Papycoz : Présentation+projet ?...

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par ogone63 » 16 mai 2021, 19:39

Courage ,un petit rendez vous à Manzat prévu je crois? le moral va être boosté alors. Quant à la fierté ............

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par SamFz » 16 mai 2021, 20:49

papycoz a écrit :
16 mai 2021, 18:30
SamFz a écrit :
16 mai 2021, 08:04
Je viens de lire ton message sur la rencontre de la Pentecôte : comment vas tu ?

Courage pour la suite !
Bonjour tous, je n'ai juste que mal à mon moral et ma fierté.
Le side a le garde-boue côté panier enfoncé et son feux côté avant détruit.
Tant mieux si tu n'as rien !
Philomène va être retapée, je ne m'inquiète pas pour elle :wink:

Courage à toi Yann !

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par Est-Motorcycles » 16 mai 2021, 22:58

ogone63 a écrit :
16 mai 2021, 19:39
Courage ,un petit rendez vous à Manzat prévu je crois? le moral va être boosté alors. Quant à la fierté ............
Ouai, une vieille histoire de pont pour rouler mieux. Le reste, c'est de la tôle...pas grave, ce sont les cicatrices des rouleurs !
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
Libérez tous les otages !
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par papycoz » 09 juin 2021, 20:13

L'axe de bras oscillant semble être une pièce fusible, et c'est pour cela qu'il est monté sur silentblocs. De cette manière, l'axe peut plier grâce à l'élasticité des silentblocs, et évite de fausser le châssis du side, jusqu'à un certain point, selon l'importance du choc.
Je pense que le châssis remplacé il y a un an devait être encore bon.
Est-ce que Dan pourrait me le confirmer en le voyant ou faut-il un marbre ??
Réparer c'est pas faire en sorte que ça marche !!!
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par Est-Motorcycles » 09 juin 2021, 20:47

papycoz a écrit :
09 juin 2021, 20:13
L'axe de bras oscillant semble être une pièce fusible, et c'est pour cela qu'il est monté sur silentblocs. De cette manière, l'axe peut plier grâce à l'élasticité des silentblocs, et évite de fausser le châssis du side, jusqu'à un certain point, selon l'importance du choc.
Je pense que le châssis remplacé il y a un an devait être encore bon.
Est-ce que Dan pourrait me le confirmer en le voyant ou faut-il un marbre ??
Il suffit de le voir et de prendre quelques mesures...pour plier un chassis de side il faut vraiment y aller...
Ici voici 4 ans, chassis de side même pas plié ! :shock: :shock:

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Nos sides sont des tanks... :lol: 8)
On essaie le même pète avec un Chang ? :roll: :lol: :lol: :lol:
:arrow:
Ca s'appelle un investissement... :lol:
:arrow:
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par papycoz » 09 juin 2021, 21:32

Est-Motorcycles a écrit :
09 juin 2021, 20:47
papycoz a écrit :
09 juin 2021, 20:13
L'axe de bras oscillant semble être une pièce fusible, et c'est pour cela qu'il est monté sur silentblocs. De cette manière, l'axe peut plier grâce à l'élasticité des silentblocs, et évite de fausser le châssis du side, jusqu'à un certain point, selon l'importance du choc.
Je pense que le châssis remplacé il y a un an devait être encore bon.
Est-ce que Dan pourrait me le confirmer en le voyant ou faut-il un marbre ??
Il suffit de le voir et de prendre quelques mesures...pour plier un chassis de side il faut vraiment y aller...
Ici voici 4 ans, chassis de side même pas plié ! :shock: :shock:

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On essaie le même pète avec un Chang ? :roll: :lol: :lol: :lol:
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Je verrai si j'ai la place a la fin du mois et si bien-sûr tu as le temps de contrôler.
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par Est-Motorcycles » 10 juin 2021, 08:18

Tu as bien vu avec ton analyse de l'élasticité du bras : Ural conserve en effet ses silenblocs sur le bras side pour cela, comme une sorte de fusible.
Cela m'étonnerait que ton chassis side soit tordu. Si tes attaches au niveau des rotules sont bonnes, il est droit. Il faut examiner seulement si les rotules ont morflé.
Ural fabrique des "points faibles", comme l'élasticité des tubes de la fourche. En cas de choc avant, c'est elle qui plie, presque jamais le cadre. Les silenblocs du bras de side font partie de ces fusibles et ils ont l'avantage de revenir s'ils sont sollicités...
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par papycoz » 23 juin 2021, 17:32

Dnepr croisé à Ploumanach.
A noter les graissseurs sur les roues pour les roulements sûrement.
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Très propre, je me demande si il roule ou si c'est les routes bretonnes qui sont propre!!!!
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par papycoz » 27 juin 2021, 08:49

Bonjour,
Suite à une discution avec Dan et Souris hier je poste donc le récit de l'évasion de la Horaine vers le port de Darthmouth.

Un peu d'histoire
Un peu d'histoire...
La Horaine* en 1943
*Nous parlons, dans cet article, de la "Horaine", première du nom, ancêtre (et sister ship)de la notre, qui servie entre 1938 et 1958 puis poursuivie sa carrière sous le nom de "Triagoz"

L'association a reçu il y a quelques jours un message du petit fils de Jean LeMeur dit P'tit Meur, gardien du phare de Triagoz et participant à l'évasion de "la Horaine" en 1943.
Celui-ci tient de son grand père le récit du passage de la 1ère Horaine vers Dartmouth en Angleterre en novembre 1943. Ce passage permit l'évasion de résistants français et de pilotes américains.
Il nous proposait de nous donner le récit écrit par son grand-père pour publication.
Bien sûr nous avons accepté et vous trouverez ce récit ci-dessous.


NB : Il s'agit La Horaine construite en 1938. Elle était au service des phares et balises et était utilisée pour le service principal des phares des Roches-Douvres et du Grand Léjon. Elle a été remplacée par l'actuelle "Horaine" en 1958.
L'ancienne fut rebaptisée "La Triagoz" et a effectué les relèves des phares des Sept-Îles et des Triagoz jusqu'en 1979.



La vedette La Horaine, la première du nom, celle qui servit à l'évasion de 1943, renommée La Triagoz, photographiée en 1977 à Lézardrieux par François Jouas-Poutrel, gardien du phare des Roches-Douvres pendant 21 ans

Image


La vedette La Horaine, la première du nom, celle qui servit à l'évasion de 1943, renommée La Triagoz, photographiée en 1977 à Lézardrieux par François Jouas-Poutrel, gardien du phare des Roches-Douvres pendant 21 ans


Le récit :
Juin 1940 fut un mois terrible pour la France et les Français. L’exode, impossible à décrire, civils et militaires ne pouvant disposer de moyens de locomotion encombraient les routes. Certains fuyaient devants les Allemands, avec des voitures à bras ou des brouettes pour emporter l’indispensable ; de temps en temps arrivait les escadrilles de chasseurs mitraillant cette cohue, apportant encore plus de panique, si possible.

Les communiqués de la radio ; qui ne se rappelle ce slogan « Radio Paris ment, radio Paris est allemand » ; ces nouvelles erronées apportaient encore le trouble dans les esprits.
Mais le 18 juin 1940, une voix se fit entendre à la B.B.C. de Londres ; cette voix fit naître un peu d’espoir dans le cœur des Français, elle effaçait la souillure de la poignée de mains de Montoire : Hitler-Pétain. Mais la méfiance, hélas, était réunie aussi; car l’on vit des personnes se mettre à la disposition de l’ennemi ; certains même se firent mouchards pour toucher les 30 deniers ; ils allèrent jusqu’à torturer leurs compatriotes. C’est sous ce climat que naquit la résistance.
Des tracts clandestins se trouvaient souvent sur le bord de la route, des personnes même en trouvaient dans leurs paniers ouverts; des quotidiens réguliers parvenaient à circuler.
Des gens de toutes opinions s’activèrent en commun avec les communistes, et Aragon a pu ainsi écrire ces vers : « Ceux qui croyaient et ceux qui ne croyaient pas ».
Les fusillade du mont Valérien et plus près celle de la carrière de sable de Chateaubriand résonnèrent dans le cœur des Bretons.
Alors en 1941, après divers tâtonnements le réseau Cohors-Asturie fut créé, bon nombre de trécorrois en firent partie, et dès ce moment les harcèlements commencèrent et s’amplifièrent jusqu’à la victoire.
Le couvre-feu était déclaré à 22h, les Allemands ne circulaient plus seuls, les collabos aussi n’étaient fiers qu’accompagnés des Allemands. Dès qu’un résistant apprenait qu’un tel était désigné pour le S.T.O. celui-ci était contacté et nanti de fausses cartes d’identité et planqué, soit dans une ferme où dans un chantier.
Des groupes F.T.P.F. furent organisés et des maquis se formèrent.
En 1942 des parachutages d’armes et d’agents de propagande furent effectués. Ces hommes parachutés et les aviateurs Alliés avaient un besoin de retourner en Angleterre. C’est ainsi qu’un service presque régulier fut créé à Carantec (Finistère) par M. Sibiril constructeur de navire.
Marie-Thérèse Le Calvez servit de pilote à Plouha, ici c’était les vedettes rapides gaulistes qui venaient contacter les résistants et prendre et laisser du personnel ; les marins de ces vedettes appelaient cela, « Venir sentir des Crêpes ».
Mais un jour Sibiril fut dénoncé ; mais avant d’être pris il put partir en Angleterre avec sa fille au début de novembre 1943.
A Lézardrieux, il y avait une belle et bonne vedette qui servait au ravitaillement des phares, son départ fut décidé, ce qui en privant les Allemands d’une unité aurait l’avantage d’envoyer des documents aux Alliés.
18 personnes étaient aussi à prendre à Gouermel , dont 4 aviateurs Américains parachutés dans la Somme, il y avait aussi 2 officiers de marine Française. Les autres étaient des jeunes allant s’engager au F.F.L.. Voici donc le départ décidé,il fallut former l’équipage sans donner l’éveil à certains marins du bord dont on doutait de l’acceptation; 4 hommes d’équipage; le patron, le mécanicien et 2 matelots; la consigne était de relever le gardien de phare Français au phare des Roches-Douvres, il y avait donc aussi le gardien montant; un quartier-maître Allemand était de garde à bord et devait les accompagner. L’acceptation du gardien descendant était sûr.
Pour être assuré d’avoir suffisamment de carburant on profita encore de la nuit de la matinée pour subtiliser 4 bidons de 50 l. de mazout au magasin ; de plus, on suggéra à l’Allemand que l’on pourrait profiter de la sortie en mer pour faire un peu de pêche, pour améliorer l’ordinaire de la maison, il accepta et déroba 2 autres fûts de mazout au magasin allemand ; les voilà partis, la mer était belle et la première partie du programme marcha très bien. Un gros lieu attrapé arrangea bien les choses, on proposa à l’Allemand de le faire cuire au phare et de le manger à bord, accord parfait. Des sourires narquois étaient sur les lèvres de l’équipage. Mais le temps se gâta, une pluie fine vint, gênant la visibilité.
Au phare, il y avait 3 marins allemand équipés de radio et pour tromper ceux-ci il fallait que la vedette fasse cap sur Lézardrieux jusqu’à être perdu de vue du phare. Ensuite, il fallait faire cap à l’Ouest vers Gouermel.
C’est à cette manœuvre que le coup se décida, les 2 marins français assaillirent l’Allemand et le pont étant glissant par la pluie les voilà parterre tout les 3 l’un sur l’autre, à ce moment un autre arriva avec du chloroforme et en un clin d’œil voilà l’allemand ensaucissonné.
Pendant ce temps la nuit est venue. On distinguait vaguement les sinuosités des collines et particulièrement une vieille tour qui était proche du lieu de rendez-vous fixé à 19h. La vedette croisa de 18h30 à 19h45 sans pouvoir repérer les 2 feux que les hommes à prendre devaient placer pour jalonner un couloir entre 2 îlots.
5 paires d’yeux scrutèrent en vain ; puis voyant l’heure tourner, la décision fut prise. Cap au Nord, en avant toute ; la bosse du canot en remorque fut coupée, une bouée de sauvetage et 2 bidons vides le tout marqué au nom de « La Horaine » fut laissé sur place.
Le lendemain à la pointe du jour voilà la vedette sur la côte Anglaise. A un moment donné ils aperçurent un sillage blanc, c’était une vedette rapide Anglaise venant droit dessus, lorsqu'elle fut proche ils virent les 4 tubes de canons braqués dessus et les trous noirs de ses tubes restaient bien en ligne malgré la houle.
Mais au haut-parleur une voix en français sans accent procéda à l’arraisonnement :
-« Quel bateau ?»
-« La Horaine »
-« D’où venez-vous ?»
-« Lézardrieux »
-« Combien d’hommes ?»
- « 5 hommes d’équipage plus un allemand prisonnier »
Et alors cette réponse :
-« Un boche alors »
-« oui » répondirent-ils tous en chœur. A ce moment les pièces braquées sur « La Horaine » reprirent leur place dans l’axe du bateau et on vit les marins Anglais danser la gigue sur le pont.
-« Avez-vous besoin de quelque chose ? »
-« Non »
-« Quelle vitesse ?»
-« 10 nœuds »
-« Suivez-nous !»
-« Nous avons mission pour Torquay »
-« Ok, suivez-nous »
A l’entrée du port de Darthmouth la vedette Anglaise fit accoster « La Horaine » bord à bord ; 2 officiers et 2 marins Anglais armés de mitraillette montèrent à bord de « La Horaine ». La prise était faite ; mais l’accueil était très cordial. Après avoir expliqué à l’officier Anglais interprète à quoi servait « La Horaine » et qu’il y avait à bord du matériel allemand, il demanda s’il y avait des pavillons à croix gammés, on lui en fit voir deux, il en demanda un pour lui et demanda à mettre l’autre en dessous du pavillon français en tête de mât. C’est ainsi que « La Horaine » fit son entrée dans le port de Darthmouth. La vedette passa à proximité d’un groupe de vedettes rapides battant pavillon français ; ils furent interpellés par un second-maître qui demanda en Breton comment ça allait à Lézardrieux.
Ces vedettes étaient de celles qui venaient « sentir l’odeur des crêpes ». L’Allemand n’a pas vu cela, les Anglais lui avaient tout de suite bandés les yeux.
La suite, déjeuner, menu bifteack monstre, frites, bière, cake, cigare, une indigestion était à craindre, puis sieste, ensuite interrogatoire, et le soir en route pour Londres dans un centre d’épluchage, 15 jours d’internement, que les Anglais avaient baptisé « Patrie-school ».
Et l’affaire fut classée, les Allemands ayant trouvé les épaves de « La Horaine » et conclut à un naufrage. Chaque homme alla de son côté selon les embarquements. L’Allemand fut envoyé au Canada (d’où il profita pour porter un peu de brouille dans les familles de l’équipage en expédiant à sa mère un télégramme conventionnel de la croix-rouge ; mais l’officier allemand de Lézardrieux classa l’affaire comme ayant été capturé par les Alliés.
Cette vedette est en ce moment à Perros-Guirec et sers pour les phares des 7 îles et Triagoz ; une plaque de cuivre à bord porte les noms des 5 hommes de l’équipage.

LeMeur Jean

Lien vers le Blog de l'association de sauvegarde "LaHoraine".

Bonne lecture.
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par Est-Motorcycles » 27 juin 2021, 10:52

papycoz a écrit :
27 juin 2021, 08:49
Bonjour,
Suite à une discution avec Dan et Souris hier je poste donc le récit de l'évasion de la Horaine vers le port de Darthmouth.

Un peu d'histoire
Un peu d'histoire...
La Horaine* en 1943
*Nous parlons, dans cet article, de la "Horaine", première du nom, ancêtre (et sister ship)de la notre, qui servie entre 1938 et 1958 puis poursuivie sa carrière sous le nom de "Triagoz"

L'association a reçu il y a quelques jours un message du petit fils de Jean LeMeur dit P'tit Meur, gardien du phare de Triagoz et participant à l'évasion de "la Horaine" en 1943.
Celui-ci tient de son grand père le récit du passage de la 1ère Horaine vers Dartmouth en Angleterre en novembre 1943. Ce passage permit l'évasion de résistants français et de pilotes américains.
Il nous proposait de nous donner le récit écrit par son grand-père pour publication.
Bien sûr nous avons accepté et vous trouverez ce récit ci-dessous.


NB : Il s'agit La Horaine construite en 1938. Elle était au service des phares et balises et était utilisée pour le service principal des phares des Roches-Douvres et du Grand Léjon. Elle a été remplacée par l'actuelle "Horaine" en 1958.
L'ancienne fut rebaptisée "La Triagoz" et a effectué les relèves des phares des Sept-Îles et des Triagoz jusqu'en 1979.



La vedette La Horaine, la première du nom, celle qui servit à l'évasion de 1943, renommée La Triagoz, photographiée en 1977 à Lézardrieux par François Jouas-Poutrel, gardien du phare des Roches-Douvres pendant 21 ans

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La vedette La Horaine, la première du nom, celle qui servit à l'évasion de 1943, renommée La Triagoz, photographiée en 1977 à Lézardrieux par François Jouas-Poutrel, gardien du phare des Roches-Douvres pendant 21 ans


Le récit :
Juin 1940 fut un mois terrible pour la France et les Français. L’exode, impossible à décrire, civils et militaires ne pouvant disposer de moyens de locomotion encombraient les routes. Certains fuyaient devants les Allemands, avec des voitures à bras ou des brouettes pour emporter l’indispensable ; de temps en temps arrivait les escadrilles de chasseurs mitraillant cette cohue, apportant encore plus de panique, si possible.

Les communiqués de la radio ; qui ne se rappelle ce slogan « Radio Paris ment, radio Paris est allemand » ; ces nouvelles erronées apportaient encore le trouble dans les esprits.
Mais le 18 juin 1940, une voix se fit entendre à la B.B.C. de Londres ; cette voix fit naître un peu d’espoir dans le cœur des Français, elle effaçait la souillure de la poignée de mains de Montoire : Hitler-Pétain. Mais la méfiance, hélas, était réunie aussi; car l’on vit des personnes se mettre à la disposition de l’ennemi ; certains même se firent mouchards pour toucher les 30 deniers ; ils allèrent jusqu’à torturer leurs compatriotes. C’est sous ce climat que naquit la résistance.
Des tracts clandestins se trouvaient souvent sur le bord de la route, des personnes même en trouvaient dans leurs paniers ouverts; des quotidiens réguliers parvenaient à circuler.
Des gens de toutes opinions s’activèrent en commun avec les communistes, et Aragon a pu ainsi écrire ces vers : « Ceux qui croyaient et ceux qui ne croyaient pas ».
Les fusillade du mont Valérien et plus près celle de la carrière de sable de Chateaubriand résonnèrent dans le cœur des Bretons.
Alors en 1941, après divers tâtonnements le réseau Cohors-Asturie fut créé, bon nombre de trécorrois en firent partie, et dès ce moment les harcèlements commencèrent et s’amplifièrent jusqu’à la victoire.
Le couvre-feu était déclaré à 22h, les Allemands ne circulaient plus seuls, les collabos aussi n’étaient fiers qu’accompagnés des Allemands. Dès qu’un résistant apprenait qu’un tel était désigné pour le S.T.O. celui-ci était contacté et nanti de fausses cartes d’identité et planqué, soit dans une ferme où dans un chantier.
Des groupes F.T.P.F. furent organisés et des maquis se formèrent.
En 1942 des parachutages d’armes et d’agents de propagande furent effectués. Ces hommes parachutés et les aviateurs Alliés avaient un besoin de retourner en Angleterre. C’est ainsi qu’un service presque régulier fut créé à Carantec (Finistère) par M. Sibiril constructeur de navire.
Marie-Thérèse Le Calvez servit de pilote à Plouha, ici c’était les vedettes rapides gaulistes qui venaient contacter les résistants et prendre et laisser du personnel ; les marins de ces vedettes appelaient cela, « Venir sentir des Crêpes ».
Mais un jour Sibiril fut dénoncé ; mais avant d’être pris il put partir en Angleterre avec sa fille au début de novembre 1943.
A Lézardrieux, il y avait une belle et bonne vedette qui servait au ravitaillement des phares, son départ fut décidé, ce qui en privant les Allemands d’une unité aurait l’avantage d’envoyer des documents aux Alliés.
18 personnes étaient aussi à prendre à Gouermel , dont 4 aviateurs Américains parachutés dans la Somme, il y avait aussi 2 officiers de marine Française. Les autres étaient des jeunes allant s’engager au F.F.L.. Voici donc le départ décidé,il fallut former l’équipage sans donner l’éveil à certains marins du bord dont on doutait de l’acceptation; 4 hommes d’équipage; le patron, le mécanicien et 2 matelots; la consigne était de relever le gardien de phare Français au phare des Roches-Douvres, il y avait donc aussi le gardien montant; un quartier-maître Allemand était de garde à bord et devait les accompagner. L’acceptation du gardien descendant était sûr.
Pour être assuré d’avoir suffisamment de carburant on profita encore de la nuit de la matinée pour subtiliser 4 bidons de 50 l. de mazout au magasin ; de plus, on suggéra à l’Allemand que l’on pourrait profiter de la sortie en mer pour faire un peu de pêche, pour améliorer l’ordinaire de la maison, il accepta et déroba 2 autres fûts de mazout au magasin allemand ; les voilà partis, la mer était belle et la première partie du programme marcha très bien. Un gros lieu attrapé arrangea bien les choses, on proposa à l’Allemand de le faire cuire au phare et de le manger à bord, accord parfait. Des sourires narquois étaient sur les lèvres de l’équipage. Mais le temps se gâta, une pluie fine vint, gênant la visibilité.
Au phare, il y avait 3 marins allemand équipés de radio et pour tromper ceux-ci il fallait que la vedette fasse cap sur Lézardrieux jusqu’à être perdu de vue du phare. Ensuite, il fallait faire cap à l’Ouest vers Gouermel.
C’est à cette manœuvre que le coup se décida, les 2 marins français assaillirent l’Allemand et le pont étant glissant par la pluie les voilà parterre tout les 3 l’un sur l’autre, à ce moment un autre arriva avec du chloroforme et en un clin d’œil voilà l’allemand ensaucissonné.
Pendant ce temps la nuit est venue. On distinguait vaguement les sinuosités des collines et particulièrement une vieille tour qui était proche du lieu de rendez-vous fixé à 19h. La vedette croisa de 18h30 à 19h45 sans pouvoir repérer les 2 feux que les hommes à prendre devaient placer pour jalonner un couloir entre 2 îlots.
5 paires d’yeux scrutèrent en vain ; puis voyant l’heure tourner, la décision fut prise. Cap au Nord, en avant toute ; la bosse du canot en remorque fut coupée, une bouée de sauvetage et 2 bidons vides le tout marqué au nom de « La Horaine » fut laissé sur place.
Le lendemain à la pointe du jour voilà la vedette sur la côte Anglaise. A un moment donné ils aperçurent un sillage blanc, c’était une vedette rapide Anglaise venant droit dessus, lorsqu'elle fut proche ils virent les 4 tubes de canons braqués dessus et les trous noirs de ses tubes restaient bien en ligne malgré la houle.
Mais au haut-parleur une voix en français sans accent procéda à l’arraisonnement :
-« Quel bateau ?»
-« La Horaine »
-« D’où venez-vous ?»
-« Lézardrieux »
-« Combien d’hommes ?»
- « 5 hommes d’équipage plus un allemand prisonnier »
Et alors cette réponse :
-« Un boche alors »
-« oui » répondirent-ils tous en chœur. A ce moment les pièces braquées sur « La Horaine » reprirent leur place dans l’axe du bateau et on vit les marins Anglais danser la gigue sur le pont.
-« Avez-vous besoin de quelque chose ? »
-« Non »
-« Quelle vitesse ?»
-« 10 nœuds »
-« Suivez-nous !»
-« Nous avons mission pour Torquay »
-« Ok, suivez-nous »
A l’entrée du port de Darthmouth la vedette Anglaise fit accoster « La Horaine » bord à bord ; 2 officiers et 2 marins Anglais armés de mitraillette montèrent à bord de « La Horaine ». La prise était faite ; mais l’accueil était très cordial. Après avoir expliqué à l’officier Anglais interprète à quoi servait « La Horaine » et qu’il y avait à bord du matériel allemand, il demanda s’il y avait des pavillons à croix gammés, on lui en fit voir deux, il en demanda un pour lui et demanda à mettre l’autre en dessous du pavillon français en tête de mât. C’est ainsi que « La Horaine » fit son entrée dans le port de Darthmouth. La vedette passa à proximité d’un groupe de vedettes rapides battant pavillon français ; ils furent interpellés par un second-maître qui demanda en Breton comment ça allait à Lézardrieux.
Ces vedettes étaient de celles qui venaient « sentir l’odeur des crêpes ». L’Allemand n’a pas vu cela, les Anglais lui avaient tout de suite bandés les yeux.
La suite, déjeuner, menu bifteack monstre, frites, bière, cake, cigare, une indigestion était à craindre, puis sieste, ensuite interrogatoire, et le soir en route pour Londres dans un centre d’épluchage, 15 jours d’internement, que les Anglais avaient baptisé « Patrie-school ».
Et l’affaire fut classée, les Allemands ayant trouvé les épaves de « Je rebondis sur ce lien, en renouvellant mes remerciements :

» et conclut à un naufrage. Chaque homme alla de son côté selon les embarquements. L’Allemand fut envoyé au Canada (d’où il profita pour porter un peu de brouille dans les familles de l’équipage en expédiant à sa mère un télégramme conventionnel de la croix-rouge ; mais l’officier allemand de Lézardrieux classa l’affaire comme ayant été capturé par les Alliés.
Cette vedette est en ce moment à Perros-Guirec et sers pour les phares des 7 îles et Triagoz ; une plaque de cuivre à bord porte les noms des 5 hommes de l’équipage.

LeMeur Jean

Lien vers le Blog de l'association de sauvegarde "LaHoraine".

Bonne lecture.
MERCI Papycoz pour ce récit très intéressant et dont je ne connaissais pas l'histoire...
Celui qui ne connait pas l'histoire est perdu : la dire ou la rappeler me semble très important car on se plaint souvent de la perte de notre identité qui engendre la perte de notre direction. Et pourtant, je ne souhaite pas que mes enfants aillent dans la même direction que moi, mais qu'ils marchent côte à côte et qu'ils arrivent plus loin que je n'ai jamais osé rêver.
Je ne crois pas aux écrivains, mais à leurs histoires.
Je rebondis sur ce lien, en renouvelant mes remerciements :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q ... sbqo5H8xoq
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
Libérez tous les otages !
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par marcc » 27 juin 2021, 10:53

Récit touchant et captivant ! Bravo à ces hommes !!

Je suis d'origine bretonne par mon père (Plonevez du Faou) la mère de mon grand père paternel s"appelait LeMeur :wink:
mais c'est un nom assez courant en Bretagne.

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papycoz
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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par papycoz » 27 juin 2021, 11:39

Je vois que le lien du blog de la Horaine a disparut.
Je le remets::
https://lahoraine.blogspot.com

Plaque commémorative du lieu d'embarquement des aviateurs.
Plage de Gouermel.

Image

PS: Pour Marcc les origine de ma famille paternelle se trouve à Plonevez du Faou et j'ai une cousine à Kervern près de Chateauneuf ar Faou.
Réparer c'est pas faire en sorte que ça marche !!!
http://roulemapoule.jouwweb.nl/

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par marcc » 27 juin 2021, 12:49

Alors ça c'est assez extraordinaire, un membre de la famille a pu remonter jusqu'en 1648, notre famille se partage entre Plonevez et chateauneuf. J'y suis allez cet été lorsque j'ai fait mon tour de Bretagne en Triumph trophy avec ma filleule.
J'ai fait un tour au cimetière pour voir si je retrouvais des noms.
C'est quoi ton nom de famille ?
On passe en MP si tu veux.

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par papycoz » 27 juin 2021, 13:52

marcc a écrit :
27 juin 2021, 12:49
Alors ça c'est assez extraordinaire, un membre de la famille a pu remonter jusqu'en 1648, notre famille se partage entre Plonevez et chateauneuf. J'y suis allez cet été lorsque j'ai fait mon tour de Bretagne en Triumph trophy avec ma filleule.
J'ai fait un tour au cimetière pour voir si je retrouvais des noms.
C'est quoi ton nom de famille ?
On passe en MP si tu veux.
nom de famille Urien, il y a aussi mes oncles,tantes ... Leborgne et Lemenn.
Réparer c'est pas faire en sorte que ça marche !!!
http://roulemapoule.jouwweb.nl/

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Re: Papycoz : Présentation+projet ?...

Message par ogone63 » 27 juin 2021, 16:49

Bravo ,ces hommes doivent être et rester des phares pour notre génération et celles à venir. RESPECT

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