Le Dnepr MT-16 de Paulo

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Paulo Polaroil

Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Paulo Polaroil » 14 janv. 2018, 16:30

Bonjour à tous, j'ouvre un nouveau sujet consacré à ma monture, afin de ne pas en ouvrir une multitude en fonction de son actualité...

J'ai acheté mon attelage en décembre 2004 en Ukraine, à un vieil agriculteur nommé Stepan. J'vais raconté l'aventure sur le forum usenet fr.rec.moto, je vous la livre :

Décembre 2004 : Bohdan (mon cousin ukrainien) m’a dégotté un Dnepr MT-16, deux roues motrices.
La chose est planquée dans un garage depuis 8 ans, chez le vieux Stepan

Image

, qui ne peut
plus guère l’utiliser, à cause de sa santé chancelante. L’affaire est
conclue pour 390 $

Image

, et le lendemain de la rencontre, nous retournons au village muni de
ma remorque artisanale.

Il a beaucoup plu et neigé, aussi, la route n’est qu’une vaste étendue
de boue, de flaques et de trous. Bohdan essaie un moment de suivre un
chemin parallèle, mais retourne bien vite sur l’axe principal devant les
risques d’embourbement.

Image

Arrivés chez
Stepan, nous nous dirigeons vers le garage mais nous ne parvenons pas à
ouvrir les portes, bloquées par la terre accumulée. Pas grave, Ben joue
de la pelle et nous sortons l’engin. Très fier, je sors de sous ma
remorque mes deux rails porte-moto, les enclenche sur l’extrémité du
plateau, prêts à recevoir les trois roues du side. Avec l’aide de
Bohdan, Ben, et les voisins, nous poussons la moto… Jusqu’à ce qu’un des
rails forme un angle droit, plié sous le poids. Après calage avec des
rondins de bois, nous parvenons à poser le Dnepr sur la remorque. Le
sanglage consciencieux ne masque pas le principal souci : la remorque
paraît clairement sous-dimensionnée face à la charge, les suspensions
écrasées font presque toucher les roues sur la structure métallique. De
plus, il fait nuit, il pleut et la Volvo ne parvient pas à hisser
l’attelage hors de la cour en pente sans patiner. Les voisins sont à
nouveau mis à contribution, et finalement, nous nous mettons en route.
Ben fait le voyage sur le side, afin de prévenir en cas de problème.
Trois quarts d’heure plus tard, nous parvenons à Radekhiv.

Le lendemain, il nous faut nous rendre à l’évidence : si la remorque a
supporté sa charge sur 10 km, elle ne tiendra jamais les 2300 qui nous
séparent du Mans. Par ailleurs, il ne reste que très peu de temps ( deux
jours ) pour faire les démarches administratives qui doivent faire de
moi l’heureux propriétaire du fleuron de l’industrie motocycliste
ukrainienne.
Nous nous rendons néanmoins à Tchervonograd, la « sous préfecture »
locale avec le vieux Stépan, sa présence étant obligatoire. Ma cousine
Irina a très mal aux cheveux, elle réclame une bière à 9h du mat’, pour
soigner le mal par le mal, l’expression ukrainienne est très proche de
la nôtre. Nous voilà à la « Mrev », nom de l’administration concernée.
C’est évidemment fermé, mais un gus nous renseigne. Il lève les yeux au
ciel lorsqu’il apprend que je compte ramener cette moto en France, nous
dit que c’est impossible ou que cela coûtera très cher, qu’il faut aller
à Lviv pour faire les démarches d’export… Et qu’en plus, il nous faudra
trimballer notre vieux à chaque fois, jusqu’à ce que je sois le proprio
du véhicule… En désespoir de cause, nous allons tout de même faire
tamponner le Passeport Technique du sceau du contrôle technique, à la «
gendarmerie » de Radekhiv.

Image

Coût : 5 hrivnas, soit
5 balles, c’est honnête. Par ailleurs, nous nous rendons chez un
notaire, afin de transférer la jouissance et le droit de vendre le bien
à mon cousin Bohdan, ce qui nous évitera à l’avenir de trimballer le
vieux. Tiens, d’ailleurs, le vieux, après qu’on lui ai offert à bouffer
le midi se rebiffe au moment de signer chez le notaire. Il réclame une
somme d’argent plus élevée, malgré notre accord. Lesya me traduit ses
doléances et commence à s’énerver contre lui et contre la mentalité
paysanne. Sachant que j’ai acheté cette moto à un prix très correct pour
le marché et qu’il m’a signifié son accord, je n’éprouve aucun scrupule
à lui faire dire via Lesya qu’il peut me rendre mon pognon et repartir
dans son village avec sa moto, qui, je lui rappelle gentiment, ne roule
pas depuis huit ans et est dépourvue de robinet d’essence et de neiman.
Revenu à de meilleures dispositions, il accepte de signer les papiers et
voilà mon cousin usufruitier de la moto.

Image.

Il m’assure qu’il
va la remettre en route, et qu’à mon prochain voyage, en février ou à
Pâques, la moto tournera et que je n’aurai plus qu’à faire les papiers.
C’est sur cette promesse que je quitte Bohdan et que nous reprenons la
route, avec notre remorque vide. Le retour s’effectuera en un temps
record, puisque nous mettrons 36 heures chrono à couvrir la distance,
frontières et arrêts compris. Nous nous relayons au volant, l’un dort,
l’autre conduit, et la Red-Bull viens combler mon peu d’appétence pour
le café.

Le mois de février se révèle extrèmement froid en Ukraine, à Radekhiv,
la température descend couramment à -20°C. De mon côté, je ne trouve ni
de plateau, ni d’épave de caravane aisément transformable. Je remet mon
projet de voyage au mois d’avril.

(fin de l'épisode 1)

Paulo Polaroil

Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Paulo Polaroil » 14 janv. 2018, 16:41

épisode 2 :

Avril 2005 : Laurent, un ami, me
contacte car il est intéressé par l’idée d’aller traîner ses guêtres à
l’est de l’Europe. Je lui avais proposé l’été précédent, alors qu’il
nous avait accueilli, Manolo et moi, chez lui en Provence ( mais si,
souvenez vous, la soupape tordue et la boîte bloquée ). Nous organisons
alors un voyage de masse, puisque ma chérie, ma frangine, mon beauf,
Laurent et sa nana sont de la partie. Au niveau logistique, nous
prévoyons de ramener le side sur deux remorques : le panier et son
chassis sur ma remorque, tirée par ma Volvo, et la moto elle-même sur la
remorque de Laurent, tractée par sa vieille R25 V6 de … 400 000 km. Deux
CB complèteront le tableau, manquent plus que les moustaches et
l’autocollant
Image

Sur place, nous sommes attendus impatiemment et j’apprends que Jénia, un
d’jeuns avec qui j’ai mécaniqué l’été dernier, nous prêtera son appart’.
A l’école, j’organise avec l’aide des parents d’élève une collecte de
vêtements et de jouets à livrer à Radekhiv. Lesya m’envoie un texte en
Ukrainien à présenter au douanier, expliquant le pourquoi du chargement,
sa destination, et portant les numéro de téléphone des deux gouverneurs
de la province de Radekhiv en garantie, c'est un sésame, le "Magic
Paper". Le jour du départ est fixé le dimanche des 24 heures moto, mon
beauf joue la veille devant 5000 motards avinés. Notre point de
rendez-vous avec Laurent est Cracovie, car la route sud passe par
l’Italie, la Slovénie et la Hongrie, avant la Pologne.

Laurent parvient un jour avant nous à Cracovie et nous radioguide
jusqu’à l’hôtel. Cracovie est une ville formidable, un coup à y rester
si rien ne vous retiens ailleurs. Nous nous y baladons pendant la soirée
et finissons dans un bar branché et néanmoins discret : c’est un
appartement à peine relooké. Le lendemain, check-up de ma remorque : le
pneu droit frotte contre la structure et pour cause : l’axe de roue a un
jeu phénoménal, car l’écrou qui l’assure s’est désserré. Qu’à cela ne
tienne, nous sortons les outils dans la cour de l’hôtel, lui-même en
chantier. La clé de 24 de laurent ne passe pas, je la modifie à coups de
meuleuse, les yeux protégés par mes lunettes de soleil, sous les yeux
goguenards des ouvriers polonais, et ceux, plus étonnés encore, des
touristes allemands. Puisque j’en suis là, je rogne le métal sur les
supports de ressorts, afin d’éliminer tout risque de déchirure du flanc
du pneu. Les nanas commencent à penser que Laurent et moi sabotons
volontairement le matériel pour le simple plaisir de réparer… Nous
reprenons la route vers 10 heures du mat’ et nous nous racontons des
conneries sur la CB tout le long du trajet jusqu’à la frontière ( via
Tarnow, Rzeszow, Jaroslaw ). Arrivé au poste frontière polono-ukrainien
à Krakovets, nous sommes heureusement surpris : il n’y a que très peu de
monde et nous passons en moins de deux heures, grâce au « Magic Paper »
de Lesya. Seul un douanier plus suspicieux que les autres mettra à mal
l’insonorisant du capot moteur de la Volvo, à la recherche du n° de série.

Depuis le passage de la frontière, la CB ne cesse de crépiter, c’est
Laurent qui n’en peux plus de s’esbaudir : ici, c’est le labourage à
traction animale, ici la babouchka qui garde le troupeau, là les
véhicules préhistoriques qui attirent son attention. Bien sûr, l’état du
réseau routier effraye tout le monde, même ceux qui sont déjà passés par
là. C’est dans une longue ligne droite défoncée comme un champ de mine
qu’un sinistre claquement suivi d’un long
kkkkrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr retentissent dans
la plaine. Un coup d’œil dans le rétro m’informe de la gravité de la
situation : une gerbe d’étincelles masque presque la R25 de Laurent qui
fait clignoter ses phares de manière hystérique, tandis que l’angle
arrière droit révèle une roue rebondissante finissant dans le fossé. La
CB hurle : « T’AS PERDU UNE ROUE !!!! ». Merci, je m’en doutais. Je me
gare après avoir consciencieusement lacéré ce qui restait de bitume sur
cette route pour évaluer la situation.

Image

Le chargement n’a pas bougé, un
bon point. L’axe de roue a cassé net, mauvais point. Olivier, mon beauf,
va chercher la roue indépendantiste, et nous réfléchissons sur la
conduite à tenir. Nous décidons de bourrer une partie du chargement dans
la 25, puis d’en poser la moitié sur la remorque de Laurent, avant
d’écraser le tout comme un sandwich avec l’épave de remorque. C’est à ce
moment qu’arrive la police.

La Skoda se gare derrière nous, gyros allumés, et trois flics en
sortent, pendant que nous imaginons les pires scénarios de racket. Le
premier, qui semble être leur chef, s’adresse à moi pour me demander
quelle langue je parle. Ni Ukrainien, ni Russe, ni Polonais, ça va pas
être facile. Je lui montre la roue et ce qui reste de l’axe, puis je lui
montre le Magic Paper, afin qu’il ait une idée de nos intentions
pacifiques. Par gestes, nous lui indiquons notre intention de charger
l’épave sur la remorque valide, il comprend et … invite ses collègues à
nous filer un coup de main. C’est donc avec l’aide de la police
ukrainienne que nous chargeons et sanglons le matériel. Je demande, si
nous pouvons filmer l’opération, et les flics acceptent de bon cœur,
insistant pour que nous cadrions la plaque de la voiture de police. Je
me répands en remerciements en ukrainien, ce qui les amuse, et nous
allons chercher une bouteille de Bordeaux pour leur offrir. A notre
grande surprise, ils déclinent gentiment et reprennent la route, nous
laissant comme deux ronds de flancs, méditant sur l’attitude de nos
condés français en pareille situation… Plus tard, Lesya nous fournira
une explication abrupte de la raison de ce comportement : le changement
de pouvoir présidentiel s’est accompagné d’une chasse à la corruption,
en particulier celle qui s’exerce face à des étrangers. Je préfère quant
à moi penser que c’était juste des mecs sympas.

L'épave : Image

Le lendemain de notre arrivée, Bohdan m’a préparé le Dnepr, qui
m’attends, rutilant, face à son garage :

Image

La moto est propre, la peinture a souffert d’une utilisation agricole et
d’une batterie fuyarde. Les pneus semblent en bon état. Je mets le
contact, les voyants de point mort et de pression d’huile s’éclairent,
je lance le moteur d’un coup de kick, et il se met à tourner très
proprement au ralenti, sans bruit de distribution excessif. Les coups de
gaz évoquent inévitablement le moteur de ma deux-chevaux. Je suis
impatient, j’enfourche la machine et entame le tour du pâté de maison.
Première en bas, le sélecteur a une course longue, et le verrouillage
est bruyant. Je pars sur un filet de gaz, la commande d’embrayage est
peu progressive et dure, de plus elle émet des claquements en position
débrayée. Le guidon se lance alors dans une danse frénétique, et je dois
le maintenir très fermement. En revanche, l’accélération ne modifie pas
la trajectoire générale de la machine, bienfait que j’attribue aux deux
roues motrices et à la présence du différentiel. Le premier virage, à
gauche, est négocié sans problème, en appui sur la roue du side. Une
fois de plus, je suis décontenancé par cette moto qui reste droite dans
les virages. La boîte répond bien, à condition de décomposer
correctement le mouvement, inutile d’espérer passer les vitesses à la
volée, de toutes façons, les montées en régime sont lentes, car la
souplesse est privilégiée par l’adoption d’un lourd volant moteur. Comme
sur ma deuche, à nouveau. Une intersection s’annonce, j’attrape les
freins et rien ne se passe. Rien de rien. Le frein moteur est la seule
solution pour arrêter l’engin, sauf à se mettre debout sur la pédale de
frein arrière, qui commande la roue arrière de la moto et la roue du
side. Le tambour avant, est uniquement décoratif. Va falloir que je
corrige ce défaut, car je pense que les inspecteurs de la DRIRE
française ne goûtent guère les coutumes locales. De retour au point de
départ, quelques gouttes d’huile terniront le bitume sous le cylindre
gauche. Inquiet, je cherche l’origine de la fuite et la localise sous le
mano de pression d’huile, situé au dessus du cylindre. Bohdan vient à ma
rescousse et emmitoufle le filetage du fautif dans un cordon d’amiante.

Le lendemain, nous partons avec mon beauf pour un test des capacités de
franchissement de la machine, dans les chemins autour de Radekhiv. Nous
rassemblons l’indispensable : appareil photo, camescope, des clopes, et
de la bière. Le soleil brille et les précipitations des derniers jours (
pluie et neige ) ont détrempé le tchernozium, la terre noire d’Ukraine.
Avec un singe, l’attelage se comporte mieux. Olivier blêmit lorsqu’il
aperçoit le chemin que je compte emprunter. Les ornières laissées par
les engins agricoles sont énormes et je dois batailler contre le guidon
pour maintenir les trois roues sur les crètes des ornières. Les deux
roues motrices montrent vraiment leur utilité ici, il ne manque plus
qu’un différentiel blocable… La marche arrière permet de se tirer de
situations potentiellement foireuses, mais elle est parfois difficile à
enclencher, je ne sais pas pourquoi. Olivier filme mes évolutions, après
une pause binouze au soleil rasant de fin d’apès-midi. Nous rentrons à
l’appartement recouvert de boue mais heureux. C’est l’heure de l’apéro
et la vodka nous attend.

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Paulo Polaroil

Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Paulo Polaroil » 14 janv. 2018, 16:54

Quelques jours plus tard, nous partons pour Tchervonograd afin que je
dispose de papiers en règle. 8heures du mat’, j’ai une gueule de bois en
plomb, c’est Bohdan qui conduit. J’interromps ici le récit
chronologique, car la bureaucratie ukrainienne est telle qu’il aura fallu :
- deux jours de démarches
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- deux visites à la « Mrev » à Tchervonograd, soit 140 km
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- trois visites chez des notaires
- deux visites chez un expert
- la photographie des numéros de cadres et de moteur
- le démontage et la restitution de la plaque
- une quarantaine de tampons
- 1 ml de larmes de consternation de mon interprète, Lesya
- 500 hrivnas versés aux administrations, experts et notaires, soit 500
balles.
- 0,75 l de Bordeaux offerts au dernier expert.

En fait, c’est ce dernier, un privé indépendant, qui aura été le plus
efficace. Ouvrant son bureau spécialement pour moi un dimanche, il me
rendra propriétaire de la moto, m’établira une facture en bonne et due
forme, m’offrira un coup de rouge et du chocolat, me montrera la photo
de sa fille et de ses chevaux, et enfin, me pompera 25 dollars, ce qui
représente la moitié du salaire mensuel d’un professeur. On comprend
pourquoi, à Radekhiv, la plupart des gens roulent sans papiers, y
compris Bohdan.

[ Note : le prochain qui gueule parce que son changement de carte grise
lui aura pris deux heures à la préfecture, je lui décris par le menu
toutes les démarches. ]

La ville de Tchervonograd possède un marché réputé. On y vient de loin

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pour y vendre
ses productions agricoles ou acheter des marchandises introuvables
ailleurs. La foule y est continue, les étals proposent des vêtements,
des accessoires de mode griffés made in China, de l’électroménager, du
mobilier de salle de bain, des outils, des tapis, des étoffes, du verre
à la découpe, des raccords de plomberie, des légumes, des graines, des
semoirs automatiques, de la viande, des téléphones portables et des
pièces de moto.

Bohdan me guide à travers les allées, vers la partie du bazar consacrée
à la mécanique. Il slalome entre les piles de pneus polonais, les arbres
de transmission reconditionnés et les housses de siège léopard.

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La plupart des
« magasins » sont des conteneurs de transport maritime, posés à même le
sol en rang d’oignons. Nous y sommes, l’étal n° 84 propose, outre des
pièces de rechange pour tronçonneuse, tout ce que le motard ukrainien
peut désirer.

Image

Dans ce qui semble un indescriptible capharnaüm, je reconnais quelques
pièces familières : des pistons de Ijh Planeta, des coudes d’échappement
de Dnepr, des carbus complets… (

Image

Image

Comme il
n’existe grosso-modo que cinq modèles de motos commercialisés en
Ukraine, les références sont limitées. Minsk 125 biélorusses, Dnepr et
Oural, Ijh Jupiter et Planeta composent l’écrasante majorité des motos
locales. Conseillé par Bohdan, aidé par Lesya, je trouve ce qui me
semble utile de ramener en France pour restaurer ma machine : une paire
de mâchoires de freins neuves, une paire de pistons en cote réparation,
deux jeux de segments, deux axes et quatre circlips, des câbles
d’accélérateur, deux nécessaires de réparation pour carbus ( y compris
flotteur et boisseau ), une pochette de joints, deux coudes
d’échappement, deux écrous d’échappement, deux joints de cache culbu, un
flector, un jeu de rupteurs, un cabochon de cligno, trois pneus en 3.75
par 19 et leurs chambres à air, le tout pour un peu plus de 600 hrivnas,
soit 90 euros.

Image

Je dois me débarrasser de l’épave de ma remorque, je démonte les roues,
et l’electricité pour les refiler à Bohdan, je suis persuadé qu’il en
fera bon usage. La carcasse est placée sur le plateau de Laurent et nous
allons chez Micha, le tonton, pour larguer la ferraille dans la cour de
sa ferme. Je préviens Bohdan, qui conduit la Volvo, que le terrain est
très gras, et qu’on ferait mieux de dételer sur le « bitume » et finir
le chemin à pied. Bohdan balaie mes doutes d’un revers de main et engage
la Volvo. Nous avançons sur 50 mètres et plus rien, la voiture est
tankée jusqu’au moyeu dans la bouillasse. Bon, pas grave, nous démontons
les tôles guillochées de la remorque afin de les placer sous les roues
motrices. Peine perdue. Nous sortons le cric, soulevons les roues
arrière, les reposons bien au milieu des tôles, rien encore. La Volvo
est plantée de l’avant et nos tentatives infructueuses ne font que
l’enfoncer davantage. D’ailleurs, je suis sûr qu’en la laissant là
quinze jours, on n’en verrait plus que le toit. Le tracteur de Micha
aurait pu constituer une option intéressante, malheureusement, il gît,
sans vie, les tripes de son diesel à l’air depuis quelques années.
Dernier espoir, la traction animale. Micha va chercher ses deux chevaux
et sa carriole, nous sanglons l’anneau de remorquage à l’essieu de la
carriole. Je me place au volant, engage la première, Micha se saisit de
son fouet et… Je me sens arraché à la fange dans un grand hennissement
! Nous faisons ensemble une large boucle hippotractée afin de poser la
Volvo sur un sol dur. Je remercie Micha, caresse les chevaux même pas
fatigués et rejoins Laurent, Olivier, Bohdan, un voisin et Valia qui a
sorti la vodka home-made et le saucisson sur le capot de la voiture. Il
pleut, nous avalons de grandes lampées de liquide brûlant, puis nous
croquons dans le saucisson à l’ail… Je regrette à ce moment précis de
n’avoir aucun appareil photo ni caméra pour fixer ces moments dignes
d’un film de Kusturica.

L’heure du retour en France approche, il faut songer à une solution pour
transporter le side, puisqu’il n’y a plus qu’une remorque. Mesures
prises sur celle de Laurent, le side pourrait rentrer sans démontage du
panier. C’est entre 19h et 21heures que nous hissons la moto à l’aide
d’un palan et d’un arbre, que nous l’assurons avec des sangles à camion.
Sous la pluie, de nuit, car sinon, c’est pas drôle. La moto est placée
en travers de la remorque afin de placer le centre de gravité le plus
proche de l’axe longitudinal du plateau. La roue avant est placée
directement « dans » la flèche, afin que rien ne bouge.
Nous nous engageons avec précaution sur le route de Tchervonograd, car
on nous a conseillé de passer par le poste frontière de Rava-Ruska, plus
à même d’assurer les démarches d’export de la moto. Environ 20 km après
le départ, alors que nous louvoyons précautionneusement entre les
cratères qui parsèment le chemin, nous sommes doublés à vive allure par
une Mercedes grise qui s’arrête devant nous. Le chauffeur en descend, me
fait de grands signes…. Je reconnais l’expert qui m’a signé la facture
et la « carte grise ». Il me demande un stylo et les papiers qu’il a
imprimé, et signe les deux exemplaires. Il avait oublié de le faire deux
jours avant. Quelle conscience professionnelle !
A Rava Ruska, Laurent double les 400 mètres de queue ininterrompue pour
aller demander le droit de passer au troufion, qui lui accorde et à
nous, par la même occasion. Ce qui nous éviteras trois heures d’attente
supplémentaires. Petite embrouille au poste de douanes : Laurent, en bon
méridional, lie rapidement contact avec les fonctionnaires. Il revient
avec un couple de douaniers rigolards, un mec et une nana qui
plaisantent avec nous et indiquent à Laurent qu’on peut y aller ; c’est
tout naturellement que Laurent passe le poste sans même montrer son
passeport. Outre le fait qu’il n’est donc pas officiellement sorti
d’Ukraine, cela cause le courroux du fonctionnaire préposé à la
vérification des passeports, qui s’engueule avec les types qui voulaient
nous laisser passer… Bref, petit contretemps dû à un excès d’optimisme.
Côté polonais, le douanier m’indique que l’importation d’un véhicule
dans l’Union européenne est soumise à une déclaration en douanes que se
fera un plaisir de remplir une des petites officines privées de la
section T.I.R. . Je débarque donc dans un algéco cradingue, face à deux
polonais grisâtres. Ils ne parlent ni Allemand, ni Anglais, c’est donc
par signe que je leur explique que je désire exporter une moto en
France. Je demande alors en Ukrainien « Combien ? » et le type m’indique
122 zlotys sur sa calculette, soit 38$ . OK, les démarches commencent…
Après un remplissage laborieux de formulaire, les types transmettent les
données par modem aux douanes française, ça prends des plombes pendant
lesquelles je bouquine un vieux Moto-Légende. Au bout de trois quarts
d’heures, mes deux types s’habillent et se cassent sans rien dire, alors
qu’une nana pénètre dans la boutique. Changement d’équipe, je présume.
Comme c’est également le changement d’équipe chez les douaniers, le
délai s’allonge. La nana transmet mon dossier à l’inspecteur des
douanes, mais il y a au moins trois routiers russes devant moi. Je
patiente. Encore une fois, il faut transmettre je-ne-sais-quelles
données vers je-ne-sais-où, et la connexion mets de longues minutes à
s’établir. « System ! » m’explique laconiquement le douanier polonais.
Enfin, au bout de deux heures et demie, j’ai enfin un petit ticket et un
formulaire « T1 » qui me permet d’entrer en règle dans notre belle Union
Européenne.

Le retour se fera sans encombres, ainsi que le déchargement de la moto
chez Manolo Polaroil, puis, plus tard, son rapatriement par la route
jusqu’au Garage Polaroil.

[ A suivre, l'évaluation de l'état de la machine, le dédouanement, et
... les premiers tours de roue en France !. ]

Discret
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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Discret » 14 janv. 2018, 18:26

Merci pour ce récit haut en couleurs
François alias Discret,
Transalp 1990 183 000kms+Ural T 1WD 2014 E-M,pont long 12000kms MERCI Dan,y a que toi qui aies le droit d'y toucher

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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par domi30 » 14 janv. 2018, 20:20

Discret a écrit :Merci pour ce récit haut en couleurs
+1 on si croirait :D
Domi :?
dnepr mt9, citroen ac4 1928 et 1931, motobécane 125 d45b, juva 4 1956
http://dominique.andre.chez-alice.fr/

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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par gecko » 14 janv. 2018, 21:58

Salut
a l époque j étais tombé la dessus
http://polaroil.over-blog.com/archive/2005-09/

j avais adoré,pi j avais suivis...et maintenant

je relis et m éclate autant

Merci
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Запад едидт с Востоком
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...Custodes...

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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Est-Motorcycles » 14 janv. 2018, 23:15

Oui en effet, excellent récit bien écrit et documenté, merci !
J'ai un peu bavé sur les boutiques de pièces... :shock: :mrgreen:
Je n'ai malheureusement pas de garde-boue avant de Dnepr à fourche balancier...
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
Libérez tous les otages !
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par gilbert1949 » 15 janv. 2018, 13:14

Bravo pour ce compte rendu.
Image
Bonne route avec ton side

Jeff 59

Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Jeff 59 » 15 janv. 2018, 18:47

:? Un marché type souks de pièces de bécanes de l'Est....ouah super ! Dommage que ce soit si loin! çà fait baver :D

Paulo Polaroil

Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Paulo Polaroil » 16 janv. 2018, 13:43

Est-Motorcycles a écrit :Oui en effet, excellent récit bien écrit et documenté, merci !
J'ai un peu bavé sur les boutiques de pièces... :shock: :mrgreen:
Je n'ai malheureusement pas de garde-boue avant de Dnepr à fourche balancier...
Salut, en réalité, j'ai monté une fourche d'Ural Ranger 2005. Du coup c'est bien un garde-boue d'Ural pour fourche à balancier que je cherche :-)

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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Est-Motorcycles » 16 janv. 2018, 17:51

Paulo Polaroil a écrit :
Est-Motorcycles a écrit :Oui en effet, excellent récit bien écrit et documenté, merci !
J'ai un peu bavé sur les boutiques de pièces... :shock: :mrgreen:
Je n'ai malheureusement pas de garde-boue avant de Dnepr à fourche balancier...
Salut, en réalité, j'ai monté une fourche d'Ural Ranger 2005. Du coup c'est bien un garde-boue d'Ural pour fourche à balancier que je cherche :-)
..ach, fô je regarde dans mes ferrailles. S'il a un pète c'est grave ?
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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Paulo Polaroil » 17 janv. 2018, 20:45

M'en fous, je jouerai du marteau et du tas ! Si tu as ça, ça m'intéresse !

--
Paulo

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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Est-Motorcycles » 17 janv. 2018, 21:00

Paulo Polaroil a écrit :M'en fous, je jouerai du marteau et du tas ! Si tu as ça, ça m'intéresse !

--
Paulo
Je regarde demain... 8)
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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Est-Motorcycles » 18 janv. 2018, 10:14

Est-Motorcycles a écrit :
Paulo Polaroil a écrit :M'en fous, je jouerai du marteau et du tas ! Si tu as ça, ça m'intéresse !

--
Paulo
Je regarde demain... 8)
:( désolé c'est un garde-boue side que j'ai...
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Re: Le Dnepr MT-16 de Paulo

Message par Paulo Polaroil » 20 août 2018, 18:53

bonjour à tous !

Après 2500 km en bitza Dnepr MT-16/Ural 750 au départ du Mans, via la Brenne, les Cévennes, la Provence, le Queyras, le Pilat et le Forez, je peux faire un petit bilan de son utilisation.
La configuration : Dnepr MT-16 de 1986, ensemble moteur-boîte Ural 750 de 2005, fourche à balancier Ural, roues Dnepr.

Alors évidemment, j'ai eu quelques galères mécaniques. La première, rupture du cerclage du flector de transmission la veille du départ, une pièce russe à bas prix, remplacée par son homologue un peu plus bling-bling, c'est à dire chromée.

Ensuite, j'ai eu des ratés de carburation, les dépôts de rouille du réservoir se sont décollés et ont passé la barrière des filtres, d'autant plus facilement que l'un d'entre eux était défectueux. Par ailleurs, j'avais vu trop grand pour les gicleurs d'admission, c'était du 145, montés par peur d'appauvrir avec mon échappement trop libre. Changés pour des 125 au cours du trajet.

L'arbre de transmission vers la roue du side s'est fait la belle en pleine montagne cévenole. C'est ma faute, je l'avais mal goupillé côté réducteur. Réparation sur bord de route avec dépose de la roue arrière et dépose partielle du différentiel.

J'ai cassés 13 rayons à la roue arrière. Cerclage & rayons d'origine Macadam 2 Roues, mais rayons de 4mm de diamètre au lieu de 4,4. J'ai commis l'erreur de ne pas les vérifier tous les jours. Heureusement, je m'en suis aperçu au moment où je montai mes gicleurs dans les locaux de Classic Bike Esprit à St Rémy de Provence, et Neil m'a apporté son assistance pour re-rayonner ma roue avec les rayons que j'avais apporté en dépannage. Que lui et Sarah soit ici chaleureusement remerciés pour leur accueil et leur gentillesse.

J'ai cassé un câble d'embrayage d'origine russe dans le col du Sambuc, et me suis dépanné avec un câble de frein arrière de 103 et un serre-câble.

J'ai du resynchroniser la commande des câbles de gaz une demi-douzaine de fois, à cause de la longueur des deux commandes séparées et de leur jeu.

J'ai bricolé une butée de suspension du bras oscillant du side, car le carter de réducteur tapait sur le châssis en extension, j'avais perdu la butée d'origine.

J'ai également nettoyé le réservoir à l'essence additionné d'écrous pour retirer le plus gros de la rouille.

Pour le périple, le side a consommé 0,5l d'huile moteur soit 20 cl au 1000, ce qui me paraît très bien pour un moteur bicylindre refroidi par air, dans des conditions variant entre +10 et +38°C. Concernant la consommation d'essence, joker... Pas moins de 8-9l au 100 j'imagine.

Quelques observation utiles pour améliorer l'engin :
- le pneu avant et celui du panier sont usés plus d'un côté que de l'autre. J'ai trop incliné la moto par rapport au side, les routes ne sont pas si bombées :-)
- le freinage est vraiment limite dans les conditions du voyage, soit deux adultes et tout le chargement, (plus de 550 kilos), sur des routes de montagne. J'envisage de monter un disque à l'avant, de refaire une roue arrière avec rayons inox et rigidificateurs, au tambour rectifié, avec plaquettes tendres. Le freinage du panier ne semble pas opérationnel, d'après la commande qui agit d'abord à l'arrière.
- L'échappement que j'ai bricolé est trop bruyant et pénible sur le long terme. Coude de Dnepr en 36, tube de liaison en 40, silencieux de Sportster avec chicanes maison, ça fuit aux jointures et ça fait trop de boucan. J'aimerais trouver un échappement d'Ural 750 de 2005 avec tube d'équilibrage et silencieux digne de ce nom.
- En parlant de boucan, celui de la distribution heurte mes oreilles. Une distribution Herzog est-elle vraiment plus silencieuse ?
- Les amortisseurs arrières sont bien trop mous et provoquent du roulis excessif en virage. La précharge est au maxi, je mettrai de l'huile moins fluide, sinon, il me faudra trouver des ressorts plus raides.
- La boîte Ural est vraiment désagréable à l'utilisation. Malgré une décomposition exagérée des passages de vitesse, voire des double-débrayages, ça craque dans tous les sens. Je vais sans doute me passer du démarreur électrique (que je n'ai de toutes façons pas câblé) pour monter une boîte Dnepr avec son système de débrayage couplé au sélecteur.
- Les carbus Keihin CVK, s'ils sont meilleurs que les Pekar, restent des carbus au rabais. 12000 km et la cuve pisse, les boisseaux plastiques sont marqués.
- Les caoutchoucs russes craquèlent de partout, y compris et surtout ceux du moteur Ural de 2005.
Michel Sauvadet m'a filé un adaptateur fileté pour installer un robinet BMW que je vais installer dès que j'en ai trouvé un, qu'il soit remercié ici pour son accueil.

Sinon, c'est vraiment un moyen idéal pour voyager sans se presser ; la capacité d'emport permet un confort relatif au camping, le passager du panier profite vraiment du paysage. Et cet engin favorise les rencontres, c'est fou le nombre de pouces levés à notre passage...

N'hésitez pas si vous avez des commentaires, des observations ou des conseils techniques...

Place aux images :

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