Les alentours d'Akureyri sont doux et sereins. On ne croirait pas qu'à 3 bornes y'a la ville...
Dans la plupart des petites villes, et même dans quelques fermes, y'a des petits panneaux avec un bac rempli d'eau qui est dessiné. Je ne savais pas ce que c'était, jusqu'au jour où je me suis arrêté.
Yet !
Eau à 37°C naturelle. T'es pénard et pour à peine un dollard tu te détends...
T'es prêt à bander.
Décidé d'aller voir la ville d'un peu haut, je prends une petite piste et voili qu'elle grimpe trés fort, mais TRES.
Première - j'peux pas faire demi-tour - ...heeeeeee...crabot et GAZZZ
...et
PAN - tse-tse-tse-tse-tse - !
La bougie qui se barre en pleine bourre !
Aïe aîe aîe, là fô être réveillé.
Je continue en ralentissant et fais un demi-tour improbable dans un champ de caillasses...
Moteur coupé je descends doudou en me maudissant le jour où je l'ai serrée, bien entendu trop fort car car car, Messieurs :
toutes les pannes de Ural sont de notre faute, c'est Staline qui l'a dit.
Niet problème, Staline ou pas, ma faute ou pas, ben la bougie s'est faite la malle.
Et là, vieux souvenirs...
bénie soit la deudeuche. Car mes potes, en deudeuche, ce sont des trucs qui vous arrivent en sortant d'un gros carrefour ou si possible dans un tunnel, comme vous respirez...ah ah !
Ni une ni deux : papier alu de la plaque de chocolat + pâte à joint haute température, je t'entoure le culot et je te visse cette (-++%$£ de bougie dans la culasse avec grande fermeté, genre mec qui n'a pas tiré depuis 6 mois et qui a la permission.
Ca roule ma poule.
Ayez toujours une plaque de choco avec vous.
Juste deux bornes pour arriver à l'improviste dans un garage :
Le Boss m'accueille gentillement et m'autorise, tant qu'j'y suis, à faire mes vidanges. Il me donne un p'tit coin et je me démerde.
Génial, j'adore.
Sitôt dit sitôt daussi...
Il est 11h30, fini les vidanges, propreté impec, le Boss me toise et me fait un clin d'oeil approbateur.
Combien ?
- "Rien" (en langage knoqueleu "chtreueueudle" avec signe de tête qui dit non).
Maiaiaiaiais j'avais une bottle de blanc qui traînait dans mon coffre, du riesling pour les situations tendues du string, et comme je savais qu'il allait se sortir le doigt du cul pour ma bougie, je l'amadoue en amont ...
- "Tient" que j'lui dit.
Gagné !
Le mec congratule, se confond en remerciements...vu que là-bas le pinard vaut trois heures de boulot.
Je range les clous et je m'avance vers lui avec la bougie en lui montrant...
-
Gognestreueueueude dislistreueueueuede gavek ! me dit-il, l'air en pétard contre la bougie.
Bon.
Je la ferme.
J'attends la suite.
Il prend son téléphone et discute un quart d'heure avec un pote en patois local, rapido et sans laisser un silence de plus de 2 secondes, un peu comme en Italie sauf que là c'est en javanais nordique.
Il me dit d'attendre (enfin par signes). J'attends, il ne ferme pas son bouclard...
Pendant ce temps, je fais un tour dans son clapier.
Y'a plein de 4x4 et pas des vieux.
Je toise le boxon... Houpa ! Plein de choses pétées ! Aïe le pont :
Aïe la culasse pétée, les coussinets cramés...
Je pense à mon pote Fab, qui commencerait à enfiler ses rangers pour botter le cul du proprio de la tire...
Ben Messieurs, devinez quelle est la caisse qui a ces maladies - comme plein d'autres d'ailleurs...?
Un vieux truc, une Lada, une Jeep ??
NAN les gars. Je tairai la marque mais ça fait un choc :
Bon, le temps que je finisse mon tour trés instructif et le Boss revient avec un type fantastique.
Tu sais pas où il est né, comment ont pu être ses parents ni quel âge il a mais, lorsqu'il a su que j'étais venu avec le side en Islande, il s'est bougé les fesses sans moufter et à commencé par admirer la Ural et à me taper dans le dos en signe d'amitié...
Repapier alu choco avec pâte et il me demande de le suivre. A 1 km se trouve son clapier rempli de motosneige et de gros. Le gars fait des raids l'hiver et traverse en motoneige l'Islande avec des inuits.
La plupart sont des 2T.
Dans la panique j'oublie l'appareil photo mais pas grave.
Il me pose en une minute un hélicoï, car il n'arrête pas d'en poser sur les motosneige tout l'hiver.
Sauvé des eaux par celles du Lourdes local, je prends serein la route du camping...
...à suivre...j'dois aller chez Gogo.:p