Le RETRO de MICHEL
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Re: Le RETRO de MICHEL
Belle histoire, Michel ! De l'émotion.
La moto du milieu, c'est marrant, on dirait un bitza d'aujour'hui.
La moto du milieu, c'est marrant, on dirait un bitza d'aujour'hui.
Re: Le RETRO de MICHEL
Je me risque à faire une réponse.
Première machine :
100 ou 175 Dollar de 1922/1928, populaire, 2 temps, transmission courroie trapézoïdale
Deuxième machine :
350 Gnome Rhone Major 1936/1938, 4 temps, cadre et fourche en tôle emboutie
Troisième machine :
500 BSA Sloper de 30/32, 4 temps, mono bi-tube
Bonne chance pour la suite
Première machine :
100 ou 175 Dollar de 1922/1928, populaire, 2 temps, transmission courroie trapézoïdale
Deuxième machine :
350 Gnome Rhone Major 1936/1938, 4 temps, cadre et fourche en tôle emboutie
Troisième machine :
500 BSA Sloper de 30/32, 4 temps, mono bi-tube
Bonne chance pour la suite
- michel & nadou
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STUPEFIANT
Bravo Rapidos, et félicitations pour le coup d'oeil et la re-connaissance de ces anciennes machines sur une photo pas très nette.
Moto française que je découvre sur internet grâce à toi. Mon père roulait donc sur une Dollar.
Mon père est le 1er à gauche sur la photo, et il est amusant que constater que les 4 frères sortaient le dimanche en moto (voiture rares et très chères) mais en costume cravate. Il manque un des frères (mon oncle Charles) : celui qui fait la photo (ils développaient seuls leurs photos s'étant fabriqué un petit labo personnel). La fille qu'ils trimballaient était leur cousine Ninou qui avait peur de rien ! Elle a été ma marraine et je l'ai beaucoup appréciée. Elle fait partie des personnes qui m'ont donné des racines.
A leur palmarès, ils ont aussi fabriqué une des premières TV avec mon oncle Noël qui était dans la TSF (à l'époque). Une seule personne pouvait voir l'image grande comme un timbre poste, et les essais d'émission ne duraient qu'une heure par jour. Inutile de préciser que c'était l'effervescence dans le petit atelier avec les voisins qui voulaient aussi assister à la naissance de l'image animée.
J'ai gardé des instruments de mesure qu'ils avaient entièrement fabriqué (boitier-partie mesure-cadran) : ohmmètre, voltmètre etc...
Autre époque, celle de la débrouille, et cela avant que le japon envahisse le marché de composants ! Mais pas de regrets, cela a permis de miniaturiser efficacement et développer les fonctions des produits.
Après, le slogan de mon oncle Noël, simple artisan, qui réparait les TV (même en couleur !) était :
Vend qui veut ! Répare qui peut !
Et il a été englouti dans la marée du produit à jeter qu'on ne répare plus, mon bon Monsieur !
Je n'ai pas de regrets sur la vie passée, mais quand même, il y a des jours où l'économie danse sur la tête. Heureusement il reste encore des "pros" ayant l'amour du métier et un sacré savoir-faire dans les paluches. Longue vie à eux ! Mais svp, transmettez les gars, transmettez !
Moto française que je découvre sur internet grâce à toi. Mon père roulait donc sur une Dollar.
Mon père est le 1er à gauche sur la photo, et il est amusant que constater que les 4 frères sortaient le dimanche en moto (voiture rares et très chères) mais en costume cravate. Il manque un des frères (mon oncle Charles) : celui qui fait la photo (ils développaient seuls leurs photos s'étant fabriqué un petit labo personnel). La fille qu'ils trimballaient était leur cousine Ninou qui avait peur de rien ! Elle a été ma marraine et je l'ai beaucoup appréciée. Elle fait partie des personnes qui m'ont donné des racines.
A leur palmarès, ils ont aussi fabriqué une des premières TV avec mon oncle Noël qui était dans la TSF (à l'époque). Une seule personne pouvait voir l'image grande comme un timbre poste, et les essais d'émission ne duraient qu'une heure par jour. Inutile de préciser que c'était l'effervescence dans le petit atelier avec les voisins qui voulaient aussi assister à la naissance de l'image animée.
J'ai gardé des instruments de mesure qu'ils avaient entièrement fabriqué (boitier-partie mesure-cadran) : ohmmètre, voltmètre etc...
Autre époque, celle de la débrouille, et cela avant que le japon envahisse le marché de composants ! Mais pas de regrets, cela a permis de miniaturiser efficacement et développer les fonctions des produits.
Après, le slogan de mon oncle Noël, simple artisan, qui réparait les TV (même en couleur !) était :
Vend qui veut ! Répare qui peut !
Et il a été englouti dans la marée du produit à jeter qu'on ne répare plus, mon bon Monsieur !
Je n'ai pas de regrets sur la vie passée, mais quand même, il y a des jours où l'économie danse sur la tête. Heureusement il reste encore des "pros" ayant l'amour du métier et un sacré savoir-faire dans les paluches. Longue vie à eux ! Mais svp, transmettez les gars, transmettez !
URAL FRANCE
"Un esprit d'aventure inspiré d'un side-car authentique au destin exceptionnel, une fierté transcendée par des liens humains sans frontière de la France jusqu'à la Russie."
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Re: STUPEFIANT
Ton post est touchant, parce que j'ai les mêmes images d'antan...mon oncle "bricolant" un ampèremètre à la main qui avait une facture extraordinaire, tout en laiton...Un autre oncle qui fabriquait à la main des thermomètres.michel & nadou a écrit :Bravo Rapidos, et félicitations pour le coup d'oeil et la re-connaissance de ces anciennes machines sur une photo pas très nette.
Moto française que je découvre sur internet grâce à toi. Mon père roulait donc sur une Dollar.
Mon père est le 1er à gauche sur la photo, et il est amusant que constater que les 4 frères sortaient le dimanche en moto (voiture rares et très chères) mais en costume cravate. Il manque un des frères (mon oncle Charles) : celui qui fait la photo (ils développaient seuls leurs photos s'étant fabriqué un petit labo personnel). La fille qu'ils trimballaient était leur cousine Ninou qui avait peur de rien ! Elle a été ma marraine et je l'ai beaucoup appréciée. Elle fait partie des personnes qui m'ont donné des racines.
A leur palmarès, ils ont aussi fabriqué une des premières TV avec mon oncle Noël qui était dans la TSF (à l'époque). Une seule personne pouvait voir l'image grande comme un timbre poste, et les essais d'émission ne duraient qu'une heure par jour. Inutile de préciser que c'était l'effervescence dans le petit atelier avec les voisins qui voulaient aussi assister à la naissance de l'image animée.
J'ai gardé des instruments de mesure qu'ils avaient entièrement fabriqué (boitier-partie mesure-cadran) : ohmmètre, voltmètre etc...
Autre époque, celle de la débrouille, et cela avant que le japon envahisse le marché de composants ! Mais pas de regrets, cela a permis de miniaturiser efficacement et développer les fonctions des produits.
Après, le slogan de mon oncle Noël, simple artisan, qui réparait les TV (même en couleur !) était :
Vend qui veut ! Répare qui peut !
Et il a été englouti dans la marée du produit à jeter qu'on ne répare plus, mon bon Monsieur !
Je n'ai pas de regrets sur la vie passée, mais quand même, il y a des jours où l'économie danse sur la tête. Heureusement il reste encore des "pros" ayant l'amour du métier et un sacré savoir-faire dans les paluches. Longue vie à eux ! Mais svp, transmettez les gars, transmettez !
Tu as raison : nous ne devons pas regretter mais...au fond, il reste ce pincement au cœur non pas trop nostalgique, mais simplement, bien plus simplement, lorsque le beau côtoyait la technique...il s'opérait une osmose dont le vecteur secret était le désir de la pédagogie : nous avions, rien qu'en regardant l'Outil, le secret désir d'apprendre, même seul.
As-tu vu le film Hugo Cabret ?
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
L"arme du mal est par excellence le mensonge...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
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Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
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Re: Le RETRO de MICHEL
slt. moi j'ai récupéré presque tout les instruments de mesures d'électricien de mon grand père qui installait des rotatives de presse dans les "colonies" pour des journaux Français de l'époque, il a fini sa carrière au "Parisien" ces instruments étaient beaux, avec de grands cadrans où il n'y avait pas besoin de lunettes pour lire les résultats avec précision, la miniaturisation n'avait pas encore sévit.
ce sont de beaux souvenirs que je garde précieusement & que je sort de temps à autre, j'ai passé beaucoup de temps avec mon grand père quand il était à la retraite, balade, jardinage, volailles, lapins, la pèche etc. & je me souviens que quand le temps ne permettait pas de sortir il m'avait appris à démonter & remonter une vieille minuterie à mercure (les plus ancien connaissent) j'avais 5 ans j'étais content il me faisait croire que c'était un exploit.
mon grand père est partit en 1966, ses copains l’appelait "l'aviateur" car il avait fait son service militaire dans l'aviation en 1914, sur des bis-plans. c'était un sacré bonhomme, je pourrais écrire un livre!
tu vois Michel comme rien que le fait que tu dise que tu ais récupéré les instruments de ton oncle a fait resurgir en moi ces souvenirs! bon je ne pourrit pas le post plus longtemps!
ce sont de beaux souvenirs que je garde précieusement & que je sort de temps à autre, j'ai passé beaucoup de temps avec mon grand père quand il était à la retraite, balade, jardinage, volailles, lapins, la pèche etc. & je me souviens que quand le temps ne permettait pas de sortir il m'avait appris à démonter & remonter une vieille minuterie à mercure (les plus ancien connaissent) j'avais 5 ans j'étais content il me faisait croire que c'était un exploit.
mon grand père est partit en 1966, ses copains l’appelait "l'aviateur" car il avait fait son service militaire dans l'aviation en 1914, sur des bis-plans. c'était un sacré bonhomme, je pourrais écrire un livre!
tu vois Michel comme rien que le fait que tu dise que tu ais récupéré les instruments de ton oncle a fait resurgir en moi ces souvenirs! bon je ne pourrit pas le post plus longtemps!
Ublanc Tourist de 2010 & SYLVERWING de 1983 & SYLVERWING de 1999
J'AIME LE TRAVAIL !
IL ME FASCINE !
JE PEUX LE REGARDER PENDANT DES HEURES !
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JE PEUX LE REGARDER PENDANT DES HEURES !
- michel & nadou
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BEAUX APPAREILS DE MESURE
Beaux souvenir Chris de l'époque où ton grand père utilisait des instruments de mesure qui ne permettaient pas l'erreur. Ils doivent ressembler à ceux de mes oncles et père. Il fallait réfléchir avant de brancher et maîtriser son métier, sinon le testeur grillait (erreur classique de branchement avec calibre erroné ou, plus grave, mélanger le branchement Ampèremètre et Voltmètre.... là, ça fumait).
Les testeurs actuels savent biper si il y a erreur de branchement. Je vois faire les jeunes apprentis en Bac Pro maintenance automobile dans l'atelier où nous les formons et ça me désole ! Nous n'arrivons pas, à la plupart, à leur faire entrer dans les veines les bases de l'électricité.
Leur technique de test sur véhicule frise le grand art : brancher sur le faisceau, puis tourner le bouton central tant que ça bip erreur !!!!!!!! Et quand ça bip plus, on lit !?! On sait pas trop quoi, mais ya un chiffre, M'sieu !
Heureusement que quelques uns tiennent la route, mais peu ! Et pourtant je ne vous noircis pas le tableau, étant par nature, d'un optimisme solide avec mes étudiants.
Je te joins les photos des instruments créés de toutes pièces par mes oncles. Les cadrans de lecture ont été dessinés à la main par mon père à l'époque. J'ai même gardé les papiers avec les calculs permettant de tracer ces cadrans.
Amusant de voir que les professionnels du dépannage savaient même de quoi était composé leur instruments de mesure. Vraiment une autre époque de maîtrise intégrale du métier. De l'art quoi !
Les deux testeurs classiques : alternatif et continu.
Le détail des cadrans dessinés par mon père pour l'un et l'autre :
L'énorme testeur CLARSON PY3 intégré par mon oncle dans un boitier de chronomètre de précision de l'industrie.
Il travaillait pour les appareils de TSF Clarson et espérait leur vendre ce boitier de mesure.
Les calculs des calibres
Le plan du cablage interne avec le calcul des composants
Les calculs permettant de tracer les divisions des cadrans de lecture :
Boulot de fourmi que de faire un écran !
Ce qu'il y a de sympa, c'est de constater, quand mon père me le racontait, c'est qu'ils prenaient un grand plaisir à passer des heures pour réaliser ces instruments. On trouve encore des hommes qui privilégient l'amour du métier (j'en connais un à Manzat).
Et j'en ai vu d'autres sur ce forum montrer ce qu'ils savent faire (charpentier, tôlier, usineur ou tourneur) avec de l'or dans les doigts et du bonheur dans la tronche et le coeur. Bravo !
De tout coeur, j'espère que cette race vivra, transmettra et qu'ils ne s'éteindront pas.
Les testeurs actuels savent biper si il y a erreur de branchement. Je vois faire les jeunes apprentis en Bac Pro maintenance automobile dans l'atelier où nous les formons et ça me désole ! Nous n'arrivons pas, à la plupart, à leur faire entrer dans les veines les bases de l'électricité.
Leur technique de test sur véhicule frise le grand art : brancher sur le faisceau, puis tourner le bouton central tant que ça bip erreur !!!!!!!! Et quand ça bip plus, on lit !?! On sait pas trop quoi, mais ya un chiffre, M'sieu !
Heureusement que quelques uns tiennent la route, mais peu ! Et pourtant je ne vous noircis pas le tableau, étant par nature, d'un optimisme solide avec mes étudiants.
Je te joins les photos des instruments créés de toutes pièces par mes oncles. Les cadrans de lecture ont été dessinés à la main par mon père à l'époque. J'ai même gardé les papiers avec les calculs permettant de tracer ces cadrans.
Amusant de voir que les professionnels du dépannage savaient même de quoi était composé leur instruments de mesure. Vraiment une autre époque de maîtrise intégrale du métier. De l'art quoi !
Les deux testeurs classiques : alternatif et continu.
Le détail des cadrans dessinés par mon père pour l'un et l'autre :
L'énorme testeur CLARSON PY3 intégré par mon oncle dans un boitier de chronomètre de précision de l'industrie.
Il travaillait pour les appareils de TSF Clarson et espérait leur vendre ce boitier de mesure.
Les calculs des calibres
Le plan du cablage interne avec le calcul des composants
Les calculs permettant de tracer les divisions des cadrans de lecture :
Boulot de fourmi que de faire un écran !
Ce qu'il y a de sympa, c'est de constater, quand mon père me le racontait, c'est qu'ils prenaient un grand plaisir à passer des heures pour réaliser ces instruments. On trouve encore des hommes qui privilégient l'amour du métier (j'en connais un à Manzat).
Et j'en ai vu d'autres sur ce forum montrer ce qu'ils savent faire (charpentier, tôlier, usineur ou tourneur) avec de l'or dans les doigts et du bonheur dans la tronche et le coeur. Bravo !
De tout coeur, j'espère que cette race vivra, transmettra et qu'ils ne s'éteindront pas.
Dernière modification par michel & nadou le 11 févr. 2014, 10:15, modifié 1 fois.
URAL FRANCE
"Un esprit d'aventure inspiré d'un side-car authentique au destin exceptionnel, une fierté transcendée par des liens humains sans frontière de la France jusqu'à la Russie."
"Un esprit d'aventure inspiré d'un side-car authentique au destin exceptionnel, une fierté transcendée par des liens humains sans frontière de la France jusqu'à la Russie."
- michel & nadou
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ART ET METIER STUPEFIANT
Ton post est touchant, parce que j'ai les mêmes images d'antan...mon oncle "bricolant" un ampèremètre à la main qui avait une facture extraordinaire, tout en laiton...Un autre oncle qui fabriquait à la main des thermomètres.
Tu as raison : nous ne devons pas regretter mais...au fond, il reste ce pincement au cœur non pas trop nostalgique, mais simplement, bien plus simplement, lorsque le beau côtoyait la technique...il s'opérait une osmose dont le vecteur secret était le désir de la pédagogie : nous avions, rien qu'en regardant l'Outil, le secret désir d'apprendre, même seul.
As-tu vu le film Hugo Cabret ?
Tu vois Dan, je suis sûr que l'ampèremètre de ton oncle en laiton devait être très beau. Il fonctionnait et en plus avait de la gueule.
Cela, je suis sûr que que c'est parceque les ouvriers étaient fiers de leurs instruments et que cela faisait la différence entre eux.
Bosser comme un cochon avec des outils de merde n'était pas leur éthique. Plûtot crever !
J'ai cotoyé des armuriers qui bossaient chez eux à St Etienne lors de mes études. Dans leur petite boutique (3m x 3m) jouxtant leur appartement, ils assemblaient des fusils de chasse pour des marques célèbres. L'un était spécialisé dans les culasses (finition et gravure), l'autre dans les crosses, l'autre dans l'ajustage du canon sur la culasse au noir de fumée et grattage pour ajuster. Ils venaient au bistrot en blouse bleue avec des morceaux de fusil dépassant des poches..... ils les portaient au copain qui allait réaliser l'étape suivante. Nous on faisait un billard et aplatissait quelques bières. Ces hommes, très joviaux et naturels, venaient nous montrer comment bien jouer au billard, puis repartaient après avoir bu un canon.
Dans les discussions passionnantes avec eux (j'étudiais la mécanique et la résistance des matériaux à l'époque), ils nous confiaient le mégot vissé au coin de la lèvre : "Tu vois petit, cette culasse m'a demandé 30 heures de gravure avec des scènes de chasse. J'ai même inséré des fils d'or à la demande du client pour souligner ses initiales gravées. Mais regarde là dessous...... " et ses gros doigts habiles déboitaient morceaux et ressorts pour faire admirer les vis de fixation qui avaient toutes été limées en longueur pour qu'une fois bloquées, les fentes des vis soient toutes alignées dans le sens de l'arme.
"Tu vois, gamin, personne ne le verra presque, mais moi je le saurai toujours, et je sais que cette arme vient de chez moi !"
Exemple de culasse Makura suisse sur internet
Dingue à imaginer pour les financiers en col blanc, mais j'ai été témoin d'une belle histoire d'amour pour son métier.
Tu dois avoir d'autres expériences comme celle là dans un coin de ta mémoire, Dan ?
On retrouve cet état d'esprit chez certains Uralistes du Forum. J'ai une belle machine avec de la personnalité.... mais je vais la façonner à ma manière pour qu'elle me ressemble et montre la différence. Et hop, chacun ajoute, modifie, embellit, etc... son attelage.
PS : quel est ce film d'Hugo Cabret, Dan ?
Dernière modification par michel & nadou le 11 févr. 2014, 10:38, modifié 1 fois.
URAL FRANCE
"Un esprit d'aventure inspiré d'un side-car authentique au destin exceptionnel, une fierté transcendée par des liens humains sans frontière de la France jusqu'à la Russie."
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Re: Le RETRO de MICHEL
Tu écris de très belles choses.
Hugot Cabret c'est le titre du film.
Hugot Cabret c'est le titre du film.
- michel & nadou
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FILM HUGO CABRET
Merci pour ton appréciation, c'était le coeur qui parlait !Bardevitch a écrit :Tu écris de très belles choses.
Hugot Cabret c'est le titre du film.
Et merci pour l'info, j'ai découvert ainsi la bande annonce sur Youtube du film Hugao Cabret.
Bonne journée Bardevitch. Amitiés.
URAL FRANCE
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Re: Le RETRO de MICHEL
Hugo Cabret, cathédrale du steampunk ! Dan dit que le grand flic boiteux lui fait penser à Bardé. Je me bidonne.
- michel & nadou
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BARDEVITCH = SACHA
Tu serais donc le sosie de l'acteur Sacha Baron Cohen dans le rôle de l'inspecteur ?Bardevitch a écrit :Hugo Cabret, cathédrale du steampunk ! Dan dit que le grand flic boiteux lui fait penser à Bardé. Je me bidonne.
URAL FRANCE
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Re: BARDEVITCH = SACHA
Disons qu'il ressemblerait plutôt à mon grand-père avant son retour du Grand Massacre.
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Re: BARDEVITCH = SACHA
C'est surtout à la fin du film qu'il te ressemble mon Bardé...Bardevitch a écrit :Disons qu'il ressemblerait plutôt à mon grand-père avant son retour du Grand Massacre.
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Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
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Courage, allons !
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Re: ART ET METIER STUPEFIANT
Oh que oui Michel !michel & nadou a écrit :Ton post est touchant, parce que j'ai les mêmes images d'antan...mon oncle "bricolant" un ampèremètre à la main qui avait une facture extraordinaire, tout en laiton...Un autre oncle qui fabriquait à la main des thermomètres.
Tu as raison : nous ne devons pas regretter mais...au fond, il reste ce pincement au cœur non pas trop nostalgique, mais simplement, bien plus simplement, lorsque le beau côtoyait la technique...il s'opérait une osmose dont le vecteur secret était le désir de la pédagogie : nous avions, rien qu'en regardant l'Outil, le secret désir d'apprendre, même seul.
As-tu vu le film Hugo Cabret ?
Tu vois Dan, je suis sûr que l'ampèremètre de ton oncle en laiton devait être très beau. Il fonctionnait et en plus avait de la gueule.
Cela, je suis sûr que que c'est parceque les ouvriers étaient fiers de leurs instruments et que cela faisait la différence entre eux.
Bosser comme un cochon avec des outils de merde n'était pas leur éthique. Plûtot crever !
J'ai cotoyé des armuriers qui bossaient chez eux à St Etienne lors de mes études. Dans leur petite boutique (3m x 3m) jouxtant leur appartement, ils assemblaient des fusils de chasse pour des marques célèbres. L'un était spécialisé dans les culasses (finition et gravure), l'autre dans les crosses, l'autre dans l'ajustage du canon sur la culasse au noir de fumée et grattage pour ajuster. Ils venaient au bistrot en blouse bleue avec des morceaux de fusil dépassant des poches..... ils les portaient au copain qui allait réaliser l'étape suivante. Nous on faisait un billard et aplatissait quelques bières. Ces hommes, très joviaux et naturels, venaient nous montrer comment bien jouer au billard, puis repartaient après avoir bu un canon.
Dans les discussions passionnantes avec eux (j'étudiais la mécanique et la résistance des matériaux à l'époque), ils nous confiaient le mégot vissé au coin de la lèvre : "Tu vois petit, cette culasse m'a demandé 30 heures de gravure avec des scènes de chasse. J'ai même inséré des fils d'or à la demande du client pour souligner ses initiales gravées. Mais regarde là dessous...... " et ses gros doigts habiles déboitaient morceaux et ressorts pour faire admirer les vis de fixation qui avaient toutes été limées en longueur pour qu'une fois bloquées, les fentes des vis soient toutes alignées dans le sens de l'arme.
"Tu vois, gamin, personne ne le verra presque, mais moi je le saurai toujours, et je sais que cette arme vient de chez moi !"
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Tu dois avoir d'autres expériences comme celle là dans un coin de ta mémoire, Dan ?
On retrouve cet état d'esprit chez certains Uralistes du Forum. J'ai une belle machine avec de la personnalité.... mais je vais la façonner à ma manière pour qu'elle me ressemble et montre la différence. Et hop, chacun ajoute, modifie, embellit, etc... son attelage.
PS : quel est ce film d'Hugo Cabret, Dan ?
Déjà, c'est très curieux que tu te manifestes un peu plus ces temps car tu vas recevoir un courrier bizarre...
De grands maîtres de ce calibre en effet, ils émaillent la route de mes écoles, des stages au Carbone Lorraine à ceux de la Snecma, en passant par mes profs qui sortaient de Hispano.
Les meilleurs d'entre eux, lorsque je ratais une cote même pas par négligence, pleuraient...ils pleuraient parce que la pièce était morte et que j'avais fait peu de cas de sa venue par les fonderies et les forges : "ce morceau d'acier n'a pas venu ici par la fenêtre ! Si tu pouvais voir en film les mains des travailleurs qui l'ont créé..."
Mais le plus marquant peut-être fut ce compagnon tourneur qui avait un pied à coulisse tordu vieux de plus de trente ans, et qui sortait avec, à tous les coups, une cote au 1/100°...alors que je galérais avec les palmers.
Plus fort, il arrivait à usiner des aciers plus durs que les outils en acier rapide à l'aide d'une mixture spéciale qu'il ne fallait pas toucher...
Lorsque je serai plus "vieux" et que j'aurai un peu de temps, si je ne suis pas Alzheimer, j'écrirai une partie de cette épopée des hommes de l'ombre et de l'Art de Faire.
Merci pour tes mots.
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Re: Le RETRO de MICHEL
dans un autre domaine que celui de l'acier, j'ai fait mon apprentissage post CAP avec un compagnon du tour de France qui avait été meilleur ouvrier de France & qui était un peintre en bâtiment "complet" c'est a dire la peinture de base, de la fabrication à l'application, les enduits à la peau de chamois, les laques, les décors: trompe l’œil, faux bois & marbres, la dorure à la feuille d'or, grâce à lui j'en ai vu de belles choses dans de belles demeures & des bourgeois pas cons qui faisait vivre le & leur patrimoine.
ce maitre dont j'ai oublié le nom était pour moi un vieillard, il avait 56 piges & moi 16 c'était en 1966 & je l'admirais. il avait un défaut une spécificité il distillait le gros rouge comme personne!
il m'a inculqué une partie de son savoir, mais je doute qu'il reste beaucoup d'ouvrier de cet acabit, peut-être dans les musées nationaux ?
bien que ne lui arrivant pas à la cheville ce qu'il m'a appris m'a permis de faire des choix dans ma vie professionnelle & aussi "ce dont je suis le plus fier" de faire plaisir à des clients-amis qui en valaient la peine mais qui n'avaient pas les moyens de s'offrir des travaux peinture spéciaux donc onéreux à cause du temps passé.
ce maitre dont j'ai oublié le nom était pour moi un vieillard, il avait 56 piges & moi 16 c'était en 1966 & je l'admirais. il avait un défaut une spécificité il distillait le gros rouge comme personne!
il m'a inculqué une partie de son savoir, mais je doute qu'il reste beaucoup d'ouvrier de cet acabit, peut-être dans les musées nationaux ?
bien que ne lui arrivant pas à la cheville ce qu'il m'a appris m'a permis de faire des choix dans ma vie professionnelle & aussi "ce dont je suis le plus fier" de faire plaisir à des clients-amis qui en valaient la peine mais qui n'avaient pas les moyens de s'offrir des travaux peinture spéciaux donc onéreux à cause du temps passé.
Ublanc Tourist de 2010 & SYLVERWING de 1983 & SYLVERWING de 1999
J'AIME LE TRAVAIL !
IL ME FASCINE !
JE PEUX LE REGARDER PENDANT DES HEURES !
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