revu sa mère depuis 4 ans, habitant à quelques kilomètres, ne peut la rejoindre ; ils ne se sont pas revus, il est tué à Dannemarie le lendemain.
...etc..."


Image

Papa fut décoré pour avoir été un des meneurs des assauts et je suis fier de le signaler.
En ces périodes de dénigrement quasi obligatoire et de bon ton de la notion d'héroïsme, qui engendre les moqueries des esprits bobo et les enfouissements de faits historiques, j'aime à faire ressurgir ces moments de l'histoire car en plus, j'avais le héros devant les yeux tous les jours et ce héros était mon Père.

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...
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Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par gecko » 07 nov. 2019, 19:26

Est-Motorcycles a écrit :
07 nov. 2019, 17:45
Bon, le train est toujours un peu "sportif", c'est pour les jeunes...Vieux wagons, le roulage s'effectue dans un bordel de bruit assourdissant doublé d'une secouage de prunier dont on se souvient longtemps. C'est pas pour Fred et ses acouphènes...et quand je dis secouage de prunier, c'est secouage de vrai prunier, cad que tu as la tête qui tourne !
Tu ne fermes pas l'oeil mais tant pis : en une nuit tu fais 700 bornes...
Arrivée Lörrach, débarquement pénard, frontière à 25 kils et t'es en Alsace ! :D :D 8) :twisted:
En me dirigeant vers Belfort, la route passe par Ballersdorf, village alsacien mythique pour notre famille, village que je voulais revoir depuis longtemps pour honorer une mémoire.

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C'est en effet à Ballersdorf que mon Père méritait sa Croix de Guerre avec palmes.
A la libération de Ballersdorf et de Dannemarie, les 26-27 novembre 1944, la Brigade Alsace-Lorraine fut appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, et Papa était dans la Brigade Alsace-Lorraine.
De très durs combats firent beaucoup de morts dans ce village, et plus spécialement au Bois Le Prince situé juste aux abords de Ballersdorf.

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Des morts par dizaines.
Je me permets de recopier un peu un texte décrivant le déroulement de ces journées, pour honorer la mémoire de mon cher Père.


"La Brigade Alsace-Lorraine est appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, enparticulier du CC4 du colonel Schlesser à partir du 23 novembre 1944, aux côtés de la Légion Etrangère.
La percée de la 1ere Armée du Gal de Lattre qui permet la libération de Belfort (18-21 novembre) et celle d' Altkirch et de Mulhouse (20-21 novembre) ont provoqué une contre offensive de l'ennemivenant du nord ouest pour verrouiller le passage de ravitaillement de cette 1ere Armée ; elle est menée d'ouest en est depuis Dannemarie, bastion renforcé, à Seppois et veut couper l'armée française de ses arrières.
Dès le 23 novembre, le commandant du bataillon Mulhouse de la BAL, René Dopff, reçoit pour mission de garder libre la route Courtelevant-Seppois, en « nettoyant » les bois alentour pour le passage des convois. Sa compagnie Vieil-Armand est renforcée de la compagnie Kléber du bataillon Metz ; arrivées sur place vers 18 h elles sont prises dans un embouteillage de plus de 200
véhicules capot contre capot, dans le froid et la pluie.
Le 24 dans la matinée, l'infanterie menée par le capitaine Linder attaque dans les bois l'ennemi avant d'être blessé, relevé par Fischer blessé lui même le soir...mais en fin de journée, le verrou est dégagé.
Voilà les engagés volontaires de la BAL, arrivant enfin en Alsace le 25 novembre, direction Altkirch libérée mais dont les environs au nord-ouest sont tenus par l'ennemi.
Le 26 novembre, la bataille décisive commence. Il s'agit depuis Altkirch de former une tenaille par le nord-ouest et le sud-ouest pour faire tomber le bastion de Ballersdorf puis attaquer ensuite celui de Dannemarie.
Depuis Carspach, le bataillon Strasbourg et les chars du CC4 se dirigent vers Hagenbach pour se scinder en deux à mi-distance, Valmy (Gandouin) et une section de Verdun (Pfeiffer) continuant vers Hagenbach tandis que deux sections de Verdun se dirigent vers Ballersdorf, Malnory abordant l'entrée nord et les autres par le sud.
A Hagenbach, sous les tirs ennemis, Peiffer, Dentzer, ses camarades et deux chars arrivent à franchir le pont du canal du Rhône au Rhin avant qu'il ne saute tandis que Leyenberger et ses hommes neutralisent l'ennemi retranché dans la tuilerie et font 15 prisonniers.
A Ballersdorf, l'entrée nord est défendue âprement, des canons antichars tirent depuis le cimetière, deux chars sont détruits ; à l'entrée du village, Malnory est blessé, Augustin Morgenthaler est tué en allant le secourir ; au sud, c'est maison par maison qu'il faut progresser, l'ennemi tirant depuis les étages des maisons tandis que les SS s'étaient réfugiés au milieu des habitants dans les caves.
A 16 heures, Ballersdorf est libéré, 60 prisonniers rassemblés; Pierre Herkès à lui seul capture 16 SS et un chef de bataillon cachés dans des caves au milieu des civils. Un important matériel est récupéré.
Le curé du village, retrouvé par Georges Morgenthaler, frère d'Augustin, peut enfin bénir la dépouille de son neveu et celle des autres tués.
Parallèlement, Valmy conduit par Gandouin progresse par le nord vers Dannemarie, bois et étangs sont des pièges qu'utilise l'ennemi.
Dans la journée, en direction d'Aspach, les compagnies du bataillon Mulhouse, Donon et Vieil- Armand soutiennent les chars et « nettoient » les bois tenus par l'ennemi.
Henri Zundel saute sur une mine antichar, il est tué ; Hell qui n'a pas revu sa mère depuis 4 ans, habitant à quelques kilomètres, ne peut la rejoindre ; ils ne se sont pas revus, il est tué à Dannemarie le lendemain.
...etc..."


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Papa fut décoré pour avoir été un des meneurs des assauts et je suis fier de le signaler.
En ces périodes de dénigrement quasi obligatoire et de bon ton de la notion d'héroïsme, qui engendre les moqueries des esprits bobo et les enfouissements de faits historiques, j'aime à faire ressurgir ces moments de l'histoire car en plus, j'avais le héros devant les yeux tous les jours et ce héros était mon Père.

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Cathy » 07 nov. 2019, 19:29

Est-Motorcycles a écrit :
07 nov. 2019, 17:45
pvdm100358 a écrit :
05 nov. 2019, 22:42
Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 22:20
...
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

Image
Merci de nous avoir conté ce grand voyage, pour les rencontres, les textes, les pensées générées; le temps pris pour le partage.
Avec grand plaisir, tout comme toi qui a formidablement conté le tient :

viewtopic.php?f=2&t=3579&start=60

Tu sais donc ce que sont ces retours...
Pour ce qui me concerne, je profite toujours des derniers jours pour revenir tranquillement. C'est dans cette période que je décide de ma prochaine destination et donc du moteur qui ira bien pour cela.
Depuis le temps j'ai une petite "banque de pièces" qui me permet de monter n'importe quel type de moteur qui me va bien. Du coupleux pur ou d'autres qui montent un peu plus en régime, en disposant de deux carters seulement, dedans je monte ce que je veux et cela me va très bien.

Nous accostions donc à Kiel en Allemagne après une traversée tranquille dans cet énorme ferry du même type que celui de l'aller, genre "Dallas"... :P
Là, dès la sortie du port toujours le même turbin désespérant allemand :evil: :evil: :

Image

Il n'y a pas, en Allemagne, tu ne peux plus faire 50 bornes sans un embouteillage d'enfer.
Heureusement je n'avais que 80 kils à faire pour rallier la gare de fret de Hambourg ! Hop, embarquement dans le train comme à l'aller, pour éviter ce cauchemar allemand, pour ne pas crever la mécanique, ni les pneus ni le bonhomme ...

Image

Bon, le train est toujours un peu "sportif", c'est pour les jeunes...Vieux wagons, le roulage s'effectue dans un bordel de bruit assourdissant doublé d'une secouage de prunier dont on se souvient longtemps. C'est pas pour Fred et ses acouphènes...et quand je dis secouage de prunier, c'est secouage de vrai prunier, cad que tu as la tête qui tourne !
Tu ne fermes pas l'oeil mais tant pis : en une nuit tu fais 700 bornes...
Arrivée Lörrach, débarquement pénard, frontière à 25 kils et t'es en Alsace ! :D :D 8) :twisted:
En me dirigeant vers Belfort, la route passe par Ballersdorf, village alsacien mythique pour notre famille, village que je voulais revoir depuis longtemps pour honorer une mémoire.

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C'est en effet à Ballersdorf que mon Père méritait sa Croix de Guerre avec palmes.
A la libération de Ballersdorf et de Dannemarie, les 26-27 novembre 1944, la Brigade Alsace-Lorraine fut appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, et Papa était dans la Brigade Alsace-Lorraine.
De très durs combats firent beaucoup de morts dans ce village, et plus spécialement au Bois Le Prince situé juste aux abords de Ballersdorf.

Image

Des morts par dizaines.
Je me permets de recopier un peu un texte décrivant le déroulement de ces journées, pour honorer la mémoire de mon cher Père.


"La Brigade Alsace-Lorraine est appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, enparticulier du CC4 du colonel Schlesser à partir du 23 novembre 1944, aux côtés de la Légion Etrangère.
La percée de la 1ere Armée du Gal de Lattre qui permet la libération de Belfort (18-21 novembre) et celle d' Altkirch et de Mulhouse (20-21 novembre) ont provoqué une contre offensive de l'ennemivenant du nord ouest pour verrouiller le passage de ravitaillement de cette 1ere Armée ; elle est menée d'ouest en est depuis Dannemarie, bastion renforcé, à Seppois et veut couper l'armée française de ses arrières.
Dès le 23 novembre, le commandant du bataillon Mulhouse de la BAL, René Dopff, reçoit pour mission de garder libre la route Courtelevant-Seppois, en « nettoyant » les bois alentour pour le passage des convois. Sa compagnie Vieil-Armand est renforcée de la compagnie Kléber du bataillon Metz ; arrivées sur place vers 18 h elles sont prises dans un embouteillage de plus de 200
véhicules capot contre capot, dans le froid et la pluie.
Le 24 dans la matinée, l'infanterie menée par le capitaine Linder attaque dans les bois l'ennemi avant d'être blessé, relevé par Fischer blessé lui même le soir...mais en fin de journée, le verrou est dégagé.
Voilà les engagés volontaires de la BAL, arrivant enfin en Alsace le 25 novembre, direction Altkirch libérée mais dont les environs au nord-ouest sont tenus par l'ennemi.
Le 26 novembre, la bataille décisive commence. Il s'agit depuis Altkirch de former une tenaille par le nord-ouest et le sud-ouest pour faire tomber le bastion de Ballersdorf puis attaquer ensuite celui de Dannemarie.
Depuis Carspach, le bataillon Strasbourg et les chars du CC4 se dirigent vers Hagenbach pour se scinder en deux à mi-distance, Valmy (Gandouin) et une section de Verdun (Pfeiffer) continuant vers Hagenbach tandis que deux sections de Verdun se dirigent vers Ballersdorf, Malnory abordant l'entrée nord et les autres par le sud.
A Hagenbach, sous les tirs ennemis, Peiffer, Dentzer, ses camarades et deux chars arrivent à franchir le pont du canal du Rhône au Rhin avant qu'il ne saute tandis que Leyenberger et ses hommes neutralisent l'ennemi retranché dans la tuilerie et font 15 prisonniers.
A Ballersdorf, l'entrée nord est défendue âprement, des canons antichars tirent depuis le cimetière, deux chars sont détruits ; à l'entrée du village, Malnory est blessé, Augustin Morgenthaler est tué en allant le secourir ; au sud, c'est maison par maison qu'il faut progresser, l'ennemi tirant depuis les étages des maisons tandis que les SS s'étaient réfugiés au milieu des habitants dans les caves.
A 16 heures, Ballersdorf est libéré, 60 prisonniers rassemblés; Pierre Herkès à lui seul capture 16 SS et un chef de bataillon cachés dans des caves au milieu des civils. Un important matériel est récupéré.
Le curé du village, retrouvé par Georges Morgenthaler, frère d'Augustin, peut enfin bénir la dépouille de son neveu et celle des autres tués.
Parallèlement, Valmy conduit par Gandouin progresse par le nord vers Dannemarie, bois et étangs sont des pièges qu'utilise l'ennemi.
Dans la journée, en direction d'Aspach, les compagnies du bataillon Mulhouse, Donon et Vieil- Armand soutiennent les chars et « nettoient » les bois tenus par l'ennemi.
Henri Zundel saute sur une mine antichar, il est tué ; Hell qui n'a pas revu sa mère depuis 4 ans, habitant à quelques kilomètres, ne peut la rejoindre ; ils ne se sont pas revus, il est tué à Dannemarie le lendemain.
...etc..."


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Papa fut décoré pour avoir été un des meneurs des assauts et je suis fier de le signaler.
En ces périodes de dénigrement quasi obligatoire et de bon ton de la notion d'héroïsme, qui engendre les moqueries des esprits bobo et les enfouissements de faits historiques, j'aime à faire ressurgir ces moments de l'histoire car en plus, j'avais le héros devant les yeux tous les jours et ce héros était mon Père.

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...
Quel émouvant témoignage sur l’héroïsme d'un Papa exceptionnel au doux regard !

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Marip
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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par Marip » 07 nov. 2019, 22:45

Est-Motorcycles a écrit :
07 nov. 2019, 17:45
pvdm100358 a écrit :
05 nov. 2019, 22:42
Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 22:20
...
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

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Merci de nous avoir conté ce grand voyage, pour les rencontres, les textes, les pensées générées; le temps pris pour le partage.
Avec grand plaisir, tout comme toi qui a formidablement conté le tient :

viewtopic.php?f=2&t=3579&start=60

Tu sais donc ce que sont ces retours...
Pour ce qui me concerne, je profite toujours des derniers jours pour revenir tranquillement. C'est dans cette période que je décide de ma prochaine destination et donc du moteur qui ira bien pour cela.
Depuis le temps j'ai une petite "banque de pièces" qui me permet de monter n'importe quel type de moteur qui me va bien. Du coupleux pur ou d'autres qui montent un peu plus en régime, en disposant de deux carters seulement, dedans je monte ce que je veux et cela me va très bien.

Nous accostions donc à Kiel en Allemagne après une traversée tranquille dans cet énorme ferry du même type que celui de l'aller, genre "Dallas"... :P
Là, dès la sortie du port toujours le même turbin désespérant allemand :evil: :evil: :

Image

Il n'y a pas, en Allemagne, tu ne peux plus faire 50 bornes sans un embouteillage d'enfer.
Heureusement je n'avais que 80 kils à faire pour rallier la gare de fret de Hambourg ! Hop, embarquement dans le train comme à l'aller, pour éviter ce cauchemar allemand, pour ne pas crever la mécanique, ni les pneus ni le bonhomme ...

Image

Bon, le train est toujours un peu "sportif", c'est pour les jeunes...Vieux wagons, le roulage s'effectue dans un bordel de bruit assourdissant doublé d'une secouage de prunier dont on se souvient longtemps. C'est pas pour Fred et ses acouphènes...et quand je dis secouage de prunier, c'est secouage de vrai prunier, cad que tu as la tête qui tourne !
Tu ne fermes pas l'oeil mais tant pis : en une nuit tu fais 700 bornes...
Arrivée Lörrach, débarquement pénard, frontière à 25 kils et t'es en Alsace ! :D :D 8) :twisted:
En me dirigeant vers Belfort, la route passe par Ballersdorf, village alsacien mythique pour notre famille, village que je voulais revoir depuis longtemps pour honorer une mémoire.

Image

C'est en effet à Ballersdorf que mon Père méritait sa Croix de Guerre avec palmes.
A la libération de Ballersdorf et de Dannemarie, les 26-27 novembre 1944, la Brigade Alsace-Lorraine fut appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, et Papa était dans la Brigade Alsace-Lorraine.
De très durs combats firent beaucoup de morts dans ce village, et plus spécialement au Bois Le Prince situé juste aux abords de Ballersdorf.

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Des morts par dizaines.
Je me permets de recopier un peu un texte décrivant le déroulement de ces journées, pour honorer la mémoire de mon cher Père.


"La Brigade Alsace-Lorraine est appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, enparticulier du CC4 du colonel Schlesser à partir du 23 novembre 1944, aux côtés de la Légion Etrangère.
La percée de la 1ere Armée du Gal de Lattre qui permet la libération de Belfort (18-21 novembre) et celle d' Altkirch et de Mulhouse (20-21 novembre) ont provoqué une contre offensive de l'ennemivenant du nord ouest pour verrouiller le passage de ravitaillement de cette 1ere Armée ; elle est menée d'ouest en est depuis Dannemarie, bastion renforcé, à Seppois et veut couper l'armée française de ses arrières.
Dès le 23 novembre, le commandant du bataillon Mulhouse de la BAL, René Dopff, reçoit pour mission de garder libre la route Courtelevant-Seppois, en « nettoyant » les bois alentour pour le passage des convois. Sa compagnie Vieil-Armand est renforcée de la compagnie Kléber du bataillon Metz ; arrivées sur place vers 18 h elles sont prises dans un embouteillage de plus de 200
véhicules capot contre capot, dans le froid et la pluie.
Le 24 dans la matinée, l'infanterie menée par le capitaine Linder attaque dans les bois l'ennemi avant d'être blessé, relevé par Fischer blessé lui même le soir...mais en fin de journée, le verrou est dégagé.
Voilà les engagés volontaires de la BAL, arrivant enfin en Alsace le 25 novembre, direction Altkirch libérée mais dont les environs au nord-ouest sont tenus par l'ennemi.
Le 26 novembre, la bataille décisive commence. Il s'agit depuis Altkirch de former une tenaille par le nord-ouest et le sud-ouest pour faire tomber le bastion de Ballersdorf puis attaquer ensuite celui de Dannemarie.
Depuis Carspach, le bataillon Strasbourg et les chars du CC4 se dirigent vers Hagenbach pour se scinder en deux à mi-distance, Valmy (Gandouin) et une section de Verdun (Pfeiffer) continuant vers Hagenbach tandis que deux sections de Verdun se dirigent vers Ballersdorf, Malnory abordant l'entrée nord et les autres par le sud.
A Hagenbach, sous les tirs ennemis, Peiffer, Dentzer, ses camarades et deux chars arrivent à franchir le pont du canal du Rhône au Rhin avant qu'il ne saute tandis que Leyenberger et ses hommes neutralisent l'ennemi retranché dans la tuilerie et font 15 prisonniers.
A Ballersdorf, l'entrée nord est défendue âprement, des canons antichars tirent depuis le cimetière, deux chars sont détruits ; à l'entrée du village, Malnory est blessé, Augustin Morgenthaler est tué en allant le secourir ; au sud, c'est maison par maison qu'il faut progresser, l'ennemi tirant depuis les étages des maisons tandis que les SS s'étaient réfugiés au milieu des habitants dans les caves.
A 16 heures, Ballersdorf est libéré, 60 prisonniers rassemblés; Pierre Herkès à lui seul capture 16 SS et un chef de bataillon cachés dans des caves au milieu des civils. Un important matériel est récupéré.
Le curé du village, retrouvé par Georges Morgenthaler, frère d'Augustin, peut enfin bénir la dépouille de son neveu et celle des autres tués.
Parallèlement, Valmy conduit par Gandouin progresse par le nord vers Dannemarie, bois et étangs sont des pièges qu'utilise l'ennemi.
Dans la journée, en direction d'Aspach, les compagnies du bataillon Mulhouse, Donon et Vieil- Armand soutiennent les chars et « nettoient » les bois tenus par l'ennemi.
Henri Zundel saute sur une mine antichar, il est tué ; Hell qui n'a pas revu sa mère depuis 4 ans, habitant à quelques kilomètres, ne peut la rejoindre ; ils ne se sont pas revus, il est tué à Dannemarie le lendemain.
...etc..."


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Papa fut décoré pour avoir été un des meneurs des assauts et je suis fier de le signaler.
En ces périodes de dénigrement quasi obligatoire et de bon ton de la notion d'héroïsme, qui engendre les moqueries des esprits bobo et les enfouissements de faits historiques, j'aime à faire ressurgir ces moments de l'histoire car en plus, j'avais le héros devant les yeux tous les jours et ce héros était mon Père.

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...
Admirable et totalement respectable. Je suis très touchée par ce témoignage si proche.
c'est pas parcequ'ils disent tous la même chose qu'ils ont raison

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Re: NORVEGE, un goût d'éternel 2019

Message par creationsthor » 08 nov. 2019, 08:49

Est-Motorcycles a écrit :
07 nov. 2019, 17:45
pvdm100358 a écrit :
05 nov. 2019, 22:42
Est-Motorcycles a écrit :
01 nov. 2019, 22:20
...
Les paysages parlent, ils racontent une histoire toujours différente avec un fond musical...

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Merci de nous avoir conté ce grand voyage, pour les rencontres, les textes, les pensées générées; le temps pris pour le partage.
Avec grand plaisir, tout comme toi qui a formidablement conté le tient :

viewtopic.php?f=2&t=3579&start=60

Tu sais donc ce que sont ces retours...
Pour ce qui me concerne, je profite toujours des derniers jours pour revenir tranquillement. C'est dans cette période que je décide de ma prochaine destination et donc du moteur qui ira bien pour cela.
Depuis le temps j'ai une petite "banque de pièces" qui me permet de monter n'importe quel type de moteur qui me va bien. Du coupleux pur ou d'autres qui montent un peu plus en régime, en disposant de deux carters seulement, dedans je monte ce que je veux et cela me va très bien.

Nous accostions donc à Kiel en Allemagne après une traversée tranquille dans cet énorme ferry du même type que celui de l'aller, genre "Dallas"... :P
Là, dès la sortie du port toujours le même turbin désespérant allemand :evil: :evil: :

Image

Il n'y a pas, en Allemagne, tu ne peux plus faire 50 bornes sans un embouteillage d'enfer.
Heureusement je n'avais que 80 kils à faire pour rallier la gare de fret de Hambourg ! Hop, embarquement dans le train comme à l'aller, pour éviter ce cauchemar allemand, pour ne pas crever la mécanique, ni les pneus ni le bonhomme ...

Image

Bon, le train est toujours un peu "sportif", c'est pour les jeunes...Vieux wagons, le roulage s'effectue dans un bordel de bruit assourdissant doublé d'une secouage de prunier dont on se souvient longtemps. C'est pas pour Fred et ses acouphènes...et quand je dis secouage de prunier, c'est secouage de vrai prunier, cad que tu as la tête qui tourne !
Tu ne fermes pas l'oeil mais tant pis : en une nuit tu fais 700 bornes...
Arrivée Lörrach, débarquement pénard, frontière à 25 kils et t'es en Alsace ! :D :D 8) :twisted:
En me dirigeant vers Belfort, la route passe par Ballersdorf, village alsacien mythique pour notre famille, village que je voulais revoir depuis longtemps pour honorer une mémoire.

Image

C'est en effet à Ballersdorf que mon Père méritait sa Croix de Guerre avec palmes.
A la libération de Ballersdorf et de Dannemarie, les 26-27 novembre 1944, la Brigade Alsace-Lorraine fut appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, et Papa était dans la Brigade Alsace-Lorraine.
De très durs combats firent beaucoup de morts dans ce village, et plus spécialement au Bois Le Prince situé juste aux abords de Ballersdorf.

Image

Des morts par dizaines.
Je me permets de recopier un peu un texte décrivant le déroulement de ces journées, pour honorer la mémoire de mon cher Père.


"La Brigade Alsace-Lorraine est appelée en infanterie d'accompagnement de la 5eme DB, enparticulier du CC4 du colonel Schlesser à partir du 23 novembre 1944, aux côtés de la Légion Etrangère.
La percée de la 1ere Armée du Gal de Lattre qui permet la libération de Belfort (18-21 novembre) et celle d' Altkirch et de Mulhouse (20-21 novembre) ont provoqué une contre offensive de l'ennemivenant du nord ouest pour verrouiller le passage de ravitaillement de cette 1ere Armée ; elle est menée d'ouest en est depuis Dannemarie, bastion renforcé, à Seppois et veut couper l'armée française de ses arrières.
Dès le 23 novembre, le commandant du bataillon Mulhouse de la BAL, René Dopff, reçoit pour mission de garder libre la route Courtelevant-Seppois, en « nettoyant » les bois alentour pour le passage des convois. Sa compagnie Vieil-Armand est renforcée de la compagnie Kléber du bataillon Metz ; arrivées sur place vers 18 h elles sont prises dans un embouteillage de plus de 200
véhicules capot contre capot, dans le froid et la pluie.
Le 24 dans la matinée, l'infanterie menée par le capitaine Linder attaque dans les bois l'ennemi avant d'être blessé, relevé par Fischer blessé lui même le soir...mais en fin de journée, le verrou est dégagé.
Voilà les engagés volontaires de la BAL, arrivant enfin en Alsace le 25 novembre, direction Altkirch libérée mais dont les environs au nord-ouest sont tenus par l'ennemi.
Le 26 novembre, la bataille décisive commence. Il s'agit depuis Altkirch de former une tenaille par le nord-ouest et le sud-ouest pour faire tomber le bastion de Ballersdorf puis attaquer ensuite celui de Dannemarie.
Depuis Carspach, le bataillon Strasbourg et les chars du CC4 se dirigent vers Hagenbach pour se scinder en deux à mi-distance, Valmy (Gandouin) et une section de Verdun (Pfeiffer) continuant vers Hagenbach tandis que deux sections de Verdun se dirigent vers Ballersdorf, Malnory abordant l'entrée nord et les autres par le sud.
A Hagenbach, sous les tirs ennemis, Peiffer, Dentzer, ses camarades et deux chars arrivent à franchir le pont du canal du Rhône au Rhin avant qu'il ne saute tandis que Leyenberger et ses hommes neutralisent l'ennemi retranché dans la tuilerie et font 15 prisonniers.
A Ballersdorf, l'entrée nord est défendue âprement, des canons antichars tirent depuis le cimetière, deux chars sont détruits ; à l'entrée du village, Malnory est blessé, Augustin Morgenthaler est tué en allant le secourir ; au sud, c'est maison par maison qu'il faut progresser, l'ennemi tirant depuis les étages des maisons tandis que les SS s'étaient réfugiés au milieu des habitants dans les caves.
A 16 heures, Ballersdorf est libéré, 60 prisonniers rassemblés; Pierre Herkès à lui seul capture 16 SS et un chef de bataillon cachés dans des caves au milieu des civils. Un important matériel est récupéré.
Le curé du village, retrouvé par Georges Morgenthaler, frère d'Augustin, peut enfin bénir la dépouille de son neveu et celle des autres tués.
Parallèlement, Valmy conduit par Gandouin progresse par le nord vers Dannemarie, bois et étangs sont des pièges qu'utilise l'ennemi.
Dans la journée, en direction d'Aspach, les compagnies du bataillon Mulhouse, Donon et Vieil- Armand soutiennent les chars et « nettoient » les bois tenus par l'ennemi.
Henri Zundel saute sur une mine antichar, il est tué ; Hell qui n'a pas revu sa mère depuis 4 ans, habitant à quelques kilomètres, ne peut la rejoindre ; ils ne se sont pas revus, il est tué à Dannemarie le lendemain.
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Papa fut décoré pour avoir été un des meneurs des assauts et je suis fier de le signaler.
En ces périodes de dénigrement quasi obligatoire et de bon ton de la notion d'héroïsme, qui engendre les moqueries des esprits bobo et les enfouissements de faits historiques, j'aime à faire ressurgir ces moments de l'histoire car en plus, j'avais le héros devant les yeux tous les jours et ce héros était mon Père.

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C'est le courage de tels d'hommes, de tels pères, qui a permis que je puisse vivre avec le mien, résistant Lorrain menant le groupe "Frédéric action" qui fut déporté à Dachau début 1944...
Merci.
Pierre

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