Oui merci, les encouragements sont motivants quand, tôt le matin ou tard le soir, au creux du froid de l'atelier, seul, je me trouve au pied des difficultés de création et d'invention face à cette folie qui me ronge, celle d'aller plus loin et plus fort, celle de ne jamais laisser tomber, de toujours évoluer en résolvant les problèmes un à un.pvdm100358 a écrit : ↑28 déc. 2018, 09:29Quel beau boulot, ces cylindres!! Pour ce qui est produit en Chine, pour y avoir travailler, je confirme: ils sont capables du pire - copies de bas étage, produits dangereux, voire empoisonnés - comme du meilleur.
Pas toujours évident de faire le tri.
Mais, ce que toi, tu sors de ta tête, tes mains et tes machines, j'en reste admiratif!
Pour autant que des encouragements te sont motivants, reçois les miens, sincères.
Joyeuse fin d'année à tous.
Pierre, l'africian
Mais je le répète et je sais bien que l'on ne me croit pas : on peut tous faire pareil. Voici des années je ne savais rien, j'avais peur de tout acte réellement mécanique de transformation et, peu à peu, en expérimentant, en testant, en pratiquant, on avance, on avance...
J'espère seulement communiquer le virus, tracer des "premiers pas" dans un sable délicat afin de dire aux fous qui veulent prendre la vraie route : allez-y, n'ayez pas peur.
Que peut-il vous arriver ? De vous planter ? Et alors, je me suis planté aussi et je me replanterai, mais je suis vivant, droit dans mes pompes devant le "créateur" en le remerciant de ses lumières, des dons de ceux qui m'ont appris, de me donner encore la vision de l'au delà de l'horizon, derrière les sommets !
Derrière les sommets il y a la vie, l'inconnu. Tout prévoir est une catastrophe, une mort annoncée.
Il faut tenter l'aventure tous les jours, sans relâche.
Ceux qui ne tentent pas l'aventure ont la routine, la sécurité mais l'ennui...
Il n'y a donc rien d'extraordinaire dans mes démarches : simplement je n'aime pas me faire chier dans un monde connu, je hais le connu, le répété, les chemins tracés.
La connaissance, c'est bien mais elle comporte une énorme part de connu et par ce fait elle tue tout inconnu possible.
Je n'ai pas choisi cette direction de vie et je m'éloigne des personnes qui la choisissent car ils sont ennuyeux au possible. Ils sont enfermés dans les pseudo connaissances encyclopédiques qui ne sont pas dynamiques mais mortes.
Je profite donc de ces quelques jours de quiétude de "fêtes" pour fermer l'atelier qui sera ré-ouvert vers le 4-1-2019, de manière à me pencher très sérieusement sur cette éternelle question des moteurs qui chauffent. D'autant qu'en 2019 je vais traverser des contrées chaudes...
Pas mal de choses avaient été résolues par ces formidables cylindres usinés dans la masse, par l'adoption de pistons et chemises vraiment performantes : la température moyenne du moteur en utilisation normale est ainsi tombée de 30° et je pouvais rouler en continu dans une ambiance "normale" avoisinant les 25°C. La température d'huile au bout de 600 kms ne dépassait pas les 100°C et preuve en est la solidité de mes moteurs !
Nom de Zeus ils sont gravement costauds en les conduisant comme il faut et malgré leur forte augmentation de cylindrée.
Il faudra tout de même à l'avenir me reconnaître au moins psychologiquement cet état de pionnier sur ces moteurs, puisque la marque reproduit pour les Euro 6 toutes les modifications avec lesquelles je roule depuis plus de 8 ans. Mais peu importe, j'en suis même à me foutre complètement de ce genre de regard dans le rétroviseur : pas le temps, je roule !
Voici longtemps que je me rendais compte, en les manipulant, que les cylindres d'origine ne "sonnent" pas lorsqu'on les frappe : ils sont en fait réalisés avec des alliages d'aluminium avec du plomb et du zinc pour une meilleure fusibilité à la coulée. Lorsqu'on les frappe ils produisent un son étouffé, sourd comme du plomb.
Oh, d'origine ce n'est pas si mauvais et cela fonctionne très bien, cela convient comme tous les moteurs en usage normal !
Par contre un cylindre usiné dans la masse d'un rond laminé en pur aluminium, je vous dis pas la différence !
Ce sont les cloches de Pâques, la résurrection de la matière, une renaissance !
Il n'y a pas à lésiner : un alliage avec des métaux lourds n'a pas la même conductivité thermique qu'un métal pur martelé. Je vous prépare d'ailleurs une petite expérience sur cette question...
Le plomb, le zinc et autres sont de véritables "reteneurs" de calories. Il suffit de faire une expérience simple : prenez un petit cylindre de plomb et le même en aluminium, puis chauffez-les à 200°C. Laissez-les refroidir une demi heure et mesurez les température de chacun d'eux...
J'avais vécu la même amplitude de sons avec le vilo du T90, entre un vilo coulé et forgé.
Alors évidemment, usiner dans la masse des cylindres Ural est un bon bordel.
Eh bien ? On rêve ou on ne rêve pas ?
Le courage m'est venu en côtoyant les potiers Dogons par exemple : avec de l'argile et du minerai de fer, ils sortent des objets remarquables. Beaucoup à travers le monde travaillent extraordinairement avec des moyens qui feraient rougir un français lambda. Nous sommes trop gâtés, nous avons trop et cela nous rend cons et fainéants. Le mec qui veut faire une bague de roue a aujourd'hui besoin d'un tour qui sort le centième alors qu'un africain au fond de sa pampa saura utiliser une machine à coudre fichue pour sortir un bijou en or...
Les voilà, nos problèmes : on hésite à partir avec la tronche pleine de bonbecs et, devant des montagnes de technologies disponibles, on lève les yeux au ciel en se demandant si on va y arriver et en étant persuadés que l'on n'y arrivera pas !
Tudju...
Bon, avec une perceuse à colonne qui a 10 ans, un étau inclinable trouvé aux puces pour 30 € c'est pas facile mais ça marche quoi :
"Reste" à ajuster les tube cache-tige de culbuteurs à la main, à la perceuse à main et avec un alésoir cônique aussi trouvé aux puces, puis ensuite enculer la liquette (la chemise) re-usinée :
Bon, ça ne relève pas du pape ni de Mephistophélès : ça relève d'un gland comme moi qui ne veut plus s'emmerder avec les calories car ce qui casse les moteurs, ce sont les calories mises entre les mains de motards qui ont été nourris de clitos japs et qui, même s'ils font très gaffe, ne peuvent pas dépasser les frontières de l'Europe sans péter quelque chose. Et ce n'est pas de leur faute.
Je vous causerai de ce refroidissement forcé sous peu...