PENINSULE DE KOLA en Russie pour 2017 via la Finlande

[gecko]

....pour l équipement de folie, les "chalutiers" russes.....d aspect déglingués...mais d une technologie interne impressionnante....
capable d entre un gars respirer trop fort dans les coursives du bateau....

[Discret]

super récit qui donne envie d'y aller

[Cathy]

Merci ...

[Francis]

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Moi, c'que j'aimerais, c'est aller "recoller du ciel bleu sur mes ailes d'albatros" (HFT) en compagnie de Dan et être connecté à lui de manière à voir avec ses yeux et d'analyser avec sa sensibilité à fleur de peau ce que je vois et perçois moi même.
Sa capacité à disséquer sa vision des choses et les retranscrire me fascine ...

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[Marip]

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Moi, c'que j'aimerais, c'est aller "recoller du ciel bleu sur mes ailes d'albatros" (HFT) en compagnie de Dan et être connecté à lui de manière à voir avec ses yeux et d'analyser avec sa sensibilité à fleur de peau ce que je vois et perçois moi même.
Sa capacité à disséquer sa vision des choses et les retranscrire me fascine ...

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+1

[Est-Motorcycles]

Le peu de kilomètres qui séparent Sputnik de Kirkenès ne vous donne pas le temps de méditer, c'est donc assez chamboulé intérieurement que j'arrivais à la frontière russo-norvégienne la plus au nord de l'Europe.

Le passage de la frontière fut assez problématique, mais c'était de ma faute...je n'avais pas représenté le papier d'entrée du side tamponné à Salla, qu'il fallait que je représente à la sortie. Bon, je me suis fait enguirlandé et une petite fouille succincte, c'était plus pédagogique que répressif. 2h tout de même mais pénard. Lorsqu'on vous coince, si vous montrez de l'impatience, ils font durer le plaisir car ils testent vos capacités à l'obéissance, mais si vous glandez ça les énerve et ils vous virent.
Un motard arriva de ce fait en HD, énervé, et lui a été fouillé velu : en fait ils cherchent de la came et des médocs - curieux dans ce sens Russie-Europe...
La route entre Mourmansk et Kirkenès est magnifique et parfaitement entretenue. Un régal même dans la zone de Sputnik.

Je retrouvais les fjords avec de nombreux rennes qui se baladaient tranquillement. Filant vers le sud, je me rendis compte qu'il existe le pendant militaire norvégien le long des routes : armement et barbelés que je n'ai pas pris en photo. Il faut cesser de dire que les russes ceci, les russes cela...
Tout ce beau monde garde le "trou noir" dans lequel se trouvent leur matériaux du 3° millénaire...On aperçoit les rennes barbotter sur la rive.

Le but était de rejoindre un petit village dans lequel des samis skoltes essaient de résister à beaucoup de pressions diverses. Les skoltes sont des samis orthodoxes qui sont nichés à l'extrême nord de la Finlande, et ce sont d'eux que psychologiquement je me sens le plus proche - état sauvage et orthodoxie ...-
Je tairai le nom de leur village car ils le souhaitent et que cela fois trois fois que je tente de les croiser : cette fois ce fut oui ! Ils sont près de Nellim, un petit village à une quarantaine de kilomètres d’Ivalo.

Ils sont sédentaires pour la plupart, parlent russe et élèvent des rennes, travaillent le cuir et vivent intégralement de leurs bêtes. Ils refusent la pression du gouvernement finlandais et luttent actuellement contre le passage d'une ligne genre TGV qui traversera leurs terres. Leur foi et leurs explications sont assez convaincantes.

Je suis resté là quelques jours pour recroiser "ma" chamane qui me pose des genres de moxas avec de drôles de plantes, en chantant. Je redescendais sur Salla pour retrouver la Laponette mais il fallait rouler plus de 500 kms.

Même si la plus part de finlandais sont luthériens, environ 1 % de la population est orthodoxe. Ici, dans le nord, surtout les samis skoltes, qui sont d’origine de Petsamo (région appartenant à la Russie depuis la guerre d’hiver), sont orthodoxes. La région a trois églises orthodoxes, dont celle de Nellim, une autre à Ivalo, et une troisième à Sevettijärvi. Des offices religieux sont organisés une fois par mois, car un seul évêque orthodoxe se partage entre les trois églises.
Je me suis rendu à l'église de Nellim, une merveille... L'odeur du bois résineux ciré est enivrante.

Les samis skoltes n'aiment pas être pris en photo. Ils reçoivent beaucoup d'amis et cuisinent de merveilleux plats. Ils traitent si bien leurs rennes qu'ils ne sont pas du tout craintifs. Le lieu de leur abattage est très loin de là, ce qui fait qu'ils n'ont jamais peur de l'homme. Ils sont marqués mais sauvages :

J'étais bien... trois jours de rêve qui m'ont permis d'atterrir en douceur. Je vivais avec eux, partageant leurs point d'eau, leur nourriture...quelques petites règles simples demandent de se comporter comme eux, ce qui n'est vraiment pas difficile, personne ne l'exige mais cela coule de source.
Je ne sais pas pourquoi, mais la chamane m'appelait " toi l'alsacien" - et je me suis bien gardé de lui demander pourquoi. Cette femme est un maîtresse femme et on ne ramène pas sa fraise devant un tel être. Elle m'avait retiré pas mal de problèmes physiques.
Le dernier jour au dernier repas une très belle surprise : une bouteille de Riesling de Bergheim à la table... J'étais confondu, je me demande encore où ils l'ont dénichée.

...à suivre...

[Simone]

Vision Magistrale "de celui qui sait voir" que nous donne Dan !

Nous sommes passés par cette même route de Mourmansk à Kirkenes et nous étions médusés de l'impression que nous a laissé cette partie du voyage. Nous étions à notre douzième jour d'immersion en Russie et nous savions (en notre âme) que cette intense énergie absorbée allait bientôt s'arrêter. Quelques images de cette puissante beauté en signe de remerciements à cette terre qui à forgée l'âme Russe et qu'il nous a été donné de voir .







Au loin les montagnes Norvégiennes et Finlandaises se dessinaient, marquant la fin du périple en Russie.

[Est-Motorcycles]

Vision Magistrale "de celui qui sait voir" que nous donne Dan !

Nous sommes passés par cette même route de Mourmansk à Kirkenes et nous étions médusés de l'impression que nous a laissé cette partie du voyage. Nous étions à notre douzième jour d'immersion en Russie et nous savions (en notre âme) que cette intense énergie absorbée allait bientôt s'arrêter. Quelques images de cette puissante beauté en signe de remerciements à cette terre qui à forgée l'âme Russe et qu'il nous a été donné de voir .







Au loin les montagnes Norvégiennes et Finlandaises se dessinaient, marquant la fin du périple en Russie.

...aaaah merci de tout coeur : j'en ai des frissons dans le dos, quelle belle nature... je me souviens très bien des mêmes images que je n'ai pas prises mais qui sortent par vos clichés comme lorsqu'on ouvre un livre à d'autres pages que les siennes. Sentiment étrange vraiment de ces calques de vies qui se superposent dans le même format sans aucune concertation...constituant un paysage qui n'est ni vous ni nous.
Sentiment d'amour ou simple émotion ?

Cette sensation au fond de moi, je ne la comprends pas. Mon âme va s'évanouir ! Mon coeur s'emballe !
Sentiment étrange souvent ressenti là-haut qui est le seul à me rassurer- puisque je dois rassurer mes aimés il faut bien que je boive de cette source pour la donner aussi : je vais simplement chercher l'eau au puits...Elle chasse tout doute en moi et illumine simplement ma vie.
Vivre sur les frontières et les marges, garder l'identité et l'intégrité multiples intactes, c'est comme essayer de nager dans un nouvel élément, un élément étrangement bon.
Grand Nord, puissant enseignant de la solitude, tu es la preuve vivante que l'on ne peut vivre sans les êtres que nous aimons le plus, ceux-là même qui rassemblent les milliers de fragments minuscules qui nous constituent. Ces êtres que l'on est terrifiés de perdre, parce qu'ils nous donnent la sensation d'être réels, ou du moins un peu moins étrangers au monde, et puis, quand nous les avons perdus, nous devenons vides.
Grand Nord, tu as donné à mes souvenirs la capacité de voyager en pays inconnu, mais surtout tu m'as donné le pouvoir de devenir étranger dans le monde logique, tu m'as donné la clef de la liberté.
Il m'arrive alors de penser que la terre où je marche, plus sensible que nous mais voilée à nos yeux par notre poussière, imprégnée dans ses profondeurs, depuis des siècles, possède ces images ignorées de nous, et qu'un jour peut-être des hommes au regard rénové ou munis d'instruments étranges sauront les lire et se pencheront, pensifs, sur elles. A quelques dizaines de mètres à peine de l'avenue à grand trafic, ces lieux sont tranquilles, presque déserts. Rien n'y bouge, on y respire un air immobile et pur, sans dimension, le même, semble-t-il, depuis des siècles. Mais mes yeux ne savent pas toujours reconnaître les signes enfouis car dès qu'on cherche à les lire ou à les définir, comme des papillons crucifiés, ils meurent dans leur essence et nous nous retrouvons au fond d'un musée horriblement sombre qui s'appelle la connaissance cartésienne dans laquelle les codifications priment au mouvement de la vie.
Jamais le regard ne doit être assuré d'un repère tangible, et définir fait perdre l'essence du mouvement car durant le temps que l'on écrit, que l'on répertorie, le papillon de la vie continue sa route et on le perd !

[Le Rouge]

Tous ces kilomètres, et c'est soi-même que l'on trouve.
Pourquoi là-bas?
Ces vibrations de vie qui émanent du sol, de l'air, des gens, des animaux et qui semblent toujours percuter le voyageur, pourquoi pas ici?
Je comprends que des matières sont en dormition mais je ne suis pas sûr qu'elles nous attendent. Ya-t-il urgence pour nous par rapport à cela ? Pourquoi dans la narration du voyage a-t-on toujours l'impression qu'il s'agit d'un retour vers quelque-chose plus qu'une découverte?
Peut-on être enraciné là où on n'a jamais posé le pied?
Et ces sortes de clefs invisibles qui ouvrent toutes les portes, les scientifiques, les militaires, les chamanes, les rennes, les Sami? L'évidence d'être attendu alors qu'on n'a pas rendez-vous, faut-il être "initié", oui de toute évidence.
Vivrai-je les mêmes jours incroyables si j'y vais?
En même temps, comment ne pas y aller, tout est affaire de magnétisme (et comme je me frotte souvent à un aimant monstrueux, j'ai mes chances.)
J'ai toujours eu cette certitude que la Destination était le nord.
Tout cela est infiniment perturbant et il faut, avant de boucler sa valise, une grande volonté de s'abandonner. C'est du moins ce qu'il ressort de la lecture des témoignages.
Cela ne peut-être seulement un voyage, Dan, Sim et Dom ont rapporté quelque-chose qui s'évoque mais ne se partage pas.
Donc ça m'énerve.

[Est-Motorcycles]

Tous ces kilomètres, et c'est soi-même que l'on trouve.
Pourquoi là-bas?
Ces vibrations de vie qui émanent du sol, de l'air, des gens, des animaux et qui semblent toujours percuter le voyageur, pourquoi pas ici?
Je comprends que des matières sont en dormition mais je ne suis pas sûr qu'elles nous attendent. Ya-t-il urgence pour nous par rapport à cela ? Pourquoi dans la narration du voyage a-t-on toujours l'impression qu'il s'agit d'un retour vers quelque-chose plus qu'une découverte?
Peut-on être enraciné là où on n'a jamais posé le pied?
Et ces sortes de clefs invisibles qui ouvrent toutes les portes, les scientifiques, les militaires, les chamanes, les rennes, les Sami? L'évidence d'être attendu alors qu'on n'a pas rendez-vous, faut-il être "initié", oui de toute évidence.
Vivrai-je les mêmes jours incroyables si j'y vais?
En même temps, comment ne pas y aller, tout est affaire de magnétisme (et comme je me frotte souvent à un aimant monstrueux, j'ai mes chances.)
J'ai toujours eu cette certitude que la Destination était le nord.
Tout cela est infiniment perturbant et il faut, avant de boucler sa valise, une grande volonté de s'abandonner. C'est du moins ce qu'il ressort de la lecture des témoignages.
Cela ne peut-être seulement un voyage, Dan, Sim et Dom ont rapporté quelque-chose qui s'évoque mais ne se partage pas.
Donc ça m'énerve.

C'est ce que l'on se tue à dire à longueur de pages...et c'est le plus difficile car combien n'y arrivent-ils pas même en montant "là-haut" ?
A toutes ces questions sans aucun doute vous trouverez des réponses précises dans les plus de 44000 lectures et ses 66 pages : je vous invite à écrire ces questions et à relire les textes...
"Je comprends que des matières sont en dormition mais je ne suis pas sûr qu'elles nous attendent"...évidemment personne ni rien ne vous attend et ce n'est pas soi que nous bonifions ou qui retire quelque chose. "Là où on n'a jamais posé le pied" reste, dans la fascination de sa puissance, la seule solution pour, justement, découvrir qu'un moment donné ou un autre, on peut en effet être enraciné ailleurs...
Mais au fait, pourquoi vouloir être "enraciné" ?
C'est le début de la liberté et d'un espace élargit dans lequel l'être vit aussi bien sinon mieux que dans notre connu : le connu est le maître des habitudes, des certitudes et d'un espace de compréhension qui reste fermé.
Tout dépend où on veut aller dans sa vie...pour, peut-être, quitter sa maison pépère et ses bien que l'on a mis une vie à bâtir, afin de cheminer plus loin.
C'est un appel. Ceux qui l'on vécu en parlent sans pistolet sur la nuque, juste pour témoigner qu'au delà de nos frontières du connu, il existe du plus beau, que ce plus beau qui n'est pas en nous est justement plus beau parce qu'il n'est pas en nous.
Mais en effet, je pense qu'il n'est pas utile de cheminer sans cet appel ou du moins, sans en avoir vraiment assez du connu...
Ce connu, à presque 70 ans, je ne le compte plus comme "valeur de base" de ma vie : la France m'a déçu, m'a peiné et je ne vois pas la situation s'améliorer loin de là. Je ne souhaite plus donner mes dernières forces dans les nouvelles images qui apparaissent ici. Et ce sera sans bruit.
Par contre, en effet, j'ai pu retrouver ailleurs de très nombreux comportements et valeurs qui font écho à ma personnalité. J'ai compris depuis qu'il m'importait peu qu'elles soient "françaises" et le fait qu'elles existent en Finlandais, en russe ou autre ne me pose aucun problème.
Je raccommode par ces voyages mon futur linceul qui m'avait été donné à la naissance mais qui a été peu à peu mis en lambeau.
Ces morceaux même déchirés, qui ne valent rien, je ne veux plus qu'on me les vole dans "leur" but que rien ne doit plus subsister. Je les cache donc dans ces "ailleurs" où il n'y a pas de pilleurs de troncs et dans lesquels je peux encore rentrer la tête haute.
Il me reste 4 allumettes et on ne les volera pas. Je cherche donc les lieux où il y en a d'autres et j'ai trouvé ces lieux. Je cafte en disant où ils sont.
Maintenant le reste ne m'appartient pas, car c'est déjà pas si mal...

[Le Rouge]

Merci infiniment de cette réponse...et de tout le reste.

[Helga]

Nos chemins de vie sont bien entendu très particuliers et différents les uns des autres. J'imagine que celui de Dan est usé aux cadres, aux itinéraires carrés, aux cages avec horloges et calendriers comme dompteurs... comme à divers systèmes du style "j'ai un problème mais c'est toi qui le résout".
Lorsqu'il m'arrive de cheminer avec lui je sais d'avance qu'un certain nombre de comportements met à feu les réacteurs de son soyouz avec départ immédiat : il disparaît instantanément. Cela veut dire que les rigidités de la logique, des définitions, des cadres... ne sont pas du tout de mise lors des voyages.
Lorsque Dan voyage, il ne définit pas, il ne répertorie pas, il ne destine pas, le soleil est sa montre... Attitudes très déroutantes au début mais petit à petit je deviens comme un oiseau qui observe de sa branche, qui s'envole et tournoie librement sans proie, qui se fond dans les éléments, suivant les courants des vents... A deux, la propulsion est bien plus dense et profonde, alors que si l'un pensait en terme de dictionnaire et l'autre en terme de carte routière, cette magie cesserait instantanément pour refaire place à l'épouvantable ennui des définitions.
Je me rappelle, voici bien longtemps, que lorsque nous vîmes un oiseau et que je lui demandais ce que c'était, en cherchant dans mon petit manuel sur les oiseaux, il me planta là en me grommelant " tu me fais chier". En effet, le temps que je feuilletais le livre, l'oiseau disparut et j'étais sûre de louper une partie importante de l'essence de sa vie.
Cela n'arriva qu'une fois...Et je crois que c'est la raison majeure pour laquelle il chemine souvent seul. Devant la beauté un cartésien emmerde le monde, deux cartésiens commencent à bâtir une prison et trois cartésiens poussent tout le monde à l'intérieur.
Descartes est mort.

[Francis]

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Helga, y'en a pas gros de c'te ch'tite Bonne Femme, mais c'est du lourd..............

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[Kristof Granit]

...C'est le début de la liberté et d'un espace élargit dans lequel l'être vit aussi bien sinon mieux que dans notre connu : le connu est le maître des habitudes, des certitudes et d'un espace de compréhension qui reste fermé.
Tout dépend où on veut aller dans sa vie...pour, peut-être, quitter sa maison pépère et ses bien que l'on a mis une vie à bâtir, afin de cheminer plus loin.
C'est un appel. ...

Ce n'est pas la première fois que je mentionne ce blog mais il y a comme qui dirait quelques points communs
http://chroniquesdepereslavl.blogspot.ru/

[Marip]

Merci Kristoph pour le lien que j'ai retrouvé avec bonheur. Très touchée par la musique et les chants traditionnels. Ce récit très simple est très intéressant et c'est ce qui transpire entre les mots qui devient palpable. On aimerait la rencontrer cette femme !