Le matérialisme ne nous a pas habitué à croire que les objets peuvent avoir une âme. Bien au contraire : ils feraient partie du "règne de la quantité"...
Mais on n'est pas borné lorsqu'il y a de l'âme, et Babouchka n'est pas bornée...
Je sais bien qu'il en est qui pensent que je suis fou. Moi je crois que c'est l'excès de rationalisme qui est une folie, et une folie pure.
Il n'existe d'ailleurs pas de poésie sur le rationalisme. La peinture a bien tenté avec les oeuvres "modernes" comme celles de Buffet par exemple, mais ses pointes acérées et rationnelles décrivent pour moi un monde de prison.
Déjà que la raison reste très limitée, sa reconstruction ou sa restructuration via l'exercice du rationalisme est d'un ennui à crever.
Wikipédia dit : "Ce n'est pas l'usage de la raison, ni sa revendication, qui suffit à définir le rationalisme comme doctrine. ... Le rationalisme moderne repose sur le postulat métaphysique selon lequel les principes qui sous-tendent la réalité sont identiques aux lois de la raison elle-même."
Oh p'tin que c'est chiant !
Non, simplement j'essaie de trouver les raisons pour lesquelles tel ou tel autre peuvent suriner à longueur de journée que leur machine "n'est qu'un tas de ferraille".
C'est se mettre sur un tabouret, montrer du doigt un objet et, supérieur, déclarer que cet objet "n'est que..."
L'homme ne serait qu'un tas de molécules ?
Certes il l'est mais pas que...surtout pas que...car l'homme ne survit que par ce qu'il crée et cette soif de créer n'est pas rationnelle.
Que faire lorsqu'un être cher nous quitte pour toujours et que l'on se retrouve seul avec les objets banals de la vie quotidienne ?
Pour moi, l'amour est une attitude envers tout ce qui existe. Il commence par l'amour que l'on porte aux objets. Non par goût de la propriété, mais par respect de ce qu'ils représentent.
La beauté d'un être n'est pas un vain assemblage de traits suaves et de contours gracieux ; c'est le miroir d'une belle âme, elle n'est beauté qu'à ce titre : voulez-vous être beaux, parfaitement beaux, alors avant tout soyez bons ; l'âme se réfléchit plus qu'on ne croit sur le visage. Jamais, soyez-en sûrs, un méchant homme ou femme n'est parfaitement beau : il y a je ne sais quelle dissonance entre la grâce des formes et la disgrâce de l'expression qui fait plus de peine à voir que la laideur même.
On peut donc voir l'âme.
L'âme est un navire imposant qu'il faut manœuvrer avec prudence. Mais une belle âme est simple, enthousiaste et franche, sans dédain et sans malice, sans égoïsme et vanité.