Je pense que comme un ane j 'ai clique sur le mauvais bouton.Est-Motorcycles a écrit : ↑25 juil. 2019, 22:20
Voici 4 jours je pensais être prêt...
La canicule a eu raison de ma nouvelle orientation : pour moi ces dernières semaines ont été insupportables au niveau du temps. L’atelier a été une véritable fournaise qui n’a rien arrangé, bien au contraire.
Cette atmosphère est l’inverse de ce que je suis au fond de moi et plusieurs fois des malaises ont ponctué mes journées. C’est juste inenvisageable.
Pour le rodage je me suis essayé à rouler quelques kilomètres sous ce cagnard épouvantable qui, dit-on, durera encore et encore ou du moins reviendra le temps de quelques pétages d'orages et hop, remake.... C’est juste impossible.
Envisager l’Italie et les pays de l’axe sous ce feu dément n’est pas pour ce que je suis maintenant.
Mais en bon alsacien le moral n’est pas atteint, bien au contraire c’est un nouveau défi : je laisse le feu de ce soleil hystérique se démerder seul et je me casse plein nord, là où ce matin par exemple règnent 16°C et la pluie.
Du respirable, les couilles au frais quoi.
La Géorgie, elle se fera lorsque le temps sera plus clément.
Il faut savoir quelquefois changer complètement d’orientation au dernier moment, rester souple, lâcher prise. Rien n’est réservé, rien n’est calculé, rien n’est préparé, pas les mêmes bagages...je sais simplement avec la certitude d’un bouc qui n’a pas baisé depuis trois jours que je me casse plein nord sans me retourner.
Les machines d’usinage vieillissantes ont aussi eu leurs conséquences. La précision des tubes cache tige de culbuteurs n’est pas au rendez-vous. J’ai besoin d’une précision de 1° en angle et je ne les ai pas eu à la volée. Machines, fatigue ? Je ne sais pas et à vrai dire tenter de le savoir serait somatiser un phénomène dont, au fond, je n’ai rien à foutre. Les conséquences sont des micro fuites que mon esprit de mécanicien se refuse à colmater genre petit con qui pousse les miettes sous la table et obsessions sur la route.
Je renvois donc mes beaux cylindres au placard en attente pour les remplacer par des vieux que je gardais sous la main.
Il faut savoir quelquefois changer, rester souple, lâcher prise...ne pas s’entêter car l’ego joue des tours à tous âges et à tous les niveaux. Je repars donc « seulement » en 950 cc avec de vieux pistons qui ont fait 2 fois la Russie et 3 fois le Cap Nord : c’est juste génial.
En rentrant, je réfléchis à cette machine de précision dont il a été question à l’issue du changement d’orientation du T90 (voir forum privé qui sera sous peu réactualisé dans l’élargissement de son accès) et je te fabriquerai des angles à 10’ près de précision...toujours avec la même détermination que le bouc – le même...
La solidité de l’alternateur décalé me scotche : je garde le principe qui est formidable mais électriquement les alternateurs modernes ne nécessitent pas le même câblage que ceux des Ural...Après les 300 premiers kils j’ai donc cramé mon module qui demande 12 volts mais 12 volts de poil de cul de blonde nazie sortant des alternateurs de la marque, pas 12 volts de batterie TP de carbo. En rentrant je referai sereinement mon circuit de ce côté – il faut le temps d’y réfléchir et ce temps je ne l’ai pas maintenant.
On avait eu ce problème en Mongolie où on avait cramé les capteurs CDI un à un…
Pas de problème, ce sera fait au retour tranquillement, il faut avoir raison garder et se gratter le cul au lieu de prendre rendez-vous chez le toubib pour du Prozac.
Il est aussi possible que le fait que les éléments soient à l’extérieur ai joué. Je verrai bien. Les masses électriques sont vicieuses...
Après trois jours de travail intense du style goulag des années 30, voilà que je suis enfin prêt.
Je garde jalousement ma cale car le moteur ne chauffe pas, ma sonde, les carbus à guillotines directes, mes culasses de Euro 4 qui sont merveilleuses et tous les supports des montages qui restent à demeure.
Cette période m’a appris une chose de plus : la flexibilité et surtout le courage dans la détermination. Nous finissions tous les jours à minuit et nous nous levions à 5h du matin pour tout cela. Je ne sens plus mes mains. J’admire Valérie pour son aide douce et constante, Helga pour sa disponibilité.
Demain je peux enfin fermer mon sac.
Je vous dirai au revoir bientôt...
Géorgie, je te dis à cet hiver. Mes ours, à dans une petite semaine !
Plus que jamais l’errance sera ma route.
C’est très excitant. Il fera vite bien meilleur pour moi...
Heueu, merci de citer...
Je disais donc:
Bon voyage.
Au retour il faudrait que tu me reparles de ton alternateur et du module qui claque.