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9 juillet KARAKUL SARY TASH 3170 m(Kirghistan)
110 km
Au programme du jour, une frontière et un col. Le col Kyzyl Art 4282 m.
Réveil au bord du lac KARAKUL.
Ce lac et son environnement en font un endroit magnifique. Il y a une ou deux barques mais ce n'est pas la culture locale.
Pourtant une association organise tous les ans une régate sur ce lac perché à 4280m. Ceci afin de le faire reconnaître : "plus haut lac naviguable du monde". Et ainsi détrôner le Titicaca péruvien "qui n'est qu'à" 3812 m. Vu l'enjeu économique ce n'est pas gagné.
Une photo prise sur Internet. J'aurais bien aimé la prendre cette photo !
360° à Karakul
https://youtu.be/DMBVmg7SGHM
Mais il faut repartir, je serais bien resté quelques jours au bord de ce lac.
Ici les marmottes sont grosses comme un rat des villes. Mais comme leurs cousines alpines elles donnent l'alerte par des cris aigus, et ont la mauvaise idée, quand le side approche, de vouloir traverser la piste pour rejoindre leur terrier. Au risque de se faire écraser.
Nous arrivons au poste frontière Tadjik.
Une moto, trois vélos et quelques personnes qui attendent devant la porte d'un petit bâtiment blanc, délabré. Je demande si ce sont les toilettes! Tout le monde se marre, sauf le militaire de faction qui heureusement n'a pas entendu.
Après 5 minutes d'attente, un japonais sort des toilettes, pardon du poste de douane.
Il ajuste son petit sac à dos, enfourche un mini-vélo style années 70 et s'élance dans la descente. Il n'a pour tous bagages que son petit sac à dos et un 2ème petit sac fixé sur le porte-bagage. Il déclenche rires et applaudissements. Cela paraît incroyable d'aborder ainsi un tel voyage.
Un motard iranien est là également.
Je pense que cet itinéraire est un peu plus facile dans le sens inverse du notre. Mais avec cette moto et ce chargement il est courageux.
Il me demande une vis pour refixer sa sacoche avant. Je lui sort mes 12 kg d'outillage et de visserie diverse. Trop heureux de rendre un peu de l'aide et de la sympathie que les iraniens nous ont offert.
C'est mon tour d'entrer dans le poste de douane. L'ambiance y est également incroyable. On suffoque tant il fait chaud. On se déchausse en bas du petit escalier en bois. On se présente en chaussettes devant un homme assis devant une petite table en bois. Il est en tee-shirt, pantalon de treillis, pieds nus en tongues.
Son discours est bizarre mais je comprends que si l'on rêve de vivre dans une ville chaleureuse et vivante ; habiter ici à 4000 m, où il y a 2 baraques en plus du poste de douane, doit démettre l'esprit de ses fonctions normales. En gros il pète un câble !
Tant bien que mal l'enregistrement progresse.
Je bloque quand il me demande de payer un supplément de 8 ou 10$. Il m'explique pendant 10 minutes que j'aurais dû sortir il y a 6 jours. Effectivement il y a une date sur le bordereau remis à l'entrée au Tadjikistan. Je lui explique que j'ai un visa d'un mois et que je n'ai pas dépassé la date.
Il reprend son explication.
Je reprends la mienne.
Il s'agace mais continue.
Après dix minutes il craque et me dit:
" ok, welcome" .
Après 2 coups de tampon il me tend mon passeport et dit : " GO!"
Je lui renvoie un :"Merci beaucoup " en français et en anglais et je lui serre la main.
Il a le sourire, moi aussi. Tout va bien!
Nous reprenons la montée vers le col.
Et le col Kyzyl Art.
Facile!
Je plaisante bien sur. Surtout que par temps de pluie ça doit être "Montée Impossible"
Que de la terre ! Et genre argile.
Quand nous commençons à descendre vers le poste de douane Kirghize la pluie commence et la température descend.
Et par fortes pluies on doit frôler la catastrophe.
12km de descente après le col pour arriver au poste de douane Kirghize.
1 er contrôle sympa.
2ème contrôle j'entre dans le petit bâtiment, il y a déjà des chaussures à l'entrée, je me déchausse. L'officier au bureau parle en anglais avec 2 allemands.
Je lance un bonjour le douanier répond :
I don't like french people.
Surpris par un accueil si chaleureux je lui réponds, en anglais (j'ai fait des progrès !) :
" Moi non plus!"
Décidément la jente douanière n'est pas au top par ici.
Il ne relève pas. Les allemands sortent. C'est notre tour. En pleine saisie informatique de notre passage, l'ordinateur tombe en panne.
Il nous explique que c'est dû au mauvais temps et nous dit qu'il faut patienter 20mn.
Vu l'accueil, on se dit qu'il en remet une couche. Après 20mn c'est toujours en panne. Après un 1/2 heure, Clément, un allemand que nous avons déjà rencontré à Langar, arrive dans le poste.
Même problème pour lui. Cela nous rassure, mais le temps passe, Renée a très froid.
On lui demande si l'on peut partir.
Non, car il doit nous remettre un papier justifiant de notre entrée. Ce document concerne une sorte d'union douanière dont font partie le Kirghistan, l'Azerbaïdjan... et bien sur la Russie.
Finalement, Clément, l'allemand qui circule en Toyota aménagé camping car, dormira sur place et avec l'accord du douanier il nous apportera notre document à l'hôtel de Sary Tash.
Nous reprenons la route sous une pluie finissante. Et arrivons avec plaisir à l'hôtel.
Le lendemain Clément arrive à 10 h à l'hôtel avec notre papier (qu'il faut bien conserver au delà du Kirghistan!...)
Petite discussion autours de la Royal Enfield Himalayen de notre hôte.
De l'hôtel on aperçoit le pic Lénine. Notre prochaine destination si la météo le permet.
En attendant et pour nous dégourdir les jambes , petit tour sur une colline au dessus de Sary Tash.
De là nous avons une jolie vue sur Sary Tash, les radars de l'ère soviétique, qui ne fonctionnent plus mais sont toujours en place ( dissuasion ?).
Et le pic Lénine 7134 m.
Quand j'ai écris que le pic Lénine était notre prochaine étape, il s'agissait du camp de base bien sur.
Dan n'étant pas prévenu de ce projet, je n'ai pas les gicleurs adaptés aux altitudes supérieures à 6000m !