BRUNO : ma sportsman Черны

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Message par Est-Motorcycles » 10 avr. 2012, 22:20

C'est assez complexe, il faut en parler de vive voix pour voir si les choses sont possibles. On ne peut pas tout avoir, mais certaines choses...
http://www.est-motorcycles.fr/
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wallace et gromit

Message par wallace et gromit » 11 avr. 2012, 18:29

bien sûr qu'on ne peut pas tout avoir. Mais on note qd même que le côté boîte internationale mais pas trop grande pas démesurée de Ural a du bon. On n'est pas dans la distribution de masse des japs (ou des américains). Le simple fait de se dire que tout se passe dans la discut', la négociation , la réflexion, nous ramène à une autre époque... et c'estv ça que l'on recherche...

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Message par Est-Motorcycles » 11 avr. 2012, 18:47

wallace et gromit a écrit :bien sûr qu'on ne peut pas tout avoir. Mais on note qd même que le côté boîte internationale mais pas trop grande pas démesurée de Ural a du bon. On n'est pas dans la distribution de masse des japs (ou des américains). Le simple fait de se dire que tout se passe dans la discut', la négociation , la réflexion, nous ramène à une autre époque... et c'estv ça que l'on recherche...
Tout-à-fait, encore possible, cela dépend beaucoup du concessionnaire car à l'autre bout, chez notre Importateur et en Russie, ils font le max.
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Message par Eric des bois » 11 avr. 2012, 19:00

Très belle machine Bruno! Bravo !!
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ...(Mark twain)

Causeàneuf

Message par Causeàneuf » 11 avr. 2012, 19:28

:) encore un mâle heureux de plus. :)
Très jolie sans le liseron blanc.
bonne route et profite en bien.

wallace et gromit

Message par wallace et gromit » 12 avr. 2012, 18:38

Causeàneuf a écrit ::) encore un mâle heureux de plus. :)
Très jolie sans le liseron blanc.
bonne route et profite en bien.
eh eh!!!;)

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Bruno
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Message par Bruno » 20 avr. 2012, 11:48

Bonjour,

Le texte de mon compte-rendu est terminé. Je prépare les illustartions et le publie ce week-end.

En attendant, je vous propose une photo.

Tout le monde connaît « Le baiser de l?hôtel de ville » de Robert Doisneau, mais la diversité de son oeuvre reste inconnue du grand public. En feuilletant un magazine, je suis tombé sur la photo ci-dessous. Prise par Robert Doisneau à Laffrey , elle met en scène un magnifique side-car et les deux filles du photographe, Annette et Francine.

Retrouver une version plus greade sur "la moto qui venait du froid".

Image

Cordialement
Bruno
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Message par Bruno » 21 avr. 2012, 09:13

Paris-Manzat-L'Etang La Ville

Tout commence à Suresnes (92), le 30 mars à 12h35mn, je quitte mon bureau. Le train pour Riom/Chatel-Guyon part de la gare de Paris-Bercy à 14h. Tramway, RER et un peu de marche à pied me permettent de me rendre à la gare. Il est 13h30mn, je suis dans la gare et je mangerai bien un bout. Pas de chance, je n'ai que quelques euros sur moi et aucun distributeur de billet à l'horizon. Un tour du quartier sous un beau soleil mais toujours pas de distributeur de billets. J'achète une bouteille d'eau (3,20 Euros le litre?de l'eau à prix d'or) qui me permettra de tenir l'après midi. Un jeûne n'a jamais fait de mal à personne.

3h20 de voyage pour Riom/Chatel-Guyon, ça laisse le temps de travailler, lire, potasser le road book de la route de retour?.bon en fait j'ai dormis la majorité du temps?et comme on dit qui dort dîne?
Il est 17h30, le train entre en gare de Riom-Chatel Guyon. Je sors de la gare et repère la gare routière d'où partira le bus qui m'emmènera à Manzat. Je reprends ensuite ma quête d'un distributeur de billets. Le bus part à 18h10, j'ai une grosse demi-heure devant moi. 5 minutes de marche et toujours pas de distributeur. Je retourne à la gare et me renseigne auprès du guichet SNCF. Me voilà repartis en quête de quelques euros pour me nourrir. Le distributeur n'est qu'à quelques pas de la gare mais fallait-il encore savoir dans quelle rue. Je vais pouvoir manger quelque chose avant de prendre le bus. Un coup d'oeil sur ma montre, il est déjà 18h. Je dois retourner rapidement à la gare routière car le bus va partir. Le sort s'acharne, je ne mangerai que ce soir.

Nous sommes deux passagers dans un bus énorme et très confortable. Le chauffeur vérifie nos billets et notre lieu de destination. 25 minutes plus tard la porte du bus s'ouvre, je descends, j'y suis. Manzat, ses commerces, ses services, les chambres d'hôtes de Mme Berna et le bouclard de DAN.

Image

Etant déjà venu quelques mois plus tôt, je me dirige directement chez Mme Berna. Je pensai arriver un peu tard mais une fois le portail passé, je découvre dans la véranda les autres hôtes à peine arrivés. Au passage, je remarque un camion plateau garé sur la pelouse (les fleurs n?ont pas été écrasées). Ce doit être l'Uraliste qui vient chercher sa monture en même temps que moi.
Je pénètre dans la véranda. Mme Berna, ayant compris que nous venions à Manzat pour les mêmes raisons, me présent Raoul et la Grande Belette. Elle nous demande nos intentions pour le dîner car elle pense que le seul restaurant théoriquement ouvert le vendredi soir à Manzat ne le sera pas ce soir. Elle se propose de vérifier si « Le Bistrot » nous accueillera et le cas échéant de nous trouver une autre solution. Après plusieurs coups de fil, Mme Berna nous propose d?aller diner à quelques kilomètres de Manzat, à Saint Angel. C?est une bonne solution mais je n?ai pas de véhicule. Je vais sans doute poursuivre mon jeûne jusqu?à demain matin.

Raoul et la Grand Belette me proposent de les accompagner pour aller dîner. Je ne peux refuser cette aimable proposition. A l'auberge de Saint Angel, c'est soirée Moules-Frites. Ce n'est pas une spécialité du coin mais ça a le mérite d'être convivial. Accompagné de quelques bières, ce simple repas (servi à volonté) nous permet de discuter tranquillement. Ensuite le serveur/patron nous propose des fromages locaux dont une préparation maison « rustique », puis le désert. Il n'est pas trop tard, mais si nous voulons être en forme pour la journée spéciale du lendemain, il nous faut nous reposer.

Au petit déjeuner, je retrouve Raoul et la Grande Belette. Café, chocolat au lait, jus d'orange, brioches, tartines et confitures maison sont les bienvenues pour commencer cette longue journée.
Le camping ou les chambres d?hôtes collent parfaitement avec le voyage en Ural (ou pour l?Ural), ils facilitent les rencontres. La table commune facilite les échanges. Le couple qui nous a rejoint pour le petit déjeuner est étonné d?apprendre que nous venons ici à Manzat prendre livraison de nouvelles motos. Son étonnement est encore plus important quand nous lui expliquons que nous avons acheté des side-cars russes. Le petit déjeuner terminé, je règle ma chambre et descends au bouclard à pied. Raoul et La Grande Belette m'ont proposé de descendre ma valise.

Image

Je pousse la porte du bouclard et étrangement, bien que je ne sois venu qu'une seule fois, j'ai l'impression d'arriver dans un lieu très familier. Je me débarrasse de mes affaires et rejoins Dan, Raoul et La Grande Belette. Autour d'un café, nous discutons. Nos Urals sont là, une dans chaque partie de l'atelier. Sagement, elles attendent cachées sous un drap.
Dame Souris nous rejoint et est étonnée de nous voir tranquillement discuter autour d?un café et que Dan ne nous ait pas encore montré nos belles russes. Nous continuons notre discussion. Lorsque tout le monde est à l?aise, Dan décide de passer aux choses sérieuses. A ma demande, nous commençons par la découverte du Sportsman de Raoul. Dans sa livrée classique, noire avec des lignes blanches, c?est une très belle machine. Dan nous fait faire le tour du « propriétaire » et présente les éléments spécifiques qui font qu?une Ural préparée par EM est unique. Starters, un coup de démarreur et le moteur ronronne paisiblement.

On passe ensuite dans l?autre partie de l?atelier. Sans plus attendre, Dan dévoile mon Ural. Je la voulais noire. Elle est noire. Toute noire, sans aucune décoration d?origine. Simplement noire.
Dan s?est permis deux ornements du plus bel effet. Sur le garde boue avant, est apposé le logo d?Est Motorcycles dans sa version en bronze.
A l?arrière du panier, une plaque ronde, noire elle aussi, réaffirme les origines de cet attelage hors du commun.
Les silencieux d?origines sont remplacés par des pots saucisson chromés, les carburateurs ont été préparés en conséquence. A ma demande Dan a installé une reprise du levier de marche arrière au niveau du réservoir. Noir, le système se fond dans l?ensemble.
Pour que nous ressentions la différence avec l?autre Sportsman, Dan démarre mon Ural. Le son de l?échappement est grave et profond. Ca respire la puissance.
Partir de deux modèles identiques et obtenir deux personnalités différentes?c?est la magie du Chaman.

Image

La présentation statique terminée, nous ouvrons les portes du bouclard pour sortir les deux Sportsman. Comme à l?accoutumer, nous débuterons les présentations en route par un tour dans le panier. Raoul et La Grande Belette inaugure leur side avec Dan alors que je contemple « ma perle noire » au soleil.
C?est mon tour. Je monte dans le panier, Dan est au guidon. Nous voilà partis. Ce sera sans doute la seule fois où je serai dans le panier. Le son des pots saucissons donne une sacrée personnalité à l?attelage. Je profite du moment et de la conduite souple de Dan. Après avoir fait le plein pour préparer mon retour, nous regagnons le bouclard. Ericch nous a rejoint, il a fait pas mal de route pour venir parler du T90.
Avant de partir seul pour un premier tour, j?en demande l?autorisation à DAN, comme un gosse bien élevé avec un nouveau jouet. Quelques virages sur le parking et je pars directement sur la route. Ces premiers instants sont quasiment magiques. Avoir en main une moto qui a été fabriquée presque totalement par les mains des hommes et des femmes d?Irbit puis préparée avec soins par DAN procure un ensemble d?émotions qui ne s?expliquent pas. L?Ural n?est définitivement pas une moto comme les autres.
Je rentre au bouclard où DAN, Raoul et la Grande Belette chargent le Sportsman de Raoul sur le camion plateau. Je passe dans le bureau de Dame Souris pour régler la partie administrative de l?histoire. J?en profite pour récupérer quelques joints pour finir la vidange de mon ancienne Ural et charge mes bagages dans le panier.

Avant de prendre l?apéro, DAN et Dame Souris déroulent la cérémonie officielle de remise de nos Ural. Les Coeurs de l?Armée Rouge en fond sonore, après quelques mots que seuls ceux qui sont passés par là ont entendu, DAN nous remet notre écusson original YPAN et nous embrasse chaleureusement. On enchaîne par l?apéro qui sera pris au whisky japonais pour les uns et au Champagne pour les autres, élixirs rapportés respectivement par Ericch et moi même.
Comme nous sommes tous trois « Membres Fondateurs », DAN nous propose de nous présenter l?avancement du moteur du T90. L?autocensure en vigueur au sein des Membres Fondateurs fait que vous n?aurez pas plus de détails sur ce qui s?est dit et vu à ce moment là de la journée?
Les échanges autour du T90 sont une bonne préparation au repas qui suit. Nous finissons nos verres et partons manger. DAN et Dame Souris en Ural, Errich en moto, Raoul et la Grande Belette en camion et moi avec mon side. Au cours du repas les discussions vont bon train et les avis tranchés des uns et des autres animent la tablée. En prévision de la longue route qui m?attend, je finis le repas par deux cafés. Le repas terminé, nous sortons du restaurant. C?est le moment du départ, je démarre le moteur et le laisse tranquillement chauffer. Nous nous disons au revoir. Raoul et La Grande Belette regagne leur camion et prennent la route. Errich enfourche sa moto alors que Dame Souris me demande d?être prudent sur la route. Dan n?a pas d?inquiétude. Nous traversons Manzat. Arrivé au niveau du bouclard, Dan quitte la route principal. Quelques signes de la main et le bouclard n?est déjà plus dans mes rétroviseurs.

J?y suis. J?ai 400 km à parcourir seul avec mon Ural. Pour cela quelques règles sont à respecter : ne pas dépasser les points jaunes sur le compteur et la poignée d?accélérateur, arriver en entier sans prendre de risque et bien sûr prendre du plaisir. J?ai en tête le nom des premiers hameaux et villages que je dois traverser et mon road-book est posé sur le protège panier, calé contre le pare-brise. J?avance. Ma positon de conduite est confortable.
Quel plaisir de parcourir ces routes sinueuses sous une « tempête de ciel bleu ». On ne peut rêver meilleur temps pour un premier voyage en side-car. Je dois être attentif à la route mais cela ne m?empêche pas d?observer le paysage qui m?entoure. Au bout d?une heure, je suis obligé de m?arrêter pour consulter mon roadbook car je ne peux le lire en roulant. Arrêt de 5 minutes. Je continue encore mais suis obligé de m?arrêter à nouveau pour confirmer que je suis sur la bonne route. A ce moment là, je décide de sortir le GPS. Avec ses deux batteries, je ne peux l?utiliser que 6 heures. Donc, je devrai en faire bon usage et l?éteindre lorsque la signalisation routière sera suffisante pour me guider.
J?arrive à Montluçon et je m?aperçois qu?il est déjà 16h30 et que je dois m?arrêter pour laisser refroidir le moteur. Arrêt de trente minute à la sortie de Montluçon. Je place l?Ural à l?ombre dans le sens du vent. J?en profite pour envoyer quelques SMS afin de donner des nouvelles à mon épouse. Je consulte mon roadbook pour préparer la suite. Afin de ne pas louper les créneaux de pause toutes les 1h30mn, j?accroche ma montre directement sur mon gant, cela facilitera la consultation de l?heure. Avant de repartir, je vérifie la température du moteur en plaçant mes mains sur les culasses. Le moteur est à la même température que mes mains, je peux repartir.
Les villes défilent tranquillement : Meaulne, Saint Amand Montrond?Dans une ligne droite en pleine campagne, le moteur toussote et pétarade. Un rapide coup d??il sur le compteur m?indique que j?ai déjà parcouru 171 km. Tout en roulant, je passe en « Réserve ». Le moteur reprend son rythme. A ce moment là, je me remémore la petite phrase de Dan : « En réserve, il te reste 5 km d?autonomie ». Un petit stress monte en moi. Le GPS m?indique que je suis proche de Bourges. Je m?arrête et paramètre mon GPS pour trouver la station essence la plus proche. Je fait le plein et en profite pour faire une pause et laisser refroidir le moteur. Une petite bière au comptoir d?un troquet me permet de passer le temps.

Image

Lorsque le moteur est à bonne température je reprend la route en direction de Vierzon. Sorti de Bourges, j?éteins mon GPS et suis les panneaux de signalisation. Seul le ronronnement du moteur m?accompagne, je reste à son écoute. Je roule depuis plusieurs heures mais la fatigue ne se fait pas encore sentir.
A l?approche de Vierzon, il est à peu près 20h. Je rallume mon GPS afin de traverser rapidement la ville pour me diriger vers Orléans. La traversée de Vierzon se passe sans problème bien que j?éprouve quelques difficultés à trouver le point mort lors de mes arrêts aux feux rouges.
Le jour laisse doucement sa place à la nuit. A l?orée d?une forêt, j?aperçois une biche. Un peu plus loin sur le bord d?un chemin, une perdrix cherche sa route. On ne rencontre pas cela quand on traverse la France à plus de 110 km sur autoroute. Au mieux, on croise rapidement un rapace qui patiente au sommet d?un piquet de clôture.

Le plein que j?ai fait à Bourges doit me permettre d?arriver en région parisienne. Par prudence, vers 21h30mn, je préfère m?arrêter à Orléans pour faire le plein. Cela m?assurera la tranquillité d?esprit. Le GPS me guide vers une zone commerciale en périphérie d?Orléans. Ce n?est pas très sexy mais on fait avec. Le plein fait, je passe un coup de fil au QG de course, enfin à la maison. Bien que je n?aie pas faim, mon épouse me conseille de manger quelque chose afin de tenir jusqu?à l?arrivée. J?obtempère et essaie de trouver de quoi me nourrir. Le GPS m?indique un Mac Do proche et des restaurants à plusieurs kilomètres. Je ne souhaite pas perdre de temps, donc à mon grand regret, se sera Mac Do. J?avale les 3 hamburgers au poisson carré et la bière qui les accompagne et reste au chaud en attendant que l?Ural revienne à bonne température. Peu après 22h, je reprend la route.
Après une heure de route, j?entre en île de France. La signalisation indique déjà les directions de Rambouillet et Paris.
Il fait nuit noire, je suis au milieu de rien, A ma droite des champs préparés pour les semences, à ma gauche la même chose, devant, la route. Une ligne droite qui se perd dans la pénombre. J?avance vers une armée de cyclopes géants qui clignent de leur ?il rouge. Je réalise rapidement que ce n?est que la signalisation aéronautique nocturne d?une ferme d?éoliennes.
Je suis parti depuis presque 9 heures, un peu fatigué, je profite pleinement de la solitude et essaie de vivre pleinement le moment présent.

23h30mn, je suis à 70 kilomètres de chez moi. Je roule depuis une heure et demi. Je fais ma dernière pause. Toute proportion gardé, si proche du but, c?est moralement la plus dure. Je m?arrête sur la place de l?église d?un petit village. Je gare l?Ural dans le sens du vent pour faciliter son refroidissement. Je m?abrite contre la porte de l?église à l?abri du vent et attend sagement près d?une demi heure dans le silence.

Minuit est passé, je redémarre le moteur et le laisse chauffer quelques minutes. La première direction indiquée par le GPS ne correspond pas à la physionomie de la route. Je m?arrête et paramètre une nouvelle direction. Je repars.
Je connais bien la région mais par les routes nationales. Là, je traverse les Yvelines par des départementales et je suis en terrain quasiment inconnu même si j?ai dû passer par ces routes au moins une fois durant les dix dernières années. Un véhicule comme l?Ural permet de (re)découvrir des routes et des lieux que l?on ne prendrait pas normalement, trop souvent pressé par le quotidien. Même après 11h de route, je prends plaisir à traverser les villages, à emprunter une route sinueuse au milieu d?une forêt simplement éclairée par mon phare. Le voyage va bientôt s?achever, j?arrive sur la N18, passe Trappes et rejoint Saint Cyr L?Ecole. A ma gauche l?aérodrome endormi, un peu plus loin le silence du parc du château de Versailles. Enfin, je traverse la forêt de Marly Le Roi au c?ur de laquelle se trouve ma destination.
Il est 1h25mn et la porte du garage s?ouvre devant moi. Je gare l?Ural sur ma place de parking. J?arrête le moteur.

Je l?ai fait, je suis serein.

Nota : Durant tout le voyage, je suis toujours resté largement en deçà du point jaune de la puissance. Quelques fois, même avec cette puissance, j?ai atteint le point jaune de la vitesse. Un bon présage?

Crédits photos : DAN, La Grande Belette, Bruno

Cordialement
Bruno
Dernière modification par Bruno le 09 juin 2013, 14:53, modifié 2 fois.
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Message par Est-Motorcycles » 21 avr. 2012, 09:51

Oh nom de zeus, quel reportage ! Magnifique...Merci pour Ural et pour nous tous.
On vous amène en voyage comme journalistes ????
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Message par jpoural » 21 avr. 2012, 10:42

C'est beau,bien ecrit et j'ai l'impression d'etre avec toi sur la route :B:B Pleins de choses que la routine quotidienne nous fait oublier

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Message par Discret » 21 avr. 2012, 11:19

Magnifique reportage .Ton trajet que je connais bien me parle!Des images sortent de ton récit! J'habite entre Nevers et Bourges!J'ai été élevé à Maisons Laffitte et mes grands parents habitaient domaine de Grandchamps .Donc ce récit me fait revenir des images ,des odeurs ,des souvenirs .
Le jour où j'irai chercher un Ural à Manzat,j'aurai peu de route à faire comparativement à toi!environ 200kms.Mais ce sera le même genre d'expédition!

Merci de cette madeleine proustienne
François alias Discret,
Transalp 1990 183 000kms+Ural T 1WD 2014 E-M,pont long 12000kms MERCI Dan,y a que toi qui aies le droit d'y toucher

mille pates

Message par mille pates » 21 avr. 2012, 11:23

salut BRUNO c'est GABY qui a un spotrsman noir avec les filets blancs depuis le 25 février 2012, je n'ai pas du assez discuter avec DAN , pour avoir la MA au réservoir avec le sporsman , comme il me semble que tu as sur ton side . car le petit levier placé au ras du moteur ,ce n'est pas pratique et en plus il bouge tout le temps, je suis obliger toujours de vérifier pour le point mort à l'arret avec le voyant . .
Bon je dois faire ma révision des 1500 km, et DAN va avoir droit à ma demande d'adaptation de la MA au réservoir et je vais vraiment insister (si c'est toujours possible qu'est-ce qui est impossible???)
Autrement je suis très content de mon side sportsman, c'est mon premier side , la trouille au départ, quand je suis aller le chercher à MANZAT , je croyais rentrer avec le side , mais après un petit essai, j'ai préféré louer un 20 m3 avec hayon le mettre dedans . faire 450km sans jamais avoir piloter un side??????? ,j'avais présumé de mes possibilités, étant un motard classique, ma dernière bécanne une 1250 GSX FA SUZUKI AVRIL 2011 8700 KM, 8500 EUROS VALISE et TOPCASE d'origine qui est en vente actuellement, j'en profite pour donner l'info , je ne peux pas garder la bécanne et le side, j'ai des problèmes de genoux( et de fric) avec la bécanne à l'arret et à la bouger , donc pour ne pas arréter la moto j'ai choisi le side .
pourquoi URAL ??? pour le looc et les sensations..j'aurais pu faire l'adaptation de ma 1250 avec un pannier , je me suis déplacé chez PRODUC'SIDE au sud de MONTELIMAR premier prix 12000 euros (prix 2011)attention le pannier adapté je préscise bien sans marche AR sans transmission au pannier , alors je n'ai pas tourné autour du pot longtemps, je me suis déplacé voir DAN (avec un passage sur internet avant)et j'ai commandé mon sportsman dans la journée du 22nov 2011
biensur aprés avoir mangé au resto avec DAN ET VALERIE. donc je suis un tout nouveau sidecariste, mais un ancien dans l'age j'ai passé le permis toutes motos sur ma 175 MOTO BECANNE TYPE MOTO CONFORT LE 21/10/1961 j'avais 17 ans et 4 mois et oui que le temps passe vite 68 ans bientôt et bon état, et pour le moment je ne regrette pas, malgrés quelques doutes au départ , de cette conduite particulière du side , et quelques moqueries de collègues motards de base qui ne font qu'à peine 2000km par an.voilà mon parcour, salut à tous

mille pates

Message par mille pates » 21 avr. 2012, 11:29

oui c'est encore GABY je n'arrive pas à mettre une photo, c'est vrai je suis un peu nul avec l'internet

la belette

Message par la belette » 21 avr. 2012, 11:47

ouaouh ouaouh ouaouh !!!!!!
la traversée des yvelines comme la traversée du désert, tourner autour de chez soi et se croire ailleurs : c'est ca Bruno, on découvre aussi notre chez nous par les chemins creux ; aller chercher le pain par les bois ; et demain on va voter par les champs... crotter mais heureux...
Notre petit fils a aussi découvert les joies de voyager avec Vladimir dans le jardin et a aussi certainement découvert un autre monde à son niveau.
à bientôt , dans les yvelines, les deux sèvres, chez Maitre Dan et sa "petite" souris ..........
le "grande" belette

ERIC 09
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Message par ERIC 09 » 21 avr. 2012, 12:21

bravo pour ton superbe reportage !

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