TenebrioBzh a écrit :Toujours intéressant de voir ce qu'embarque le grand chaman pour aller jardiner au pays des rêves...
Merci ! Les habitudes des voyageurs connus résidents dans la "difficulté" d'en embarquer le moins possible en étant le plus efficace possible. Mais...
Tout voyage engendre la complexité, puisqu'il nous sort de nos petits mondes. Cette complexité peut être petite ou énorme, tout dépend de chacun... On sait bien que dans tous les cas c'est la complexité qui engendre l'efficacité. Elle est donc partout - l'efficacité, elle s'impose d'elle-même.
Mais il y a la mode de la pseudo "efficacité".
Car l'expérience m'a appris que l'efficacité n'engendre pas nécessairement le sens, la direction. Elle peut aussi conduire au non-sens.
Tout comme les premiers hommes, ce n'est pas de voyager qui est le fait humain, mais bien d'imaginer qu'en prenant la route, l'efficacité de se mettre en route est plus grande.
Ainsi dans la préparation je ne cherche pas du tout
la plus grande efficacité : j'y ajoute le souhait de trouver un charme, celui de me tromper. J'apporte dans mes bagages un carton dans lequel séjourne pénard le droit à l'erreur... Preuve en est car il n'y a rien de plus inutile que de faire avec efficacité quelque chose qui ne doit pas du tout être fait.
Ce que je reproche au culte de l'efficacité, à la recherche du 100% efficace, c'est son conservatisme. Et ce conservatisme cultive le poison le plus grand pour ma conscience : celui de la sûreté de soi-même suivit de son cortège du paraître, du théâtre, du "plus"...qui mène droit à l'écueil du narcissisme, cimetière où finissent de la plupart des "aventuriers" canonisés par les médias. On reconnait qu'ils en sont arrivé là en ce qu'ils ne croient plus dans ce qu'ils présentent, même si c'est avec des procédés haute définition. On sent qu'ils mentent, qu'ils passent avant le sujet et ça, ça pue. Les images sont belles mais leur fond est laid.
En fait, là où je ferais bien un culte de l'efficacité, c'est dans la recherche d'une forme de grâce. J'entends par là la grâce de la douceur de vivre en cheminant.