PENINSULE DE KOLA en Russie pour 2017 via la Finlande

[Discret]

Bonsoir à tous,

J'apprécie énormément le récit de Dan .Il le sait .Je lui ai déjà dit.

Mais je m'adresse ici à tous ceux qui lisent .Lorsque vous mettez une intervention sur le sujet,pourriez vous éviter de systématiquement y joindre ce que Dan a déjà mis lui même sur le forum .Outre le fait que cela alourdit considérablement la charge en bande passante du forum,les pauvres gens comme moi qui ont une pauvre connexion internet à 1024 kb/s mettent un temps infini à lire le sujet .Là j'ai mis 10mn à afficher la page.
Je ne dirai rien sur les vidéos,elles me sont impossibles à lire .....Vivement ma résidence bretonne qui a un super rapide ADSL.

MERCI à vous tous

[lesrousses]

+1

[Est-Motorcycles]

Il faut tous essayer d'en tenir compte et pour ce, on peut rappeler seulement une partie du sujet en retirant soi-même, de manière à alléger le rappel tout en conservant son point de repère important (comme j'ai fait juste haut sur le rappel du post de Sim & Dom).
Un gâteau en Finlande - les pâtisseries sont exquises, juste avant la frontière russe.

[zorgoline]

..

[Zorgol94]

Hum ça a l'air bon. Et le diabete dans tout ça ?
A mon retour de Russie j'étais à 3g...mais la Russie n'y était pour rien, c'est plutôt la bouffe au resto pendant 40 jours et aussi la boivure avé les potes tous les soir.

[Marip]

toute ma gratitude à vous 2 et à Dan pour ces récits, ces réflexions et ces photos, vibrants d'émotions, qui nous interpellent si fort ! comme une douce voix qui souffle à notre oreille la musique de la vraie vie. Merci

[Est-Motorcycles]

Hum ça a l'air bon. Et le diabete dans tout ça ?
A mon retour de Russie j'étais à 3g...mais la Russie n'y était pour rien, c'est plutôt la bouffe au resto pendant 40 jours et aussi la boivure avé les potes tous les soir.

Aaaah que il n'en a pas mangé !...C'était juste une photo pour moi, malheur...incitatif au voyage et à l'accompagnement !
Souris.

[Le Rouge]

Est Motorcycles a écrit:
"..et pour dire un mot sur votre question : "Je m'interroge notamment sur le principe d'appartenance à un terroir, ce que vous dites pourrait-il signifier qu'on peut se réaliser véritablement en dehors du sol de ses ancêtres, ce dont j'ai toujours douté ?" , je ne crois plus qu'au delà de certaines limites, le "terroir" actuel puisse répondre - il est moribond...et je ne compte plus à cause du temps qui passe sur un terroir qui est en réanimation et dont les plans ont commandé les planches pour le mettre au trou. Donc contraint de réaliser en dehors du sol de nos ancêtres...Mais il est vrai que pour ce qui me concerne la génétique m'offre des contrées reconnaissables (Russie et alentours, Ecosse et France).
Il existe en Russie - entre autres - de très nombreuses réponses.
Et puis je tente d'apporter comme il est possible ce que notre terroir a justement abandonné car depuis longtemps je ne crois plus que ce qu'il a abandonné reviendra, et que je ne souhaite plus passer le reste de ma vie à déplorer que ce qui a disparu ne soit plus là...fuyant ainsi une probable future "aigritude" qui guette l'obligation de rester dans des regrets."
..................................................................................................................................................................................
Je confirme pour "l'aigritude", je sens d'ailleurs qu'elle me gagne, c'est tout à fait vrai.
Quand je dis "terroir" je veux dire aussi histoire et génétique. Il est vrai que dans mon mode de fonctionnement, quitter définitivement la terre des aïeux est une démarche presque impensable et très lourde de signification, comme un échec de vie. Exemple: mes plus lointains ancêtres connus vivaient en 1250 à environ 80 km de mon lieu de vie actuel et je suis celui qui s'est le plus éloigné du berceau !
Je n'en tire pas de gloire et ne prétends pas que c'est là le chemin mais la démarche pour moi ne serait pas indolore c'est sûr.
La façon d'aborder le sujet est peut-être à reconsidérer, le voyage nous apporte c'est certain mais cherchons aussi à apporter. Je veux dire que si nos verriers arvernes ont partagé un bout de viande avec un vétéran officier russe et que c'est remarquable et inhabituel, le fait que ce militaire ait partagé la même viande avec les verriers n'est pas moins insolite pour lui et certainement tout aussi enrichissant.
Il y a une voie là, je le crois et il me faut la définir sans tomber dans la bobolangue et évoquer tout de suite le "partage", la "rencontre", "l'autre", lequel par définition contemporaine est toujours censé nous surpasser malgré le principe obligatoire d'égalité qui doit présider à toute réflexion humaniste. Il n'y a d'ailleurs plus aucun humanisme nulle part, il n'y a que de l'humanitaire. Mais je m'égare...comme souvent.
Merci de ces réponses.

[CERTUS]

Pareil pour moi Discret, je suis perdu au fin fond de la campagne et je "galère grave" . Mais au final quel plaisir de lire les récits de nos voyageurs.
Là, avec mon épouse nous comptons les jours qui nous séparent de la Rencontre à Saint Nectaire
A bientôt peut-être.

[gecko]

Simplement, principe stellaire deux corps proches agit l un sur l autre.....

[Simone]

Le Rouge a écrit: "Quand je dis "terroir" je veux dire aussi histoire et génétique. Il est vrai que dans mon mode de fonctionnement, quitter définitivement la terre des aïeux est une démarche presque impensable et très lourde de signification, comme un échec de vie. Exemple: mes plus lointains ancêtres connus vivaient en 1250 à environ 80 km de mon lieu de vie actuel et je suis celui qui s'est le plus éloigné du berceau !"

Je me permets de répondre à cette question car elle m'a taraudé il y a quelques temps. Même situation généalogique où les ancêtres ont vécu pendant plusieurs siècles sur un territoire très restreint. Aujourd'hui la réponse me paraît plus évidente après un tel voyage:
Le bouillon de culture, élaboré pendant des siècles par nos ancêtres jusqu'à nous, ne risquerait-il pas de mourir sur lui-même s'il ne servait à ensemencer d'autres "matières"?
D'où la nécessité qui nous incombe de porter en "d'autres lieux" les qualités transmises, comme on le fait avec le pain lorsqu'on ajoute le levain!
Le levain est séparé de sa souche, certes, mais poursuit et transmet ainsi toutes les qualités acquises antérieurement...
Dom.

[Est-Motorcycles]

Le Rouge a écrit: "Quand je dis "terroir" je veux dire aussi histoire et génétique. Il est vrai que dans mon mode de fonctionnement, quitter définitivement la terre des aïeux est une démarche presque impensable et très lourde de signification, comme un échec de vie. Exemple: mes plus lointains ancêtres connus vivaient en 1250 à environ 80 km de mon lieu de vie actuel et je suis celui qui s'est le plus éloigné du berceau !"

Je me permets de répondre à cette question car elle m'a taraudé il y a quelques temps. Même situation généalogique où les ancêtres ont vécu pendant plusieurs siècles sur un territoire très restreint. Aujourd'hui la réponse me paraît plus évidente après un tel voyage:
Le bouillon de culture, élaboré pendant des siècles par nos ancêtres jusqu'à nous, ne risquerait-il pas de mourir sur lui-même s'il ne servait à ensemencer d'autres "matières"?
D'où la nécessité qui nous incombe de porter en "d'autres lieux" les qualités transmises, comme on le fait avec le pain lorsqu'on ajoute le levain!
Le levain est séparé de sa souche, certes, mais poursuit et transmet ainsi toutes les qualités acquises antérieurement...
Dom.

+ 1 mais...
C'est en effet aussi une sorte d'échec de direction, dont perso je ne porte pas la responsabilité.
On m'a "extradé" dans ce que j'avais la perception d'être "chez moi"...
Lorsqu'on voyage ainsi, on se rend compte à quelle vitesse les choses ont changé ici, alors qu'ailleurs elles sont restées bien stables - sans perdre leur âme. Manifestement les destins ne sont plus les mêmes. Mais à toute chose invalidante son contraire bénéfique...me dit-on ?
Je suis maintenant mieux là-bas qu'en France, non pas parce que je fuis, mais parce qu'ici n'est plus le ici que j'ai connu et aimé.
La liaison sud-nord a été complètement mais volontairement oubliée...et cela une importante partie de moi ne le comprend plus. Spécificité française actuelle dont nos mômes n'ont pas idée. Je ne sais pas si elle est nécessaire mais chez moi elle ne passe pas.
Ils ont tout cassé, tout détruit.



Je suis devenu le gamin en costume arlequin...Dans la vidéo, on remplace les bunkers par ce que l'on sait. J'ai tant et tant pleuré que je n'ai plus de larmes. Et je ne peux plus pleurer.

[Est-Motorcycles]

Avant de quitter la Finlande pour Apatity, première étape russe, je trie mes affaires car je sais l'aspect assez pointilleux des douaniers. Je laisse également la Laponette au chalet, avec l'autorisation de la propriétaire qui généreusement me propose de la poser sur l'espace du lac.
La confiance est telle que j'y laisse des papiers et des sous...

...puis en route pour Salla et sa bifurcation à droite menant directement à la frontière au bout de 50 kms...je sens que Salla est déjà une ville same...on y reviendra. C'est donc peu chargé et juste avec un sac et mes médocs que je roule avec Vassili, pas du tout inquiet pour sa tronche "hors norme" car c'est plutôt un must pour là-bas.

Passage de frontière indescriptible. Il faut passer une frontière russe pour se rendre compte mais ils font des efforts. Il faut vivre cela au moins une fois dans sa vie. Les choses sont rangées, expliquées mais l'atmosphère est toujours aussi "froide". Deux petites heures et il n'y a personne. Juste de la paperasse qu'une douanière balaise m'aide à remplir très gentiment, avec le sourire. Pendant cette pose administrative Vassili est mitraillé de photos par tout le personnel douanier.
In fine, dernier "bureau" et sa fouille pénarde, pour la forme : la gradée voit la cuisine, la cafetière, les lyophilisés etc...se marre et me dit de filer tranquille.
Ce que je fais...
La route est impeccable sur 100 kms mais, sur les autres 150 kms restants qui me séparent d'Apatity, c'est plutôt le genre de route "zorgolesque" (voir les films de Tonio aussi) : tape-cul d'enfer, nids de poules et tout. Je ne prends pas en photo car j'avais décidé de ne plus prendre de clichés invalidants la Russie. Il en existe suffisamment et je ne suis ni journaliste ni critiqueur, et puis j'en ai marre que l'on évoque sans cesse de ce pays grandiose par ses défauts. Que du beau donc sur les premiers 100 bornes :

D'innombrables monuments aux morts témoignent de la castagne passée, entre eux, la Finlande, les allemands et tout. Compliqué et région martyre...Emouvant, des russes s'arrêtent à chaque monument, mettent des fleurs, discutent...

Passage difficile à Кандала́кша (Kandalaksha),ville située sur le grand axe St Pet/ Mourmansk, à cause de l'état de la route. Ville industrielle de l'aluminium. Beaucoup d'ouvriers, de cités, pas de flics mais paysages superbes.
Si j'étais heureux en Finlande, je l'étais aussi en Russie à cause de la puissance du dépaysement et aussi de la sympathie des gens.
Au bout de 230 kms sur ce grand axe StPet/Moscou - en travaux j'y reviendrai, je dois tourner à droite sur 40 bornes pour Apatity.

Lorsque tu entres dans une ville minière, c'est grand, il y a des camions et beaucoup de travailleurs.
En fin arrivé et complètement paumé, je cherche mon hôtel !
Il fallait que je trouve mon hôtel...sans parler un mot de russe et refusant de parler anglais. Je suis français et je parle français. Excellent accueil partout chez les gens. Je me rends à la gare ( facile à trouver vu les rails), me dirige vers un des guichets et demande à une jeune fille en uniforme.
Très aimable, avec le sourire, elle me sort son androïd et me montre l'hôtel, répercute son plan sur l'ordi de la gare et l'imprime !!
Du velours...
A l'accueil, un peu ancien régime - papiers à remplir, aimables mais ferme et enfin la chambre !
J'adore, du plus pur style soviétique avec une pointe art nouveau...Sms à Souris inquiète...

Je me pose, prend mes roubles aimablement échangés l'année passée avec Vitaly et je file à pieds faire les courses en ville, j'avais faim...
Bon, c'est là qu'il faut laisser ses schémas occidentaux et se laisser guider par les gens que tu vois sortir avec de la nourriture. Là, le supermarché :

Les étiquettes sont assez claires, tout est rempli de victuailles, c'est frai et typique russe - je ne prends pas de photo car l'endroit est trop confiné et je ne veux pas faire le "toursiste" puisque j'étais en mission pour me rendre à l'Institut de Minéralogie...
Sms des verriers, ils sont arrivés : rencontre prévue le lendemain soir car dans la journée rdv nominatif avec le Directeur de l'Institut, monsieur Yuri Voytekhovsky.

...

[Le Rouge]

Dom et Dan ont écrit:
"Je me permets de répondre à cette question car elle m'a taraudé il y a quelques temps. Même situation généalogique où les ancêtres ont vécu pendant plusieurs siècles sur un territoire très restreint. Aujourd'hui la réponse me paraît plus évidente après un tel voyage:
Le bouillon de culture, élaboré pendant des siècles par nos ancêtres jusqu'à nous, ne risquerait-il pas de mourir sur lui-même s'il ne servait à ensemencer d'autres "matières"?
D'où la nécessité qui nous incombe de porter en "d'autres lieux" les qualités transmises, comme on le fait avec le pain lorsqu'on ajoute le levain!
Le levain est séparé de sa souche, certes, mais poursuit et transmet ainsi toutes les qualités acquises antérieurement...
Dom.

+ 1 mais...
C'est en effet aussi une sorte d'échec de direction, dont perso je ne porte pas la responsabilité.
On m'a "extradé" dans ce que j'avais la perception d'être "chez moi"...
Lorsqu'on voyage ainsi, on se rend compte à quelle vitesse les choses ont changé ici, alors qu'ailleurs elles sont restées bien stables - sans perdre leur âme. Manifestement les destins ne sont plus les mêmes. Mais à toute chose invalidante son contraire bénéfique...me dit-on ?
Je suis maintenant mieux là-bas qu'en France, non pas parce que je fuis, mais parce qu'ici n'est plus le ici que j'ai connu et aimé.
La liaison sud-nord a été complètement mais volontairement oubliée...et cela une importante partie de moi ne le comprend plus. Spécificité française actuelle dont nos mômes n'ont pas idée. Je ne sais pas si elle est nécessaire mais chez moi elle ne passe pas.
Ils ont tout cassé, tout détruit."


je comprends.
C'est difficile à traduire dans ma logique mais je comprends.
On peut être dépositaire d'une hérédité, voire d'une tradition qui bien qu'étant liée à la terre s'en trouve déconnectée par le siècle et ce qu'il est convenu d'appeler "progrès" ou "civilisation".
Ce que je saisis aussi dans les mots de Dom et Dan c'est qu'on peut tout à fait se sentir au final étranger sur sa propre terre, par voie de conséquence on imagine que l'effet inverse peut se produire ailleurs et qu'on peut ainsi exporter son héritage en des lieux qui pour être lointains n'en sont pas moins propices.
Il y a une petite notion d'abandon dans tout ça mais plus le temps passe et plus je comprends la futilité que cela peut représenter que de s'accrocher à des souvenirs et d'espérer un hypothétique retour de je ne sais quelle époque bénie de nos anciens.
"only one life" disent les farcisseurs de panses ovines, autant ne pas gâcher ce que l'on a de temps à maugréer ici.
Soit.
J'étais finalement assez peinard avant de vous croiser les gars...

[Simone]

Avant de prendre la route vers le cercle arctique pour rejoindre Dan (la E105) à APATITY, un petit tour dans PETROZAVODSK, capitale de la KARELIE :
Difficile de voyager en Russie sans évoquer LENINE



Le mémorial aux anciens combattants : La flamme y est entretenue en permanence.



Ville moderne et estudiantine.



La route vers MOURMANSK.



Etape à BELOMORSK, petite ville à 400kms sur le bord de la mer blanche.
Là, nous ne sommes pas acceptés à l’hôtel où nous avions réservé. On nous réclamait une carte d’émigration que nous n’avions pas et qu’on aurait du nous donner à la frontière. Il pleut, les explications via «google traduc » durent, puis l’hôtesse nous renvoie sur un autre hébergement, appelle un taxi qui nous y conduira.
Nous sommes un peu perplexes et dépités ne sachant pas où nous allions atterrir, vu les routes empruntées par le taxi . La puckette rebaptisée par Simone : ORNI (Objet Roulant Non Identifié !) n’a pas trop aimé.



Au bout d’une « route » le chauffeur nous montre une superbe datcha, toute neuve au bord d’un estuaire qui donne sur la mer blanche :




Super bien accueillis, 4000 R pour 2 nuits, moins cher que l’hôtel préalablement réservé à 6000 R et beaucoup mieux ! Nous n’avons rien compris, mais très heureux et soulagés.


Nous avions repérés un site de Pétroglyphes pas très loin et décidons le lendemain de s’y rendre.
Ce site est situé au fond des bois à 4 Km de la route. Il faut marcher pour y aller.




Domino, héroïque a tenu à m’y amener (là, c’est Sim qui raconte)




Arrivés au site, nous remontons le temps, 6 à 5000 ans en arrière, là où les 1ers hommes ont laissés leurs traces sur ces pierres :









Un itinéraire gravé



Le lieu est magique, nous avons peine à le quitter.

Un petit tour en bordure de la mer blanche difficile d’accès.



Adieux remplis d’émotions à notre Hôtesse d’origine Sami.



Nous quittons Belomorsk un peu déboussolés. Ce voyage était plein d’imprévus et de rebondissements. La tête à l’envers mais tonifiés et vivifiés, curieusement même pas fatigués.

En route vers APATITY .