URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

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uraleur
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 09 déc. 2023, 11:05

Nous partons en direction d'Osh et rapidement nous entamons la pente qui mène au col Taldyk (3 615m). Même si la route est goudronnée la pente n'en est pas moins longue et sévère et au ¾ de la montée la pause s'impose, l'Ural menace d'un coup de chaud ! Comme d'hab nous en profitons pour sortir le casse croute. Après 30 mn nous reprenons la montée et arrivons au col pour admirer la vue sur la pente opposée que nous allons descendre. Une route spectaculaire, en lacet, qui semble vouloir gagner du temps pour éviter de tomber dans le fond de vallée. Si le surpoids de bagages gêne les montées, il pousse dans les descentes et le seul frein moteur ne suffit pas à ralentir l'Ural, les freins sont sollicités et objets d'intenses prières à l'intention de saint Brembo.
Nous atterrissons dans de jolies gorges qui s'ouvrent sur la vallée du Gulcha.
Nouveauté exotique dans le paysage car apparaissent les premières yourtes ; Elles s'égrènent le long de la rivière, seules ou par petits groupes. Plus loin la vallée s'élargie, et des vallons dorés de chaumes fraiches, tels une marée océane, viennent lécher la côte septentrionale des Monts Alay qui trônent à plus de 5000 mètres et viennent borner les frontières avec le tadjikistan au sud et la province chinoise du Xinjiang à l'est.
La route longe la rivière Gulcha et, fin de journée approchant, je cherche une piste pour tenter de trouver un coin tranquille pour planter la tente. Mais le relief à gauche et la rivière à droite empêchent toute incartade. Quand enfin le lit de la rivière s'étale et s'élargie, j'aperçois une trace qui permet de traverser à gué. Malgré quelques appréhensions la traversée se passe bien mais, sur l'autre rive, la situation n'est pas meilleure pour trouver un replat susceptible d'accueillir une tente et un Ural. La berge escarpée, plus élevée d'une 10ne de mètres que la piste où nous roulons nous empêche de nous écarter des berges. Le demi tour s'impose, et après avoir quitté la route principale une demi-heure auparavant, nous retraversons la rivière pour retrouver le goudron en direction d'Osh.
La région devient de plus en plus habitée, et à Gulcha, bourgade éponyme de la rivière qui la traverse, je stoppe un instant pour observer la carte et tenter de trouver un terrain plus propice aux joies du camping. Plutôt que de rejoindre directement Osh je décide de quitter la M41 pour prendre un itinéraire bis beaucoup moins direct mais prometteur en terme d'espaces bucoliques ! Et nous voilà virevoltant et contournant les petites collines fraichement dépouillées de leurs blés et rougeoyantes du jour finissant. La petite route nous transporte dans un paysage vang goghien. Mais toujours pas d'accès à la chambre à coucher !
A gauche une pente tombe vers une petite rivière, à droite un haut talus barre l'accès aux chaumes si accueillantes. Mais par quels chemins les cultivateurs locaux accèdent-ils à leur champs ? Nous traversons un village, il fait maintenant nuit, et je stoppe le side pour aborder un homme et lui demander où serait-il possible de trouver un endroit pour camper. Tout cela en langue des signes ! Et oh miracle, il m'invite à le suivre au travers d'une ruelle. Dépassées les dernières maisons, il nous montre un replat au bas d'un flanc de colline. La tente vite plantée, nous préparons le repas, quelques gamins viennent voir l'attraction locale. Nous distribuons quelques biscuits et au moment ou nous « passons à table » ils nous saluent et s'éclipsent. Autres cieux, autres mœurs, c'est plus sympas que d'être observés dans tous ses faits et gestes par une bande de gamins comme cela se passe dans d'autres pays.
Après plusieurs chants de coq, avantage des aurores rurales, il faut bien se lever, plier la tente et prendre un petit déjeuner. Petit déjeuner que nos jeunes visiteurs de la veille agrémentent copieusement en nous donnant des œufs, des tomates et des gateaux maisons. Quand tu donnes, tu reçois et souvent beaucoup plus.

pvdm100358
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par pvdm100358 » 10 déc. 2023, 10:14

uraleur a écrit :
09 déc. 2023, 11:05
Nous partons en direction d'Osh et rapidement nous entamons la pente qui mène au col Taldyk (3 615m). Même si la route est goudronnée la pente n'en est pas moins longue et sévère et au ¾ de la montée la pause s'impose, l'Ural menace d'un coup de chaud ! Comme d'hab nous en profitons pour sortir le casse croute. Après 30 mn nous reprenons la montée et arrivons au col pour admirer la vue sur la pente opposée que nous allons descendre. Une route spectaculaire, en lacet, qui semble vouloir gagner du temps pour éviter de tomber dans le fond de vallée. Si le surpoids de bagages gêne les montées, il pousse dans les descentes et le seul frein moteur ne suffit pas à ralentir l'Ural, les freins sont sollicités et objets d'intenses prières à l'intention de saint Brembo.
Nous atterrissons dans de jolies gorges qui s'ouvrent sur la vallée du Gulcha.
Nouveauté exotique dans le paysage car apparaissent les premières yourtes ; Elles s'égrènent le long de la rivière, seules ou par petits groupes. Plus loin la vallée s'élargie, et des vallons dorés de chaumes fraiches, tels une marée océane, viennent lécher la côte septentrionale des Monts Alay qui trônent à plus de 5000 mètres et viennent borner les frontières avec le tadjikistan au sud et la province chinoise du Xinjiang à l'est.
La route longe la rivière Gulcha et, fin de journée approchant, je cherche une piste pour tenter de trouver un coin tranquille pour planter la tente. Mais le relief à gauche et la rivière à droite empêchent toute incartade. Quand enfin le lit de la rivière s'étale et s'élargie, j'aperçois une trace qui permet de traverser à gué. Malgré quelques appréhensions la traversée se passe bien mais, sur l'autre rive, la situation n'est pas meilleure pour trouver un replat susceptible d'accueillir une tente et un Ural. La berge escarpée, plus élevée d'une 10ne de mètres que la piste où nous roulons nous empêche de nous écarter des berges. Le demi tour s'impose, et après avoir quitté la route principale une demi-heure auparavant, nous retraversons la rivière pour retrouver le goudron en direction d'Osh.
La région devient de plus en plus habitée, et à Gulcha, bourgade éponyme de la rivière qui la traverse, je stoppe un instant pour observer la carte et tenter de trouver un terrain plus propice aux joies du camping. Plutôt que de rejoindre directement Osh je décide de quitter la M41 pour prendre un itinéraire bis beaucoup moins direct mais prometteur en terme d'espaces bucoliques ! Et nous voilà virevoltant et contournant les petites collines fraichement dépouillées de leurs blés et rougeoyantes du jour finissant. La petite route nous transporte dans un paysage vang goghien. Mais toujours pas d'accès à la chambre à coucher !
A gauche une pente tombe vers une petite rivière, à droite un haut talus barre l'accès aux chaumes si accueillantes. Mais par quels chemins les cultivateurs locaux accèdent-ils à leur champs ? Nous traversons un village, il fait maintenant nuit, et je stoppe le side pour aborder un homme et lui demander où serait-il possible de trouver un endroit pour camper. Tout cela en langue des signes ! Et oh miracle, il m'invite à le suivre au travers d'une ruelle. Dépassées les dernières maisons, il nous montre un replat au bas d'un flanc de colline. La tente vite plantée, nous préparons le repas, quelques gamins viennent voir l'attraction locale. Nous distribuons quelques biscuits et au moment ou nous « passons à table » ils nous saluent et s'éclipsent. Autres cieux, autres mœurs, c'est plus sympas que d'être observés dans tous ses faits et gestes par une bande de gamins comme cela se passe dans d'autres pays.
Après plusieurs chants de coq, avantage des aurores rurales, il faut bien se lever, plier la tente et prendre un petit déjeuner. Petit déjeuner que nos jeunes visiteurs de la veille agrémentent copieusement en nous donnant des œufs, des tomates et des gateaux maisons. Quand tu donnes, tu reçois et souvent beaucoup plus.
Très chouette à lire! Vivement la suite.

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Simone
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par Simone » 10 déc. 2023, 11:00

pvdm100358 a écrit :
10 déc. 2023, 10:14
uraleur a écrit :
09 déc. 2023, 11:05
Nous partons en direction d'Osh et rapidement nous entamons la pente qui mène au col Taldyk (3 615m). Même si la route est goudronnée la pente n'en est pas moins longue et sévère et au ¾ de la montée la pause s'impose, l'Ural menace d'un coup de chaud ! Comme d'hab nous en profitons pour sortir le casse croute. Après 30 mn nous reprenons la montée et arrivons au col pour admirer la vue sur la pente opposée que nous allons descendre. Une route spectaculaire, en lacet, qui semble vouloir gagner du temps pour éviter de tomber dans le fond de vallée. Si le surpoids de bagages gêne les montées, il pousse dans les descentes et le seul frein moteur ne suffit pas à ralentir l'Ural, les freins sont sollicités et objets d'intenses prières à l'intention de saint Brembo.
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La route longe la rivière Gulcha et, fin de journée approchant, je cherche une piste pour tenter de trouver un coin tranquille pour planter la tente. Mais le relief à gauche et la rivière à droite empêchent toute incartade. Quand enfin le lit de la rivière s'étale et s'élargie, j'aperçois une trace qui permet de traverser à gué. Malgré quelques appréhensions la traversée se passe bien mais, sur l'autre rive, la situation n'est pas meilleure pour trouver un replat susceptible d'accueillir une tente et un Ural. La berge escarpée, plus élevée d'une 10ne de mètres que la piste où nous roulons nous empêche de nous écarter des berges. Le demi tour s'impose, et après avoir quitté la route principale une demi-heure auparavant, nous retraversons la rivière pour retrouver le goudron en direction d'Osh.
La région devient de plus en plus habitée, et à Gulcha, bourgade éponyme de la rivière qui la traverse, je stoppe un instant pour observer la carte et tenter de trouver un terrain plus propice aux joies du camping. Plutôt que de rejoindre directement Osh je décide de quitter la M41 pour prendre un itinéraire bis beaucoup moins direct mais prometteur en terme d'espaces bucoliques ! Et nous voilà virevoltant et contournant les petites collines fraichement dépouillées de leurs blés et rougeoyantes du jour finissant. La petite route nous transporte dans un paysage vang goghien. Mais toujours pas d'accès à la chambre à coucher !
A gauche une pente tombe vers une petite rivière, à droite un haut talus barre l'accès aux chaumes si accueillantes. Mais par quels chemins les cultivateurs locaux accèdent-ils à leur champs ? Nous traversons un village, il fait maintenant nuit, et je stoppe le side pour aborder un homme et lui demander où serait-il possible de trouver un endroit pour camper. Tout cela en langue des signes ! Et oh miracle, il m'invite à le suivre au travers d'une ruelle. Dépassées les dernières maisons, il nous montre un replat au bas d'un flanc de colline. La tente vite plantée, nous préparons le repas, quelques gamins viennent voir l'attraction locale. Nous distribuons quelques biscuits et au moment ou nous « passons à table » ils nous saluent et s'éclipsent. Autres cieux, autres mœurs, c'est plus sympas que d'être observés dans tous ses faits et gestes par une bande de gamins comme cela se passe dans d'autres pays.
Après plusieurs chants de coq, avantage des aurores rurales, il faut bien se lever, plier la tente et prendre un petit déjeuner. Petit déjeuner que nos jeunes visiteurs de la veille agrémentent copieusement en nous donnant des œufs, des tomates et des gateaux maisons. Quand tu donnes, tu reçois et souvent beaucoup plus.
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ornette
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par ornette » 10 déc. 2023, 11:05

Belle aventure loin des clichés médiatiques que l'on peut voir et entendre. Merci pour ce partage de récit.

uraleur
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 11 déc. 2023, 05:33

13 juillet (2019!)

Mais la route nous attend.
Side chargé, prêt au départ et tchaf (fait le kick), pop pop pop pop pop...(fait le moteur du 1er coup), le casque en tête et klong (fait la 1ère), et hop (on the road...).
Le même paysage qu'hier, bucolique et champêtre. La chaleur gagne rapidement la campagne, nous rejoignons une route plus importante et un paysage de plaine plus rectiligne. A la faveur de quelques arbres bordant une rivière et offrant une fraicheur bienvenue, nous faisons halte et j'en profite pour remplacer les gicleurs de Malinovka. En bon élève (de Dan), j'applique les directives : " les gicleurs que tu remplaces à la montée, tu les replaces à la descente."
Dans la foulée j'en profite pour nettoyer le filtre à air pendant que deux papis kirghises viennent me tenir compagnie et disserter sur l'Ural. De l'autre côté de la petite route, les petits enfants n'ont que faire de l'Ural car ils s'en donnent à cœur joie de sauter dans l'eau fraiche de la rivière avec pour les plus jeunes, en guise de bouée, deux bouteilles d'eau en plastique, ficelées autours du ventre.
Juste le temps de tremper les pieds et à cheval !
Sur la route, tanguant et se balançant, nous croisons et tentons de dépasser des camions disparaissant sous leurs impressionnants chargements de bottes de paille. Cela déborde par les côtés, par l'arrière et par l'avant.
Arrivés à Osh nous prenons le premier hotel venu, et traversons une place pour diner un resto chinois. Etrange atmosphère, où des jeunes femmes vont et viennent et des hommes entrent et sortent.
Osh est une petite ville sympa, hotels calmes, rues larges au centre, à la soviétique, et belle statue de Lénine sur socle de granit rouge. Cette ville bâtie au pied de la montagne « le trône de Salomon » se targue d'un âge trois fois millénaire, alors que la capitale kirghise elle, n'affiche que 150 ans.
Osh, ville de traditions, Bishkek ville moderne. Osh fut étape sur la route de la soie mais c'est maintenant l'étape des « rescapés du Pamir ». Avis aux motards, Osh abrite le garage incontournable Muztoo (glacier en language local). C'est un peu le pendant du garage Bike-House à Dushambe, à l'entrée du Pamir, côté Tadjikistan. Et aujourd'hui, 14 juillet, nous rendons une visite obligée au fameux garage. On y rencontre effectivement toute une faune motorisée qui échoue dans ce lieu de remise en forme des mécaniques . Pour ceux qui auront survécu au Pamir ! Mais méfiance quand même, une jeune femme venue pour faire redresser la jante avant de son trail, sur laquelle on devine encore la forme de la pierre responsable, a vu l'objet de ses mésaventures se fendre sous la poussée du cric pour voiture sensé redresser la dite jante. Sans chauffage préalable de l'alu ni de dérayonnage, bien que le mécano affirme qu'il fait toujours comme ça et que c'est la première fois que cela arrive, même en terre d'islame plutôt souple, la manœuvre me semble peu orthodoxe.
Moi je ne suis là que pour un changement de pneu et une vidange mais je surveille l'opération de crainte que chez Muztoo on Kasstoo ! Mais tout se passe bien et au retour on en profite pour changer d'hôtel pour un lieu plus sympa au centre ville. On trouve un petit hotel agréable et emménageons dans un dortoir, dans lequel nous sommes seuls, pour 6 dollars par personne. Puis nous partons à la recherche d'un bureau de la compagnie Turkish airline car Renée veut absolument valider son billet de retour Bishkek/Istanbul. Après plusieurs heures de recherche vaines dudit bureau nous rentrons à l'hôtel. Jai le dos transformé en tartare depuis mon escapade torse nu au pieds du pic Lénine. La chaleur des presques 4000 mètres m'a fait oublié le piquant du soleil. En fait de piquant c'est un coup de chalumeau solaire qui m'a grillé le dos.

Aujourd'hui 16 juillet nous quittons Osh direction lac Son Koul pour passer quelques jours de farniente, avant de repartir en France pour Renée, et pour moi de continuer vers le Kazakhstan et la Mongolie.
Nous avons décidé de faire un petit détour par Uzgen. C'est une bourgade très animée dans laquelle nous avançons avec difficulté. Les rues sont encombrées comme un jour de foire. On roule au pas, ou pas ! Et l'Ural n'aime pas. Comme nous passons au pieds d'une intrigante tour de brique je stoppe la bête pour laisser refroidir l'oiseau (pour ceux qui n'ont pas suivi, la bête se nomme Malinovka, Rouge-gorge en russe) et voir quelle est cette espèce de grosse cheminée.
En fait de cheminée, il s'agit d'un minaret d'une vingtaine de mètres de haut et nous apprenons qu'au X siècle les turcs avaient fait de cette ville la capitale régionale. En conquérants avertis ils avaient construit mosquée et médersa ainsi que ce minaret, à l'époque haut de plus de 40 mètres. Quelques siècles plus tard Gengis Khan s'est chargé de razer la quasi totalité de la ville. Mais il reste quelques beaux vestiges et surtout un marché animé comme il devait l'être quand cette ville fut fondée 2 siècles avant JC pour devenir étape sur la route reliant la vallée du Fergana à Kashgar chez les Ouïghoures. Renée fait les courses et tombe amoureuse du boulanger : « ...qu'il faut absolument que tu viennes l'admirer tellement il est beau» ! Bon, la Femme du boulanger je ne dis pas...
Finalement, bien que cette ville et cette région pourraient occasionner quelques jours de visite, nous repartons direction Djalalabad. Même si ce nom resemble au titre d'une chanson , je vous rassure rien à voir avec le Jalalabad Afghan, ce dernier étant surtout connu pour être un lieu d'exactions de l'E.I..
Ceci dit il doit bien y avoir « quelques » excités d'Allah dans tous ces pays musulmans traversés, même si toutes les personnes rencontrées de la Turquie au Kirghistan ont été d'un accueil des plus chaleureux envers les « chrétiens incroyants » que nous sommes. Certes nous ne faisons que passer. Mais soi dit en passant, l'approche politique de l'islam est très variée d'un pays à l'autre. Même en moto on a eu tout de même le temps de remarquer la présence sonore et visuelle de l'islam « à la turque », par des infrastructure qui ponctuent tous les 300m le paysage urbain, de minarets bien visibles et équipés de haut-parleurs bien sonores. Lesquels haut-parleurs sont testés plusieurs fois par jour par le muezzin ! Lesquels muezzin parfois, entonnent des mélodies extraordinaires. A notre grande surprise, nous avons même entendu un appel à la prière plus proche du yodel helvète que du Allah Akbar traditionnel. L'Appenzel produirait-il des imams? Pour revenir à l'urbanisation turque, quand la mosquée n'est pas encore présente dans les nouveaux quartiers, les haut-parleurs, eux sont déjà en activité. Accrochés comme des guirlandes de noël aux poteaux électriques.
En Iran, on comprend ce que cela veut dire "république islamique". Par exemple la police veille au bon respect des lois (islamiques), comme : »tu ne chanteras pas sur la voie publique ». En Ouzbékistan, surprise... des tablées d'ouzbèques boivent des bières, des femmes circulent chevelure au vent. L'impression d'un islam libéré. Et pourtant d'après ce qu'en disent les journalistes, c'est l'un des pays qui génère au monde le plus de terroristes. Demandés aux Kurdes qui en ont fait prisonniers des centaines en Syrie et regardés qui sont les auteurs d'attentats dans le monde. L'Ouzbékistan a eu la malchance de laisser un vide gouvernemental après la chute de l'URSS et comme souvent les islamistes radicaux ont tenté de prendre le pouvoir faisant germer dans le pays une génération de tueurs après leur avoir lessivé le lobe frontal. Mais le motocycliste voyageur, un passant par essence, ne voit et ne rencontre que les citoyens normaux, majoritaires dans tous les pays du monde, et ne perçoit que les reliefs ostentatoires des gouvernements. Lecteurs étrangers (s'il en est) ne prenez pas ombrage car la France est à la traîne dans ce domaine. Nous sommes devenus trop individualistes pour accueillir l'étranger, mais nous accueillons bravement la coercition gouvernementale, (r)assurés que nous sommes en démocratie ! Et nous pouvons nous enorgueillir d'abriter également de nombreux terroristes islamistes made in France. Mais voyageurs, je vous en prie, partez visiter Ispahan, Chiraz, Persepolis, Boukara, Samarcande... Ne pas le faire serait un crime touristique de lèse-majesté. Et à ce que je viens de dire précédemment, j'ajouterai que depuis 3 ou 4 ans, la France ne peut plus vraiment donner de leçon de démocratie.
Dernière modification par uraleur le 11 déc. 2023, 11:16, modifié 2 fois.

uraleur
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 11 déc. 2023, 10:51

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Col Taldyk 3615m

uraleur
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 11 déc. 2023, 11:11

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Osh

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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 11 déc. 2023, 11:12

Les photos ne s'affichent pas mais je progresse !

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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 11 déc. 2023, 11:18

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marcc
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par marcc » 11 déc. 2023, 11:33

Merci pour ton passionnant récit :)

Je n'ai malheureusement pas pu voir le Kirghizstan (faute d'un turbo qui a cassé à la frontière) mais j'adhère tout à fait à ton analyse de l'Ouzbékistan , des villes de Boukara et Samarcande et surtout de l'atmosphère que tu y décris.

J'ai beaucoup apprécié l'Ouzbékistan et ses habitants, pratiquant le bivouac à 3 voitures nous ne nous installions jamais dans un champ sans demander l'accord des gens, nous avons toujours été admirablement accueillis.... y compris par la police ce qui ne manqua pas de nous surprendre arrivant d'Ukraine où j'ai rencontré la police la plus pourrie et corrompue de tous mes voyages :cry: :evil:

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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par marcc » 11 déc. 2023, 11:49

Un petit post pour t'aider pour tes images si cela t’intéresse:

Plus simple qu'Igmur il y a Zupimage facile d'utilisation et en plus qui ne fait pas disparaitre rapidement les photos de la toile.

Vas sur : https://www.zupimages.net/up.php (sinon tu tapes directement zupimage sur Google)

Là tu as cette page

Image


Tu cliques ensuite sur "Heberger des images"


Image


Tu obtiens ainsi cette boite de dialogue, tu cliques sur "parcourir"


Image


Ne PAS OUBLIER de clique sur VALIDER en bas de la page une fois la photo choisie sur ton ordi,


S'affiche alors les dossiers de ton ordinateur, tu choisis le dossier où se trouve la photo que tu souhaites héberger et ensuite tu double cliques sur ta photo.....


Image



S'affiche alors le lien d’hébergement qu'il faut copier et coller dans ton message pour que la photo s’affiche sur le forum

tu cliques 1 fois sur le lien BBcode pour le valider

Image


puis 1 "clique droit de la souris" pour faire un copier du lien

Image

que tu colles ensuite dans ton message......


PS quand tu seras OK pour les insertions d'image, préviens moi que je vire mon post afin de ne pas polluer ton récit :)
Dernière modification par marcc le 11 déc. 2023, 11:55, modifié 1 fois.

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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 12 déc. 2023, 12:08

C'est bon, j'ai fait des photos d'écran.
Merci Marcc!
Dernière modification par uraleur le 13 déc. 2023, 08:50, modifié 1 fois.

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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 12 déc. 2023, 16:44

Image
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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par uraleur » 12 déc. 2023, 16:48

Hormis quelques réflexions religieuses, Djalalabad ne nous a pas retenu et nous remontons vers le nord par la vallée du Naryn et ses gorges impressionnantes par leur longueur et leur profondeur. Parfois nous roulons au fond du canyon qui laisse juste la place à la rivière et à la route. D'autres fois, les gorges sont si étroites que seule la rivière se fraye un chemin, la route elle est en surplomb creusée dans la roche.

Quand la fin d'après midi approche il est temps de rechercher la possibilité d'un bivouac. Le fond de gorge s'élargit pour accueillir un pont et quelques maisons. Ce qui m'intéresse c'est la petite route qui franchit le pont et s'extrait des gorges, profitant du vallon creusé par un affluent du Naryn. Je ne suis pas claustrophobe mais après plusieurs heures à rouler au fond de ce couloir j'ai hâte d'en sortir.

Une fois sorti du défilé, nous débouchons sur un petit plateau entouré de montagnes. Le seul lieu plat qui se présente est recouvert de multiples tas visiblement issus d'extraction minières. C'est à dire pas vraiment accueillant. Nous quittons donc ce plateau pour revenir vers les gorges non sans avoir testé un autre site mais trop venté celui-çi.

Nous reprenons la route des gorges en espérant que la carte indiquant que la route quitte le fond de gorge, nous guide vers un terrain de camping avant la nuit. En effet, après une 15ne de kilomètres, la route s'élève et nous amène à une sorte de col et traverse un plan incliné bordé par le canyon d'un coté et une barre rocheuse de l'autre. Le soleil a disparu derrière les montagne et profitant du peu de lumière avant la nuit, j'engage le side sur une petite trace, un peu trialisante mais qui nous mène cahin-caha à une sorte de verger pentu. Le crépuscule laisse entrevoir un endroit qui n'a rien de verdoyant mais c'est un bel endroit. Après quelques tâtonnements on fini par trouver un emplacement pas trop pentu. La tente à peine montée, comme un rideau, la nuit tombe sur un paysage montagneux splendide. Pourquoi n'ai-je pas regardé la carte plus tôt...

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Re: URALEUR : J'ME PRESENTE (façon Ballavoine) car je pars en IRAN en side

Message par Marip » 12 déc. 2023, 17:39

uraleur a écrit :
12 déc. 2023, 16:48
Hormis quelques réflexions religieuses, Djalalabad ne nous a pas retenu et nous remontons vers le nord par la vallée du Naryn et ses gorges impressionnantes par leur longueur et leur profondeur. Parfois nous roulons au fond du canyon qui laisse juste la place à la rivière et à la route. D'autres fois, les gorges sont si étroites que seule la rivière se fraye un chemin, la route elle est en surplomb creusée dans la roche.

Quand la fin d'après midi approche il est temps de rechercher la possibilité d'un bivouac. Le fond de gorge s'élargit pour accueillir un pont et quelques maisons. Ce qui m'intéresse c'est la petite route qui franchit le pont et s'extrait des gorges, profitant du vallon creusé par un affluent du Naryn. Je ne suis pas claustrophobe mais après plusieurs heures à rouler au fond de ce couloir j'ai hâte d'en sortir.

Une fois sorti du défilé, nous débouchons sur un petit plateau entouré de montagnes. Le seul lieu plat qui se présente est recouvert de multiples tas visiblement issus d'extraction minières. C'est à dire pas vraiment accueillant. Nous quittons donc ce plateau pour revenir vers les gorges non sans avoir testé un autre site mais trop venté celui-çi.

Nous reprenons la route des gorges en espérant que la carte indiquant que la route quitte le fond de gorge, nous guide vers un terrain de camping avant la nuit. En effet, après une 15ne de kilomètres, la route s'élève et nous amène à une sorte de col et traverse un plan incliné bordé par le canyon d'un coté et une barre rocheuse de l'autre. Le soleil a disparu derrière les montagne et profitant du peu de lumière avant la nuit, j'engage le side sur une petite trace, un peu trialisante mais qui nous mène cahin-caha à une sorte de verger pentu. Le crépuscule laisse entrevoir un endroit qui n'a rien de verdoyant mais c'est un bel endroit. Après quelques tâtonnements on fini par trouver un emplacement pas trop pentu. La tente à peine montée, comme un rideau, la nuit tombe sur un paysage montagneux splendide. Pourquoi n'ai-je pas regardé la carte plus tôt...
merci pour ce récit passionnant que je suis avec beaucoup d'intérêt !
malheureusement, impossible d'ouvrir tes photos, quel dommage !
c'est pas parcequ'ils disent tous la même chose qu'ils ont raison

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